Les 7 péchés capitaux

Messages : 2199

Situation initiale

Journée d’avril 1491, dans la demeure Mancini.
Deux émissaires du groupuscule religieux de la Sainte Colombe ont réussi à pénétrer dans le château de Valentina Mancini dans le but de tuer ce démon et de purifier son âme.

La vampire, qui avait réussi à se barricader dans sa chambre avec son fidèle serviteur Dermaid pour tenter de repousser les assaillants sait parfaitement à quoi s’attendre lorsque ces derniers réussissent à enfoncer la porte… Ne lui reste plus que l’art du pourparler pour tenter de sauver sa peau.

Informations HRP

L’ordre de post est le suivant : Ian - Valentina - Dermaid - Brigid

La scène commence au moment où les assaillants réussissent à enfoncer la porte.

La chambre comporte deux fenêtres de part et d’autre du lit, barricadées avec de lourds panneaux de bois destinés à bloquer les rayons du soleil.

Messages : 505

Ian Brown

Sexe : M

Lieu et date de naissance : Galway, dans le courant de février 1449

Race : Lycan

Aspect physique
S'il n'est pas très grand, Ian est un homme solidement bâti, aux épaules robustes et aux bras forts. Quelques cicatrices très fines, à peine sensibles, donnent du caractère à son visage autrement assez soigné, à la barbe précisément taillée et aux cheveux raisonnablement propres et brossés.
Ses vêtements sont de ceux qui sont pratiques, solides, sans ostentation ni négligé particuliers. Ses yeux étrangement clairs, tranchant avec son teint mat, scrutent le monde avec méfiance, mais ses traits trahissent aisément des émotions qu'il ne sait que peu cacher.

Ian est un homme troublé, dont les convictions ont été mises à mal. De par les différents stades qu'il a traversé au cours de sa vie, il a plutôt tendance à croire qu'il n'existe pas une mais plusieurs vérités, et c'est bien cela son problème...
Car sous ses airs de gros dur, Ian est fondamentalement gentil et adorerait faire le bien. Malheureusement, dans ce monde rien n'est jamais tout noir ou tout blanc et déceler ce qui est juste de ce qui ne l'est pas n'est pas chose facile.
C'est pourquoi Ian a rejoint il y a quelques mois le groupuscule religieux de la Sainte Colombe, espérant trouver dans la foi la paix à laquelle il aspire depuis toujours.

Ian est le fils d'un couple de petits artisans sans histoires. Durant son enfance, il se fit mordre par un des petits camarades du voisinage alors qu'ils se chamaillaient pour une broutille.
La famille Brown découvrit vite que ce qui n'était à la base qu'une simple égratignure allait vite devenir leur malédiction: Ian était devenu lycan.
Heureusement, ses parents n'étaient pas ignorants et comprirent vite les signes de la transformation lors de la première pleine lune: ils barricadèrent alors leur jeune fils au sous-sol qui leur servait de cellier en attendant que l'orage passe, mais au fil des années Ian grandissait et prenait des forces, ainsi que son lycan.

Sentant qu'il mettait ses parents en danger, il décida de les quitter pour rejoindre les rangs de la meute qui accueillit avec plaisir cette nouvelle recrue. Ian fut durant plusieurs années un soldat modèle, écoutant sans broncher les fantasmes de ses camarades sur leur grandeur passée, mais lorsque la guerre civile éclata, il décida que sa place n'était plus parmi eux. En effet, il ne partageait pas du tout leurs stratégies consistant à décimer un maximum de civils pour instaurer un climat de peur, et pensant à ses pauvres parents il décida de prendre ses distances.

Errant plusieurs semaines sans but, Ian s'occupait en allant à tous les offices de la semaine, car il aimait écouter les discours du prêtre qui réconfortaient quelques peu son âme esseulée, même s'il ne partageait pas forcément ses opinions à propos des lycans, mais il ne pouvait pas en vouloir aux humains: après ce qu'il avait entendu concernant leurs plans d'action, il ne pouvait pas nier que la plupart d'entre eux étaient de vrais monstres.

Son assiduité fut vite repérée par le groupuscule religieux extrémiste de la Sainte Colombe, qui en lui servant un discours à base de bien absolu, de service de la veuve et l'orphelin réussit à le convaincre qu'il avait trouvé une nouvelle voie: celle de la purification de la ville.
Sa première mission, en tandem avec sa consœur Brigid consistait à éliminer une vampire, une dénommée Valentina Mancini qui menait une vie de crime et de débauche et qui devait être purifiée avant d'expier ses péchés par la peine capitale: la mort.

Messages : 505

Brigid O’Kelly

Sexe : F

Lieu et date de naissance : Galway, 14 février 1465

Race : Humaine

Aspect physique
Brigid est une jeune femme fine et de taille moyenne. Seules ses hanches sont légèrement plus larges que le reste des femmes qui l'entourent. Brune, elle commence a avoir des cheveux poivre et sel depuis un an, ce qu'elle accepte avec difficulté. Son teint est très pâle mais ses lèvres bien rouges. Elle aurai pu faire une excellente blanche-neige. Ses yeux sont noisette en en amande. Son regard est perçant et inquisiteur...

Brigid est révoltée depuis toujours. Révoltée contre ces vampires qui se gardent le meilleur pour eux, contre ces lycans qui brutalisent les siens, contre les siens qui se laissent bêtement faire... Oui, depuis sa naissance Brigid a une âme de révolutionnaire et un caractère bien trempé, et essaye de timorer ses ardeurs en se plongeant dans la religion et ses messages apaisants.

Elle avait pressenti l'orage avant que n'éclate la tempête de la guerre civile, qui était pour elle une bonne chose, une occasion de remettre les points sur les I et de tout mettre à plat entre les différentes races de la ville.
La religion, qui jusqu'alors avait été son garde fou devint alors l’allumette qui allait l'embraser: en rejoignant le groupuscule de la Sainte Colombe, la jeune fille trouva un écho favorable à son sentiment de rébellion perpétuel et décida de s'engager corps et âme dans cette cause qu'elle jugeait juste.

Fille de pêcheur, Brigid n'a jamais manqué de rien d'essentiel mais cela ne l'empêchait pas de remarquer que les humains n'avaient pas pioché les bonnes cartes et se faisaient continuellement rabaisser et martyriser par les vampires, qui se la jouaient maître immortels du monde et les lycans, qui eux étaient plutôt du genre grosses brutes sanguinaires. Bref, elle avait toujours trouvé cette situation scandaleuse, et ne comprenait pas pourquoi les humains se laissaient faire sans broncher.

Lorsque la guerre civile éclata, toute la rage que la jeune fille avait intériorisée pendant des années fut libre de s'exprimer, et trouva un écho favorable au sein du groupuscule de la Sainte Colombe, qui prônait une épuration de la ville en éliminant ses éléments néfastes. Convaincue que l'équilibre entre les races pourrait être atteint en supprimant les fruits pourris du panier, Brigid accepta sa première mission qui consistait à éliminer une vampire dépravée. Seul point négatif: elle devrait le faire en binôme avec Ian, un lycan apparemment repenti, ne lui restait plus qu'à prier pour que ses remords soient sincères...

Messages : 505

Valentina Mancini

Sexe : F

Lieu et date de naissance : Venise, 1226

Race : Vampire

Aspect physique
Valentina a la beauté d'une figure de Botticelli ; celui-ci aurait pu s'inspirer d'elle et de sa blondeur pour son œuvre phare Le printemps. Sa peau est de porcelaine, ses cheveux bouclés ont l'éclat des blés ; sa bouche charnue est peinte d'un rouge pâle et ses yeux sombres soulignés d'une ombre claire. Son regard a un quelque chose de provocant que ses tenues élaborées mettent encore en valeur. Belles soies, brocards brodés, bijoux étincelants, la vampire ne se prive de rien. Ces artifices choisis avec soin la subliment sans l’assommer de vulgarité.

Vampire de sang pur, fille unique du couple Mancini, tout destinait cette petite à être choyée, mais la disparition de son père alors qu'elle n'était qu'un bébé aux crocs pointus poussèrent sa mère à le faire plus que de raison.
Pourrie gâtée tout au long de sa vie, Valentina ne connaît pas le sens de "Non" et a l'habitude que toutes ses envies soient comblées en un claquement de doigt, ou alors en désespoir de cause de jouer de ses battements de cil et de son incroyable beauté pour convaincre les interlocuteurs les plus réticents.
Cela n'a pas empêché la vampire d'avoir une tête bien faite et de recevoir une solide éducation, mais cela ne l'aida pas à contrôler ses envies: dépenses démesurées, soifs meurtrières, pulsions sexuelles extrêmes, ses domestiques l'appellent "l'ogresse" tant ses appétits sont immenses.

Le clan Mancini, jadis puissant, semble frappé d'une malédiction. Tous ses membres disparurent de façon plus ou moins connue, ne laissant plus qu'un seul héritière, Valentina.
Son père mort dans des circonstances tragiques la laissa seule avec sa mère, qui voua son existence à combler sa petite fille, qui, comme tous les enfants dans une telle situation, devint capricieuse, impatiente, bref une vraie petite peste.

En grandissant, son caractère se tempéra un peu mais avec l'adolescence vinrent les plaisirs coupables de l'âge adulte: découverte de son pouvoir de séduction auprès des hommes, des femmes ou des deux à la fois, possibilité de dilapider ses richesses infinies sur un coup de tête, soif qu'elle pouvait étancher en toute impunité grâce à ses fidèles serviteurs qui étaient là pour la couvrir... Seul le regard moralisateur de sa mère la calmait un peu, mais lorsque cette dernière disparut à son tour peu de temps après leur arrivée à Galway, plus rien ne mettait de barrières à ses envies.

Valentina Mancini était connue à Galway comme la louve blanche, la mante religieuse, autant de qualificatifs animaliers reflétant son train de vie: connue pour organiser des "parties fines" entre gens de haute société, réputée pour être une véritable meurtrière consommant des humains de façon quotidienne... Autant dire qu'elle n'était pas en odeur de sainteté sous ce climat troublé de guerre civile. Heureusement qu'elle pouvait compter sur le soutien sans failles de Dermaid, son fidèle serviteur qui lui était totalement dévoué.

Messages : 505

Dermaid O’Connell

Sexe : M

Lieu et date de naissance : Galway - 1467

Race : Humain

Aspect physique
D'aspect jeune et naïf à cause de ses traits de visage fin, Dermaid ne possède pas la musculature des forgerons, pêcheur ou hommes du bâtiment, cependant il à acquit une silhouette fine et agile lors de ses travaux en pour Valentina. Sa chevelure brune mi-longue ainsi que le reste de ses vêtements sont bien entretenues grâce à la générosité de sa maîtresse. Son innocence réside au sein de ses magnifiques yeux bleus perçants.

Ses parents étant au service d'une grande famille de vampires, Dermaid a toujours baigné dans cet univers, et considère comme "normal" le fait que les humains soient considérés comme des êtres inférieurs au service des immortels.
Vendu à l'âge de 12 ans à Valentina Mancini, il fut dès le premier jour fasciné par la beauté à couper le souffle de cette créature, et ce sentiment prit de l'ampleur au fil des ans pour se transformer en adoration pure et simple. Peu lui importait ce que prêchaient les gens des églises, il n'avait d'yeux que pour sa maîtresse, qu'il connaissait si bien.
Oui, elle pouvait avoir l'air d'un monstre à leurs yeux, mais s'ils la connaissaient comme il la connaissait lui, dans ses moments de doute, de faiblesse, de tristesse, ils sauraient qu'elle était simplement parfaite dans son imperfection, et qu'elle n'était pas une femme aussi terrible que ce qu'ils pensaient. Elle avait juste son caractère!

Né au sein d'un couple de serviteurs, Dermaid était tout destiné à embrasser cette voie à son tour, et fut vendu à l'âge de 12 ans au service de Valentina Mancini.
Travaillant d'abord aux écuries, puis aux cuisines, puis au service direct de la vampire, sa fascination pour l'immortelle augmentait au fur et à mesure qu'il se rapprochait d'elle au quotidien. Complètement obsédé par cette créature charismatique, cette gorgone des temps modernes, il s'appliquait tant et si bien à la servir qu'il finit par être promu comme son "homme de compagnie" et était aux petits soins pour elle.
Peu importe les excès de débauche dont elle pouvait faire preuve, il savait qu'au fond Valentina n'était pas mauvaise, mais qu'elle avait juste des appétits à la mesure de son immortalité...

Depuis le début de la guerre civile, Dermaid se fait beaucoup de soucis pour sa maîtresse, car le bruit court que des groupuscules religieux ont entrepris de purifier la ville en se débarrassant des vampires, et vu sa réputation, Valentina devait être bien placée sur leur liste...

Messages : 505

Ian Brown

Les gongs craquèrent et gémirent, mais ils ne cédèrent pas – pas tout de suite.

« Recule. Je prends de l'élan. »

La voix grinçait, de douleur et de détermination. C'était un homme qui avait parlé, bas et lentement, comme pour bien se faire comprendre de la personne à qui il s'adressait, ou pour ne pas l'effrayer. Peut-être. Quelques secondes passèrent, flottantes, puis les bruits d'un pas lourd que les tapis ne parvenaient pas à étouffer piétinèrent le silence, et dans un fracas terrible, la porte jaillit de ses gonds. Du bois vola en esquille, léger, le panneau, lui, s'effondra à un petit mètre et de tout son long, soulevant un peu de poussière au sol et beaucoup de fragments de pierre et du plâtre qui avait jusqu'ici scellé son pourtour.

L'homme fit un pas encore, marchant sur le bois, avant de se redresser vivement, cherchant sa cible des yeux. Il se tint l'épaule par réflexe, et lâcha d'une voix sourde, plus grondante mais plus haute que celle qui avait murmuré dans le couloir.

« C'est fini, monstresse. Les morts, les orgies, la belle vie, c'est fini. »

Il roula de l'épaule, décrivant brièvement l'endroit des yeux, avide de tous les détails, de toutes les caches qui pourraient contenir un garde, leur cible, des armes, ou une victime à sauver. Il réarma son bras, étirant son échine.

« On vient pour toi. »

L'adrénaline tendait ses muscles, mais l'habitude des combats rendait sa voix assez posée – ses mâchoires, elles, étaient contractées, et son regard n'était pas celui d'un homme venu faire de simples reproches à une femme un peu légère.

Messages : 505

Valentina Mancini

Se retrouver enfermée dans sa propre chambre. L'idée ne lui plaisait pas, mais vraiment pas. Elle, la belle et éternelle, reine de ses désirs, était obligée de se terrer comme un chat dans un arbre pour éviter les coups de bâton des gens qui ne l'aimaient pas. Malheureusement son arbre n'était vraiment pas fiable.
Ils osaient. Ils osaient venir dans son antre, dans son nid douillet, dans son univers ; ils osaient la défier, la menacer chez elle. Eux, les mortels sans force ni pouvoir. Eux qui avaient décidé que les vampires n'avaient plus de raison de se servir d'eux. Eux qui se rebellaient contre les forces de la nature. Pour Valentina, cela relevait de l'utopie ; jamais ils n'y parviendraient. Ils étaient faibles tous autant qu'ils étaient. Même ces lycans ne lui faisaient pas peur. Ce n'était que des chiens, vivant dans la boue, sans aucune classe ni filiation.

Alors que les gongs vacillaient, l'immortelle se tenait fière et sans peur à contempler la porte qui la séparait de ses assaillants. Assise nonchalamment sur le bord de son lit, elle promenait ses doigts sur les draps de soie, se mordillant la lèvre inférieure. Elle sentait Dermaid tout près d'elle, prêt à la protéger de sa petite vie insignifiante mais dévouée. Voilà un humain utile.

Elle se leva sans se presser lorsque le premier homme passa la porte ; il sentait le chien et son expression lui fit penser à un molosse grognant, babines découvertes. Valentina sourit en le voyant se tenir l'épaule qui avait servi de bouclier pour abattre le dernier rempart physique qui la protégeait jusque là. Au moins, elle n'avait plus ce sentiment oppressant d'être prisonnière dans sa propre maison.

" Oh vraiment ?! " demanda-t-elle innocemment en portant son index à ses lèvres rouges. Là où son corps jouait les ingénus, son regard brillait d'excitation à cette situation inhabituelle. Ils voulaient lui faire du mal ? L'arrêter ? Ils pouvaient toujours essayer.

" J'ai du faire beaucoup de mal pour qu'on m'envoie un chien et une petite fille pour me donner la fessée. " Un sourire amusé s'étira sur son visage parfait, quand elle remarqua la petite qui accompagnait le clébard. Elle continua en s'adressant à ce dernier : " Te tient-elle en laisse ou est-ce toi qui la promènes du bout de ta queue ? Elle est bien jolie tu ne trouves pas Dermaid ? Elle doit sentir bon... "

Elle mordilla son index en s'imaginant croquer ce petit bout de femme, goûter sa fraîcheur et son innocence. Le regard qu'elle portait sur Brigid était sans ambivalence. Les lycans ne l'intéressaient pas ; leur sang n'avait pas bon goût. Les vierges en revanche...

Messages : 505

Dermaid O’Connell

Dermaid s'était retranché avec sa maîtresse dans la chambre de cette dernière. D'être ainsi isolés ensemble le mettait quelque peu mal à l'aise. Ce n'était pas la première fois qu'il était aussi proche d'elle, cependant les situations avaient toujours été singulièrement différentes. Cette fois-ci la peur l'habitait. Même s'il connaissait Valentina et son caractère, sa force et sa beauté, il ne connaissait pas grand chose des personnes qui les recherchaient, ou plus exactement la recherchait. Ainsi reclus dans la pièce, il entendait les voix derrière la porte qui n'espéraient la forcer. Plus par crainte que par patience, Dermaid attendait qu'elle cède, ou que les personnes s'essoufflent.

La porte tomba la première. Ils pénétrèrent dans la pièce. Un homme et... une jeune femme, il lui donna le même âge que lui, et il s'interrogea sur les motivations qu'elle pouvait bien avoir pour faire ainsi irruption dans la demeure de sa maîtresse. Rapidement, les propos de l'homme lui firent prendre conscience de la situation et de par sa carrure, il s'avait qu'un combat au corps à corps n'était pas la meilleur solution contre un homme tel que celui qui avait renversé la porte. Il faudrait ruser.

Sur ces pensées, Valentina se leva et répondit. Elle utilisait ses charmes mais Dermaid ne fut pas convainque de l'effet qu'elle comptait obtenir en agissant ainsi. Il connaissait la chambre pour l'avoir parfois nettoyé où y avoir passé du temps avec Valentina. De par son statut cela va sans dire, jamais elle n'avait envisagée plus, et Dermaid idolâtrait plus qu'il n'aimait sa maîtresse. Il ne pouvait dès lors pas deviner la suite des événements mais envisagea tout de même la possibilité de devoir fuir et analysa les différents moyens de s'échapper, gardant toujours un œil sur les issues. Mis à part la fenêtre obstruée et la porte bloquée par les deux silhouettes, il n'en releva aucune autre. A ce moment, les choses se présentaient plutôt mal parties.

Songeant à Valentina et au mal que pourraient lui faire les deux inconnues s'ils mettaient la main sur elle, Dermaid se prépara psychologiquement. Il était résolu à se qu'elle survivre, à ce qu'il lui survive même après qu'il est fini de lui être fidèle et de la servir. Elle méritait une vie éternelle car elle possédait tout. Pour lui cela signifiait le raffinement, la beauté, la classe, la prestance, le bagout, et il la soupçonnait même d'être aphrodisiaque.

Quitte à servir de chaire à canon, il s'interposerait sur le premier imbécile qui oserait souiller la non pas pureté mais grâce de Valentina, car sa pureté, depuis longtemps Valentina l'avait perdue.

Messages : 505

Brigid O'Kelly

Brigid avait laissé le lycan diriger les opérations d’infiltration – quitte à devoir faire équipe avec un monstre, autant que cela soit utile – et l’avait notamment laissé enfoncer l’ultime porte à coups d’épaule.

La porte finit par céder dans un dernier craquement, ils allaient enfin pouvoir pénétrer dans l’antre de la bête et expédier cette créature impie ad patres… Elle exultait intérieurement, ravie de toucher enfin du doigt le but de sa première mission.

En pénétrant dans la pièce, son premier réflexe fut de toiser de haut en bas cette envoyée du démon : son enveloppe de chair était plutôt avenante, destinée à cacher l’immonde laideur de son âme de pécheresse. Elle l’imaginait bien en train de se brûler sous les premiers rayons du soleil levant…

Répands ton venin autant que tu veux vampire, profites-en bien car c’est la dernière utilisation que tu fais de ta langue !
Ils n’avaient pas prévu que leur cible ne serait pas seule : elle ne savait pas qui était ce serviteur à ses côtés, ni de quel type de créature il s’agissait, mais il se trouvait en travers de leur chemin, c'est tout ce qui lui importait pour le moment.

Hors de notre chemin avorton, menaça-t-elle en dardant son épée vers lui d’un air menaçant, c’est ta dernière chance de sauver ta misérable existence : soit tu déguerpis maintenant et nous te laisserons la vie sauve, soit tu t’entêtes à rester là et ton sort n’aura rien à envier au sien, continua-t-elle en désignant sa maîtresse du bout de son épée.

Ce qu’elle ne disait pas était qu’elle comptait bien faire brûler toute la demeure à titre d’exemple, mais cela le sous-fifre n’avait pas besoin de le savoir.

Ian, empara-toi d’elle !

Messages : 505

Ian Brown

Elle était belle : il s'y attendait. Elle était accompagnée : il l'avait moins envisagé. Bien sûr, à gravir les marches du château foulées par tant d'autres, à songer à ce qui se racontait en ville sur les mœurs de la dame – lesquelles lui auraient valu dix fois l'enfer si seulement la moitié des ragots était fondée – Ian avait vaguement envisagé qu'ils pourraient se saisir de cette succube dans un instant... Compromettant. Il s'y était fait ; il n'avait pas envisagé un jeune garçon au regard aussi tendre. Il avait l'air jeune, et gracile, et doux, un petit quelque chose dans son regard semblait dire qu'il ferait n'importe quoi pour défendre cette demoiselle, comme un preux chevalier le ferait envers une demoiselle de bien.

Pauvre pantin. Le lycan n'avait aucune intention de le blesser, il n'avait pas pour autant la moindre envie de laisser cette traînée jouer les mijaurées et tenter ses provocations idiotes. Les injures, il y était rompu, elles passèrent sur lui alors que glissait sur les lèvres une expression de dédain écœuré. Brigid parla, et levant son épée, ce petit bout de femme à ses côtés montra tant sa détermination qu'un peu de la cruauté qu'il fallait fatalement avoir à Galway pour survivre quand on était humaine ; lui avait déjà assez parlé et, avant même que la demoiselle armée ne l'enjoigne à saisir la vampire, il avançait déjà vers elle, d'un mouvement vif et nerveux- habitué aux combats de rue, les meubles d'une chambre encombrée le dérangeaient finalement peu. Les êtres orgueilleux pensaient souvent avoir tout le temps du monde pour jouer de leurs charmes, et étaient plus que surpris lorsque des arguments plus percutants que les leurs leur arrivaient en plein visage ; Valentina devait être plus habituée à recevoir des bouquets de fleurs que de phalanges, pourtant c’est bien le poing du lycan taillé comme un ours qui ponctua sa bravade. Sans la moindre délicatesse, sans la plus petite retenue.

« Le Seigneur te regarde, ne te comporte pas comme une pute. »

Et il chercha à l'agripper par les cheveux. Son idée était de profiter de l'instant de surprise, du choc, pour l'emporter rapidement et la brûler sitôt que possible : agir vite et bien, ne blesser aucun innocent en chemin, laisser le moins de temps possible à d'éventuels alliés de la catin pour intervenir. Le jeune homme l'ennuyait. Il n'avait pas envie d'écarteler Valentina sous ses yeux.

Messages : 505

Valentina Mancini

C'était qu'elle mordrait presque la petite ! Voilà un met d'exception dans cet univers où les femmes étaient plutôt soumises et dociles. Elle était peut-être même plus chienne que son partenaire aux poils longs. Valentina sentit son sourire s'élargir de lui-même aux menaces qu'on lui adressait. Comme sa peau diaphane était comme imperméable au temps qui passait, son cœur l'était aux injures qu'on pouvait proférer contre elle. La seule dont les paroles portaient sur l'Immortelle était sa défunte mère. Depuis qu'elle n'était plus là, plus rien ne l'atteignait. Elle ne s'amusait pas moins de la situation, même si le danger et la mort avaient abattu leur ombre menaçante dans les moindres recoins de cette chambre douillette. Cela amenait du piquant à cet échange.

" Oh tu n'es pas une douce petite fille à ce que je vois... Moi ça me va très bien ; mais ton Dieu est-il d'accord pour que tu délaisses ta place de femme à la maison à pondre des marmots et à passer le... ? "

Avant qu'elle ait pu achever sa tirade, le petit chien se jeta sur elle, aboyant à l'ordre qui lui avait été donné. C'était donc la brunette qui prenait les décisions et lui qui agissait.
Esquivant la poigne qui souhaitait la saisir, la vampire ne put tout à fait éviter le poing qui l'avait précédé. Elle n'était guère habituée à se battre car les seules fois où elle devait jouer de sa force, c'était pour ses repas ou pour ses parties de jambes en l'air. Ou les deux à la fois... si l'amant n'avait pas été à la hauteur de ses exigences. Dans tous les cas, elle ne recevait jamais de coups et ce poing-là, elle le sentit vibrer contre son oreille tandis qu'elle déviait sa tête.

Valentina serra les dents, contrariée. Elle plia le genou qu'elle remonta promptement pour qu'il rejoigne avec hargne les seuls bijoux que possédait et posséderait jamais le lycan : ses précieux bijoux de famille.
Une fois cette petite contrariété évacuée, et bien que le sifflement continua dans son oreille, elle se mit à rire.

" Le Seigneur me regarde ? Laisse-moi rire ; il aurait tôt fait de me rejoindre pour s'amuser à mes côtés s'il existait. "

Elle jeta un regard à Dermaid. Elle ne pouvait lui demander d'affronter l'autre mâle de la salle, sans quoi elle se retrouverait rapidement sans serviteur... Aussi lui montra-t-elle d'un hochement subtil de tête la petite demoiselle avec son épée.

" La mort est une fin ! Certains vont goûter son arôme délicat d'éternité sombre. " dit-elle théâtralement, un sourire charmeur sur ses lèvres, tandis qu'elle s'éloignait du chien. Son odeur lui déplaisait. Elle demanderait peut-être à Dermaid de s'en charger finalement... une fois qu'il aurait récupéré l'arme de la fillette.

Messages : 505

Dermaid O’Connell

Dermaid avait continué de garder le silence, se contentant d'écouter les joutes verbales de ces pseudos beaux penseurs et ne daignant même pas leur répondre. Au moins, les choses étaient claires, ils en voulaient à la seule chose qui importait pour lui et il était hors de question qu'il les laisse faire, quitte à mourir pour cela. Cela ne l'effrayait pas, au contraire même, il y avait quelque chose de grisant dans l'idée de mourir pour quelqu'un que l'on aime sans limites.
Aux mouvements brefs mais explicites de sa maitresse, il se rapprocha discrètement de la jeune femme dont le tranchant de l'épée ne l'effrayait guère. Ecartant les deux mains devant elle, il laissa échapper, de cette voix pure et innocente qui était la sienne et qui faisait son charme depuis toujours.

"Vous n'oseriez pas tuer un innocent tout de même ? Vous seriez prête à avoir du sang sur la conscience ? Du sang simplement humain ? Qui êtes vous donc pour vous croire capable d'une telle chose ?"

Elle n'avait pas la moindre idée de ce que pouvait être son existence, elle valait cent, mille fois la sienne et elle était tout sauf misérable. Et, à bien y réfléchir, il était hors de question qu'elle cesse, après tout, il avait encore bien des choses à faire. Guettant le moindre mouvement de la jeune femme, il se tenait prêt à bondir, bien décidé à profiter du plus petit moment de faiblesse qu'elle pourrait bien avoir. Une petite seconde lui suffirait pour qu'il la déstabilise et là, il bondirait et lui prendrait cette arme. Sans elle, elle ne serait plus bonne à rien, il en était convaincu.

C'est alors que le lycan attaqua sa douce maitresse. Profitant du fait que Brigit aurait bien, même une petite seconde, le regard braqué en direction du combat aussi bref que démontrant l'inutilité flagrante de celui qui se voulait l'agresseur, il se précipita sur elle, bien décidé à se saisir de l'épée coûte que coûte.

Messages : 505

Brigid O'Kelly

Les choses avaient été très vite : Ian s’était jeté sur la monstresse, et, profitant de l’instant d’inattention que cela avait engendré, son larbin en avait profité pour se jeter sur Brigid.

Le bougre s’était engouffré dans la brèche et avait fait tomber la jeune femme à terre, ce qui entraîna le duo improbable dans un roulé boulé au sol, chacun essayant de prendre l’avantage sur l’autre. L’humain tentait visiblement de lui subtiliser son arme, et pour ne pas la perdre la combattante s’était saisie fermement du pommeau, mais un tel engin n’était pas très maniable à terre, et plutôt que de le céder à l’ennemi, elle préféra la projeter au loin, à plusieurs mètres d’eux en direction de la porte.

Ce que cet imbécile de sous-fifre n’avait pas prévu était que Brigid, bien que novice dans le groupuscule de la Sainte Colombe n’était pas pour autant une oie blanche : l’épée n’était pas la seule arme qu’elle portait sur elle ! Bénéficiant d’un instant de trouble chez son adversaire – probablement tentait-il de mettre au point un moyen de récupérer l’épée – la jeune femme se saisit du poignard qu’elle avait fiché dans sa botte et entailla largement la cuisse de Dermaid, utilisant cette diversion pour le faire basculer sur le dos, se positionner à califourchon sur lui et lui collant sa lame sous la gorge.

Du sang humain sur la conscience ? Vu ta façon de te battre comme une fillette ça ne fait aucun doute, par contre innocent j’en doute fort, tu m’as l’air aussi perverti que ta chienne de maîtresse, lui lança-t-elle d’un air mauvais.

HRP:

Messages : 505

Ian Brown

Alors ça, c'était salement mesquin.

L'étincelle de douleur fulgurante qui perça ses reins étoila tant sa vision du monde que ses pensées de l'instant, alors que sa main agrippait le vide et que cette saleté de courtisane s'éloignait de lui. Ah, la perfide charogne, ah, la catin mémorable. Elle répliqua, et ce que le lycan perçut n'était pas tant des mots qu'un brouhaha vaniteux déblatérant à loisir quelques poncifs sur à quel point il était merveilleux d'être damné – propos qu'il était aisé de tenir lorsqu'on était bien portant et bien poudré, et que Ian avait hâte d'entendre de cette même bouche une fois qu'il lui aura rempli la gueule avec des braises rouges. La différence entre un combattant aguerri et un vantard tenait à ces détails qui n'en étaient pas : un homme plein de vent se dégonflait lorsqu'on l'atteignait aussi bas, un vrai soldat, lui, ne s'en gavait que plus de rage. Ce n'était pas pour rien qu'on ne flattait pas les parties d'autrui sur les champs de bataille.

Elle parlait trop, pis encore, elle ne le regardait plus, avisant tant Brigid que son servant pour déclamer sa prose de succube, comme si elle était encore en présence d'admirateurs qui n'oseraient l'interrompre. Ça n'était pas le cas. Le premier coup n'avait pas suffit à la soigner de cette vilaine habitude de ne plus prendre garde à ce qui était pourtant un ennemi, et un ennemi proche ; le lycan ne voulait plus lui donner une seule seconde pour réagir à présent. Il écumait de rage et la colère commençait à lui peser sur les os, de cette façon familière qu'il lui fallait encore retenir – trop d'humains, pas envie d'un massacre. Pour l'instant. Alors qu'elle n'avait même pas achevé sa phrase, il se jeta sur elle avec rien d'autre que l'élan de sa puissante musculature, forgée par le labeur et aiguisée par les années de luttes, impressionnante, même sous sa peau d'homme. Cette fois, il parvint à se saisir d'elle, une main vers la taille, l'autre à cette abondante chevelure, et tous deux chutèrent lourdement au sol. Levant le poing empêtré de la masse onctueuse de ces cheveux au blond sublime, il la força à redresser la tête, mais seulement pour la rabattre contre le plancher avec une force décuplée par la douleur qui lui irradiait encore l'entrejambe.

Il pesait lourd sur elle, et peu de choses lui parvenaient des échanges entre les deux humains. Après tout, tant que Brigid parlait sur ce ton là, c'est qu'elle allait encore assez bien. L'un dans l'autre, il avait trop mal aux bourses pour être galant, là.

Messages : 505

Valentina Mancini

Dermaid s'était jeté comme prévu sur la damoiselle ; elle était plus dégourdie qu'elle en avait l'air la petite. Il devrait se montrer plus brutal pour en venir à bout. L'humain en avait vu d'autres et il devrait être en mesure de s'en sortir. Valentina lui donnerait une belle mort s'il n'y parvenait pas ou s'il était gravement blessé lors de cet affrontement. Elle pouvait bien faire ça pour le serviteur zélé qu'il était. En voilà bien un qu'elle n'avait pas volontairement croqué jusqu'à présent tant sa loyauté lui était acquise et son travail irréprochable. Comme quoi, on pouvait être surpris des capacités des mortels humains.

Toute à son introspection égocentrée, l'Italienne n'eut que le temps de se sentir partir en arrière, sous le poids de Ian. Décidément comme elle détestait ces chiens de lycans ! Il n'y avait rien à attendre d'eux que brutalité et mauvaises manières.
Le regard qu'elle lui lança dans les très brefs instants avant que sa tête n'heurta le sol fut éloquent. Elle voulait qu'il meurt. Qu'il meurt pour l'avoir touché, qu'il meurt pour être ce qu'il était. Les raisons ne manquaient pas et le second coup qu'elle prit sur la tête ne fit qu'accentuer son envie de meurtre et de sang. La moindre parcelle de son être criait au carnage. Se salir les mains en telle occasion ne la dérangeait pas le moins du monde. Ce qu'elle déléguait aux autres était des tâches subalternes sans intérêt. Tuer ce chien était un plaisir qu'elle allait s'offrir, à elle et elle seule par la force de sa détermination et de sa race.

Il pesait lourd sur elle et son haleine tira une grimace à la belle plus que les vrombissements douloureux de sa tête. Il n'était pourtant pas question de le repousser.
Rapide, n'écoutant que sa rage, la belle usa de sa propre force et du poids de son adversaire pour le plaquer contre elle. Ainsi allongée sur le dos, ses cheveux créant une auréole blonde autour de sa tête, Valentina avait enserré le cou du lycan de l'un de ses bras, rapprochant sa gorge de ses crocs. Son autre bras se crispait sur le dos de l'homme chien et elle avait remonté ses jambes sur celles de son adversaire de manière à le maintenir du mieux qu'elle pouvait au sol et immobile. En d'autres circonstances, cette position aurait pu prêter à confusion...

Avant qu'il ait pu faire le moindre geste et avant même qu'elle ait véritablement achevé son "câlin", la vampire planta les dents dans le premier coin de chair qu'elle trouva. Elle les planta fortement et même si le sang qu'elle récolta là ne lui plaisait pas, elle but avidement avant que le lycan se mette à réagir. Cette ponction de sang lui donnerait non seulement les forces nécessaires mais affaiblirait également le petit chien méchant. Ainsi pensait-elle.

Messages : 505

Dermaid O’Connell

Il avait sous-estimé les capacités de réaction de la demoiselle et fut quelque peu surpris de la voir réagir aussi promptement. Alors qu’il tentait de lui prendre son arme, elle comprit bien vite son petit manège et l’envoya au loin, Dermaid lâchant une volée de jurons qui contrastait fortement avec son comportement habituel tandis qu’il la fusillait du regard.

Lorsqu’il sentit la lame du poignard le long de sa cuisse, il ne se focalisa sur rien d’autre que la douleur durant quelques instants, son souffle se faisant plus court et ne trouvant aucun moyen d’empêcher la petite garce de l’entraver et de s’installer confortablement sur lui. Il laissa tout de même échapper dans un souffle, après avoir tenté tant bien que mal de reprendre sa respiration.

"Je te trouve bien mal placée pour parler de perversion. Je ne savais pas que les femmes se comportaient de cette façon dans cette ville. Dis-moi… tu fais tout comme les hommes ou ça s’arrête à ta façon de te battre ?"

Son ton de voix avait radicalement changé et Dermaid n’avait pas la moindre idée du pourquoi il parlait de la sorte. Peut-être était-ce dû au fait de se sentir impuissant et pris au piège de ce qui lui avait semblé au premier abord n’être qu’une faible femme. Peut-être était-ce aussi dans l’espoir de la déstabiliser, rien qu’un peu, histoire de pouvoir reprendre un peu d’ascendant sur elle.

Il sentait le sang poindre sous la lame qu’elle avait calée contre sa gorge et il savait qu’elle n’hésiterait pas à trancher dans le vif. Il fallait qu’il agisse et vite. Le regard de la jeune femme était rivé sur son visage, elle en avait oublié ses mains. S’il ne pouvait pas se déplacer, en revanche, il pouvait cogner.

Et c’est ce qu’il fit, envoyant son poing de toutes ses forces dans le joli petit minois de la demoiselle, fermant les yeux au moment ou ses doigts touchaient sa joue et se demandant si ce n’était pas la dernière chose qu’il ferait au vu du tranchant de la lame sur sa peau. Mais au final, peu lui importait, tant que sa dame s'en tirait sans dommages.

Messages : 505

Brigid O'Kelly

*Ouch*

C’est que le bougre ne comptait pas se laisser faire, et avant que Brigid ait eu le temps de le saigner comme un goret le larbin lui avait décoché un magistral coup de poing en pleine face, faisant ripper sa lame. La jeune femme n’avait pas eu la présence d’esprit de rattraper le coup, aussi ne remarqua-t-elle pas précisément où sa lame traçait sa route : sans doute quelque part entre le haut du torse et l’épaule…

Sonnée, elle était en effet tombée sur le côté, déséquilibrée. A ce moment précis, Ian et sa pécheresse n’existaient plus, elle était pleinement focalisée sur ce vermisseau qu’elle prévoyait d’écraser magistralement.

Ce qui importait le plus était de l’empêcher de s’armer : il fallait donc à tout prix faire en sorte qu’il ne puisse pas se servir de l’épée. Ni une ni deux, elle n’avait pas le temps d’élaborer quelque chose de sophistiqué : tenant toujours son poignard fermement, elle se jeta sur lui l’agrippant de toutes ses forces, et planta férocement ses dents dans la partie charnue la plus à proximité de sa bouche.

HRP:

Messages : 505

Ian Brown

Peu importait le regard de cette créature impie, qui avait revêtu le masque de la beauté. Peu lui importait l'éventuelle douleur, d'être blessé – c'était quelque chose qu'il avait accepté depuis qu'il avait compris ce que signifiait d'avoir été mordu – ce qu'il fallait, c'est qu'elle disparaisse. Étrangement, dans l'instant précis juste après qu'il lui ait fracassé le crâne contre le sol, la rage était présente, mais la haine s'était envolée. Peut-être qu'elle avait eu de bons instants. Peut-être qu'elle aurait pu être quelqu'un de bon si elle avait été mieux conseillée, mieux entourée, mieux née ; dans un sens strictement moral, il s'estimait mieux loti qu'elle. Elle était misérable. Faible et pitoyable. Un crachat du Démon, rien de plus qu'une souillure jetée là, avec de beaux vêtements.

Puis, elle le mordit. L'étreinte, qui aurait pu troubler bien des hommes, ne lui évoqua rien d'autre qu'un vague écœurement mélancolique, un regret par rapport à elle, une femme qu'il jugeait pathétique à force de n'être que vainement sensuelle, mais la morsure réanima une haine féroce, quelque chose qui ignorait, pour n'en comprendre le sens, le Bien, le Mal et la prudence : l'instinct de la Bête. Le souvenir de cette nuit où il dut abandonner l'espoir d'être humain, et heureux. Il gronda bas, un fois, et brièvement, mais ce grognement guttural était le cri murmuré de la colère d'une nature qui n'aimait pas être contenue, et encore moins contrariée. Fi de la blondeur, fi des regrets plus léger que le panache de fumée d'un cierge. Il y avait lui, sa rage, et l'objet de son ire. Dans cet état, la douleur – la sienne, celle d'autrui – n'avait pas plus d'importance que la couleur d'un tapis.

Elle eut le temps de boire une gorgée du sang de son épaule, juste une ; le poing de Ian, toujours empêtré de l'onctueuse chevelure, s'étira si brusquement et si fort que d'épaisses mèches en furent arrachées aussitôt, dans un curieux bruit de corde blessée. S'appuyant tant sur elle – de ses hanches et de ses genoux qu'elle enserrait – que de ses coudes qu'elle n'avait pu contenir, il reprit une poignée de cheveux dans sa poigne maculée de bribes d'or déchues, pour tirer de nouveau, quitte à s'en arracher la peau, et tordre le coup de cette chose dentue et hérétique : lui faire lâcher prise. C'était tout ce qui comptait. Son autre main, elle, s'appuyait sur le visage de la buveuse de sang, le pouce et l'index sur les yeux, le majeur perdu sur la pommette, les deux derniers doigts soulevant la lèvre pour meurtrir sans but réel les gencives, dans la crispation de sa pogne. Il voulait lui crever les yeux – et il avait la force et la volonté de le faire. Il appuyait terriblement fort, sans se retenir, sans plus rien contenir, sans plus avoir la moindre pensée humaine, cette once de conscience effarée qui se refuse à mutiler autrui. Il ne les avait plus, ces barrières. Et il appuyait.

Ses ongles paraissaient drôlement acérés, d'ailleurs. Et, est-ce que c'était un craquement, écœurant, osseux et organique, qui avait bruissé le long de son échine ?

Messages : 505

Valentina Mancini

Le goût était aussi horrible que dans son souvenir. Mais une chose bien pire troubla son breuvage.
Sa chevelure, sa douce et belle chevelure ! Il s'en prenait à ses boucles blondes vénitiennes ! Elle sentit les racines tirer la peau de son crâne pour s'extraire de leur cocon. Elle sentit sa beauté lui être enlevée violemment et des gouttelettes de sang perler à la surface de son cuir chevelu abîmé. Valentina serra davantage les dents sur l'épaule du lycan qui s'en prenait si bassement à elle. Des coups dignes d'un chien. Un sale et puant chien. Sa volonté de tuer cet être inférieur fut encore exacerbée.

Retirant violemment ses crocs de la chair de Ian, la vampire lui enleva par la même occasion un bout de peau, comme en représailles de ce qu'il venait de lui faire. Elle planta les ongles peints en rouge de sa main droite dans la plaie et l'élargit, s'immisçant plus profondément dans cette chair chaude et sanglante. Ses doigts graciles baignaient dans le sang, déchirant avec hargne ce qu'ils rencontraient. Elle ne voyait pas ce qu'elle faisait mais aurait bien aimé. Le spectacle à lui seul aurait pu la distraire de son objectif. Mais cela ne suffirait pas à tuer le monstre qui voulait briser son univers.
Valentina utilisa son autre main libre non pour libérer ses cheveux de la prise du lycan mais pour l'écarter d'elle. Car finalement, le garder auprès d'elle était une mauvaise idée. Elle était plus rapide que lui et il lui fallait jouer de cet avantage. Par son grand âge n'ayant aucune emprise sur sa fraîcheur, la créature de la nuit était forte bien qu'elle n'eut jamais vraiment besoin d'user de cette particularité.
Desserrant ses jambes et prenant appui sur elles, la blonde releva également le bassin, poussant de sa main libre pour faire basculer le lycan sur le côté. Ses doigts ensanglantés venaient de saisir le muscle ; qu'il bascule ou non sous ses efforts, elle le lui arracherait avec délectation.

Messages : 505

Dermaid O’Connell

Visiblement le coup porté un peu au hasard eut plus d'effet que Dermaid ne l'avait escompté au premier abord. Un peu surpris par la réussite de son geste, il perdit quelques précieuses secondes avant de réaliser qu'il avait retrouvé un peu de liberté de mouvement et qu'il pouvait tenter de se jeter sur l'épée. Il était plutôt focalisé sur la douleur de la lame plantée dans son épaule qui n'avait heureusement fait que quelques dommages superficiels.

Alors qu'il n'avait pas encore décidé s'il allait se lever ou ramper jusqu'à sa cible, il sentit Bridgid se jeter sur lui et planter ses crocs dans son avant-bras droit, ressentant alors chacune de ses dents lui transpercer la peau. Poussant un hurlement de rage et de douleur mêlées, il jeta un regard à son bras, persuadé qu'elle lui avait arraché un morceau de chair et le flot de sang qui commençait à s'écouler n'allait pas démentir cette impression.

"Espèce de sale petite garce. Tu vas me le payer."

Oublié le gentil petit serviteur, oubliée la voix douce et cette innocence qui était la sienne. Il voulait la voir souffrir et le faire de ses propres mains. De sa main gauche, il attrapa maladroitement la chevelure de la jeune femme et tira de toutes ses forces. Ce n'était malheureusement pas le bras qu'il utilisait pour manier l'épée et, en temps normal il aurait eu quelques doutes quant à ses capacités à l'agripper fermement mais, en cet instant, la rage qui l'animait lui aurait probablement permis de soulever des montagnes.

Mais c'était sans compter sur le sang qui s'était écoulé et qui rendait le sol glissant… très glissant même. Il chuta de nouveau, emportant la garce avec lui, sa main toujours fermement cramponnée à sa chevelure.

Jamais il n'avait eu aussi mal de sa vie.

Messages : 505

Brigid O'Kelly

Sa mâchoire s’était enfoncée profondément dans l’avant bras de son adversaire, et elle y avait tellement mis tout son cœur qu’elle sentit le goût du sang lui monter à la bouche. Ecœurée, elle cracha immédiatement, c’est alors qu’elle sentit une vive douleur s’emparer de son crâne : le pourceau lui tirait les cheveux

Portant sa main de libre (l’autre tenant toujours le poignard) à sa tête pour soulager la douleur, Brigid ne put s’empêcher de pousser un cri de rage tant la situation l’exaspérait : leur mission était pourtant simple, ils devaient éliminer un nuisible de ce monde mais ce dernier ne se laissait pas écraser comme un vulgaire cafard, il résistait le bougre ! Pourquoi Dieu ne leur venait-il pas en aide puisque c’était Lui qui leur avait dicté ce but ?

La colère montait crescendo dans l’esprit de la jeune femme : plus cela prenait du temps, plus il y avait une chance que leur mission échoue, et cela était simplement hors de question. Ne leur restait plus qu’à se sortir les doigts de l’arrière-train pour frapper un grand coup.

Le Seigneur sembla avoir entendu la supplique de sa servante et lui offrit une occasion providentielle en faisant chuter son attaquant. Munie de toute sa rage intérieure, Brigid se retourna vers celui qui était désormais à terre à ses côtés et brandit sa lame avant l’abattre sur lui avec force et détermination à plusieurs reprises.

HRP:

Messages : 505

Ian Brown

Sang – son odeur, partout. Douleur – au bras, au dos. Partout, là aussi. Les os craquaient, se déformaient. Drôle de mélodie – organique. Primitive. Lycane. La bête se réveillait et déchirait le corps en dedans. Ian grognait assez pour que ce son guttural sonne comme un hurlement d'entrailles. Ses dents s'allongeaient, sa mâchoire les suivait. Il avait mal, terriblement mal. Le bras, maintenant ? Une broutille. Un détail dans l'océan rouge-sang, rouge-haine dans lequel il rampait, par dessus la créature qu'il avait jugée infâme, et qu'il ne voyait plus autrement, à cet instant, que comme une masse d'or et de déchets à déchiqueter. Un os pourri par la vie des morts à briser plutôt qu'à ronger.

Sa main, elle ne l'avait pas chassée. Elle n'avait pas cherché à dégager son visage de cette poigne qu'il imprimait toujours plus fort, ses ongles agrandis et de plus en plus acérés s'enfonçant dans la peau délicate et délicieuse de la lady des ténèbres. Cette figure idéale, que tant de peintres auraient aimé voir s'installer devant leur toile pour s'y laisser dévorer par leurs pinceaux, il la profanait, déchirant un bout de lèvre, menaçant le globe d'un œil d'une griffe qui s'y appliquait. Et soudain, il se sentit basculer en arrière, alors qu'elle ruait – plus forte qu'il ne l'avait pensé, du moins, s'il pensait encore. Il ressentait, plutôt.

Par réflexe, sa poigne se referma, balafrant le minois angélique de la succube vampirique, sans happer l’œil tout à fait, mais le lacérant toutefois, laissant trois grands traits sur la joue jadis immaculée de Valentina. Le sang giclait, tant de sa peau à lui, qui se craquelait, que de ses plaies à elle. Ça puait la violence et le trépas, ça maculait l'endroit. Son bras, tenu par la vampire, lui abandonna un grand lambeau de chair, offrant aux doigts graciles de la belle dame un morceau de viande palpitante. Curieusement, il ne cria pas. Il ne se tint pas le bras, bien que la douleur le crispa de tout son long – son échine toute entière se raidit dans un bruissement immonde, rappelant celui d'une feuille de papier moite, ou d'un bois trop jeune jeté au feu. Ses vertèbres venaient de s'allonger, toutes à la fois – spectacle à même de faire vomir plus d'un homme aguerri. Mais le choc de cette secousse bestiale et surnaturelle lui donna la force, ainsi que le réflexe, la réponse à la douleur, de se cambrer violemment en avant, inversant l'élan impulsé par la noble dame.

Dans un grognement étouffé par la difformité soudaine de sa mâchoire encore inégale, encore imparfaitement changée, il abattit son propre crâne contre le visage de Valentina, frappant son joli nez admirable de son front impitoyable. Écumant d'une salive épaisse et rougeâtre, il eut une pensée étrange, quelque chose qui rappelait l'humain en lui, qui voulu dire en arrière, à quelqu'un dont la bête ne se souvenait pas, de partir vite, avant qu'il ne s'attaque à elle, après la vampire. Mais cette pensée dirigée vers Brigid fut soufflée comme la dernière bougie de leur église commune lorsque tous les fidèles l'avaient quittée, et rien d'autre que sa bave ne surgit d'entre ses lèvres devenues babines retroussées. Dans un instant, il n'y aurait plus que le lycan – rien que le lycan, et trois proies.

Messages : 505

Valentina Mancini

Sous-estimer un chien pouvait s'avérer dangereux. Quand l'énervement les gagnait bel et bien, ces bestioles à poils pouvaient mordre sans prévenir. S'agissant d'un lycan, non seulement cela faisait plus mal car leur rage était plus puissante, mais c'était surtout une chose prévisible que leur transformation. Valentina n'en avait malheureusement pas fréquenté beaucoup et elle fut donc prise par surprise en entendant les premiers signes de la métamorphose s'opérer dans le cœur du corps de Ian. Elle perçut ces subtils étirements du squelette et des muscles précédant l'inévitable. Mais la vampire ne pouvait jouer que sa force pour se démêler de cette situation, sans quoi elle finirait broyée sans autre forme de procès sous les crocs baveux de ce loup.

Le chien sage était loin ; il avait laissé sa part sombre s'exprimer mais la belle ne comptait pas lui servir de hors d'oeuvre. Sa non-vie était trop précieuse pour être si bêtement perdue.
Même si défigurée comme elle l'était désormais, elle aurait pu se laisser simplement achevée sans broncher. Sa beauté était perdue à jamais ; des cheveux éparpillés sur le sol, en mèches ensanglantées, une balafre déchirant sa joue, une lèvre éclatée et un œil martyrisé. Sa bouche était peinte encore de rouge mais d'un rouge qui avait le goût délicat de la vie et de la mort. Le sang coulait de son visage, mais jaillissait également du corps au dessus d'elle, de cette plaie béante à son bras qu'il agrandissait tout seul. Il se transformait, il se défigurait sous l’œil perçant de l'immortelle, qui ressentait par l'intermédiaire de ce corps à corps la moindre des modifications de l'homme en lycan. Le contact fut plus brutal encore quand il s'écrasa une fois de plus sur elle, porté par son élan, lui éclatant proprement son nez délicat.
Valentina hurla. Elle avait mal. Terriblement. Mais ce n'était pas la raison de son cri. Un cri venu du fond de ses entrailles mortes, un cri qui mua sa force en une rage assassine. Si elle mourrait, il mourrait aussi. Ainsi l'avait-elle décidé ! Il n'irait pas à ce Paradis à laquelle il semblait s'accrocher comme à une délivrance.

Sans se soucier de son champs de vision restreint par sa blessure, sans se poser la question de l'énergie qu'elle perdrait dans ce combat, la blonde acheva sa charge, profitant d'une nouvelle cambrure due à la transformation pour le pousser en arrière de ses pieds et mains joints. Sous l'assaut, le chien-loup quitta même le sol un court instant. Juste ce qu'il fallait à la vampire pour se remettre debout en un sursaut. D'un geste machinal, elle remit ses cheveux en place sur son côté blessé, gluants et éparses qu'ils étaient. Elle réfléchit très vite à ce qu'elle avait en argent dans sa chambre, se déplaçant déjà, sans quitter des yeux son adversaire, vers sa coiffeuse. Il y avait là-bas de longues épingles à cheveux. Sa vitesse serait son atout, face à la lourdeur et la masse de cette créature immonde, car les armes dont elle disposait semblaient bien dérisoires. Sa main trouva sans peine ce qu'elle cherchait et en une demi-seconde, l'objet argenté et pointu alla se ficher dans la boule de poils.

Spoiler:

Messages : 505

Dermaid O’Connell

Le cri de Brigid fit écho à celui de Dermaid qui ne trouvait pas d'autre moyen d'extérioriser la douleur. Si c'était la colère qui animait la jeune femme, c'était de la rage aveugle qui avait poussé Dermaid à agir de la sorte. Mais la douleur avait pris le pas sur tout le reste et, lorsqu'il s'écroula, il se rendit compte qu'il serait bien incapable de se relever.

Pourtant, il refusait de lui lâcher les cheveux et il continuait de tirer avec le peu de force qui lui restait. Mais c'était sans compter sur le destin qui visiblement avait décidé d'être favorable à la petite garce. Il sentit la lame s'enfoncer dans sa chair une première fois, puis une deuxième et après la troisième, il perdit le compte tandis que le sang commençait à s'écouler à gros flots de son estomac. Relâchant la chevelure de la jeune femme, il posa sa main sur ses blessures et fixa ses doigts plein de sang d'un air hébété, se sentant partir contre son gré.

Mais il ne voulait pas, il ne pouvait pas laisser sa maitresse ainsi. C'était un échec cuisant, lui qui lui avait voué son existence toute entière. Dans un dernier sursaut d'énergie, il leva une dernière fois les mains en direction du visage de la jeune femme, posant ses mains sur sa joue et essayant d'enfoncer ses deux pouces dans ses orbites mais les ratant totalement et les plaçant maladroitement dans ses narines, les enfonçant bien plus profondément qu'il ne l'aurait songé.

Il était incapable de deviner la réaction de la petite garce, l'ombre était maintenant sur lui et il ferma les yeux, évitant à tout le monde un râle d'agonie aussi long que peur agréable à l'oreille. Après tout, il pouvait au moins lui épargner ça, un domestique se devait de mourir en silence, c'était toujours mieux que rien.

Messages : 505

Brigid O'Kelly

Voilà, elle avait frappé le sous-fifre, et maintenant il y avait du sang partout et elle ne voyait pas bien ce qu’elle faisait… Le bougre était toujours vivant, voilà qu’il lui enfonçait les doigts dans les narines, ça faisait un mal de chien ! Voilà que du sang commençait à goûter, c'était malin!
Tentant de se dépêtrer de cette situation, Brigid lui assena plusieurs tapes sur le visage avant que la main de son assaillant ne tombe mollement au sol…

La jeune femme n’en croyait pas ses yeux, mort, le serviteur de la démone était mort ! C’était la première fois qu’elle tuait quelqu’un, aussi resta-t-elle immobile quelques secondes, le temps de prendre la mesure de son acte. D’un côté, elle trouvait cela totalement effrayant, de l’autre terriblement grisant : le Seigneur avait dit « Tu ne tueras point » et voilà qu’il venait de guider sa main pour accomplir sa mission divine… Il y avait là un petit arrière-goût de transgression qui était loin d’être déplaisant.

Elle avait beau avoir effectué « sa part » du contrat, le travail n’était pas terminé pour autant, car leur cible originale, la démone pécheresse était toujours sur pieds ! Levant les yeux vers son collègue, elle constata avec un brin d’effroi que le combat de Titans qui était en train de se dérouler n’était pas à son niveau : monstre contre monstre, Ian à demi métamorphosé, elle ne pouvait pas se jeter dans l’arène sous peine d’arriver comme un cheveu sur la soupe, cheveu avec une bien faible espérance de vie.

Non, son utilité se trouvait ailleurs, car tout en restant à distance elle pouvait trouver un moyen d’aider son comparse en lui balançant des projectiles ou en la déconcentrant… Une idée immonde germa dans son esprit, aussi hésita-t-elle à la mettre à exécution, mais cette pensée n’avait pu lui être soufflée que par le Très Haut, et comme qui dirait les voies du Seigneur sont impénétrables !

La jeune femme se releva pour aller chercher son épée avant de revenir auprès du cadavre. Se saisissant des doigts qui se trouvaient quelques instants plus tôt dans sa cavité nasale, elle écarta le bras du reste du corps avant de lever son arme au-dessus de sa tête et SCHLAK, trancher dans le vif au niveau de l’avant-bras.
Se saisissant du membre ainsi désolidarisé, Brigid se rapprocha sensiblement du duel des monstres tout en restant à une distance respectable afin de lancer son projectile dans en plein dans la face de la vampire.

Hey la catin, ta bonniche vient te donner un ultime coup de main !