Juan prit les accessoires, les considéra un instant et commença à s'en vêtir. La remarque sur le cheval le fit rire.

Ha jovenzuelo! Tu vois... Finalement tu n'es si inculte que ça en la matière! Je prends le foulard rouge, histoire de marier les couleurs avec un tant soit peu de bon sens...

Il finit de se "costumer", sans les éperons car ils devaient aller sur des bottes. Et celles ci étaient à son appartement. Il n'était pas peu fier du résultat. Le foulard rouge noué autour du cou il sortit de derrière le paravent et fit quelques pas devant le jeune homme. Il tourna sur lui même en écartant les bras, l'invitant ainsi à donner son avis.

Qu'en penses tu mon jeune ami? La tenue te plaît-elle? Suis je convaincant?

Tout en parlant, Juan Carlos pensait déjà à tous les petits détails qu'il pourrait rajouter : la montre gousset au gilet et un de ces couteaux quelque part pour commencer.

L'ensemble le satisfait au plus haut point. Il avait le sentiment de ne pas être ridicule malgré son âge. Et il avait surtout réussi à quelque peu imprimer sa touche personnelle, bien aidé il est vrai par la compétence et la patience du vendeur.

Un coup d'oeil vers la porte et Grace reporta son attention vers la boutiquière.

- Effectivement.

Et elle s'approcha pour poser sur le comptoir le costume d'Alice trouvé en rayon. Après avoir vu les vendeurs s'occuper des précédents clients, elle était sûre qu'on lui trouverait des accessoires parfaitement adaptés à son personnage.

- Je sais que l'Alice commune est blonde. Mais je préfèrerais cependant éviter la perruque. Je l'essaye dès que la cabine sera libre, j'imagine ?

Autant une telle soirée l'aurait amusée si elle avait eu lieu il y a plusieurs mois, autant elle n'y participerait cette fois que dans le cadre du travail. Depuis qu'elle avait été intégrée au programme de recherches de la clinique, elle étudiait sous la tutelle des docteurs en parallèle à son activité d'infirmière. Cela signifiait qu'elle était également responsable de patients spéciaux, résidents permanents ayant besoin de soins constants ou cobayes volontaires pour certaines recherches. L'un de ces patients était Chugo ; et c'était son pouvoir qui l'avait indirectement menée là ce soir. L'immortel avait tendance à la dépression et les docteur avaient craint qu'il ne quitte les tests, si pas par oubli, parce qu'il n'y trouvait rien de significatif pour améliorer son existence. Après avoir reçu l'invitation providentielle, son infirmière avait donc décidé de tenter de le dérider. Sans doute avait-il connu pareilles soirées par le passé, peut-être même de meilleures, mais il ne s'en souviendrait pas, et il valait mieux tout tenter plutôt que de le laisser se morfondre par doute. Dans le pire des cas, cela lui donnerait une soirée de distraction.

- Si vous avez d'autres versions du même personnage, je veux bien y jeter un oeil. Par curiosité, vous n'auriez pas une peluche lapin blanc avec une montre à gousset, pour donner du peps au costume ? Fit-elle, une étincelle dans l'oeil fixé sur la porte.

Ottavia à tour de rôle le costume, puis la jeune femme, puis enfin le costume.
Malheureusement j’ai bien peur de ne pas avoir d’autre version sous la main, néanmoins j’aurais peut-être une suggestion à vous faire, comme vous souhaitez rester en brune…
Je ne sais pas si vous êtes familière de l’univers de Lewis Caroll, mais on considère souvent qu’il existe une sorte de double Alice, la blonde étant le côté gentil du personnage et la version brune le côté sombre, qui a été mis en scène dans un célèbre jeu vidéo Alice American McGee.

Si cela vous tente, vous pourriez partir vers cette version et accessoiriser la robe d’un tablier blanc, de bas à rayures noirs et blancs et d’un grand couteau de cuisine… Ou bien faire un mix des deux en incarnant la version classique, c’est à vous de voir quel personnage vous convient le mieux, êtes-vous plutôt du genre petite fille sage ou sale gosse en rébellion ? demanda la jeune femme accoudée au comptoir en haussant un sourcil.
Elle n’était là que pour proposer, c’était au client de choisir, car le costume est d’une certaine façon le révélateur d’une phase de sa personnalité, il est donc impossible de bien choisir à la place de quelqu’un d’autre.

Pas de lapin blanc. Au pire, elle tenterait de bidouiller soi-même une peluche, qui sait, le résultat serait peut-être surprenant. Grace tenta de s'imaginer dans la version diabolique d'Alice ; éventuellement... Quoi que, si elle accompagnait Chugo, se ballader à ses côtés avec un couteau ne serait peut-être pas du meilleur goût. Ou ce serait justement l'occasion de faire une farce originale, même si un peu gore. Le connaissant, il apprécierait l'idée, même.

- Eh bien, ni l'une ni l'autre, mais je pense pencher en faveur de l'Alice de McGee. Je mettrais mes Doc Martens avec la robe, histoire de ne pas avoir à chipoter avec des chaussures ici, et de souligner d'autant plus le personnage.

En vérité, cela l'arrangeait également au niveau confort, puisqu'elle ne supportait pas les chaussures à talon ou les ballerines. On n'était jamais aussi bien que lorsqu'on avait les deux pieds solidement ancrés au sol ; Grace détestait l'équilibre instable dans lequel la plaçait le port de chaussures excessivement féminines.

- Doit-on payer les éventuelles retouches, au fait, ou sont-elles comprises dans la location du costume ?

D'un coup, elle parut se rappeler du carton d'invitation. Déposant sur le comptoir, à côté d'Ottavia, le sac qu'elle portait à l'épaule, elle fouilla dedans pour trouver enfin, au fond, le carton d'invitation qui donnait droit à la location gratuite du costume.

- Je l'ai oublié, excusez moi.

---

[HRP] Techniquement je dois attendre que Juan libère l’espace, donc s’il n’a pas bougé d’ici quelques jours j’y remédierais pour que l’on puisse avancer.

Juan fit quelques mouvements. Le costume ne le serrait pas trop, sauf peut être au niveau de la taille. Il leva les bras à une hauteur suffisante, évitant de les lever trop haut de manière trop ridicule. Non tout allait bien. Entre ses indications (caprices?) et la compétence du vendeur, Juan avait réussi à obtenir quelques choses de très satisfaisant. Plutôt classieux mais tout en étant dans le réel. Sa patte personnelle. Non vraiment il en était content.

Non merci. J'ai déjà des bottes qui conviendraient parfaitement... Je n'aurai qu'à y fixer les éperons et ce sera parfait.

Il se sentit obligé d'en rajouter un peu et de complimenter le jeune homme.

Vraiment jovenzuelo tu as fait du bel ouvrage...

Il regarda une dernière fois les coutures et releva la tête. Se faisant il se rendit compte que d'autres clients attendaient. Des clientes même. Si Juan aurait pu rougir il serait devenu écarlate. Gêné de freiner ainsi des dames il se précipita rapidement vers ses affaires et entreprit de se changer.

Si on pouvait aller à la caisse...

Juan se dépêcha de se changer. Bien moins apprêté qu'en arrivant il rejoignit le vendeur au guichet. Il ajusta son manteau afin de reprendre un peu plus de contenance. Il vit que le vendeur ne l'avait pas attendu sans rien faire, ses achats étaient empaquetés soigneusement.

Il tiqua légèrement par rapport à la question sur sa carte d'identité. Naturellement il prit la décision de laisser une caution, plus un bon pourboire. Il prit le stylo et commença à remplir les blancs du formulaire. L'adresse : pas de souci, il avait son propre appartement. C'eût été utile si la boutique aurait dû lui livrer quelque chose. Cela lui fait toujours une impression un peu bizarre de donner ce genre d'informations. Juan Carlos appartenait à une époque révolue où l'anonymat était plus que normal. Bref...

Je crois que je vais vous laisser une caution... De combien vous m'avez dit déjà? 400 euros?

Il sortit son portefeuille et fouilla un peu. Capharnaüm de papiers divers : vitrine de sa vie nomade et bien trop longue. Comme toutes les personnes âgées, Juan se baladait toujours avec des espèces. Aucune confiance dans les cartes de crédit et à peine dans les chèques. Il sortit la somme plus un supplément. Il n'y fit pas très attention d'ailleurs. Il sépara les 400 euros du billet qu'il destinait à Flavio.

Voici votre caution... Et voici pour vous. Afin d'enrichir votre culture en matière de western fit-il dans sourire, tout en prenant son paquet.

Encore merci pour votre patience. Je vous souhaite une bonne soirée.

- Com... Combien ?

Grace déglutit. Son emploi lui offrait certes une rémunération coquette, mais quatre cents euros... ça restait une certaine somme. Quand à la carte d'identité, elle ne l'avait pas sur elle. Personne n'avait jamais sa carte d'identité sur soi, en Angleterre. Quelle idée de demander cela comme caution. Mais la vendeuse avait filé dans les rayons, et le client précédent avait libéré la cabine d'essayage. Prenant une grande inspiration, comme pour se donner du courage, Grace prit la robe et passa derrière le paravent. Elle se déshabilla en moins de deux et enfila la robe, tout en crispant les lèvres ; celle-ci était à la fois une taille trop grande et un poil trop courte pour lui aller. Le miroir de la cabine ne lui renvoyait donc pas une image fort flatteuse.

* Quelle poisse... Depuis quand ais-je autant maigri ? On dirait un sac d'os...*

Et effectivement, ses joues creuses et son regard fatigué témoignaient des maltraitances que subissait son organisme, ces derniers temps ; L'infirmière levait plus fréquemment le coude qu'elle ne cuisinait ou commandait une pizza.

Ottavia revenait. Tout en examinant les accessoires qu'elle portait sous le bras, Grace fit :

- Y aurait-il moyen de la raccourcir sous le genoux ? Oh, et je n'ai que mon permis de conduire et mon passeport... Cela devra suffire, ou je devrais repasser un autre jour avec ma carte d'identité pour clore l'affaire. Je pensais quand même prendre ce costume-ci.

- L'ourlet est parfait comme cela. Sans la décoration, je veux dire. Cela collera mieux au personnage, je veux éviter de le rendre trop... enfantin. Pour la longueur, cela me semble bon. Et oui, il faudra reprendre tout le haut...

Son regard se fit pensif dans le miroir, tandis qu'elle crispait les lèvres dans un sourire plein de dérision en tendant de deux doigts le tissu qui flottait sur sa poitrine.

- Oui, il faut reprendre tout le haut.

Et Grace se détourna du miroir. Sans doute son air maladif lui servirait ; il n'y aurait besoin d'aucun maquillage le soir du bal ! Si elle devait faire peur, autant que ce soit le plus réaliste possible et Grace regrettait seulement que la robe fut si propre et bien cousue ; l'illusion aurait été d'autant plus frappante si l'Alice de McGee avait eu l'air de sortir d'un combat avec un zombie. Bah, on ne savait jamais qui l'on croisait au détour d'une rue à Galway, autant toucher du bois et ne pas espérer trop vite que ce genre de chose arrive...
Fixant du regard les éléments avec lesquels Ottavia était revenue et dont elle s'était détournée pour retoucher sa robe, l'infirmière demanda :

- Donc il y a un tablier et des collants avec ce costume-ci ? S'agit-il des seuls accessoires à disposition ou y a-t-il aussi un faux couteau, ou quelque chose dans le genre ?

La costumière n'avait pas relevé le sujet du passeport en remplacement de la carte d'identité. Bah, le problème se poserait plus tard. Au pire, elle apportera la fameuse carte demandée en venant chercher le costume à la boutique.

Messaline, toute absorbée qu'elle était à écouter ce qui se passait autour d'elle, fit volte-face en entendant qu'on s'adressait à elle, tout sourire. Elle avait entendu le montant de la caution réclamée pour les costumes, et sur l'instant s'était hérissée comme un chat mais c'était passé et elle se disait que cette fête sonnait bel et bien le glas de ses petites vacances aux frais de la princesse.
Elle avait attentivement observé ce que prenaient les autres clients, ne pouvant s'empêcher de sourire devant le soin maniaque qu'avait prit le vieux monsieur espagnol dans le choix de son costume. Entendre certains de ses mots, et les intonations de sa voix ensoleillées par cet accent hispanique l'avaient encore plus amusée que tout le reste. C'était plutôt rare d'entendre ça, à Galway...
Et puis, voyant partir le costume du Chaperon Rouge sur lequel elle avait lorgné un moment, Messaline avait fini par enfin restreindre son choix, et avait reposé pas mal des costumes sur lesquels elle hésitait encore. Au début elle avait songé à quelque chose d'un peu discret, la châtelaine ou bien Blanche Neige, et puis finalement, pouffant toute seule comme une gamine pressée de faire une blague, s'était arrêtée entre Cléopâtre et Aphrodite. Pour autant qu'elle le sache, les deux lui iraient comme un gant, même si elle risquait de prendre froid, aussi peu vêtue. Prévoir de quoi se couvrir, nota-elle mentalement, et surtout espérer que la salle soit bien chauffée.

Elle brandit les deux costumes dans la direction du vendeur qui venait de s'adresser elle.

-J'ai besoin d'un conseil, je ne sais pas vraiment lequel choisir.

Ce disant, elle fit une petite moue de gosse qui hésite entre deux bonbons, tout en lui jetant un regard curieux. Lui aussi semblait déguisé, tout comme sa collègue. A côté d'eux, Messaline était une version franchement dépenaillée du même style de vêtements.

-Heureusement, j'ai eu le temps de patienter un peu et de réfléchir. Il y a tellement de choix que je savais plus où donner de la tête! Lança-elle en souriant de plus belle.

La jeune femme se força à rester immobile et dans une position la plus naturelle possible, sans rentrer le ventre, ou crisper les épaules. Grace était quelqu'un de calme de nature, mais rester immobile comme ça était tout de même une épreuve qu'elle n'appréciait pas forcément. Une fois que les mesures furent prises, elle respira mieux.

- Merci. J'espère que cela ne vous fera pas trop de travail...

En même temps, que faire ? Se proposer de retoucher la robe soi-même ? Mauvaise idée. Ottavia parti chercher le couteau, tandis que l'infirmière se tortillait dans son costume trop grand. C'est dingue, elle aurait pensé que la costumière aurait préféré épingler les mesures, pour s'épargner des calculs inutiles. Enfin, chacun sa manière de faire. Celle-ci revenait d'ailleurs avec l'accessoire demandé.
Le couteau ne la convainquit absolument pas. Grace secoua la tête, se disant que ce ne serait pas une bonne idée finalement.

- Non, merci, inutile d'en commander un autre. Par contre, la montre à gousset et le bandeau bleu m'intéressent beaucoup. Je les prendrais. Ainsi que le tablier et les collants. Inutile de les essayer.

Elle fit un sourire et se mit alors à enlever la robe, tout en faisant attention aux épingles qui maintenaient l'ourlet en place. Une fois rhabillée en civile, elle passa devant le comptoir, pour régler les derniers détails de la livraison.

- Quand puis-je venir chercher la robe retouchée ?

Au moment de remplir le champ concernant son adresse, Grace hésita, le stylo suspendu au dessus du carnet. Elle n'avait toujours pas trouvé le courage d'entamer des recherches pour un logement digne de ce nom ; ses bagages étaient posés depuis le début de son entrée au service de la clinique à l'Hôtel des Catacombes, et n'en avaient plus bougé. N'en bougeraient peut-être pas de sitôt.

- La livraison, ce sera impeccable. Il faudra simplement faire déposer le paquet à l'accueil de cet hôtel. Ils n'ont plus énormément de clients aussi ne demanderont-ils peut-être même pas mon nom.

Depuis que le zombillenium avait cessé ses activités et que les touristes ne posaient plus une patte à Galway, Grace avait vu un énorme changement dans la population de la ville. À croire que c'était la seule raison d'être de ce coin du monde.

Tout en observant distraitement la montre à gousset, elle hocha de la tête en direction de la vendeuse ; bon, il fallait qu'elle retrouve son passeport, maintenant. Fouillant au fond de son sac, elle sorti le précieux et le laissa à Ottavia pour lui laisser faire la photocopie qui servirait de caution. Une fois le paquet prêt, elle le prit sous son bras.

- Merci, bonne soirée !

Et elle fila à l'hôtel, justement. Il se faisait fort soif, fort faim également, il faudrait voir ce que la cuisine avait à la carte ce soir.

Le doc avait reçu une invitation pour un évènement mondain et malgré la tournure catastrophique de ces précédentes sorties il avait décidé de donner une chance à celle-ci. Malheureusement, alors qu’il se rendait tranquillement dans le lieu indiqué par le rendez-vous, un coup de fils désagréable vint perturber son humeur joviale. Pire, plus la conversation s’éternisait, plus le doc perdait son sang froid.

Finalement c’est un lycan rouge de colère qui entra dans la tante tel un missile. Sa conversation était loin d’être terminé et vu son ton de voix, il y avait de forte chance qu’il fasse participer les autres personnes présentes bien malgré eux.

« Non… Non il n’a pas une pneumocystose, tu le sais aussi bien que moi ! »

Toujours au téléphone, il jeta un petit coup d’œil à l’endroit. Il y avait des costumes un peu partout, chose logique vu le thème de la soirée. En tous cas les costumes semblaient de très bonne factures, pas de déguisement bon marché composé de diverses étoffes rapiécées.

« Je sais ce qu’il y a marqué sur son dossier, ça fait trois fois que je te dis que non, il à du être falsifié c’est tous… »

Il avança dans la pièce et commença, distraitement à passer en revue les différents costumes.

« Oui c’est possible… Non… Bon écoute tu n’es pas si nul que ça non ?! Quand on a mal en se br…. En s’adonnant à l’onanisme ce n’est pas un problème d’ordre pulmonaire ! »

Il avait réalisé à la dernière minute qu’il n’était pas seul dans le lieu, donc autant mesurer son langage…

« Tu es proctologue non ? Tu sais ce qu’il faut faire, tu dois vérifier sa prostate… Non je me fiche de savoir qu’il ne veut pas que tu lui fasses un toucher rectal tu es médecin non ?... Bon écoute, il est en caleçon ? Tu lui dis de se toucher les pieds, et à ce moment là tu le déstabilise avec une question sans aucun rapport… Quoi ? Mais je sais pas moi ! Tiens demande lui ce qu’il pense de la pataphysique, il va bloquer dessus, et la tu profite qu’il ne soit plus sur ses gardes pour lui baisser le pantalon et lui mettre ton doigt dans le… dans son sanctuaire ! »


Chose peu évidente que de romancer son histoire, mais il ne voulait pas, malgré son énervement choquer l’entourage.
Cependant le russe n’en revenait pas de l’incompétence de son collègue. Furibond, le doc continuait de regarder les différents costumes proposés, il en sorti un en fausse fourrure avec différentes pièce customisé, sans doute une sorte de David Croquet mais qui lui faisait plus penser à un costume d’Ornithorynque géant…

« Tu penses que je me moque de toi ? Dans le mille! C’est de l’ironie, alors tu fais comme si tu étais un médecin compétent et tu vas me faire ce toucher rectal!"

Le doc capitula, il raccrocha aussi sec. S’il devait concourir pour élire la personne la plus incompétente de Galway, avec son équipe de médecin Stasi avait de quoi remporter la première place !

Durant la fin de la conversation, distraitement Stasi c’était saisit d’un costume noir emballé. Il le tendit à la vendeuse derrière le comptoir, sans vraiment réaliser que choisir un costume avec une telle vitesse ne présagerais rien de bon. Il venait sans ce rendre compte de mettre le pied dans un engrenage dont il ignorait pour l’instant le tenant. Chose qu’il commença à réaliser quand il s’aperçut, trop tard, que le costume sombre était celui de Batman…

Monsieur savait ce qu’il voulait… ça le doc n’en était pas vraiment certains, surtout quand il regarda plus en détail ce qu’il venait de tendre à la vendeuse.

« Heu non… je pense que je vais l’essayer quand même… »

Oui un essayage s’imposait afin de mesurer l’ampleur des dégâts, de visualiser dans quoi il s’embarquait… Surtout qu’il pouvait maintenant voir le costume entièrement détaillé alors qu’elle le sortait de sa protection.

« Mais comment je vais enfiler ça moi. »

Même s’il s’était exprimé à voix haute, le doc se parlait plus à lui-même, dépité devant les nombreuses pièces de cuirs. Stasi se dirigea vers le lieu qui lui indiquait la jeune femme et commença à se déshabiller pour enfiler sa tenue. Il posa son téléphone sur ses habits, sur le sol, et alors qu’il tentait désespérément d’enfiler la principale pièce du costume, le plastron en cuir, il ne s’aperçut pas que celui-ci s’était mis à vibrer avec « appel entrant » s’allumant en grand sur l’écran.

Le doc finit tant bien que mal à terminer de complètement s’habiller ne pouvant s’empêcher de bougonner à chaque difficulté rencontrée, à savoir toute les trente secondes. Une fois qu’il fut correctement harnaché le doc sortit afin de contempler le résultat. Chaque pas était contraignant il avait des pièces du déguisement, en cuir assez rigide qui lui rentraient dans les… a chacun des pas qu’il faisait. Rigidité qui n’intervenait pas seulement que sur cette zone et qui lui donnait une allure de robot à chacun de ses mouvements.

Non définitivement la seule chose qui pourrait convenir pour ce costume c’est le fait qu’avec le masque il n’était pas forcément reconnaissable… Chose qui serait trahit dès qu’il ouvrirait la bouche, l’accent russe n’étant pas monnaie courante en Irlande…

« J’ai changé d’avis, je pense que je vais chercher quelque chose de moins… visible et contraignant, quelque chose de plus classique. Vous pensez que vous pouvez me faire un petit assortiment de costume moins voyant le temps que j’enlève cette horreur ? »

Il lui fit un sourire et tant bien que mal retourna enlever le déguisement, manquant de perdre l’équilibre plusieurs fois d’affilé.

C’est au moment où il s’habilla que le doc vit son téléphone et donc l’appel manqué. Il écouta donc le message laissé, et blêmit.

Le doc finit rapidement de s’habiller, laissant clairement place à une panique certaine. Il fit contourna le paravent, et fit face à la vendeuse qui tenait des costumes dans la main.
Il était blême et on pouvait voire une lueur de panique dans son regard. Chose suffisamment rare pour être souligné, le doc, lycan de son état, pouvait aisément se faire passer pour un vampire.

Il fixa la jeune femme dans les yeux avec un regard pas, mais vraiment pas rassurant.

« Il a osé, cet incapable a osé le faire ! »

Le doc semblait comme possédé, en panique.

« Il l’a fait… Il a osé essayer de lui faire un examen de la prostate surprise… »

Le doc n’en revenait pas lui-même, son collègue l’avait pris au mot, et avait tenté de « forcer le passage » sans prévenir le patient, qui bien entendu n’avait pas réellement apprécié la soudaine proximité entre lui et le proctologue. A en entendre les bruits de meubles fracassés le patient était du genre expressif… Aussi le doc devait retourner en urgence dans sa clinique avant que la situation, déjà périlleuse, continue de se dégrader.
C’est à ce moment qu’il réalisa à qu’il était en train de parler à la costumière, qui devait le prendre pour quelqu’un de sensiblement instable…

« Excusez moi je suis lycanthrope… nous sommes assez lunatiques… »

Oui il avait bien dit ça…

« Hum, finalement je vais rester sur le premier costume, ou je dois régler ? Et pourriez vous allez vite, je suis assez pressé… »

Ce n’était pas vraiment poli, mais le doc ne pouvait perdre son temps en courtoisie, en ce moment même il avait un patient, cul nu, qui avait décidé de mettre sa clinique en pièce…