Les appartements de Llylewin avant destruction

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Kelly hésitait un peu. C'est vrai, elle faisait face à une sacré bestiole, du genre char d'assaut qui détruit tout sur son passage - et les bruits foutrement évocateurs qu'elle entendait n'étaient pas pour la contredire. Cela dit, elle avait tellement envie de s'amuser, après tout, elle était venu pour ça nan ?

C'est alors qu'elle vit deux demoiselles sortir par la fenêtre en contrebas. Elle eut alors dans l'idée de s'occuper de leur cas. Bien évidement, elle, aurait plus de classe. On ne pouvait pas dire que ses coéquipiers avaient fait dans la dentelle. En tout cas, son petit doigt - qu'elle avait nommé simple logique - lui disait qu'elles tenteraient fort probablement d'alerter les autorités, ce qui n'était pas très bon signe pour les autres qui semblaient encore occupés, même si la police avait certainement déjà reçu des coups de fils de la part des voisins. Tout compte fait elles n'étaient peut être pas importantes.

Elle jeta un bref coup d’œil à l'intérieur : mouais, on ne pouvait pas dire que le score était concluant. Llylewin était en train de transformé celle des sœurs qu'elle préférait en décoration murale plutôt réussie et avait déjà assommé ou tué Anjia - celle qui s'était enflammé dans un discourt à dormir debout mais qui au final n'avait pas fait grand chose. Soit, elle allait devoir agir. Ils étaient trois en bas, en principe. Ça faisait un peu beaucoup pour s'occuper d'une vigile déjà inconsciente et de quelque clients apeurés, qu'est ce qu'il attendaient ? Pourquoi fallait-il toujours que l'on laisse la machine de guerre à la petite manchote tandis que les autres devaient certainement être en train de parader dans la joie et la bonne humeur.

Néanmoins, elle ne s'en formalisa pas pour autant, elle même ayant un certain handicap en ce qui concernait le travail en équipe. Et puis, ça lui laissait toute la part du gâteau, alors pourquoi ne pas la déguster ? De toute façon, au vu de la puissance de la matrone, elle allait probablement déguster. Qu'à cela n'tienne ! Elle avait plus d'un tour dans son sac ! Afin de jouer un minimum le jeu, elle envoya son magnifique fumigène rose bonbon irradier la pelouse. L'objet, en tombant, serait - en toute probabilité (puisque les girls étaient sorties par là) - vut par le roi des rats et ses autres collègues, enfin elle l'espérait, elle ne voulait pas gâcher ce genre de petites merveilles pour rien !

Elle attendit que son adversaire entre dans la pièce, après le spécimen à fort potentiel mammaire, écoutant la lourdeur pataude de ses pieds martelant la moquette, puis surgit derrière la fenêtre comme par enchantement Pour lui envoyer la fiole d'oxygène liquide béni expérimentale (elle aura atteint ses quotas, en terme d’expérimentation, pour cette soirée). Puis, tout en chargeant vers l'ennemie - kukri à la main - dans la ferme intention de serrez personnellement la main à son petit rejeton - elle donna un bon coup de pied dans la chaise qu'elle avait utilisé contre la fenêtre afin de créer une diversion. Elle imaginait qu'une chaise vous arrivant à toute allure au visage, alors que votre chaire se meurtrie des brûlures du froid, était un moyen sommes toute honorable de faire diversion. C'est en suivant cette même chaise et avec un agilité bien juvénile qu'elle prit appui sur le lit pour sauter par dessus la vampire tout en exposant son point de vue sur la force cinétique des armes népalaises à l'épaule de cette dernière.

Telle ne fut pas la malchance de la pauvre petite fille de joie à la délicate chevelure bouclé de se voir de nouveau écrasée, et par la même personne qui plus est. En même temps, dans ce genre de métier, on n'est pas censé rester à genoux sur le pas de la porte à couiner comme un vessie d’octogénaire aérophage, mais plutôt sur un lit, un bureau, une baignoire, à en éprouver la résistance. Et puis Pistache ne décidait rien de ce qui avait attrait aux lois de la gravité. Cela dit, ça ne l'empêcha pas de se relever le plus rapidement possible - motivé par une espèce de tornade de colère qui commençait à sincèrement se déchaîner devant elle - pour prendre ses jambes à son coup façon beep-beep.

D'un côté, elle savait parfaitement qu'une vampire enceinte pouvait se transformer en missile si elle en avait fermement l’intension, ce qui était assez paradoxale, alors pourquoi vouloir tenter le concourt de vitesse ? Elle opta pour une autre solution, beaucoup plus risqué mais qui en valait le coup. Prenant Milicent comme s'il ne s'était s'agit que d'un vulgaire objet (disons des coussins, oui, c'était exactement le genre d'objet auquel elle correspondait : deux jolis petits coussins de velours), elle enfonça avec une rapidité et une précision chirurgicale sa seconde seringue dans la jugulaire de la pauvre demoiselle en détresse. Une simple pression du pouce, et sa victime serrait irrémédiablement lycannisé, voire même, peut être, pistachifié. Reculant doucement, afin de ne pas injecter de sang s'en le faire exprès, ce qui serait une démonstration magistrale de ce qu'on appelle couramment un comble, Kelly attendait de voir à quel point la boule de colère tenait à ses employées.
Pour une fois, elle se mit à penser que le travail d'équipe pouvait avoir des avantages, comme par exemple que quelqu'un vienne lui porter assistance. Mais entre temps, Pistache n'avait qu'une idée en tête : ne-même-pas cligner des yeux.

Spoiler:

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Elle avait vaguement espéré que la Poucelina à poils aurait été prise d’une vague de bon sens et aurait sauté par la fenêtre : malheureusement il n’en fut rien et la gamine repartit à l’assaut.
D’un geste réflexe, elle poussa sans ménagement la pauvre Milicent sur le côté pour la mettre hors de portée – elle avait déjà au moins une girl en sale état, pas besoin d’alourdir le bilan. Grand bien lui en prit, puisqu’une fois déportée sur le côté pour écarter suffisamment la rousse ingénue elle put éviter une sorte de fiole qui alla s’écraser sur le mur derrière elle en dégageant un nuage bizarre.

La vampire ne réussit pas à détecter de quoi il s’agissait, une sorte de gaz lacrymo ou d’acide pour la défigurer, mais cela suffit à la mettre suffisamment en alerte pour ne plus se laisser surprendre par ce genre de petit tour. La gamine avait eu beau prévoir un véritable arsenal pour sa petite excursion ses réserves n’allaient pas être illimitées non plus !

Bien décidée à transformer l’importune en chair à saucisse, elle se dirigea vers elle avec la ferme intention de désolidariser sa tête de son corps, comme font certaines gamines cruelles avec leur poupée Barbie : les cheveux dans une main, les pieds dans l’autre, et hop, on écartèle !

Une chaise vint la ralentir dans ses projets en venant s’éclater sur son gros ventre : déséquilibrée, la vampire recula d’un pas en posant un genou et une main à terre pour se rattraper, évitant ainsi de justesse la gamine voltigeuse et sa mini faucille.
Quelle ne fut pas sa stupeur de la voir s’en prendre à Milicent, qui s’était tenue écartée sans demander son reste en lui enfonçant une aiguille pleine de je ne sais quoi – drogue, bulle d’air, poison – dans le cou… Ha, c’était facile de s’en prendre au corps à corps à une pauvre fille sans défense, par contre, la vampire avec le polichinelle dans le tiroir on lui balance des trucs et on saute par-dessus, mais toujours à distance !

La maquerelle décida de changer de technique : elle allait écraser cette punaise au sol comme le misérable insecte qu’elle était. Se rapprochant de son lit à baldaquin, elle donna un puissant coup de radius dans l’armature qu’elle connaissait bien, la faisant craquer. La ciel de lit tomba sur le matelas et elle put ainsi dégager un des poteaux qui le maintenaient en l’air, soit un pilier de bois d’une bonne quinzaine de centimètres de diamètre et d’environ 150 cm de longueur, et, tenant sa nouvelle arme comme une massue, se dirigea vers la gamine avec la ferme intention de lui écraser sur la tête.

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Non mais là, ça devenait tout simplement scandaleux !

Non seulement il n'y avait toujours aucun chevalier pour venir sauver la demoiselle en détresse - les hommes ne sont vraiment plus ce qu'ils étaient, c'est moi qui vous le dit - mais en plus, la gamine la tenait en joue avec son espèce de seringue après l'avoir écrasée de plus belle. Elle aurait eu le temps de se pencher sur la question, elle aurait pu se dire que cette mioche avait quand même une force des plus impressionnantes proportionnellement à sa taille, mais bien évidemment, l'heure n'était pas à ce genre de réflexion métaphysique.

Milie se contentait de couiner sans discontinuer, ayant perdu sa verve habituelle et réduite à un tas de bouclettes tremblotantes alors que la patronne faisait enfin son apparition. Il est à noter que jamais elle ne fut aussi heureuse de la voir et qu'une part d'elle se mit intérieurement à sautiller à l'idée de voir la gamine se prendre la raclée qu'elle méritait. Non mais, oser s'en prendre à une fille de joie du QS ! Mais où allait finir le monde si on laissait faire ce genre de choses !

C'est alors que Llyl déboîta le lit avec une étonnante facilité qui aurait dû mettre la puce à l'oreille de la rouquine quant à une possible origine supranaturelle, mais tout ce que Milie voyait, ou plutôt sentait, c'était cette seringue qui s'enfonçait de plus en plus dans sa peau. Elle espérait quand même qu'elle n'aurait pas de vilaine marque et que ce… liquide n'allait pas lui faire de mal. Quant à savoir ce qu'elle craignait le plus des deux…

Milie observait sa patronne s'approcher et se demanda soudain si elle ne pouvait pas profiter de la situation pour repousser la mioche le moment venu. Essayer de la repousser avec la force de ses petits poings, au risque d'en casser l'aiguille de la seringue. Le jeu en valait la chandelle parce qu'au vu de la rage qui semblait habiter Llyl, à bien y réfléchir, la situation avait vraiment l'air catastrophique…

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Apparemment, la matrone n'était pas spécialement intimidée à l'idée de voir une de ses employées envoyées ad-partes, ce qui était plutôt fâcheux pour Kelly. Elle rangea rapidement sa seringue, envoyant encore une fois la pauvre créature valdinguer vers sa maîtresse juste assez de temps pour effectuer son action, avant que son adversaire ne se ruât sur elle, dans la ferme intention de modifier les formes de son petit corps à l'aide... d'une traverse de baldaquin.

Elle eut à peine le temps de placer son kukri en position horizontal au-dessus de sa tête - le soutenant à son extrémité de sa paume gauche appuyée sur le côté non coupant de celui-ci, que le morceau longiligne et massif de métal vint le percuter avec fracas, projetant fissa la Pistache au sol qui profita de la force du coup pour exécuter une roulade arrière et se retrouver de nouveau sur ses pattes.

Néanmoins, l'assaut était loin de s'arrêter là et la maquerelle moulinait le vent avec une ampleur redoutable, aussi, la petite lycane faisait de son mieux pour parer. Elle était aux anges ; un combat, un vrai. Il n'était même pas exclut qu'elle ne se départit fugitivement d'un rire ponctuel durant sa joute, sautillant pour éviter les coups au sol qui soulevaient des monticules de parquet, reculant le pied gauche, se déportant légèrement à droite, s'accroupissant un instant pour entendre le son aspiré du fer qui fendait l'espace. Chaque fois qu'elle n'avait d'autres choix que de parer avec son arme, elle avait l'impression qu'un bulldozer lui rentrait dedans et chaque fois qu'elle arrivait à atteindre l'ennemi (qui paraissait tellement loin avec la portée de son arme) elle n'avait l'impression que de ne lui faire une vulgaire encoche.

Au bout de quelques secondes de ce combat qui en parut plus long, Kelly se dit que la vampire pourrait continuer comme ça pendant des heures si elle le voulait, surtout au vu de sa rage, mais que de son côté, elle perdait du terrain et finirait par se retrouver dos au mur - quoiqu'elle pouvait toujours tourner. Elle fit un petit bond de sa jambe droite et de l'autre prit appui contre le mur puis sauta, évitant de justesse la traverse qui vint pulvériser le stuc de ce dernier - projetant copeaux et poudre blanchâtre dans toutes les directions -, les deux bras en l'air tenant un kukri qui prenait son élan derrière la nuque de la jeune fille, prête à frapper la cible en plein visage, quand son abdomen reçut un formidable coup de poing qui le stoppa en pleine course. Kelly vola en une trajectoire rectiligne (à l'impact, elle avait poussé un cri de loup, gras et caverneux), parfaitement parallèle au sol, pour finir par enfoncer le mur du fond du couloir (dont elles étaient arrivées au milieu), créant une toile d'araignée de fissures, enfoncée en son centre, qui épousa avec exactitude la forme étiolé de l'adolescente qui tomba cul à terre jute après sa réception douloureuse.

Car, en effet, on aura du mal à dire qu'il s'agissait pour elle d'un moment plaisant d'un point de vue corporel. Elle faisait les comptes : Vampire 2 - Pistache 0. Elle était décidément trop forte pour elle. Se relevant tant bien que mal (les blessés, dans un combat contre un vampire, avaient toujours le temps à loisir pour se redresser, les vampires étant toujours trop sûr d'eux et trop sadique pour achever leurs victimes rapidement), la main sur les reins en un petit gémissement, Kelly se pencha en arrière afin de décoincer ses mouvements, laissant à ses vertèbres carte blanche pour jouer la symphonie des délicieux craquement sonores et crachant une petite gerbe de sang.

C'est alors que Chago apparut face à elle, qui était moitié dans/moitié en dehors des escaliers, avec une belle au bois dormant sur l'épaule.
"GAMINE ! T'es toujours en vie ? Va falloir mettre les voiles si tu veux sauver ton petit cul !
- C'est la guerre en bas ou quoi ?"
En effet elle sentait comme une odeur de brûler qui lui montait aux narines, ce qui n'était pas très bon signe pour ceux qui décidaient de s'attarder. En attendant, le lycan avait raison, il était temps de tirer sa révérence sans plus tarder, ou les évènements prendraient un tournant fâcheux.

Elle était sur le point de suivre son conseiller de circonstance lorsque un voile noir s'abattit sur elle dans un son percutant puis vibrant - le son d'un corps métallique résonnant après un impact. Reculant légèrement la tête, elle remarqua que ça n'était autre que l'arme de fortune de la vampire qui venait se s'insérer dans le mure à quelques millimètres de ses yeux. Elle avait de l'argument la maman ! Tournant son regard, elle aperçu celle qui l'avait jetée, les poings serrés et des yeux qui en disaient long sur ses intentions. Kelly décida qu'il était temps de ne pas en perdre.

Elle passa rapidement en dessous de l'objet qui avait faillit être sa fin et courut vers les escaliers, s'asseyant sur la rampe circulaire afin de se laisser porter par la glissade. Pour ralentir sa poursuivante, elle brandit son TPH et en vida le chargeur dans sa direction. Elle arrêta de tirer lorsqu'elle dépassa le niveau de Chango qui descendait comme il le pouvait avec un poids sur les épaules. Elle prit appui sur la sculpture de début de rampe avec sa main pour sauter par-dessus mais à sa réception au sol, elle sentit une autre vive douleur dans son dos meurtri. Un bon dodo ne serait pas de refus.

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La vampire s’acharnait à l’aide de son piler de lit, l’abattant avec la délicatesse d’un homme de Cro-Magnon chassant le mammouth, mais sa cible n’était pas facile à atteindre : petite et agile, elle avait l’impression de devoir écraser un moustique avec une batte de base-ball.
Et CRAC le bureau scindé en deux, et SCHKRR le tapis persan, mais peut lui importait de réduire son mobilier à néant, le plus important à ses yeux était de réussir à venir à bout du nuisible.

Bien décidée à ne pas laisser cette demi-portion l’emporter en enfer, elle la poursuivit même en-dehors de la chambre, elle ne lâcherait pas le morceau tant qu’elle n’aurait pas réussi à aplatir la lycane dans une consistance approchant celle du blédina – dans un tupperware et au congel pour le bébé, ça lui aurait fait une excellente bouillie – mais encastra malheureusement son arme contondante dans un bout du mur du couloir, ce qui laissa le temps à la demi-portion de filer avec un de ses complices, un autre négro qu’elle n’avait jamais vu mais qui lui inspira une toute autre inspiration pour son pilier – un orifice d’entrée, un orifice de sortie, un feu de bois.

La vampire, plus motivée que jamais, usa de toutes ses forces pour déloger son pilier du mur mais le bougre était coriace et il lui fallut plusieurs interminables secondes pour en venir à bout, largement assez pour que les deux crapules arrivent en bas des escaliers.
C’est donc une Llylewin au plus fort de son mécontentement, cheveux en bataille, robe déchirée, jambe ensanglantée et yeux injectés de rouge qui balança son pilier de toutes ses forces du haut de la rambarde dans un cri empli de rage qui se mêlait au fracas du pilier rencontrant le carrelage du hall.

Une fois son projectile expulsé, une sensation familière s’empara d’elle, une sorte de nœud se forma autour de ses tripes et une sensation de faim s’empara de son estomac : mais que faisait un autre morceau de pierre rouge en ces murs ?
La vampire était bien décidée à tirer cette histoire au clair, mais les bruits d’affrontement qui résonnaient en bas la firent vaciller sous le coup de la faiblesse : entre la fatigue de la bataille et la perte de sang liée à ses blessures, elle ne se sentait pas de descendre pour prendre part à une nouvelle boucherie, elle n’en avait pas la force.

Une main sur la rampe, elle s’écroula à genoux sur la moquette détrempée de liquide visqueux. Il fallait qu’elle boive.

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Les évènements récents quelques peu mouvementés, jonchés de cadavres et autres actions de destructions massives avaient sérieusement atteints Llylewin : la perte de plusieurs de ses girls dans des conditions dignes des pires films d'horreurs, des dommages matériels considérables portés à sa maison et un climat désormais hostile à la consommation lui semblaient autant d’obstacles impossibles à surmonter.

Quand bien même elle trouverait encore des filles assez inconscientes pour travailler dans un bordel dans la ligne de mire d’une bande de terroristes sauvages dégénérés, elle devrait avant de rouvrir trouver les fonds pour réaliser des travaux, car elle ne pouvait décemment pas accueillir du public dans ce capharnaüm, et la maquerelle n’avait pas cet argent en réserve et ne pouvait plus non plus compter sur de nouvelles rentrées budgétaires : quel client serait assez stupide pour aller dépenser son argent auprès de filles traumatisées dans une maison délabrée ?

Bref, elle avait retourné le problème dans sa tête au moins un million de fois et la seule issue possible semblait la fermeture. En se mettant en faillite, elle pourrait récupérer assez d’argent pour donner aux survivantes de quoi se retourner tout en gardant suffisamment de côté pour organiser son départ.

Cette ville n’avait manifestement plus rien de bon à lui offrir, elle n’avait donc plus qu’à mettre les voiles vers des cieux plus cléments. La Chine, à ce qu’on lui avait dit, était un pays en plein essor qui pourrait lui offrir d’avantageuses perspectives…
Si on réussissait à passer outre le fait qu’il était plein de Chinois, mais après ce qu’elle avait vécu elle se sentait apte à passer outre la couleur: jaunes, rouges, verts, peu lui importait du moment que ce n’était pas des noirs!

La maquerelle avait donc entreprit de mettre de l’ordre dans ses livres de compte tout en remplissant la paperasse nécessaire, ce qui lui prenait un temps fou car depuis la fin de l’attaque son ventre lui faisait un mal de chien et cela allait de mal en pis… Bien décidée à ne pas se laisser pourrir la vie par un autre de ses problèmes, elle se décida à demander de l’aide :

Miliceeeeeeeeent!

Cette fille avait pour avantage d’être encore en vie et semblait toute indiquée pour la tâche qu’elle avait à lui confier.

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Milie avait passé les dernières heures enfermée dans sa chambre. Si son humeur n'égalait pas celle de sa patronne, elle était tout de même particulièrement en colère. Après tout, elle avait survécu à la fin du monde et tout ça pour quoi ? Pour se retrouver cloîtrée à trembler toutes les cinq minutes lorsque la porte claquait trop fort.

Il allait falloir qu'elle fasse quelque chose et rapidement. Elle n'était pas venue à Galway pour finir comme ça et surtout, elle allait finir par être totalement fauchée. N'étant pas d'une nature économe, elle n'avait bien évidemment mis que peu d'argent de coté et les clients se faisant d'une rareté incroyable, elle n'avait plus rien en poche ou presque. Heureusement, la patronne avait eu pitié des girls restantes et elle leur accordait encore le gîte et le couvert.

Elle espérait tout de même vaguement que les choses iraient en s'améliorant et qu'au final, la patronne retomberait sur ses pieds. Elle n'étais pas dans cet établissement par vocation mais à force, elle avait fini par apprécier les lieux et le confort qu'elle y avait trouvé.

C'est alors que la "douce" voix de Llyl se fit entendre à travers les couloirs. Milie réalisa alors à quel point la maison était devenue calme, chaque pas, chaque parole se répercutait dans un silence morbide et les choses ne semblaient pas aller en s'améliorant. Elle soupira et se redressa sur son lit. Elle n'était guère présentable, vêtue d'un vieux jeans et d'un tee-shirt trop grand qui retombait sans cesse le long de son épaule, mais peu lui importait. Il n'y aurait pas de client ce soir, pas plus que les autres soirs de ces derniers jours.

Elle se rendit vers le bureau d'un pas traînant, espérant vaguement que Llyl avait trouvé une super idée pour redorer le blason du QS et leur rendre leur train de vie d'avant. Elle frappa à la porte, attendit quelques secondes avant d'ouvrir et s'adossa contre le chambranle, les bras croisés.

"Salut patronne. C'est pour quoi ?"

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La vampire grimaçait maintenant franchement : ces satanées crampes dans son ventre étaient si rapprochées qu’elle n’avait plus que quelques secondes de répit entre chaque, autant dire qu’elle morflait sévère.
Elle tenta tout de même de passer outre pour se concentrer sur ce qu’elle avait à faire :

Entre donc toi… Voilà, comme tu as remarqué on traverse une sale période, et je pense que les dégâts infligés par ces sauvages sont trop graves pour être réversibles, je pense donc fermer le QS et mettre le bâtiment en vente.

La vampire marqua une pause, grimaça à nouveau en étouffant un petit grognement avant de reprendre :
Je voudrais que tu ne parles de ça à personne, les filles ont déjà suffisamment le moral en berne, pas besoin de les inquiéter avant que ça soit fait…

Quoiqu’il en soit je ne compte pas vous laisser sans rien ni me trimballer avec toutes ces affaires, je n’en ai plus besoin maintenant, donc j’aimerais que tu fasses le vide dans ma garde-robe : tu tries d’un côté les fringues qui pourraient vous servir à vous les girls dans un futur proche, de l’autre ce qui aurait assez de valeur pour être vendu afin que vous vous partagiez le pactole et le reste poubelle, on bazarde !

La vampire n’était pas une grande sentimentale, elle ne s’attachait jamais aux biens matériels et ne voyaient plus en eux qu’une surcharge inutile, surtout que la grande majorité d’entre eux n’étaient plus du tout à sa taille.
Les fringues ça s’achetait, ça se volait, ils auraient tout ce qu’il faut en Chine, pas besoin de se ralentir avec des bagages, surtout que si ce fichu mal de ventre continuait, elle aurait déjà bien du mal à se trimballer elle-même!

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La tête de la patronne valait le détour. Visiblement, le gremlins faisait des siennes aujourd'hui, ce qui n'était pas pour améliorer son humeur déjà exécrable. Peu importe, Milie se tenait sagement devant elle jusqu'à ce qu'elle comprenne où Llyl voulait en venir.

"Hein ? Quoi ? Fermer ? Le mettre en vente ? Mais … mais …"

Milie, pourtant réputée pour sa verve et son allant, resta sans voix, s'avançant jusqu'à se laisser sur la chaise la plus proche dans un soupir digne d'un mélodrame. Il faut dire qu'à bien y réfléchir, c'était vraiment le drame. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle pourrait bien faire si le QS fermait et visiblement la patronne avait l'air bien décidée.

Elle garda un instant le silence, se mordillant nerveusement la lèvre alors qu'elle fixait un point invisible devant elle. Elle savait qu'elle ne pourrait pas rester longtemps dans cet état au risque de se prendre un objet contondant de la part de la patronne qui l'avait appelée pour une mission bien précise.

"Je… ouais ok… d'accord. Trier… euh … ouais… tu veux que je le fasse maintenant tout de suite ?"

Un temps de silence alors qu'elle cherchait ses mots avec plus de difficulté que de coutume, son regard se perdant alors sur le ventre proéminent de Llyl. Elle plissa des yeux un instant, fixant sa patronne avec curiosité. A bien y regarder, il était quand même vachement gros son ventre. Et elle était enceinte depuis quand déjà ?

"Euh… je sais que tu vas pas aimer ma question hein… mais t'es sure que ça va ?"

Milie connaissait la patronne depuis assez longtemps pour savoir qu'il y avait de fortes chances qu'elle regrette sa question mais après tout, depuis tout ce temps justement… et vu comment les choses semblaient sur le point d'évoluer autant dire ce qui lui passait par la tête. A la longue, elle avait fini par apprécier de bosser pour elle.

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Que tu tries mes fringues tout de suite ? Non non, tu peux attendre la venue du pape…

Mais bien sur tout de suite, tu veux attendre quoi, que j’expulse le parasite, que je retrouve ma ligne de jeune fille et que j’essaye tout pour voir s’il y a des trucs qui me vont encore ? aboya Llylewin, visiblement d’une humeur de bouledogue mal léché.

C’est que son ventre, en plus de lui faire un mal de chien commençait à faire des choses bizarres : il devenait tout dur et faisait comme des sortes de vagues très douloureuses et toutes crispées avant de se détendre. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle voyait cela d’un assez mauvais œil.

Grognant comme une âme en peine, la vampire se traina jusqu’à son matelas – vu que son magnifique lit à baldaquin avait été détruit, ne lui restait plus que ça dans un coin de la pièce et se laissa lourdement choir dessus.

Ouais ouais ça va, la forme, la forme olympique même, d’ici dix minutes je suis prête à aller faire une lap dance, grogna-t-elle en se roulant métaphoriquement en boule, vu que son énorme ventre ne lui laissait pas une grande marge de manœuvre.

Soudain, une sensation étrange entre ses cuisses lui fit relever la tête : une sorte de coulée de liquide poisseux rosâtre, sorte de mélange de liquide visqueux et de sang s’échappait de son entrejambe pour venir se répandre en flaque plus ou moins absorbée par le matelas.

Mais qu’est ce que c'est que… murmura la vampire, plus du tout habituée à voir quoi que ce soit sortir de cet endroit-là. Rentrer oui, mais plus rien n’en était sorti depuis plusieurs siècles…

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La jeune femme murmura quels mots à peine audibles dans lesquels on pouvait reconnaitre les mots "exploitation", "scandale" mais rien d'assez intelligible pour que la patronne puisse lui râler. En tout cas, le gosse était loin de la mettre de bonne humeur et elle était prête à mettre son poing sur la figure de ceux qui oseraient parler de l'épanouissement féminin lors des grossesses. Elle réprima un hoquet de frayeur à envisager un instant la maternité et le reste avant de se dire que Llyl aurait surement mis les bouts à l'autre bout de la terre à ce moment-là.

Finalement, une part d'elle était soulagée de la voir partir à bien y réfléchir même si elle savait qu'elle allait retomber dans la galère et qu'elle n'en avait pas la moindre envie. Elle évita soigneusement d'aborder le sujet de la taille de guêpe qui n'était plus qu'un souvenir chez la patronne et commença à attraper les vêtements qui n'étaient pas enfermés dans les placards un peu au hasard, les tendant devant elle, la mine sérieuse. Après tout, on parlait de fringues là, c'était le rayon de Milie et elle allait s'acquitter de sa tâche avec sérieux, quoi qu'il lui en coûte.

En plus, la patronne avait quand même vachement bon goût et elles faisaient à peu près la même taille quand Milie arrêtait de respirer. Et puis, au vu de l'effectif qui s'était drastiquement réduit, elles allaient quand même pouvoir s'en mettre plein les poches, elle savait que les placards débordaient de petits bijoux qui ne lui iraient pas, tout ça parce qu'elle avait plus de formes que Llyl. Si c'était pas scandaleux…

A la réponse acerbe de la patronne, elle haussa les épaule et secoua la tête.

"Moi je dis juste que t'as une drôle de tête, après chuis pas ta mère… heureusement…"

Elle continua de triturer les vêtements alors que Llyl s'écroulait sur son matelas avec la grâce d'un cachalot en fin de vie, image qu'elle trouva particulièrement appropriée avant de se dire qu'il valait mieux mourir que de l'évoquer à haute voix. Et puis, si elle avait survécu à une attaque de zombies enfants tueurs, c'était pas pour mourir à cause de sa grande bouche non ?

Elle l'entendit alors murmurer quelque chose mais préféra ne rien dire, de peur de se faire encore rabrouer et cette fois avec plus de virulence.

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Llylewin avait l’esprit bien trop occupé pour prêter attention aux jérémiades de Milicent : tous ces trucs bizarres qui se passaient dans son corps, elle sentait confusément que ce n’était pas bon, comme si son instinct l’avertissait qu’elle allait prendre encore plus cher que lors de l’attaque. Pourtant, avec sa magnifique cicatrice sur la cuisse droite refermée par les jolis points de suture du monsieur des urgences elle pensait avoir eu son lot d’emmerdes, mais non, il devait y avoir quelqu’un qui devait s’acharner sur une poupée vaudou à son effigie, et si elle le retrouvait elle lui carrerait sa poupée dans le cul avant de la lui faire bouffer.

Holy shit ! s’exclama-t-elle dans un cri à mi-chemin entre le couinement et le grognement alors que son ventre se contractait à nouveau de façon très douloureuse.

Contraction. Écoulement. Truc qui sort d’entre ses cuisses. Chose dégoutante.

Soudain, toutes ces notions s’assemblèrent dans l’esprit de la vampire comme si tous les morceaux d’un puzzle géant venaient de s’imbriquer subitement les uns dans les autres.

Milicent ? Dis-moi que tu as suivi des cours de sciences naturelles à l’école. Ou que tu regardes des documentaires animaliers. En fait dis-moi juste que tu sais que les garçons ne viennent pas dans les choux et les filles dans les roses, au point où j’en suis ça suffira, lança-t-elle en grimaçant à la jeune fille qui avait la tête perdue dans des volutes de lingerie.

Après tout, les bonnes femmes expulsaient leurs chiards depuis des millénaires, elle réussirait bien à en faire autant, elle avait juste besoin qu’on lui rafraichisse un peu la mémoire, car mine de rien cela faisait quelques centaines d’années qu’elle ne se sentait plus concernée, et même depuis l’annonce de sa grossesse la phase terminale n’était restée dans son esprit qu’un vague concept abstrait.

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Milie continuait de s'occuper, ne prêtant toujours aucune attention à la patronne qui semblait de plus en plus s'agiter dans son coin. Elle était la tête enfouie dans une robe victorienne, essayant de voir si elle était d'origine ou pas, en train de se débattre en essayant de ne rien froisser, n'ayant pas spécialement envie d'être de corvée de repassage une fois le tri fini.

Elle entendit à peine l'interjection classieuse de Llyl et sursauta quand elle entendit son nom. Il lui fallut quelques secondes pour s'extirper de la robe et elle fixa sa patronne, la mine échevelée et légèrement incrédule. L'information avait du mal à circuler et à monter jusqu'au cerveau. Effectivement ça faisait des siècles qu'elle était enceinte mais tout de même, accoucher maintenant ? Mais quelle idée saugrenue !

Elle leva un index et ouvrit la bouche pour répondre, restant silencieuse quelques secondes supplémentaires, réfléchissant visiblement à toute allure à la question de sa patronne.

"Euh, j'ai vu une vache mettre bas. Une fois. Y avait du sang partout, c'était super gore. Mais j'ai tiré les pattes du veau, il était mignon comme tout et…"

Etrangement, Llyl n'eut même pas besoin de l'insulter, Milie réalisa d'elle-même que la patronne se fichait éperdument de cette histoire. Elle haussa les épaules, la mine à la fois perplexe et un rien craintive.

"Je suis pas férue des documentaires animaliers mais bon… là où la matière première rentre, le produit fini ressort ! Pas besoin d'en savoir plus non ?"

La notion de césarienne, d'accouchement difficile ou autres complications ne vinrent bien évidemment pas à l'esprit de notre jeune fille de joie. De toute façon, la patronne était increvable à un tel point que ça en devenait louche. Plusieurs idées saugrenues tentèrent l'espace d'un instant de se relier et de prévenir Milie de la nature réelle de sa patronne mais, une fois de plus, elle ne prêta pas attention à ce qui était maintenant devenu un panneau en lettres capitales clignotantes "TA PATRONNE EST UN VAMPIRE DANGER DANGER !"

Elle se contenta de reposer sa robe, se retrousser ses manches imaginaires et de se planter devant Llyl, avec une mine qu'elle tenta de rendre courageuse.

"Bon, je dois faire quoi alors ? Te tenir la main et dire "pousse pousse c'est bien vas-y fais le petit chien ?" Ou euh appeler le médecin. Ce serait p'têtre pas con non ? Tu t'attends pas à ce que je l'accouche moi-même non ? … non hein ?"

La panique commençait à se glisser insidieusement en elle, l'air de rien, alors qu'elle fixait sa patronne avec ses grands yeux tout écarquillés.

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Profitant du cours instant de répit entre deux contractions, Llylewin leva les yeux au ciel devant les connaissances biologiques de sa girl.
Bon, elle ne leur faisait pas subir de test de culture générale avant de les embaucher, mais quand même, était-ce une raison pour être aussi ignorante ?

Appeler un médecin ? Seulement si tu connais un accoucheur spécialisé dans les vampires, sinon ça ne servira strictement à rien ! Des milliers de grognasses font ça tous les jours, ça doit pas être si compliqué grogna-t-elle, envoyant sciemment valser toutes les barrières qu’elle s’était évertuée à poser entre elle et les filles sur sa vraie nature.

Après tout, à quoi bon continuer de se cacher vu qu’elles ne travailleraient bientôt plus pour elle ? Et puis bon, au vu de la situation et de ce qu’elle s’apprêtait à lui demander il aurait été plutôt ridicule de faire des chichis.

Une nouvelle vilaine contraction qui dura une dizaine de secondes lui arracha un râle, les doigts crispés sur les draps en bataille, avant que la maquerelle ne puisse continuer.

Voilà ce que tu vas faire : tu vas regarder où ça en est, si c’est dilaté, si ya une tête qui sort, et en fonction de ce qu’il y aura tu devras peut-être tirer les pattes de mon veau à moi !

Et, devant la mine dégoûtée de la jeune femme, elle ne put s’empêcher d’ajouter :
Et fais pas cette tête là, tu passes ta vie à mettre ta tête entre les cuisses des gens, tu n’as qu’à considérer ça comme une nouvelle expérience que tu pourras mettre dans ton CV pour ton futur patron !

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Elle avait vu sa patronne lever les yeux au ciel et ne put s'empêcher de la fixer en plissant les yeux, la mine agacée. Non mais, depuis quand une fille de joie devait avoir des connaissances en accouchement ? Au contraire, mieux valait savoir éviter comment en arriver là au lieu de se retrouver sur un matelas moisi les jambes écartées à attendre qu'une de ses employées lui mate le vagin pour savoir ce qui en retournait.

Etrangement, elle ne fit pas part de ses pensées à voix haute et s'apprêtait à répondre à propos du médecin quand elle s'arrêta net, la bouche entrouverte et l'index dressé dans sa direction.

"Vampire ? Gnah ?"

Soudainement tous les éléments du puzzle finirent ENFIN par s'assembler, oui, oui elle avait mis le temps mais mieux vaut tard que jamais non ? Une vague de panique l'envahit brusquement, tempérée par une logique toute miliesque. Après tout, elles bossaient ensemble depuis des années et elle n'avait jamais été mangée, ce n'était pas maintenant qu'elle allait commencer, enfin sauf si bien évidemment elle ne faisait pas ce qu'elle lui demandait en cet instant précis mais, humaine ou vampire, une femme accouchant restait dans tous les cas particulièrement effrayante.

Elle poussa un grand soupir, se passa une main dans les cheveux et resta quelques instants silencieuse avant de reprendre, d'une voix naturelle.

"Oooook… euh de toute façon, je connais pas vraiment de médecin qui ait envie de me voir autrement que les jambes écartées dans un lit donc bon, on va se passer de cette étape hein. De toute façon les médecins sont en général de gros porcs qui ne savent pas se servir de leurs mains et…"

Une nouvelle fois, elle se tut, réalisant qu'elle racontait vraiment n'importe quoi quand elle était nerveuse et là, bizarrement, c'était le cas. Et puisqu'il fallait s'y coller… Elle déglutit et agita les mains devant la patronne, l'air de savoir presque ce qu'elle faisait.

"Bon bah euh… tourne-toi vers moi, remonte les genoux et euh… écarte les cuisses."

Ses mots sonnèrent particulièrement faux et elle ne put s'empêcher de rire nerveusement. Même si elle était censée être une habituée des scènes particulièrement saugrenues, celle-là dépassait tout ce qu'elle pouvait imaginer.

"Mais mais mais ! Je vois sa tête… ses cheveux ! Ca a déjà des cheveux à cet âge-là ? Et pourquoi il a l'air tout gluant ? Hey il me sourit !"

Un silence pesant suivit sa réplique alors que Milie essayait de regarder ailleurs. Visiblement la patronne n'était vraiment pas d'humeur à la boutade, il faudrait qu'elle arrête de l'oublier.

"Non je plaisante… désolée, les nerfs tout ça… bref… sérieusement, je vois vraiment une touffe de poils au milieu de… enfin là où c'est en train de s'écarter quoi ! C'est le moment où je dois te dire de pousse pour que je puisse attraper le veau ? Euh le bébé ?"

Elle s'imagina un instant indiquer cette aventure sur son CV : "j'ai fait accoucher une vampire et j'ai survécu !"… enfin la fin n'était pas encore assurée et elle se demanda vaguement ce qui allait sortir du ventre de la patronne. Un bébé ? Un gremlins ? Une chauve-souris ? Après tout elle n'avait jamais entendu parler de vampire qui pouvait faire des gosses, c'était vraiment une première qu'elle n'arrivait vraiment pas à intégrer.

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Et Hop ! Une nouvelle contraction pointait le bout de son nez, réduisant ses entrailles en compote de façon fort peu agréable, comme si son propre ventre se comportait comme une broyeuse à ordures ayant décidé de se débarrasser de l’hôte indésirable qu’il contenait et que ce dernier comptait défendre bec et ongles sa place.

La douleur fulgurante passée et des gouttes de sueurs commençant à perler sur son front, la vampire commença à paniquer lorsque Milicent commença à dire qu’elle voyait quelque chose… Pour plaisanter.

Refais-moi encore une blagounette de ce style et je t’étrangle avec le cordon ombilical, vu ? fulmina-t-elle, le choc passé. La vérité était qu’elle ne savait pas trop quoi faire, mais en mobilisant ses maigres connaissances sur le sujet elle se souvenait vaguement qu’elle devait pousser au moment où son ventre se crispait pour expulser le monstre, donc pour le moment la jeune fille ne pouvait pas grand-chose pour elle, c’était à elle de bosser…

Mais un détail vint la frapper à cet instant précis : IL allait arriver, cette chose qui avait squatté son utérus pendant tout ce temps allait sortir là, maintenant, tout de suite, et d’ici peu il y aurait deux trucs gluants et tous mouillés sur ce matelas, une réalité qu’elle n’avait jamais visualisé tant son esprit avait fait un blocage sur ce concept, mais il n’était plus temps de faire l’autruche !

Va me chercher un couteau, des ciseaux, bref un truc qui coupe bien, toutes les serviettes et tous les coussins que tu pourras trouver et… Une bouteille de vodka. Pleine ! demanda-t-elle à sa sage femme d’infortune. Non, elle ne comptait pas désinfecter quoi que ce soit avec cet alcool, c’était pour elle, pour se donner du courage, et pour faire passer cet affreux mal de dos qui lui dézinguait la colonne, comme si le bide ne suffisait pas…

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La patronne semblait vraiment avoir mal et, face à n'importe qui d'autre Milie aurait été envahie d'une certaine pitié, voire de compassion (si, si je vous assure !) mais étrangement, l'espace d'un instant, un tout petit hein, elle éprouva une espèce de satisfaction mesquine à l'idée de voir la patronne avoir mal sans qu'elle ne puisse rien y faire et qu'elle puisse se venger sur ce qui la faisait tant souffrir. Et puis il lui vint à l'idée que peut-être finirait-elle par se défouler sur elle, ce qui, au final, était vachement moins marrant d'un coup.

Se tapotant le nez sans rien dire en essayant d'avoir l'air vaguement concerné devant la remarque de la patronne quant à son humour des plus douteux, mais tout est une question de point de vue et Milie trouvait ses blagues particulièrement appropriées quoi qu'on en dise, elle se contenta de hausser les épaules sans rien ajouter de plus.

"Bon, bon ok, je vais chercher tout ça ! Mais évite de me faire un enfant dans le dos en attendant !"

Sans attendre de réaction, la jeune femme s'esquiva à la vitesse de l'éclair, fonçant au rez-de-chaussée vers ce qui restait du bar et attrapant une bouteille de vodka pleine. Etrangement, même avec les circonstances actuelles, il y avait toujours de quoi boire dans le coin. Peut-être était-ce même encore plus nécessaire qu'auparavant, même si Milie n'était toujours pas réellement portée sur la boisson.

Elle se précipita ensuite dans sa chambre, relativement épargnée compte tenu des circonstance et attrapa du fil et de vieilles serviettes. Elle n'allait pas en utiliser des neuves, surtout pour un alien vampire chose qui allait sortir du ventre de la patronne… elle grimaça, visualisant soudainement un petit alien avec le visage de Llyl en train de lui grogner dessus et réprima un frisson avant de continuer à fouiner de tous les coté. Hors de question de sacrifier ses jolis coussins ! Passant dans la chambre d'une collègue morte à qui cette perte serait moins rude, elle agrippa trois coussins et retourna avec difficulté dans la chambre de la patronne.

"Humpfffff ! J'ai pas assez de bras pour en prendre plus, je reviens !"

Un autre aller-retour et elle ramenait d'autres coussins ainsi qu'une courtepointe assez épaisse pour qu'elle puisse aussi se caler dessus. Bon, elle était tâchée du sang de Christia, ou de Gaëlle peut-être, mais quelle importance ?

Elle s'arrêta, un peu essoufflée et fixa la patronne, remarquant que le liquide gluant continuer de s'écouler. Plissant des yeux, elle attrapa la bouteille de vodka et en avala une bonne rasade avant de la tendre vers l'heureuse future maman. Finalement, elle allait avoir besoin d'un remontant au vu de ce qu'elle allait bientôt voir.

"Bon… c'est maintenant qu'on va rire c'est ça ? On doit pas faire chauffer de l'eau ? Dans tous les films où des bébés naissent ils envoient le p… euh des gens, faire chauffer de l'eau. Ca doit être important…. ouais ou pas, d'accord."

Elle poussa un petit soupir, un peu perdue sur la suite des évènements et après s'être vaguement demandé quel client avait la joie d'être le père du petit alien.

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La vampire était dans une posture bien trop mauvaise pour se soucier du nouveau trait d’humour de Milicent : les contractions se rapprochaient de plus en plus, son ventre, son dos et ses jambes menaçaient d’imploser et exploser en même temps et en plus elle se sentait essoufflée, le comble pour une vampire qui n’avait pas respiré depuis belle lurette.
Pour ne rien arranger, elle sentait la chose bouger en elle et commencer à cheminer vers la porte de sortie, ce qui était une sensation hautement perturbante.

Heureusement, son assistante revint rapidement avec une montagne de coussins qu’elle s’empressa d’empiler sur le matelas afin de créer une sorte de nuage de plumes d’oies censé soutenir son dos et lui permettre de se positionner de la façon la plus confortable possible.

Une fois bien calée, elle se saisit de la bouteille de vodka et en vida presque la moitié cul-sec. Malheureusement, elle n’en ressentit pas les effets si ce n’était qu’elle avait maintenant très chaud.

Faire chauffer de l’eau ? Pourquoi faire ? Tu crois que ça se fait cuire ces trucs là à la sortie pour être finis? C’est bizarre non ?..

Llylewin marqua une pause, une nouvelle contraction particulièrement corsée s’emparant de son ventre et la submergeant d'une bouffée de chaleur monumentale, la faisant agripper les pans de sa robe pour les arracher sauvagement.
Elle avait l’impression d’étouffer, il lui fallait de l’air, sensation particulièrement angoissante pour elle qui ne gardait que de vagues souvenirs de l'utilité de ses poumons maintenant flétris par le temps.

… Enfin fais comme tu le sens, si tu dis que ça peut servir, au pire je pourrais toujours me noyer dedans !
Et elle ajouta, sentant une nouvelle contraction venir, lui laissant de moins en moins de répit entre deux: Et va aux cuisines prendre le gros couteau de boucherie, tu en auras peut-être besoin pour me couper la tête !

A cet instant précis, même la mort lui paraissait un sort plus enviable que la torture qu’elle était en train de subir.

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Milie était vaguement en train de se demander si elle n'allait pas commencer à faire ce qu'elle savait faire le mieux quand elle était en train de paniquer : brasser de l'air et s'agiter dans tous les sens pour rien. Il faut dire que c'était plutôt bien parti et qu'elle aurait continué de plus belle si le regard noir de la patronne ne l'avait pas un peu cassée dans son élan.

Toujours est-il qu'elle ne pouvait s'empêcher de la fixer, partagée entre la peur, la curiosité de voir ce qui allait sortir d'entre ses jambes et un certain dégoût à l'idée de devoir y contribuer. Elle ne put s'empêcher de laisser échapper un sifflement d'admiration en voyant la patronne s'enfiler une demi-bouteille d'un coup, si elle avait fait ça elle serait probablement tombée dans un coma éthylique dont elle ne serait jamais relevée. Mais en même temps, à bien y réfléchir, Llyl était déjà morte en fait… alors comme les morts pouvaient avoir des enfants ? Y avait un truc de louche dans cette histoire et Milie se demandait si elle avait envie d'en savoir plus ou pas.

A sa question, elle haussa une nouvelle fois les épaules, sans pour autant détacher son regard de la patronne.

"Bin je sais pas trop, c'est p'têtre pour le nettoyer ou euh… qu'il ait pas froid. Ouais ou pour le cuire aussi. Pas con. Bref… je vais chercher un couteau et euh de l'eau alors ! Ouais de l'eau c'est bien ça !"

Elle se précipita une nouvelle fois hors de la chambre en direction de la cuisine, désertée depuis longtemps par une cuisinière qui ne semblait pas vraiment avoir apprécié la dernière intrusion et attrapa une énorme casserole qu'elle remplit d'eau avant de la mettre sur le feu. Les talents culinaires de Milie étant aussi développés que ses talents médicaux, elle trépigna de longues minutes devant le feu, ne sachant pas combien de temps il faudrait pour que l'eau se mette à bouillir.

Au bout de ce qui lui sembla un siècle, la première bulle apparut enfin. Elle glissa l'énorme couteau de boucher dans sa ceinture et trimballa tant bien que mal la casserole jusqu'à l'étage, espérant tout de même qu'elle n'aurait pas à tuer la patronne, ça ce serait vraiment mal vu sur un CV.

"Me revoilààà ! Et t'es toujours viv… euh t'es toujours… euh… bref ! Me revoilààà !"

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La vision de Milicent revenant couteau à la ceinture et bassine dans les mains telle une hybride entre une apprentie cuistot et une apprentie serial killer aurait pu la faire rire si la douleur n’avait pas mis son sens de l’humour en berne. Elle se contenta donc de grogner quelque chose d’incompréhensible en se retournant sur son matelas, tentant désespérément de trouver une position moins inconfortable.

C’était décidé, elle en avait marre, il fallait qu’elle expulse ce truc de son corps le plus vite possible car sa patience avant des limites et elle ne comptait pas se laisser emmerder plus longtemps. Guettant la prochaine contraction, elle s’apprêtait donc à pousser de toutes ses forces…

1 heure plus tard

Pas de changement spectaculaire, l’intervalle entre les contractions n’était plus que de 10/15 secondes, et la vampire s’appliquait à pousser de toutes ses forces à chaque fois pour refouler son squatteur vers la sortie. D’après les dires de Milicent, qui restait sagement à ses côtés on ne voyait toujours rien venir, mais l’heureuse future maman en était sure, elle avait senti la chose bouger en elle et progresser vers le bout du tunnel.

2 heures plus tard

Un gros changement cette fois-ci : l’alien avait entreprit de faire la fiesta à l’intérieur du ventre de Llylewin, déplaçant les os de son bassin et jouant à la piñata avec ses organes. Elle avait maintenant l’impression qu’un bulldozer était en train de se frayer un chemin en écrasant tout avec ses grosses chenilles, ce qui était profondément douloureux.

La souffrance et la fatigue rendaient la vampire bien moins enthousiaste pour pousser, mais bien que ses ongles enfoncés dans le matelas détachaient à chaque fois des morceaux de mousse elle tentait tout de même sa chance, ce qui lui arrachait à chaque fois des hurlements de douleur qui provoquaient chez Milicent une certaine angoisse.
La girl, pour se calmer les nerfs faisaient moult allers-retours vers les autres pièces pour ramener tout un tas de choses inutiles, mais le point positif de la manœuvre était qu’elle avait eu de quoi terminer une bouteille de vodka, une de gin et entamé une bouteille de bourbon.

3 heures plus tard

Llylewin, en sueur et à bout de forces, avait rendu les armes. Elle avait beau pousser, la chose était bloquée en elle et refusait de sortir, la seule chose qu’elle réussissait à extirper de son corps était des coulées sanguinolentes. Elle n’avait même plus le courage de crier, roulée en boule sur le côté pendant que Milicent avait fini par s’endormir dans un coin.
Elle sentait son énergie se vider petit à petit, et se demandait finalement si c’était comme ça qu’elle allait finir, déchiquetée de l’intérieur par son propre mouflet dans son bordel en ruines… Une sorte de version alternative trash de la naissance du petit Jésus. Était-elle en train de pondre l’Antéchrist ?
Elle s’en foutait royalement, mais elle refusait de terminer sa non-vie par un épisode aussi pathétique. Il lui fallait faire quelque chose, elle le savait, et même si ça lui faisait prodigieusement mal au cul elle n’avait plus vraiment le choix.

Mobilisant ses forces, elle appela son roi-mage pour le tirer de son sommeil :
Milicent, ramène toi… Tu vas aller fouiller sur mon bureau, il y a un carnet relié en cuir rouge et or, c’est mon carnet d’adresse… Tu vas chercher à la lettre E et tu appelles au numéro marqué « Enculé » et tu lui dis de ramener sa fraise, ça urge !

Demander cela lui avait profondément écorché la gueule, mais au moins s’il ne parvenait pas à la sauver elle pourrait toujours faire en sorte de l’emporter avec elle dans sa tombe, après tout ils étaient mariés « Pour le meilleur et pour le pire ».

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Parfois le temps passe à une vitesse incroyable. A peine un battement de cils et les heures se sont envolées sans même qu'on s'en rende compte.

Et bien là, c'était exactement le contraire. Le temps semblait s'être arrêté et quoi qu'elle fasse, il n'avait visiblement pas la moindre envie d'accélérer. Le tic tac de l'horloge de l'entrée avait même fini par envahir l'esprit de Milie qui, à bout d'idées intéressantes… enfin à bout d'idées tout court, s'était finalement endormie dans un coin, utilisant un gros oreiller comme doudou de compagnie et commençant vaguement à baver dans son sommeil.

La douce voix de Llyl la ramena à la réalité et elle émergea avec difficultés, cillant quelques instants en essayant de se rappeler où elle était et ce qu'elle faisait.

"Gnnnnh… s'passe quoi ?"

Elle se frotta le visage pour essayer de faire le point et finit par se rappeler. Le gosse, la patronne vampire et malgré tout enceinte… y avait quand même des trucs pas très nets dans toute cette histoire mais elle décréta qu'elle se poserait la question plus tard.

Pour l'heure elle avait une nouvelle mission. Trouver monsieur Enculé, fort probablement le père du bébé au vu du sobriquet des plus sympathiques dont la patronne l'avait affublé, ou alors si c'était réellement son nom, Milie avait vraiment pitié de ce pauvre garçon. Mais pour ça elle devait fouiller dans le bureau de la patronne. Même avec son approbation, elle trouvait cette idée des plus terrifiantes et quand elle s'y rendit, elle ne put s'empêcher de jeter des coups d'œil par-dessus son épaule, par réflexe, comme si elle allait être prise en flagrant délit par une patronne grosse comme un éléphant de mer qui allait lui hurler dessus.

Le graal enfin trouvé, elle décrocha le téléphone et composa le numéro indiqué par Llyl, attendant en sautillant sur place que les sonneries laissent place à celui à qui elle devait s'adresser. Un déclic, enfin et une voix masculine teintée d'accent et qui n'était pas totalement étrangère à Milie répondit, baragouinant quelques mots auxquels elle ne comprit pas grand-chose.

Prenant une petite inspiration, la jeune femme entonna le petit discours qu'elle avait préparé dans sa petite caboche.

"Bonjour monsieur Enculé, j'ai madame ma patronne Llylewin qui vous fait mander à propos de l'expulsion imminente de l'ogive qui lui sert de bébé. Visiblement les choses ne se passent pas comme prévu et il semblerait que vous soyez convié au spectacle !... Allo ? Y a quelqu'un ?"

Elle espérait qu'on lui répondrait rapidement et que surtout, le fameux Enculé allait débarquer au plus vite avant que Llyl ne lui demande de l'achever avec son couteau de boucher qui ornait toujours sa ceinture.

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La conversation téléphonique : http://hellsgate.jdrforum.com/t142p30-le-bureau-du-docteur-en-chef-stasi-tabaristan#4920

Le doc avait récupéré un maximum d’affaires avant de venir au QS. Il savait pertinemment que si Llylewin l’avait contacté c’est que la situation était vraiment mauvaise. La dernière fois qu’il lui avait proposé son aide, il s’était vu gratifier d’un équivalent vampirique de « plutôt crever ». Lui même n’était pas contre cette idée et l’aurait exécuté avec plaisir si la vampire n’hébergeait pas un être dans son ventre. Une chose que le doc ne pouvait supporter c’était les dommages de types collatéraux.

Aussi il arriva avec deux grosses mallettes, entra et commença alors à se diriger vers la chambre de la patronne… Pour finalement s’arrêter net dans le hall. Il regarda autour de lui, et fut assez surpris. Le QS était un endroit décoré avec soin et gout, tout était savamment calculé pour que l’on se sente à l’aise et que l’on désire y rester le plus longtemps possible. Sauf que là il était au milieu de décombre, table fracassée, meuble brulé, bar sans aucune bouteille apparente, et drôle de bandereaux jaunes tragiquement connus de tous.

« Mais qu’est ce qu’il c’est passé ici ?! »

Le doc resta quelques instants debout, contemplant les décombres. Il reprit ses esprits et se dirigea rapidement vers la chambre de la patronne. Stasi avait beaucoup de questions à lui poser suite à ce qu’il venait de voir, mais celles-ci s’envolèrent quand il entra.
Il fallait dire que la scène était assez impressionnante. La vampire semblait épuisée et l’humaine à coté d’elle complètement perdue. Peur de la vampire ou de l’accouchement, difficile à savoir… Il lui adressa un petit sourire.

« Toujours vivante ? Félicitation, tu as gagné le droit d’être mon assistante… Au fait au cas ou tu ne l'ai pas deviné, je me présente, monsieur l’enculeur, époux de ta patronne. »

Il posa alors ses mallettes et s’approcha directement de la vampire.

« Bonsoir, chérie, ça faisait longtemps que l’on ne s’était pas croisé, il semble s’en être passé des choses ici. »

En disant ces quelques mots, Stasi passa sa tête entre les jambe de la vampire quelques instant. Puis se redressa pour poser sa main sur son ventre. Même si le doc savait qu'aujourd'hui serait sans doute la seule fois ou il aurait une petite chance de prendre le dessus sur la vampire vu son état d'épuisement, il redevint petit à petit sérieux, le médecin reprenant le dessus.
Il s’adressa alors à l’humaine.

« Je vais avoir besoin de toi, ouvre mes mallettes, l’une contient des instruments et l’autre un échographe portable. Je veux que tu me l’amènes."

Il lança sa veste négligemment à coté du lit et remonta ses manches. Puis il tendit un de ses avant bras à Llylewin.

« Je pense que ton enfant se présente mal, peut être par le siège, mais avant tout tu es épuisé tu dois reprendre des forces, alors profite, et puis il paraît que c’est monnaie courante que l’époux se fasse sucer jusqu’au os… »

Le doc était un lycan, aussi il se remettrait de quelques décilitres de sang en moins. D’après ce qu’il avait vu, Llylewin n’était pas au bout de ses peines, au contraire.
Il se retourna une nouvelle fois vers l’humaine.

« Juste une chose, tu n’as pas peur du sang au moins? »

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La vampire était fatiguée. Lasse, épuisée, vidée de toute son énergie vitale. Le monstre pouvait bien achever de lui labourer les entrailles et faire en sorte que son intérieur soit assorti avec l’intérieur du QS, elle s’en foutait, tout ce qu’elle voulait c’était fermer les yeux et dormir, peut-être qu’elle ne les rouvrirait jamais mais tant pis, au moins elle aurait une bonne raison de se sentir crevée.

Elle ne prêtait même plus vraiment attention à ce qui se passait autour d’elle, aussi quand Stasi fit son entrée au bout d’un laps de temps d’une durée indéfinissable elle n’eût même pas la force de se mettre en rogne, tout juste ressentit-elle un goût un peu acide sur la langue.

Là où Llylewin se rendit compte que la situation était préoccupante était quand elle se fit appeler « Chérie » et qu’elle n’eût pas le courage de faire autre chose que de grogner vaguement alors qu’en temps normal elle lui aurait expulsé le moutard dans la tronche pour l’assommer.

Elle ne répondit même pas à son cortège de paroles incompréhensibles, se demandant juste ce qu’était qu’un enfant qui se présentait par le siège –avait-elle engendré tout le mobilier qui allait avec le mioche et allait-il sortir avec sa poussette et sa chaise haute ?

Lorsqu’il lui tendit son avant-bras, la vampire n’avait pas entendu la fin de sa phrase et elle était même trop épuisée pour avoir faim, aussi elle se méprit sur le but de la manœuvre.

Non c’est bon, j’en veux pas de ta main, fit-elle en repoussant l’avant-bras du lycan, tu serais capable d’essayer de me piquer un truc, râla-t-elle en référence à la nuit où il lui avait subtilisé sa bague.
Milie, surveille-le, qu’il ne se barre pas avec mes affaires surtout ! tenta-t-elle au prix d’un effort survampire de lancer à sa girl.

Allez, sors tes instruments magiques et fais sortir ce putain de lapin de mon chapeaumurmura-t-elle au lycan sur un ton qui laissait transparaitre tout le bien qu'elle pensait des joies de la maternité.

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Le coup de fil avait laissé notre apprentie héroïne passablement perplexe. Elle n'avait pas osé retourner dans la chambre de Llyl, se contenant de venir plusieurs fois à la porte et de la héler au loin pour savoir si elle était toujours en vie. Elle avait préféré patienter dans le hall délabré, évitant de jeter des coups d'œil au lustre qui, bien que nettoyé des restes de sa collègue, lui rappelait des souvenirs un rien traumatisants.

Finalement, lors d'un de ses allers retours chez la patronne, celui qui allait leur sauver la mise fit enfin son entrée. Elle haussa un sourcil, essayant de se rappeler où elle avait bien pu déjà le rencontrer, un client peut-être mais elle n'en était pas sûre du tout avant de hocher la tête, la mine obéissante.

"Une assistante ? Oh j'ai jamais été une assistante, c'est chouette ça ! Personne ne veut jamais que je l'assiste, je sais pas trop pourquoi en fait, c'est bizarre non ? Et enchantée, moi c'est Milicent, tu es donc le père du…"

Elle resta sans voix, l'index dressé en l'air. La patronne mariée ? Ca faisait vraiment trop d'information pour une seule journée, il allait vraiment falloir qu'elle prenne le temps de tout remettre à plat, parce que là, elle commençait à ne plus rien comprendre du tout.

D'autant plus que la patronne se laissait faire, à bout de forces peut-être, mais elle se laissait faire quand même. Se contentant de hocher une nouvelle fois la tête, elle se mit en quête de l'échomachinchose réclamé par l'Enculeur. Cet espèce de machin devait certainement faire l'affaire et elle l'apporta avec difficulté vers le lit. Mine de rien, ça pesait beaucoup plus lourd que ça en avait l'air. A sa question, elle prit quelques instants pour réfléchir, le front plissé.

"Si j'ai peur du sang ? Euh… nan. Enfin je crois pas. Ca dépend. Je sais pas en fait. On verra bien !!"

Après cette réponse particulièrement utile, elle ouvrit des yeux ronds à la remarque de la patronne. Son mari était donc kleptomane, elle nageait de plus en plus dans un nuage d'incompréhension et se décida à reprendre une rasade de la première bouteille qui passait par là, grimaçant de plus belle.

Se dandinant d'un pied sur l'autre en attendant de voir ce qu'allait faire le docteur, elle osa tout de même une question.

"Hey… dis… ton vrai nom c'est quoi ? Nan parce que si c'est Enculeur, je te plains un peu quand même…"

Et surtout, l'idée que la patronne puisse avoir ce nom de famille était à la fois terrifiant et terriblement amusant. Elle n'osait pas encore se visualiser la scène de peur d'être particulièrement déçue.

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La scène était déjà irréelle, après tout le doc était un lycan en train d’accoucher sa femme vampire tenancière d’un bordel dans sa chambre avec une de ses employées… Mais en plus, il ne s’était même pas fait insulté par la vampire, et l’employé était persuadé qu’il était le père de l’enfant… Le doc avait vraiment l’impression d’être dans la troisième dimension, la même sensation que lorsqu’il réalisa que les lycans existait, ou lorsqu’il se retrouva pour la première fois face à une personne possédée…

Il observa Llyl lui repousser le bras, en écoutant Milicent discuter. Stasi poussa un soupir, pensant alors que la nuit allait être encore plus longue que prévu.

Il retendit son bras à llylewin.

« Désolé chérie tu n’as plus rien de tentant à voler. Si je te tend mon bras ce pour que tu te nourrisse tu dois prendre des forces, et je pense pas que se servir de mon assistante soit une bonne idée, étant lycan je m’en remettrais plus vite qu’elle… »

Il esquissa un petit sourire en plaçant son avant bras devant la bouche de la vampire. Apparemment son employée ne savait pas tous sur sa patronne, et il se demandait comment elle interpréterait l’idée qu’il était un lycan…

« Aide moi Milicent, branche l’appareil… relève l’écran…. Appuie sur le bouton « on »… Voilà et induit le ventre de la vampire du gel a coté de l’appareil… »

Le doc avait toujours sa main au niveau de la bouche de la vampire.

« Je m’appelle Stasi Tabaristan, et non Enculé ou Enculeur contrairement aux apparences et aux sobriquets que m’attribue ma femme… Par contre vu mon espèce je ne suis pas le père. »

Il fit un petit sourire à Milicent avant de s’emparer de l’embout afin de le placer sur le ventre de la vampire. Il commença alors à le déplacer en fixant l’écran, son sourire disparaissant alors qu’il observait les images…

« Llylewin, prend pas mal de sang, j’ai bien peur que la situation soit un peu plus compliquer que prévu… Je vais avoir besoin de ma deuxième mallette. »

Le doc avait remplis sa deuxième mallette d’instrument bien moins rigolo qu’un échographe…

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Llylewin se laissa docilement faire lorsqu’on lui étala une sorte de gel visqueux sur le ventre, pensant que maintenant elle avait autant de trucs dégoûtants dedans que dehors. Elle ne comprenait pas bien en quoi consistait la manœuvre vu que ce n’était pas ce qui se passait à l’intérieur de son bide qui la préoccupait, mais la façon de le faire passer plus rapidement à l’extérieur.

La vampire jeta un regard dédaigneux au bras du lycan : elle n’avait pas faim, elle ne voulait pas de son sang. Manger était une préoccupation très loin de son esprit, la perspective de lui arracher le bras pour se détendre la tentait beaucoup plus, c’est pourquoi elle le repoussa une énième fois :

Je ne vais pas m’amuser à te téter le poignet, utilises tes deux mains pour sortir ce truc et qu’on en finisse ! gémit-elle alors que l’alien se servait à nouveau de ses entrailles pour faire du macramé.
Je me fous que ça soit compliqué, ouvre-moi en deux, transforme toi en lycan pour bouffer ce foutu mioche, j’en sais rien, sois créatif, mais bouge-toi BORDEL ! commença-t-elle à s’impatienter, sentant ses forces s’échapper comme le mince filet d’eau d’une clepsydre, et le pire était qu’elle n’avait même pas l’envie ou l’énergie de tenter de se recharger, elle voulait juste que ça se termine, et ce d’une façon ou d’une autre, vu les souffrances que cela engendrait elle était prête à envisager toutes les options.

Milicent, si tu motives suffisamment ce monsieur dans son travail je t’offrirais la plus grosse prime de ta carrière, murmura-t-elle avant de s’affaisser un peu plus sur son matelas, tel une méduse échouée sur une plage.

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Milie suivait les échanges entre la vampire et celui qui disait ne pas être un vampire, et qui visiblement était un lycan - ça au moins, elle connaissait - avec une perplexité grandissante. On lui avait déjà parlé des déconvenues du mariage mais là, l'exemple était des plus flagrants. Bon il fallait se l'avouer, sa patronne était loin de l'archétype de l'épouse modèle. Mariée et enceinte d'un autre, il n'y avait qu'elle pour pouvoir faire un coup pareil.

Malgré la situation qu'elle comprenait de moins en moins, elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver une point de fierté à l'égard de Llyl qui savait au moins pimenter tout ce que Milie avait toujours trouvé particulièrement fade, se marier et avoir des enfants.

Elle suivit les instructions de Stasi, trottinant d'un point à l'autre pour brancher l'échomachintruc et hésitant quelques instants avant d'enduire le ventre de la patronne de cet espèce de gel gluant avec une grimace. Décidément, la soirée était pleine d'imprévues et si on lui avait dit qu'elle finirait par engluer sa patronne qui se laisserait faire les jambes écartés, elle aurait fait les yeux ronds. D'ailleurs, elle était un peu en train de faire cette tête.

"Enchantée monsieur Tarabi…Taba… euh Stasi ! C'est bien ça. Je dois vous féliciter pour le mariage ? Ou bien…"

Elle coula un regard en coin à la patronne dont la mauvaise humeur semblait augmenter à mesure que la douleur s'intensifiait. Une prime ? Mine de rien, elle ne perdait pas le nord et savait toujours trouver les bons mots qui faisaient mouche.

"Bon. Qu'est ce que je dois faire pour remplir mon rôle d'assistante et libérer l'alien ?"

Elle commençait presque à avoir pitié de Llyl à la voir échouée sur le matelas défoncé et elle espérait vaguement que son "mari" arriverait à la libérer rapidement. Et là, elle réalisa qu'après cette histoire, elles auraient un bébé braillard sur les bras. Et un bébé vampire.

Elle réprima un frisson avant de reporter son attention sur la scène. Etonnamment, elle n'avait peur ni de la vampire ni du lycan. La situation était trop surréaliste pour avoir peur de quoi que ce soit à part de ce qui allait sortir d'entre les jambes de Llyl.

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Les appartements de Llylewin avant destruction

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