Des flyers avaient été distribués un peu partout en ville:


Le jour J, les arrivants étaient accueillis par de grandes affiches placardées sur les portes d'acier et de verre:


En pénétrant à l'intérieur du centre, les convives pouvaient apercevoir une estrade d'1m20 de hauteur traversant l'allée centrale du rez-de-chaussée, terminée par un petit espace cloisonné communiquant par un rideau rouge, bordé de part et d'autres de rangées de chaises destinées à accueillir leur auguste postérieur, excepté les deux premiers rangs, entourés par un cordon de velours rouge qui délimitait le "carré VIP"

En bordure des restaurants, de grandes tables recouvertes de nappes blanches étaient recouvertes de mets en tout genre fournis par les restaurateurs du centre: petits fours salés ou sucrés, brochettes, mini-hamburgers, cornets de frites, gobelets de smoothies... Le buffet était prévu pour combler tous les estomacs.

Schéma de la scène:

Enfin un endroit ou James n’avait pas besoin de lutter perpétuellement pour accéder à différentes zones. Des ascenseurs, des pentes à coté des marches de chaque escalier, des accès pour fauteuil roulant à chaque dénivelé…
James était aux anges, pour une fois que sa sortie ne se transformait pas en calvaire… Depuis qu’il avait croisé Luc et Juliet, l’anglais avait reprit gout aux sorties. L’anglais avait donc décidé de quitter un peu son appartement. L’inauguration d’un nouveau complexe était donc une excuse parfaite pour se dégourdir les roues.
Dans un petit coin de la tête l’anglais espérait recroiser Juliet, après tout à chaque fois qu’il avait été à un événement il avait croisé la jeune femme. Même s’il n’était sur de rien l’excuse avait été suffisante pour le motiver à se déplacer.

Une fois arrivé le professeur admira le lieu, moderne, bien réalisé décoré avec gout, un peu de démesure, un centre commercial qui ne souffrirait pas d’une comparaison avec un de ces homologues de grande ville. L’anglais se dirigea alors vers la salle du défilé. Il semblait être un des premiers à arrivé, car mise à part en femme qui était au niveau du buffet il n’y avait pas encore grand monde.

L’anglais poussa d’un coup afin de rouler jusqu’au buffet. Malheureusement il ne contrôla pas vraiment sa force, et se dirigea bien trop vite vers son point d’arriver. Tenant de freiner le fauteuil il finit par ralentir, suffisamment pour éviter une catastrophe, mais pas assez pour éviter une légère collision avec la canne de la femme.

Il se confondis alors en excuse.

« Excusez moi mademoiselle, je ne maitrise pas encore bien mon récent moyen de transport. Je suis confus. »

Sa tête lui disait quelque chose, mais James n’arrivait pas à se souvenir d’ou il la connaissait. Il fallait dire qu’il croisait beaucoup de monde lors de ses conférences.

« Je me prénomme James Matthew, professeur zoologiste, enchanté. »

L’anglais lui adressa un sourire poli, chose habituel mais inutile face à une personne aveugle…

Une voiture de location, intégralement noire  jusqu'aux vitres et tout en élégance fit son entrée sur le parking du centre commercial, pour aller se garer directement près de l'entrée de l'immense bâtisse. Gordon et Charlie avaient volontairement fait le choix de venir assez tôt pour justement éviter la cohue qui n'allait certainement pas tarder à se faire jour. Ce qui accroissait les chances de rencontrer d'autres "amis" au milieu de la file d'attente, ce qui n'était pas forcément en accords avec le gout qu'ils avaient en commun pour les entrées discrètes.

Pour leur première sortie "officielle" en amoureux, les deux tourtereaux avaient tout de même décidés de faire les choses avec classe. Gordon ouvrit le premier sa portière, afin de sortir du véhicule. Arborant un élégant costume cravate noir, sa veste était ouverte sur une chemise blanche, non rentrée dans son pantalon. Cela lui conférait un petit aspect négligé, qui n'enlevait cependant rien à son élégance, bien au contraire.

En galant homme, il fit alors le tour de la voiture pour ouvrir la portière à sa compagne. Il lui tendit alors la main afin qu'elle s'en saisisse pour sortir. Charlie rayonnait également de beauté, dans une tenue que le narrateur, en parfait gentleman, laissera le soin d'être commentée par la première concernée.

Une fois que la blonde fut à ses côtés, il lui offrit alors son bras, afin de pouvoir s'avancer ensemble jusqu'à la vaste entrée du tout nouveau centre commercial de Galway.

Gordon ne put alors s'empêcher de pousser un sifflement admiratif en constatant l'immensité et la parfaite élégance des lieux. Les propriétaires avaient visiblement vu les choses en grand afin d'en mettre plein les yeux aux visiteurs. Et malgré toute sa culture dans l'art de l'indifférence, il devait bien admettre qu'il était impressionné.

" Ô Dieu de la consommation ! Prie pour nous en ta cathédrale ! "

Il est vrai que le décor conférait un aspect quasi religieux à l'édifice. Mais ils auraient certainement tout le temps d'en explorer les recoins à loisir quand le temps sera venu. Il remarqua alors l'estrade installée en milieu de salle, visiblement destinée au défilé qui était annoncé dans le programme.

Il n'était pas très friand de ce genre de spectacle, mais il était presque sûr d'avoir assez d'éducation pour tenir sans s'endormir.

Il rapprocha alors amoureusement ses lèvres de l'oreille de la blonde à son bras pour lui susurrer.

" Qu'importe la beauté des filles qui se dandineront la dessus... Aucune ne t'arrive à la cheville.

 Je suis heureux d'être là avec toi ce soir en tout cas."

Il remarqua alors qu'un buffet avait été dressé pour accueillir les invités. Porter un masque d'élégance ne dispensait pas d'être à l'écoute des besoins les plus primaires des classes plus modestes qu'eux deux représentaient... Et la première pensée qui lui traversa l'esprit fut donc la suivante : "Bouffe à volonté et gratuite ! "

De toute façons ils n'allaient certainement rester comme deux ronds de flanc dans l'entrée, donc autant faire connaissance avec d'autres habitants de cette ville. S'approchant donc des tables, il saisit une coupe de champagne qu'il offrit à Charlie avant d'en prendre une pour lui même et trinquer avec elle. Regardant autour de lui, il lui demanda alors.

" Il y a des gens que tu connais toi, ici ? "

La grande soirée d’inauguration était enfin arrivée. Charlie était bien partagée quant à cet événement, la dernière inauguration en date avait été assez… mouvementée. Quoi que toutes les inaugurations ici étaient toujours toutes sauf prévisibles. Si on ajoutait à cela que c’était la Steel qui organisait le tout, l’angoisse de la jeune femme n’avait fait qu’augmenter au détriment du compte à rebours annonçant la grande ouverture du centre commercial. Cependant, c’était trop tentant, le programme était intéressant et peut-être, peut-être que tout se passerait bien, alors aussi bien essayer de passer une agréable soirée. De plus, ce serait leur première soirée officielle, à Gordon et elle.

C’est donc un peu nerveuse, pour une multitude de raisons, que lorsque Gordon sortie de la voiture, l’anglaise prit une bonne inspiration, croisant les doigts en souhaitant passer une soirée normale. Ce qui laissa le temps à son compagnon de venir lui ouvrir la portière. Un peu surprise par un tel geste, le premier du genre dont on la gratifiait, Charlie sourit puis descendit du véhicule, attrapant le bras qu’on lui tendait, se dirigeant vers l’entrée du bâtiment. Habillée d’une robe sobre noire en dentelle, coiffée d’un chignon bas un peu négligé et montée sur de vertigineux talons noirs, la jeune femme avait opté pour la simplicité, espérant tout de même être assez classe pour les festivités.

Lorsqu’ils entrèrent, Charlie fut impressionnée par la grandeur des lieux, De l’extérieur on pouvait aisément deviner que c’était un bâtiment volumineux, mais vu de l’intérieur avec le plafond cathédrale et l’espace vidé pour l’occasion, l’impression de grandeur était décuplée. Gordon parla et la sortie automatiquement de sa contemplation. Souriant à ses propos, la jeune femme ajoutait à voix basse, dans son sens à lui, à propos de l’endroit.

- Ils ont fait fort c’est clair.

Regardant encore une fois autour d’elle, le regard de Charlie se posa sur les étages supérieurs tout en suivant Gordon, toujours accrochée à son bras. Comme elle redescendait de quelques étages pour poser les yeux sur le catwalk installé pour l’inauguration de ce soir, Gordon lui murmura quelque chose à l’oreille. Roulant les yeux au ciel tout en lui adressant un large sourire, Charlie lui donna un petit coup de coude espiègle dans les côtes, l’air de dire qu’il n’était rien d’autre qu’un beau parleur. La blonde délaissa rapidement toutefois son côté taquin, redevenant un peu plus sérieuse.

- Moi aussi je suis contente d’être ici avec toi ce soir.

Ils se dirigèrent par la suite vers le buffet et tandis que Gordon lui offrait une coupe de champagne, Charlie posa les yeux sur les deux invités déjà présents. Inutile de dire qu’elle les reconnue immédiatement. Devait-elle aller les voir ? Attendre un peu ? Prendre de leurs nouvelles ? Avec la gouverneur ce serait plus simple, mais avec James, Charlie se sentait toujours terriblement coupable de ce qu’il était advenu du zoologiste lors de leur petite sortie. Elle n’avait pas encore eu l’occasion de le revoir depuis d’ailleurs. Se mordillant la lèvre, elle répondit encore une fois un peu plus bas à son compagnon.

- Oui je connais tous ceux qui sont présents jusqu’ici. Là-bas tu as la Gouverneur, Giana Giacometti. Je l’ai croisé une ou deux fois, donc une fois bien ivre avec Milicent pour une chasse au trésor. Elle est sympa, je la connais pas personnellement, mais elle m’a donné une très bonne impression.

Et maintenant, le gros morceau un peu plus complexe.

- À côté tu as… tu as le professeur James Matthew, zoologiste. Il est aussi super gentils, passionné par son travail. Il…

Lâchant un tout petit soupir presque inaudible, Charlie fit une pause avant de reprendre, histoire de mettre ses idées en ordre.

- C’est un peu à cause de moi qu’il est en fauteuil. J’aurais espéré qu’il s’en remette, mais visiblement c’est pas aussi rose que je le souhaiterais. Il m’avait proposé un ''cours'' pratique sur la zoologie après le boulot, il y a de ça plusieurs mois. On est allé à la ménagerie et une chose en entrainant une autre on s’est un peu retrouvé dans de sales draps dans un enclos avec une bestiole immonde. Bref, on s’en ait sorti, sinon lui et moi ne serions pas ici ce soir, j’imagine qu’il faut voir le bon côté. J’irai le voir un peu plus tard je crois…

La blonde prit une bonne gorgée de champagne, pour se remettre un peu des souvenirs qui l’assaillaient de nouveau. Tout en se demandant comment les gens qui vivaient des situations extrêmes arrivaient apparemment à faire la part des choses et vivre normalement, Charlie avait de plus en plus de mal à garder sa tête froide aux vues des derniers événements. Mais voilà qu’elle était ici ce soir, une fois de plus à la merci de tout le bordel qu’offrait Galway, si elle voyait un psy, ce dernier lui diagnostiquerait probablement un truc ce rapprochant du sadomasochisme ou bien des envies suicidaires refoulées. Chassant ses pensées une fois de plus avec une autre gorgée de champagne, Charlie se remit à observer les lieux et à essayer de sourire, déchiffrant quelques noms des boutiques autour d’eux.

Milie trépignait d'impatience tandis qu'elle arrivait devant l'entrée du centre commercial. Une telle inauguration, elle n'aurait raté ça pour rien au monde, elle aurait probablement tué père et mère pour ça si elle les avait encore sous la main. Fort heureusement, elle n'en avait pas eu besoin, la patronne ayant probablement réalisé qu'elle serait insupportable si la rouquine était restée au boulot ce jour-là ou alors, ce qui était certainement plus proche de la réalité, elle avait un eu un bol monstrueux sur son jour de congé.

Vêtue de ses plus beaux atours, elle avait fait les frais avec une robe qui en dévoilait plus qu'elle n'en laissait deviner mais peu lui importait. Elle trouvait la robe classe, c'était ce qu'il fallait pour une telle après-midi.

"Alleeeeez dépèche-toi on va tout rater ! Et s'ils distribuent des coupons de réduction ? Et s'ils vendent des exclus qu'on ne reverra jamais et qu'on rate ça ?! T'y penses ? Hein ! Dis !"

La pauvre comparse qu'elle tirait de toutes ses forces par la main n'était autre que Meluxine, qu'un malencontreux hasard avait encore mis sur sa route. Ou alors c'était le destin qui se disait que bon, si on voulait que la rouquine survive, il lui faudrait un garde du corps  temps plein au rythme où elle allait.

Et c'était elle qui devait supporter une Milicent surexcitée, le regard brillant comme une gamine qu'on emmène à Disneyland (ou une adulte mais ça c'est une autre histoire…) et prête à disparaitre on ne sait où dès qu'on lui lâcherait la main.

Si elle n'avait guère prêté attention à l'extérieur du centre, une fois rentrée, elle resta bouche bée et comme figée sur place. Elle était morte et au paradis, la girl n'avait pas d'autre explication.

Relâchant la main de Meluxine, elle s'approcha alors du buffet, son regard ne sachant pas où s'arrêter tellement il y avait de choses à voir. Les mains sagement croisées dans son dos, elle ne touchait à rien, presque intimidée par tout ce qu'elle voyait. Reconnaissant quelques personnes ça et là, elle leur adressa un large sourire, incapable de parler pour le moment. Comme quoi, tout pouvait arriver.

Gianna, Prof. J.M

Hunter était arrivé bien avant l'ouverture pour coordonner les derniers préparatifs. Il y avait tellement de choses à vérifier qu'il avait loupé l'ouverture du centre, mais beaucoup de choses retenaient son attention. On l'avertit à travers son oreillette qu'un invité de marque était arrivé dès l'ouverture. Il devait se dépêcher pour accueillir son hôte. Il avait demandé un bouquet de fleurs dont le parfum n'était pas entêtant. Un parfum subtil pour une personne dont l'odorat était au-dessus de la moyenne même pour les critères lycans. Il se dépêcha d'aller au "Flower Shop" où il toqua à la vitrine et l'une des vendeuses lui ouvrit avec le fameux bouquet à la main. Il le prit et le sentit. Effectivement des parfums subtils pouvaient être senti quand on avait un bon odorat. Il remerciât la vendeuse et se dirigea vers les banquets.

Il la trouva rapidement. Elle (Gianna) était forcément devant le buffet du "Hungry Wolf" mangeant un hamburger bien saignant. Elle était accompagnée d'un homme en fauteuil roulant (Prof. J.M). Il se dirigea vers eux d'un pas rapide. Il se mit derrière les deux personnes et toussota légèrement pour attirer leurs attentions.

- Bonsoir mademoiselle la gouverneure ! dit-il aimablement. Bonsoir monsieur ! enchaîna-t-il avec une légère inclinaison de buste. Je me présente, Hunter McBrides. Je vous remercie au nom de mon président, Mr. Hycks et moi-même, de vous être déplacé pour cet évènement exceptionnel. Votre présence et votre beauté honorent cette inauguration. Permettez-moi de vous offrir ce bouquet que Mr. Hycks a fait confectionner spécialement à votre attention.

Il tendit le bouquet et attendit qu'elle le prenne, il enchaîna ensuite en s'adressant à ses deux invités.

- Je ne vais pas bavarder davantage et je vais me joindre à vous si ça ne vous dérange pas pour goûter une des spécialités de notre nouveau restaurant de viande le "Hungry Wolf". Puis-je vous proposer quelque chose Monsieur ?

Hunter essaya d'être le plus courtois et le plus avenant possible avec ces deux personnes. Il savait qui était la gouverneure, mais cet homme en fauteuil ne lui était pas du tout connu. Dans le doute, il le traita avec les mêmes égards qu'un invité important.

Tandis que les premiers visiteurs faisaient leur entrée, elle se trouvait encore en coulisses, derrière l'estrade. Le jour J était arrivé et tout s'annonçait pour le mieux : le programme était minuté, les restaurateurs avaient servi leurs meilleurs petits plats, les modèles étaient prêtes à défiler et le bâtiment était rutilant de grandeur. Ses allées allaient bientôt grouillés de monde, ainsi qu'il le méritait. Il fallait dire que n'avoir vu que les employés des différentes enseignes ou quelqu'uns de la Steel arpentaient ses étages était plutôt ridicule au vu de la capacité du centre commercial.
L'inauguration. Voilà l'aboutissement.

La jeune femme quitta l'arrière du grand hall, d'abord parce qu'elle n'y avait plus rien à faire, et ensuite parce que l'aperçu visuel et olfactif des présentations de dégustation lui avait mis l'eau à la bouche. Elle pouvait désormais aller piocher dedans sans paraitre pressée et malpolie : après tout les visiteurs étaient arrivés.
Un chapeau melon posé avec un semblant de désinvolture sur sa tête, les cheveux tressés, Juliet avait choisi la sobriété du noir et l'éclat discret de l'argent pour l'occasion: gilet en dentelles légères, recouvrant un débardeur, pantalon de toile noire, bottes hautes et tout aussi sombres que le reste de l'habit ; boucles d'oreilles d'argent aux pendants de cuir fins tressés, collier à multi-rangs qui habillait son décolleté.

Ils étaient regroupés autour des tables des buffets. Lieux de rassemblement par excellence dans ce genre d'événements, celles-ci cumulaient le double avantage de faire passer le temps et de se remplir l'estomac.
La pyromane reconnut alors seulement trois visages avec certitude. Les autres lui étaient familiers mais sans qu'elle n'ait jamais mis un nom dessus. Autant dire qu'elle ne les connaissait donc pas.
Il y avait d'abord celui qui lui avait présenté les sous-sols (Hunter), la gouverneur (Gianna) à qui le premier venait de remettre un bouquet et enfin James. Du coup, c'était un peu embêtant pour Juliet que le professeur soit si près du lycan (Hunter). Mélanger vie privée et vie professionnelle n'était pas dans ses projets et pourtant en parlant de l'inauguration au zoologiste (Prof), elle lui avait tendu la perche pour qu'il se présente. Or qui disait inauguration d'un bâtiment de la Steel, disait forcement tout le gratin de la Steel... La brune avait oublié ce détail. Pourtant, elle ne pouvait pas faire comme si de rien n'était et esquiver simplement James.

Aussi continua-t-elle son cheminement en direction de ce petit groupe. Elle se présenta donc avec un grand sourire : " Bonjour ! Bienvenue au Steel Center et bon appétit ! "
Se tournant alors vers James, elle lui présenta un sourire un peu différent, accompagné d'un regard qu'elle essayait pourtant de ne pas être trop amoureux.
" Tu aurais du me dire que tu venais ; je serais venue te chercher. " lui glissa-t-elle en lui posant un baiser sur la joue. Elle ne pouvait pas non plus s'en empêcher.

Winnifred avait été mandatée pour une mission très spéciale : assurer l’ordre durant l’inauguration du centre commercial, mais en civil. Plusieurs policiers avaient été postés en uniforme pour assurer la sécurité de cet évènement, mais plusieurs agents avaient également été glissés incognito dans la foule pour plus d’efficacité. Et puis, comme l’avait si finement remarquer un de ses collègues d’un rire bien gras « Avec ta touffe rose on risque pas de te confondre avec une autre hohoho ».

C’est donc vêtue d’un baggy noir à poches et d’un sweat à capuche tête de mort (plus undercover que ça, tu meurs) que la jeune fille était arrivée au Steel Center quelques minutes après son ouverture.
Négligée vous dites ? Que nenni, tout ceci était murement réfléchi, car l’avantage d’un baggy à poches c’est qu’il a plein de poches justement, de quoi glisser discrètement tout son armada d’armes de service !

A peine avait-elle fait quelques pas dans le grand hall, admirant le style architectural de l’édifice qui lui faisait penser à peu près à tout sauf à un centre commercial qu’une tignasse flamboyante (Gianna) attira son attention
*Ho non, pas la big boss !*

Elle venait en effet d’apercevoir de loin Mme le Gouverneur, soit sa big boss n°2, frangine de son big boss n°1 (Andrea) et qui lui faisait bizarrement encore plus peur que le commissaire qui avait pourtant essayé de l’embrocher avec sa lance.
« Better the devil you know » disait le proverbe, car comme les deux zozos étaient jumeaux ils devaient être au moins aussi barrés l’un que l’autre, et elle n’osait imaginer où la jolie rousse aveugle aux airs de première de la classe planquait sa psychopathitude.

Balayant l’assemblée du regard, elle remarqua également que les seules personnes qu’elle connaissait, Juliet et le vieux schnock fétichiste du thé (le prof), s’étaient justement jetés dans la gueule de la louve, il était donc plus prudent de ne pas les saluer. Comme tout le monde s’était attroupé autour de la nourriture, elle ne pouvait pas non plus partir toute seule à l’autre bout du hall, ce qui l’aurait rendue encore plus visible, elle chercha donc à se frayer un chemin vers la nourriture, même si, et c’était une grande première, elle n’avait pas spécialement faim.

Elle aperçut à côté d’elle une autre rouquine (Sally) – décidément cette couleur était à la mode – qui ne tenait encore aucune victuaille à la main, et comme son rôle était protéger (de l’inanition) et servir (à manger)…
Bonjour, je vous attrape un truc sur le buffet ? demanda-t-elle à la jeune femme pour ne pas paraitre impolie.

J'ai jamais été très friande des centres commerciaux et, quand j'ai appris que la Steel allait en ouvrir un, autant être honnête, j'ai un peu tiré la gueule. Moi j'aime les vraies petites boutiques authentiques, qu'on déniche dans une ruelle un peu glauque et où on trouve LA tenue dont on n'osait même pas rêver.
Mais bon, c'est la Steel qui régale donc, déjà, je vais pas me priver de manger à l'œil, surtout si c'est  eux qui paient.

Et puis, ça permet de jeter un œil aux nouveaux arrivés en ville.
Généralement, ce genre de petites réjouissances attire du monde, du beau et du moins beau. Je vous laisse deviner dans quelle catégorie je me classe. M'enfin, j'ai fait un effort, j'ai enfilé un joli tailleur noir avec un pantalon que j'ai même repassé ce matin, c'est dire.

Toujours est-il que je me suis trainée là et que je me retrouve avec un verre dans une main et un sandwich à la viande bien saignant dans l'autre. Ils ont mis les petits plats dans les grands et la nourriture n'est pas mauvaise. Bon, trêve de mauvaise foi, elle est carrément super bonne et, même si je regarde les environs d'un air sceptique, je sais que je vais au moins me régaler. Si la soirée part en sucette, au moins j'aurais l'estomac plein, ce sera toujours ça de pris. Et puis, comme on sait qu'à Galway, les choses finissent toujours par déraper à un moment ou à un autre, je préfère me tenir prête à agir et à bazarder les talons aiguilles que j'ai fait l'erreur d'enfiler ce soir. Quoique, ça pourrait faire des armes plutôt efficaces. Mouais, à voir.

Bref, je m'adosse contre un mur et je regarde sans rien dire, souriant dans le vide et pas encore bien décidée sur quelle personne je vais jeter mon dévolu pour papoter, d'autant que, pour le moment, j'ai l'impression de ne reconnaître personne. Mais bon, j'ai pas encore fait le tour de tout ce petit monde. Mine de rien, ça se peuple doucement mais surement. La soirée va avoir un succès fou, rien d'étonnant à ça.

Depuis le temps que le centre commercial était en construction, Luc avait pu se familiariser avec les différents futurs commerçants. Ils les avaient reçu en entretient pour assurer leur budget, prendre note de l'état de leur compte puisqu'ils allaient devoir traiter avec la Steel Corp. Son statut de comptable itinérant l'avait poussé à se déplacer entre les locaux de l'entreprise, les lieux de rendez-vous avec les futurs locataires et parfois au centre pour constater de l'avancé des travaux.

Un fois la date de l'inauguration fixé, il s'était mis en tête de trouver un costume. Il avait opté pour un ensemble noir, très sombre par rapport à ce qu'on avait l'habitude de le voir porter. Une veste à manche longue et un t-shirt uni pour le torse, puis un pantalon dans le même ton afin de ne pas dénoter. Pour les chaussures, une simple paire en cuir. Mais là où il avait voulu faire différent, c'était en portant des lunettes de soleil en sachant qu'il resterai dans le centre jusqu'au soir. En revanche il ne portait pas son badge montrant qu'il faisait parti du personnelle en évidence, mais le glissa dans l'une de ses poches.

Depuis le matin il avait quitté sa chambre d’hôtel pour aider à coordonné certains préparatifs même si ce n'était pas son rôle. Ne voyant pas le temps passer, c'est le bruit au rez-de-chaussé qui lui indiqua que l'heure était venu et il se décida à descendre les escalators.

De sa position il pu voir bon nombre de personne. Parmi la foule il distingua Winnifried au loin avec sa chevelure coloré, puis il eu à peine le temps d'apercevoir Milicent que déjà les back stages lui cachèrent la vue et il du se frayer un chemin à travers la foule qu'il supposait ne pas être conséquente par rapport au monde attendu qui arriverai petit à petit tout au long de l'après-midi et de la soirée.

Il se dirigea donc vers les banquets non pas pour grignoter, mais pour croiser ses collègues car même s'il connaissait l'organisation prévue, il voulait rester professionnel et n'osait pas trop se mélanger aux invités. Finalement il s'arrêta à hauteur d'une demoiselle inconnue (Meredith) qui avait opté pour une tenue peut-être aussi sombre que la sienne. Le tailleur, les talons et le jean, il la trouva à la fois banale et curieusement il brisa son carcan moral et s'adossa à ses cotés, releva ses lunettes de soleil sur sa tête pour paraître cool et entama :

- L'ambiance ne vous plait pas ? La nourriture est bonne au moins ? Je n'ai pas encore eu accès à ce qui est proposé.

Vu comment s’étaient terminés tous les évènements auxquels elle avait participé depuis son arrivée, Mary n’avait que très moyennement envie de se rendre à celui-ci, surtout que l’inauguration d’un centre commercial, mazette, ça lui correspondait tellement, à elle la grande inconditionnelle de shopping…

Mais il se trouvait que son nouveau « boss » lui avait expressément demandé d’être présente, pour quoi faire au juste, ça elle ne le savait pas encore, mais elle avait décidé de faire preuve de bonne volonté en s’y rendant dès l’ouverture.

*Défilé de mode, choueeeette* avait-elle maugréé intérieurement en voyant le programme et en réalisant qu’elle allait copieusement se faire chier.

Il y avait beaucoup de monde, et de prime abord l’ondine n’avait repéré aucune tête connue, aussi elle se faufila juste pour prendre une coupe d’un cocktail quelconque au buffet avant de s’éloigner de la masse – la marée humaine, ce n’était définitivement pas son truc – pour se trouver un siège dans les derniers rangs, se positionnant d’emblée comme la mauvaise élève du défilé.

Mary se demandait comment elle ferait pour reconnaître ses « collègues » qu’elle ne connaissait pas encore. Avaient-ils tous des dreads, comme elle et le chef suprême ? Elle n’espérait pas, car à en croire la désespérante sagesse capillaire de la foule, elle serait alors bien seule…

Les grands rassemblements, William avait toujours trouvé ça sympathique. Du monde, de quoi boire jusqu'à en être ivre mort, à manger pour se remplir la panse au point de la faire éclater, une ambiance plus ou moins conviviale... Oui, ce genre de choses lui plaisait. En revanche lorsqu'il s'agissait d'une obscure entreprise qui commençait à avoir beaucoup d'influence sur la ville, là... Il y avait de quoi se méfier. Les affiches et prospectus pour faire la promotion du nouveau centre commercial de Galway avaient envahit la ville en moins de temps qu'il faut pour le dire ! Certains les avaient précieusement conservé, d'autres comme William s'en était servit de pense bête pour sa dernière commande. Bien mauvaise idée... A quelle heure était-ce, déjà ?
Se passant une main dans les cheveux en ressortant le bout de papier chiffonné, le pâtissier constata qu'il allai être en retard... Encore... Pour changer, aurait-on pu dire.
La ponctualité n'avait jamais été son fort mais tout de même... Attrapant sa veste, William s'empressa de tout éteindre dans sa boutique, de vérifier que rien n'était resté dans le four – des pains d'épice brûlés, c'était horriblement dur à décoller des plaques ! - et verrouilla fébrilement la porte d'entrée.

Il s'élança d'un pas vif dans les rues, sans pour autant se mettre à courir, ce qui l'aurait fait passer pour un parfait idiot. Il avait néanmoins la désagréable impression d'être le lapin blanc et de poursuivre un temps déjà perdu. Et Dieu sait à quel point se promener avec d'aussi grandes oreilles peut être ridicule !
Lorsqu'il arriva devant le centre commercial, William fit la moue. Il n'aimait pas beaucoup ces gros édifices ostentatoires avec leurs annonces promotionnelles tellement grandes et aux couleurs si criardes qu'elles semblaient prêtes à vous arracher les rétines ! Et surtout, il savait à quel point l'Homme pouvait être paresseux. S'il pouvait trouver son bonheur en un seul endroit, il n'allait pas chercher plus loin. A quoi bon arpenter toutes les rues de Galway quand on pouvait se contenter des boutiques du centre commercial ? Il espérait secrètement que personne n'aurait eu l'idée d'ouvrir une boutique vendant bonbons et sucreries industrielles tout à fait infâmes ! Il tenait à son commerce, que diable ! Et surtout à ses revenus !

Mais en entrant, il poussa un léger soupir de soulagement en constatant qu'il avait eu peur pour rien. Un peu pressé, il faillit bousculer une jeune fille (Anne Héloïse) en entrant. Essoufflé qu'il était, il prit tout de même le temps de s'excuser, lui lançant le regard le plus inquiet qu'il savait faire.

-Je vous demande pardon je ne regardais pas où j'allais ! Je ne vous ai pas bousculé, au moins ? C'est que ces événements là me rendent nerveux, voyez-vous ! Ah suis-je sot je ne me présente même pas... William O'Quinn, je tiens la boutique de douceurs dans le vieux quartier ! Je ne crois pas vous avoir jamais croisé ici... Vous êtes ?

Un sourire d'une innocence presque attendrissante se peignit sur son visage, et William tendit sa main d'un geste amical vers la jeune demoiselle. Une tête inconnue ? Plus pour très longtemps ! Il était certes -trop- bavard, mais il savait laisser parler ses interlocuteurs.
Ces quelques secondes lui permirent de reprendre son souffle et ses esprits, afin d'observer le reste de l'assemblée. Il y avait là du beau monde, la gouverneure, par exemple, mais aussi des visiteurs affamés venus rassasier leur curiosité avec cette inauguration... Et les petits fours que proposaient ceux qui tenaient le buffet. William se serait bien approché mais cela n'aurait pas été très correct vis à vis de son interlocutrice. Lui même faisait plutôt partie des curieux, et n'avait ni l'allure ni quoi que ce soit d'une personne faisant partie du gratin de la ville. D'ailleurs en parlant d'allure... Ses cheveux étaient ébouriffés, sa chemise n'était même pas boutonnée jusqu'en haut, et il n'avait même pas pris la peine de mettre sa plus belle cravate ! Que de négligence... Mais à vrai dire il s'en fichait pas mal. Se tournant à nouveau vers la jeune fille, il lui fit part d'une interrogation.

-Dites-moi... Je n'ai pas pris le temps de me renseigner sur les festivités au programme... Savez-vous ce qui est prévu ? Demanda-t-il avec un grand sourire.

Meluxine se décriverait comme une femme normale, même si elle n’était pas une accro du shopping, faire les boutiques était une activité qui pouvait etre plaisante. Mais là, c’était plutôt une corvée. Llylewin lui avait demandé de garder Milicent à l’œil pour cette sortie car disait elle "si elle est capable de se retrouver dans le seul bar envahit de Boggart, je n'imagine pas ce qu'il peut lui arriver dans un centre commercial ... et tant qu'a faire, essaie de l’empêcher de ramener un truc insupportable comme Stami." Meluxine ce voyait ajouté la casquette de Milie-Sitter, ce qui la rapprochait un peu plus de Milky Way. Et le comportement de Milicent justement était plus proche de l'enfant à la fête foraine que de l'adulte responsable. Mais bon, Meluxine n'aurait pas associé "Milicent" et "responsable" ... sauf avec "d'une bêtise" à la fin. Meluxine adore Milicent hein ? Sans elle pour mettre de l'animation, la vie serait ennuyeuse au QS, routinière aussi, tranquille quoi.


Donc voilà Meluxine traînée par une Milicent survoltée, qui faisait preuve d'une force insoupçonnée. Elle avait mis des chaussures plates, un jean noir, un top blanc et un bombers vert

"Alleeeeez dépèche-toi on va tout rater ! Et s'ils distribuent des coupons de réduction ? Et s'ils vendent des exclus qu'on ne reverra jamais et qu'on rate ça ?! T'y penses ? Hein ! Dis !"

C'est bon on est arrivé, calme toi.

Mais la girl était déjà dans son petit monde intérieur et se dirigea vers le buffet, Meluxine aurait très bien pu parlé Swahili. Meluxine elle etait plus terre a terre et regarda les personnes qui composait la foule. Elle reconnue Gordon Charlie et Winnifred qu'elle salua de la main, puis Luc et enfin Hunter. Puis elle rejoignit Milicent au buffet, pour ce trouver un truc a boire.

Alors que le professeur venait de se présenter, la jeune femme en guise de réponse en fit de même. C’et à ce moment là que James comprit pourquoi ce visage lui était familier. La gouverneur de la ville, mais bien sur ! James réalisa deux choses qu’il n’aima pas vraiment. D’abord il venait de faire un maladroit et involontaire « rentre dedans »  la femme la plus puissante de la ville, ensuite vu son statut il y avait peu de chance que James reste tranquillement avec elle, dans peu de temps il était persuadé que quantité d’individus allaient graviter autour d’elle.

James ne semblait pas s’être trompé, très rapidement un individu, bien mieux renseigné que lui arriva avec une offrande pour la gouverneur.

L’anglais sourit et de nouveau et répondit au nouveau venu dans la discussion.

« Volontiers, cela est bien aimable à vous, je vous laisse me choisir ce que vous désirez, il faut dire que tout semble succulent. »

Encore une personne s’approcha du groupe, sauf que cette fois ci le sourire de James fut bien plus grand lorsqu’il la reconnue. Il rougit quand elle lui fit un petit baiser.

« Bonsoir ma chère Juliet, je te remercie de ta sollicitude, mais si je veux progresser je dois apprendre à tenter de me débrouiller par mes propres moyens, même si je ne suis pas vraiment doué, madame la gouverneur en est témoin. »

James sourit alors qu’il récupérait le met que lui tendait l’inconnue au fleur (Hunter).

« Effectivement la description que toi et Luc m’aviez fait du lieu est encore en dessous de ce qu’il est vraiment, c’est splendide ! Madame la gouverneur, on peut dire que vous avez de la chance d’avoir l’appuie de société tel que la Steel vous ne trouvez pas ? »

Encore la Steel, décidément cette société assez mystérieuse attisait la curiosité du professeur. Alors qu’il parlait au gouverneur et à Juliet, James observé les réactions de l’inconnue (Hunter) se demandant s’il allait participé à la conversation, si lui aussi faisait partie de cette entreprise, ou si n’était qu’un convive comme les autres. James était à l’affut des moindres réactions de chacun d’entre eux.

Juan était arrivé au Steel Center à pieds. En dehors de ses créatures, il appréciait la ville de Galway, son architecture, son ambiance et le climat qui lui changeait énormément de son Andalousie natale. L'automne ne cessait de l'émerveiller par ses couleurs.

Devant le bâtiment, il émit un léger sifflement admiratif. L'édifice était imposant et d'un style moderne qui ne jurait cependant pas avec le reste de la ville. Il entra dans le Steel Center et son impression fut confortée. On n'avait pas lésiné sur les moyens. Lui qui avait hésité à sortir, encore sous le choc de sa rencontre nocturne, ne le regrettait pas.

L'intérieur avait été aménagé pour l'événement, avec une estrade, des chaises ainsi que des buffets. L'inauguration attirait du monde et quand il arriva, le centre commercial commençait à se remplir. La plupart des arrivés s'étaient approchés des buffets, discutaient en petits groupes ou commençaient déjà leur lèche-vitrines. Heureusement que Juan s'était mis sur son 31, les convives rivalisaient tous d'élégance.

Costume, cravate et chaussures noires, chemise blanche. Classique. Et de location. Il avait trouvé un autre job temporaire, mieux payé, avait vendu la bague anciennement destinée à son ex. Mais il avait également changé de logement, il ne pouvait pas vraiment se permettre de folies, il avait donc dû louer sa tenue. Il espérait d'ailleurs trouver des opportunités aujourd'hui, même s'il se doutait que son espoir était vain.

Il balaya la foule des yeux et ne reconnut d'abord personne, même s'il avait remarqué une brune avec des yeux extraordinaires (Meredith). Un deuxième coup d'oeil à la foule et il reconnut Gordon, en charmante compagnie (Charlie). Il hésita à s'approcher d'eux, ne voulant pas les gêner. Finalement il y alla quand même, au pire, s'il se sentait de trop, il irait voir ailleurs.

Juan s'approcha de Gordon avec un grand sourire et lui serra la main chaleureusement, heureux de revoir son compagnon de comptoir et sauveur d'une nuit.

- "Salut Gordon ! La forme ?"

Il lui relâcha la main et s'apprêtait à saluer poliment la ravissante jeune femme qui l'accompagnait (Charlie) quand son regard fut attiré par un reflet de flammes, une couleur de feu. Juan regarda plus attentivement et une rousse à longue crinière (Sally) lui apparut. Il se reprit rapidement.

- "Enchanté mademoiselle ! Juan-Carlo Valiente pour vous servir."

Juan saisit une coupe de champagne lui aussi.

Je continue de regarder autour de moi, sentant quelques paires d'yeux se poser sur moi sans s'arrêter et me faisant plus discrète qu'à l'accoutumée, en tout cas je l'espère. J'ai déjà fait en sorte de ne pas montrer tous mes tatouages, histoire de ne pas trop marquer les esprits si, par la suite, les choses dérapent. Effort que personne n'appréciera à sa juste valeur mais peu importe. Je grignote mon burger, savourant la finesse de ce petit encas qui laisse présager la qualité du reste du buffet et, avant que je ne songe à aller attaquer autre chose, une voix me fait sursauter.

"Pardon ?"

Il me faut quelques secondes pour me rendre compte que c'est à moi que le petit gars s'adresse bien à moi. Je réfléchis un moment, me demandant si je l'ai déjà vu ou pas mais ça a pas trop l'air d'être le genre à fréquenter les mêmes endroits que moi. Alors je souris en secouant la têt à sa question.

"Oh non, l'ambiance est loin de me déplaire. C'est juste qu'il y a un monde fou et que je ne sais pas trop où me poser sans avoir l'impression d'être sur le chemin ou d'être sur le point de casser quelque chose."

Je désigne alors la foule d'un geste du menton.

"Et puis, c'est plus pratique pour observer tranquillement les gens. Je vais finir par m'installer sur une des chaises avant que le défilé commence mais, en attendant, ça me parait un observatoire plutôt pratique. Vous en dites quoi ?"

Un coup d'œil à sa tenue et je sors, mon sourire se faisant plus mutin.

"Jolies lunettes. C'est pour le style ou elles vous sont nécessaires ? Pour ce qui est du buffet. Et bah, comme d'habitude, la Steel ne lésine pas sur la qualité."

J'ai réussi à dire ça sans la moindre animosité et je m'impressionne moi-même. Sait-on jamais, je suis peut-être tombée sur une groupie de la Steel, faut que je me monte mesurée dans mes propos.

"Oh, je m'appelle Meredith."

L'homme en chaise accepta avec gratitude le petit assortiment de petits burgers dans une assiette que Hunter lui tendit. Une autre personne vint dans le trio qui venait de se former: Juliet. Elle surprit le lycan en embrassant sur la joue l'homme qu'il venait de servir. Manifestement, il semblerait que ce dernier ne soit pas avec la Gouverneure et de plus soit un bon ami de Juliet, voir plus. Hunter mis cet élément dans un coin de sa tête et appela ensuite le garçon de salle pour qu'il leur serve du champagne. Il donna personnellement une flute à chaque personne avec un sourire aimable.

- Je vais porter un toast à cette soirée. Que ce que vous allez voir vous plaise et vous incite à venir faire beaucoup de shopping dans ce magnifique centre. Et merci encore à vous de vous être déplacé, dit-il en regardant tour à tour la Gouverneure et l'homme en fauteuil.

Il but ensuite quelques gorgées et reposa le verre et se resservit une autre petite miniardise. Il parla ensuite à la lycane.

- Mademoiselle la gouverneure, permettez-moi de vous présenter une de mes collègues au sein de la Steel Corp, Mademoiselle Juliet Ahston. Il désigna Pyro du regard tout en reculant d'un pas pour que les deux femmes soient face à face. C'est l'un de nos membres les plus prometteurs, elle a des aptitudes très intéressantes qui vont avec le temps et du travail lui permettre de s'épanouir totalement au sein de la société.

Hunter voulait présenter le jeune femme à l'autorité suprême de la ville. Il se disait qu'un bon contact maintenant pouvait dans le futur ouvrir à Juliet certaines portes et quelques opportunités.

Rester calme. Comment Meluxine pouvait espérer que la rouquine reste calme dans un moment pareil. Et pourtant, à la vision de tout ce que pouvait augurer le centre commercial, ce fut comme magique, Milie se calmant tout aussi sec, se mettant même à chercher la lycanne du regard pour être sûre qu’elle ne rêvait pas.

Elle s’était servie au buffet et, tant qu’à faire, la girl décida de faire de même, soufflant à sa comparse, d’une voix émerveillée.

« T’as vuuuuu tout ce qu’il y a partout ? Tu te rends compte de tout l’argent qu’on va pouvoir dépenser ici ? »

Autant être honnête, la paie de Milie, quand elle ne servait pas à garnir son matelas en prévision des mauvais jours lorsque la jeune femme avait un éclair de génie – c’est-à-dire très rarement – cette paie se dilapidait dans tous les commerces de Galway sans qu’elle n’éprouve le moindre petit remord.  Après tout c’était de l’argent durement et honnêtement gagné non ? Autant en profiter le plus possible.

Ayant attrapé deux canapés et un verre d’elle ne savait pas trop quoi et les tenant tant bien que mal en équilibre, elle se saisit du bras de Meluxine pour aller saluer sa copine Charlie.

« Heeeeey salut copine ! Je vois que t’es bien accompagnée ! Z'êtes choux tous les deux !»

Décochant un clin d’œil tout sauf discret à Gordon et lui lâchant son plus beau sourire, elle continua, d’une voix tout aussi légère.

« C’est super chouette ici hein ! je pensais pas qu’on pourrait faire un truc aussi… aussi… euh… j’en perds mes mots. »

Réalisant soudain qu’il y avait un autre comparse près de Gordon (Juan), elle sursauta, sans perdre son sourire.

« Oh salut ! Z’êtes nouveau dans le coin ? »

Tout en parlant, elle continuait de regarder tout autour d’elle, n’arrivant à poser son regard nul par tant elle était impressionnée. Elle continuait de sautiller sur place, comme une vraie gamine, se retenant de battre des mains uniquement parce qu’elles étaient pleines.

Il avait raison de vouloir apprendre à se débrouiller seul. Mais l'Irlandaise aurait quand même aimé l'aider. Que James prenne cet état de fait avec plus de philosophie depuis le mois dernier où il les avait croisés, Luc et elle, en pleine rue était déjà bon signe.

" Tu as raison en plus... " sourit-elle, ravie de le voir aller bien et de le voir simplement ici.

Elle n'eut guère le temps que de ces quelques mots en réponse au professeur que le lycan leur fit distribuer des coupes de champagne. La jeune femme fit mine d'en boire une gorgée au moment de trinquer. Non qu'elle n'aima pas le champagne, -en réalité, elle n'appréciait pas spécialement cet alcool mais il restait buvable en quelques occasions exceptionnelles. Mais elle n'avait pas envie de boire. Elle n'allait pas gaspiller une coupe en y trempant les lèvres. Bien évidemment, elle ne pensait pas que les serveurs se moquaient de savoir si le verre avait été entamé ou non : ils balançaient tout ce qui n'était pas fini sans s'accommoder d'aucune notion de gaspillage ou de recyclage.

Et après ce petit speech, le chasseur (Hunter) ne trouva pas mieux que de la mettre en avant devant la Gouverneur. Et devant l'Anglais, bien qu'il ne soit pas implicitement concerné par la mise en situation. Il était là tout prêt et en profiter forcement.
Si elle avait pu disparaitre dans les profondeurs de la terre, assurément Juliet l'aurait fait à cet instant. Mais malheureusement son pouvoir ne consistait pas en ça et elle devait rester ainsi plantée à écouter l'élogieux portrait qu'Hunter dressait d'elle. Elle ne souhaitait qu'une chose c'était qu'il s'arrête, qu'il se taise, qu'il n'en dise pas plus. Ce fut finalement bref comme présentation mais trop long à ses oreilles. Du coup, elle se contenta de sourire bêtement, cherchant désespérément ce qu'il lui fallait dire, ajouter ou conclure suite à cette phrase d'accroche présentative.

" Enchantée madame ! "
Elle ne trouva pas plus intelligent, imaginant toujours qu'elle s'enfonçait dans le sol sous ses pieds. De plus, elle ne savait pas si elle devait tendre la main comme il était de coutume de faire en pareille situation. Elle jeta un oeil désespéré à James, tout en maudissant Hunter de lui avoir fait un coup pareil. Il avait le chic pour la mettre mal à l'aise celui-là.

" Je vais devoir vous laisser ; je dois aller me préparer pour le défilé. "
L'idée géniale venait de germer dans son esprit. De quoi changer radicalement de sujet et disparaitre de cet halo de malaise qui l'entourait.
" Tu m'accompagnes James ? "

Elle s'inclina légèrement devant la lycanne (Gianna), ayant retrouvé un sourire plus normalement franc. Puis avec un hochement de tête vers le chasseur de tête (Hunter), elle alla se glisser derrière le fauteuil du professeur pour s'éloigner avec lui.