Se baisser ne suffirait pas. Les deux femmes firent front en direction du bar pour aller se plaquer contre celui-ci et éviter ainsi les tirs. Il était difficile d'éviter les projectiles durant cette rapide cavalcade ; la lumière était dans leur dos et leurs propres ombres cachaient ce qu'il arrivait devant elles. Et pourtant, elles parvinrent sans plus d'encombres jusqu'aux tabourets que Charlie balaya rapidement pour leur laisser la place.

Elles eurent à peine le temps de se mettre à l'abri qu'un sifflement perçant leur vrilla les oreilles à ce qui semblait être à quelques centimètres à peine de leurs crânes. Ce bruit concis mais puissant s'accompagna d'une giclée mousseuse obstruant le peu de luminosité qui leur parvenait encore depuis l'extérieur du bar. Après tout, elles regardaient dans cette direction et Tamara se demandait d'ailleurs, une demi-seconde avant qu'une odeur de bière envahit son environnement immédiat, pourquoi personne ne s'était encore précipité dehors.

Une fois la bière accumulée au sol, tapissant de tâches sombres un parquet dont les détails n'étaient plus visibles, une vision plus que surprenante se présenta.
Une chose assez semblable à un rat par sa face allongée mais bedonnante comme un nain de jardin, et verte comme la souris de la chanson pour enfants se tenait là plantée au milieu de la pièce, juchée presque fièrement sur un morceau de carton mouillé. L'anthropologue ne pouvait juger de la physionomie de cette créature ni percevoir les expressions de son minuscule visage, la bestiole étant en contre-jour par rapport à elle.

" Une idée de ce que c'est ? " s'enquit-elle auprès de sa voisine.
De toute manière, elle n'eut pas le loisir de s’appesantir à une observation détaillée qu'une table s'abattit à l'endroit précis où se trouvait la petite bête une seconde auparavant. D'un coup d’œil, elle vit que c'était là l'oeuvre du blond qui s'était présenté sous le nom d'Hunter McBrides. Tandis que la dreadeuse interpellait ce dernier sous motif que sa table avait failli l'empaler, Tamara avança à quatre pattes vers l'endroit où le bois gisait. Elle voulait voir s'il y avait encore quelque chose à voir dessous.

Comme si les assiettes et les ustensiles volants ne suffisaient pas, un étrange cillement ce fit entendre progressivement jusqu’à ce qu’un des tonneaux à pression ne lâche pluie de bière de derrière le bar, arrosant tout sur son passage. Bien plaquée contre ce dernier, Charlie essayait de comprendre ce qui se passait autour d’elles, pourquoi tout volait, explosait… Elle n’avait jamais réellement cru aux esprits et ce genre de choses, mais avec les vampires et les lycans, l’idée lui traversa rapidement l’esprit, avant qu’elle ne la chasse, songeant plutôt que c’était un coup monté, soupçonnant immédiatement la Steel Corp.

Bien sûr c’était avant de poser son regard sur le machin vert tout droit sorti d’un conte folklorique qui venait de surfer en plein milieu de la pièce. Charlie était sans voix, complètement immobile, se demandant sérieusement si son cerveau ne lui jouait pas des tours, si finalement elle était en train de perdre l’esprit. Les yeux grands écarquillés, la bouche ouverte en une expression de complet effarement, elle n’osait pas demander à Tamara si elle voyait bien la même chose qu’elle. Heureusement pour son équilibre mental, qui lui semblait soudain bien fragile, l’anthropologue lui demanda si Charlie avait une idée de ce que ce truc pouvait bien être. Passablement soulagée, Dickens n’eut pas le temps de répondre qu’une table s’écrasa vivement à l’endroit où se tenait la chose.

Fixant les débris de bois pendant quelques secondes, la blonde n’en croyant toujours pas ses yeux fut tiré de sa contemplation des restes de feu la table de pub par quelqu’un qui criait sur la personne qui avait visiblement propulsé la table par terre. Relevant le regard, Charlie reconnue de peine et de misère dans la pénombre ambiante le grand abruti de la Steel Corp. Grand bien lui fasse de se faire engueuler celui-là ! Que ce soit légitime ou pas même, mais quoi qu’il en soit, Charlie ne resta pas bien longtemps en place et rejoignit Tamara à quatre pattes elle aussi. Même si la jeune anglaise était à moitié rassurer, elle était curieuse de voir si sa comparse trouverait la chose, ou le cadavre de la chose, se demandant si ce serait dangereux ou pas.

-Vous voyez quelque chose ?

Le souffle court, Charlie appréhendait un peu la découverte que ferait peut-être Tamara. Finalement, elle finirait réellement par croire aux bonshommes verts…

La table éclata en morceaux quand elle frappa le sol. Avait-il tué la créature ? Avait-il rêvé ? Si c'était ce dernier cas, c'était une hallucination collective. Hunter se fit houspiller par une femme qui avait eu la bonne idée de placer sa tête au plus près de la créature étrange. Le chasseur allait lui dire ses quatre vérités quand il sentit son odeur. Une ondine. Le visage du grand blond changea du tout au tout, passant de la colère à un aimable sourire.

- Pardonnez-moi de vous avoir fait peur, s'excusa-t-il. Je me suis empressé de régler le problème avec les moyens mis à ma disposition. Je suis absolument navré de vous avoir causé du tracas. J'espère que vous n'avez pas de mal.

Il lui tendit la main pour l'aider à se relever. Il vit aussi qu'une des humaines essayée de voir ce qu'il y avait sous la table. Hunter pensa tout de suite que la Steel Corp ce devait d'étudier une créature inconnue. Surement que le professeur Von Nekro serait ravi de pouvoir mettre la main sur un spécimen de ce genre.

- Ne touchez à rien s'il vous plait, dit-il à l'attention de Tamara. Je vais appeler une unité spéciale qui s'occupera de cette drôle de créature. Je vous demande de reculer et de quitter le bar dans le calme, dit-il avec autorité à l'attention de tout le monde.

Hunter pensait que le problème était résolu. Mais était-ce le cas ou non ?

Fogg fut pris d'un rire léger et métallique lorsque Mary lui demanda si Hunter était son patron. Il aimerait bien l'être, il le croit peut-être, dit avec dédain et reprit avec une courte pause. Au mieux, McBrides est mon collègue. Un rictus orna le visage caché du passe muraille, plus le temps passait plus il méprisait les lycans.

Subissant elle aussi une attaque, la jeune femme se mit à quatre pattes et s'en allant vers le fond de la salle, tout en l'invitant. Il suivit, à une distance certaine, tout en restant debout. Phileas chassa de la main plusieurs couverts qui vinrent l'attaquer sur le trajet. Une petite cuillère vint heurter l'arrière de son masque, ce qui le fit soupirer.

Il dépassa la table bouclier de Mary et alla s'assoir sur la chaise un peu plus loin. Il croisa les bras en attendant que ça passe. Il dut, bien entendu, éviter ou dévier plusieurs objets. Toutefois, quand ce fut une bouteille de whisky qui le chargea, il n'eut d'autre choix que de recourir à son pouvoir. Il redit son corps, ainsi que la chaise perméable à la matière. La bouteille les traversa et explosa derrière lui.

Lorsque Hunter explosa la bestiole qui venait d'apparaître, Fogg ne fut pas spécialement surpris. D'ailleurs, il s'amusa de la remarque du lycan sur l'appel d'une équipe. Il ne voyait pas ce que Nekro pourrait bien analyser d'une bouillie . Il était curieux de voir comment Mary allait réagir et comment allait évoluer la situation, au final, il avait bien fait de venir.

Alors que le vampire sautait sur la table, faisant totalement fie du fait qu’il n’était pas chez lui, après tout pourquoi n’avait-il pas le droit de faire comme tous le monde et de se comporter comme un parfait démolisseur? Il suffisait de voir comment sont bar avait terminé lors de sa dernière soirée.

Sa main frôla quelque chose, il le sentit, malheureusement son attaque manquait de précision, et la chose qu’il avait effleurée lui échappa des mains, pire, elle décida de ne pas laisser la tentative impunie et d'affronter son agresseur, plantant quelque chose de pointu, très pointu dans sa main. Après avoir rossé le vampire, elle disparu aussi rapidement qu'elle l'avait attaqué.
Kain n’était pas du genre à aimer les retournements de situation. D’habitude ses plans étaient parfaits, ses gestes précis, juste, un peu comme une partition de musique écrite d’une main de maitre. Mais ce soir il y avait une fausse note, du genre à ne pas passer inaperçu au contraire. Et cette faute note sortit directement de la gorge du vampire alors qu’il hurla sous l’effet de la surprise, de la douleur et de la colère.

Le vampire retira sa main le plus rapidement possible, mais c’était trop tard, l’entaille était assez importante, le sang commençait d’ailleurs à bien couler. Kain se redressa, furieux, cherchant ou avait pu filer l’importun qui depuis le début de la soirée se comportait comme un castor, mangeant le bois du bar, et qui en plus avait eu le culot de planter ses deux dents de devant dans sa main.  
Il n’eut cependant pas le temps de réagir qu’une autre catastrophe retentit avec, en prime une sorte de rire strident. Cette fois ci Kain eu le temps de voir la chose qui avait osé le blesser à la main. Il resta figé un instant se demandant si sa vue était aussi bonne qu’avant, si c’était une mauvaise blague, ou si cette ville comportait des créatures tellement originales qu’elles seraient même improbable dans un film de sorcier pour adolescent.

La créature qui l’avait attaqué était verte, petite, habillé dans des habits en tweed, vraiment peu attrayante au regard et d’environ 20 à 30 centimètres de haut, le vampire n’étant un expert en métrologie difficile d’être plus précis.
Kain, qui avait une folle envie de faire de son agresseur son prochain en-cas avait soudainement changé d’avis. Même pas comme olive pour son prochain martini, le vampire avait trop peur que la bizarrerie ne lui donne que de l’aérophagie. Malgré tout l’idée de concasser cette petite chose pour qu’elle termine en un simple tas de chair sanguinolent était encore d’actualité pour le patron du Bloody Valentine.

Le vampire décida de revenir vers Milicent afin de lui raconter ce qu’il avait vu. Une attitude assez bizarre pour Kain, décidément il ne se comportait vraiment pas comme à son habitude avec la jeune femme. Mais alors qu’il se dirigeait vers elle, biberonnant sa main afin de limiter l’effusion de sang, il vit l’humaine se tenant le front, elle aussi visiblement blessée.

« Milicent, tu vas bien ? »

Il fut d’abord inquiet s’approchant de la jeune femme avec empressement, se retrouvant à coté d’elle, un peu trop proche d’elle d’ailleurs… Le désir qu’il éprouvait envers elle, le sang qui coulait au niveau de son front, cette odeur ferreuse, cela ne fit que catalyser ses pulsions morbides. Ses pupilles se dilatèrent, ses crocs commencèrent à le démanger, il se mordit la lèvre inférieure, Milicent apparaissait soudainement très appétissante, une véritable galantine aux yeux d’un amateur de viande.

Kain eu du mal à se ressaisir, il du faire un effort considérable pour ne pas sauter au cou de la jeune femme, profitant de l’obscurité. Il se focalisa alors sur la conversation.

« Il semblerait qu’il y ait des troubles fêtes, petits, difformes agressif avec des dents pointus. Il ont un gout prononcé pour les plaisanteries douteuses et sont particulièrement acariâtre si on les dérange, ma main en a fait les frais. Tant que la lumière n’est pas remise je te conseillerais de rester à mes coté et de profiter du fait que j’y voix relativement bien. »

Difficile de dire si le conseil était avisé ou pas, car rester à proximité du vampire qui lorgnait sur le sang de la jeune femme avec une certaine avidité serait peut être plus dangereux que se confronter à ces petite créatures vertes.

Non ça va je n’ai rien, mais c’est pas grâce à vous ! rétorqua l’ondine au lycan, l’air contrarié. C’est qu’il avait l’air sincère dans ses excuses le bougre, mais ça lui aurait fait une belle jambe, les excuses, si elle s’était pris la table sur le coin du museau…

Alors qu’elle se retournait vers Phileas pour lui notifier qu’il travaillait avec des brutes épaisses, elle vit quelque chose de tout à fait surprenant, encore plus que la vision d’un gnome en short au beau milieu d’un pub : l’homme en fer blanc se dématérialisa, il devint comme transparent pour les projectiles qui passèrent au travers de lui. Mary resta immobile un instant, interloquée, se demandant si elle avait rêvé ou bien si elle avait vraiment vu ce qu’elle pensait avoir vu.

Qu’est ce que … *Vous venez de faire au juste ?* comptait-elle lui demander avant de se faire interrompre par une vive douleur au niveau de l’abdomen.

Aucun son ne sortit de sa bouche, mais la jeune femme vacilla sous le coup de la douleur, ses jambes fléchirent mais au moment où elle s’apprêtait à tomber à genoux par réflexe la douleur devint encore plus intense : en tournant la tête elle s’aperçut qu’elle venait de recevoir un couteau dans son flan droit.  
Par réflexe, elle tira dessus pour l’extraire car la douleur provoquée par la lame dans son organisme était tout bonnement insupportable. Ce qu’elle n’avait pas prévu était que le mal provoqué par le mouvement sortant allait être identique à celui provoqué par le mouvement entrant, et une fois l’extraction terminée elle s’écroula au sol, tenant fermement sa plaie.

L’ondine s’était vraiment mise dans de beaux draps, car elle ne pouvait pas prendre le risque d’aller à l’hôpital et de se faire coincer au premier liquide qu’on lui balancerait dessus, en même temps elle savait pertinemment qu’elle était trop faible pour rejoindre la mer dans cet état…

Dites, y a des muscles qui se cachent là-dessous ? haleta-t-elle à l’intention de Phileas, le seul être assez proche pour pouvoir entendre ce qu’elle racontait dans le chaos général, vous voulez bien m’amener jusqu’aux cuisines et me balancer dans le point d’eau le plus proche pour nettoyer la plaie ?

" Et vous êtes qui pour me dire quoi faire ?! " répondit simplement Tamara à la remarque du Chasseur. Puis elle chassa ce détail de ses préoccupations, continuant sa progression à quatre pattes. Elle préféra continuer en s'adressant à la blonde qui la suivait. Elle apercevait en effet les restes écrabouillés de la créature. Une peinture abstraite d'où ressortaient le tartan d'un pantalon écossais sur un relief vallonné d'un corps écrasé.

" Pas grand chose d'exploitable. fit-elle en penchant la tête pour tenter de percevoir davantage. Elle n'y mit cependant pas la main, n'ayant aucun gant pour se protéger.
Puis l'anthropologue se retourna légèrement pour s'adresser à Charlie.
" Mais ça intéressera certains de mes collègues de la clinique et moi ensuite quand les chairs seront enl... "
Le petit sourire qui s'étirait sur ses lèvres à cette idée s'effaça dans la seconde, coupant court à sa phrase. La jeune femme qui l'accompagnait était désormais victime d'une attaque sournoise de la part d'une de ces créatures étranges. Elle s'était jetée sur ses cheveux, lui labourant le crâne de ses petites griffes très surement bien aiguisées.

Tamara attrapa le petit chapeau qui avait chu de la tête de l'Anglaise et s'en servit pour taper le lutin. Tant qu'à rester dans le folklore, ironisa-t-elle mentalement. Du moins essaya-t-elle car la barmaid ne se laissait pas faire non plus.

Milie se laissa guider par sa collègue sans même rechigner, hochant simplement la tête en reniflant bruyamment. Heureusement que Meluxine l'avait tirée de là car, quelques secondes plus tard une volée de couteaux atterrit à l'endroit même où elle se tenait. Mais la girl n'avait d'yeux que pour sa sauveuse, lui tenant la main de toutes ses forces. Elle se laissait faire comme une gamine, arrivant à peine à apercevoir le visage de sa collègue.

"Mais il se passe quoi sérieux ? On peut même pu boire un verre sans que ça finisse en combat de boxe ou en ché pas quoi de pas naturel… c'est tout bonnement scandaleux moi je dis ! Et ça va toi ? T'as rien de... Ouuiiiiiille !"

La lycanne avait effleuré la petite coupure de la rouquine qui ne se faisait pas prier pour se plaindre. Après tout, elle n'avait rien demandé pour une fois et avant qu'elle ne réponde quoi que ce soit, Kain s'approcha et elle secoua vivement la tête.

"Non, je vais pas bien. Je vais avoir une cicatrice aaaaffreuse sur le front, ça va être terrible."

Totalement inconsciente du danger qu'elle pouvait courir, elle se laissa tomber contre l'épaule du vampire avant de se relever tout aussi brusquement, un sourcil haussé et la mine passablement perplexe.

"Tu veux dire qu'il y a une invasion de mini lepreuchauns…"

Sans bien savoir pourquoi, elle fut prise d'un fou rire nerveux et essaya de lever le nez par-dessus la table renversée pour apercevoir une des bestioles sans aucun succès.

"T'as invité tes enfants en fait ?"

Hunter essayait de prendre la situation en main. Il avait averti le Dr Brooke de ne pas toucher à la chose qu'il avait écrabouillé et qui était maintenant une jolie gelée verte. Mais l'anthropologue l'invectiva et fit comme si de rien n'était. Le lycan fut surpris par la cette réaction. D'habitude, avec sa taille et sa voix forte, personne ne discutait ses ordres. Cette petite humaine osait ne pas prendre en compte ses directives, ce qui le mit en colère. Il allait attraper cette insignifiante humaine et lui dire ce qu'il pensait de sa façon d'agir et lui montrer qu'elle n'avait pas intérêt à lui tenir tête.
Mais, le téléphone à la main et le doigt pointé sur Tamara, les objets se remirent à danser dans la pièce et de manière plus violente. Hunter reçu alors un hachoir dans la cuisse. Une vive douleur parcourut son corps. Il prit alors le hachoir et l'enleva d'un coup sec comme il avait fait précédemment avec le couteau. Du sang jaillit et macula son pantalon et tomba au sol. La douleur était forte mais rien que le lycan ne puisse supporter. L'endroit devenait dangereux. Il y avait la solution de se transformer et de tout ravager pour se débarrasser de tous les problèmes d'un coup. L'idée était séduisante par contre il risquait de blesser voir de tuer l'ondine et la lycane, ce qui était inacceptable. Il prit alors sur lui et se protégea derrière une table. Il vit alors l'ondine en bien mauvaise posture et Phileas qui était tranquillement assis à regarder ce qui ce passait. L'espion esquivait avec facilité les objets et se dématérialisa quelques fois pour ne pas se prendre de gros objets.

- Phileas, dit-il en haletant, auriez-vous l'amabilité de nous aider et de nous débarrasser de cette nouvelle créature. A moins que vous vouliez des bretzels et une bière pour admirer le spectacle ? ironisa-t-il en voyant la nonchalance de son collègue.

Par conte, l'ondine perdait beaucoup de sang et il lui fallait un point d'eau rapidement. Une seule solution les cuisines qui étaient les plus proches. Il prit d'une main la table pour se protéger des projectiles et alla chercher Mary. Il la prit sur son épaule et avança en clopinant vers les cuisines pour l'amener dans l'arrière salle.

- Ne vous en faites pas, je vous amène près d'une source d'eau. Vous allez pouvoir vous régénérer rapidement comme ça.

Tandis qu’elles s’approchaient du lieu où le lycan avait essayé d’écrabouiller le, la… chose qui avait dérivé jusqu’au centre de la pièce plus tôt, Mc Brides interdit à Tamara d’approcher et de toucher à quoi que ce soit.
L’anthropologue lui fit rapidement savoir qu’elle n’avait pas d’ordre à recevoir de lui, en temps normal, Charlie s’en serait délecté de voir ce grand gaillard se prendre un mur, mais ses yeux se rivèrent sur le petit corps informe éclaté du machin vert en pantalon.

Écarquillant les yeux en grand, la blonde n’en croyait pas ses yeux, s’il y avait un corps, c’est que c’était bien réel ! Comment était-ce simplement possible que ce truc soit réel ?! Elle s’était figée sur place, laissant Tamara s’approcher plus du corps, acquiesçant à ce qu’elle disait même si cette dernière ne devait pas remarquer le mouvement de la tête de l’anglaise dans le noir, les yeux rivés sur la chose.

-Ça avait même un petit pantalon ?! Souffla-t-elle pour elle-même.

Les objets se remirent à voler dans tous les sens, mais à ce moment-là, c’était des couteaux qui se plantèrent dans deux des invités. Heureusement qu’elles étaient à quatre pattes sinon qui sait si elles aussi ne se seraient pas fait gravement blesser. Ne sachant plus quoi faire, ni où donner de la tête, Charlie tourna alors un regard un peu affolé vers l’anthropologue qui lui disait qu’à la clinique, ils pourraient examiner la chose au pantalon, mais avant d’en dire plus, Charlie sentie quelque chose lui percuter la tête et faire tomber son chapeau. Pire que ça ! Elle sentait que ça s’agrippait à ses cheveux, que ça les fourrageait violemment. Son sang ne fit qu’un tour et s’en fut trop pour Charlie qui laissa échapper un cri de stupeur. Se relavant sur ses genoux, l’anglaise essayait tant bien que mal d’arracher l’intrus de ses cheveux, mais ce dernier se débattait bec et ongles, s’étant donné comme objectif de rester bien cramponné à cette tête-ci. Paniquant purement et simplement, la jeune femme sentait ce qui semblaient être de petites griffes bien acérées lui taillader le cuir chevelu, en voulant retirer la chose de ses cheveux, elle reçut même un coup de griffe qui lui lacéra le dessus de la main.

Tamara essayait de l’aider tant bien que mal, mais Charlie n’arrivait pas à rester en place, pas avec quelque chose qui essayait de la scalper. Lâchant des cris de douleurs et des cris de panique, l’anglaise gigotait, se débattait… Charlie se releva même à un moment, prête à courir en se secouant pour dégager l’intrus de sa tête, mais se ravisa bien rapidement et s’agenouilla de nouveau, revoyant le mec de la Steel et la fille aux dreads se manger des couteaux, ne voulant pas être la prochaine.

-Enlevez-moi ce truc je vous en priiiiee !!!

La blonde ne réfléchissait plus, horrifiée, tout ce qu’elle pouvait faire c’était de se débattre tout en essayant de déloger la chose dans ses cheveux, lui réservant le même sort qu’au machin écrabouillé en pantalon.

Le temps qu’il s’approche, la pièce était devenu un chaos intégrale. Dans un premier temps, le vampire totalement obnubilé par le sang de Milicent n’avait même pas remarqué la lycane qui était à coté d’elle.
Il observa le chaos ambiant, il y avait des objets qui volaient partout, certains était anecdotique, comme des morceaux de bois, d’autre assez dangereux, comme des couteaux… Et comme on dit jeux de mains, jeux de vilains. Rapidement certaines des lames finirent par atteindre autre chose que des murs ou des tables. Petit à petit l’odeur de sang commençait à saturer la pièce, ce qui n’aidait pas Kain à se concentrer.

Son envie de sang, de violence commençait à devenir trop forte. Vu que Méluxine semblait s’occuper de Milicent, le vampire jugea bon de la laisser avec elle, sachant pertinemment que vu comment la soirée se déroulait, Kain se doutait qu’à un moment ou un autre il ne répondrait plus de rien… Puis il vu Charlie en train de se débattre, et là, pour Kain ce fut comme une évidence.

Il se faufila le plus rapidement, tenant d’éviter le plus efficacement possible les projectiles, vers les dégâts collatéraux, l’une semblait vraiment en mauvais état. Et l’autre tentait de lui venir en aide. Il leurs adressa un petit sourire.

« Bonsoir, ne vous dérangez pas pour moi je ne fais que passer… »

Il se désintéressa immédiatement des personnages qui étaient là pour ramasser le hachoir et le couteau ensanglanté sur le sol. Les yeux brillant, il se tourna vers le chaudron vivant, fixant plus précisément la petite chose verte situé sur le sommet de son crâne.

Il se mit alors à courir le plus rapidement possible vers Charlie, une lame dans chaque main et bondit en direction de la jeune fille, visant le sommet de son crâne la lame la plus fine vers la petite chose vert, faisant totalement abstraction de l’autre personne à coté d’elle.

Ainsi toutes personnes qui n’étaient pas occupées par ces petites créatures vertes et par le chaos qu’elles généraient ont pu apercevoir un Leprechauwn sauter en hurlant sur un chaudron géant le percutant de plein fouet, emportant par la même occasion la jeune femme qui tentait d’aider la pauvre Charlie.
On pourrait presque penser que le Leprechauwn protégeait son chaudron d’or de la vilaine jeune femme qui tentait de s’en emparer.

Spoiler:

Tamara n'arrivait à rien. La blonde se débattait tant et si bien que le chapeau dont l'anthropologue s'était doté pour tenter d'atteindre la bestiole n'avait aucune prise sur celui-ci. Il fallait dire que le lutin catalysait toute l'attention de la demoiselle en tenue de chaudron et qu'il demeurait hors de portée tant celle-ci gesticulait comme la gelée d'une galantine fraîche. Il réussit à s'emparer du petit couvre-chef et n'en fit finalement qu'une bouchée de confettis.

Ce fut alors que le démolisseur entra en action. Après avoir brisé une table dans un saut gracile et délicat, le vampire avait décidé de rosser le petit bonhomme vert, à moins que cela ne fasse une fois de plus partie de la querelle éternelle avec sa barmaid. Toujours était-il qu'il leur tomba dessus sans prévenir, les envoyant bouler toutes deux ainsi que le couvre-chef temporaire et terriblement acariâtre de Charlie.

La partition de ce spectacle désastreux se mit finalement à l'unisson de ce qu'il se passait autour. Certains recevaient des couteaux ou des hachoirs, et le lutin en perdit, non son latin mais sa jambe grâce à l'adresse malencontreusement précise de l'albinos. Le cri que le petit être poussa aurait pu briser tous les verres du bar, si ceux-ci n'avaient déjà finis en mille morceaux par terre. Tenant ce qu'il restait de sa guibolle et de son petit pantalon en tweed écossais, la bestiole hurlait et hurlait encore. Si son compagnon avait été concassé proprement par le mobilier volant, celui-ci n'avait pas la chance de finir son existence brutalement et sans souffrance. Mais à n'en pas douter, on le ferait taire définitivement et très rapidement. Les décibels qui s'échappaient de sa gueule béante auraient affolé tous les instruments d'un spécialiste en métrologie, tant la mesure que ceux-ci semblaient dépasser l'entendement. Au grand dam des oreilles de tous les convives qui devaient bien le supporter à cet instant précis... C'était douloureux. Comme une rage de dents à s'en taper la tête contre le mur. Comme une crise d'aérophagie à se plier en deux. Comme une migraine horrible qui dardait la réflexion.

L'Américaine s'était remise debout ; sa mâchoire l'élançait davantage encore aux strangulations vocales de la créature blessée, comme si ceux-ci faisaient écho à sa douleur, titillant la corde sensible de ses nerfs maxillofasciaux, remontant jusqu'à son oreille interne. Elle se sentait alors aussi gauche qu'un castor sur la terre ferme. Sa tête lui tournait comme si elle avait oublié d'avaler un en-cas avant de se mettre la tête à l'envers en biberonnant tous les alcools à sa portée.
La source de son désagrément se tenait par terre à quelques pas devant elle. Tamara s'en approcha, tenant sa mâchoire où s'élargissait rapidement un beau bleu. Et d'un coup de pied maladroit mais finalement précis, elle envoya celui-ci valdinguer du côté du bar. Si au moins, ça pouvait l'assommer ! Ça calmerait les élancements de sa mâchoire blessée.

Puis comme épuisée par ce geste, elle se laissa retomber sur le sol, assise. Légèrement hagarde, elle tenait sa joue blessée dans une main, les yeux brillants et l'oreille encore sifflante. Quand le bruit s'arrêterait, ça irait mieux se répétait-elle.

La soirée faisait désormais partie des plus épouvantables que Charlie aie vécue. Alors qu’ils étaient tous venus ici pour profiter d’un petit moment de détente, certain pour biberonner à la bouteille une bonne partie de la soirée, d’autre pour catalyser leur gaieté lors d’une soirée sans travail et oublier le stress du train-train quotidien, des espèces de petit gnomes habillés de Tweed avaient décidés qu’il était temps de se faire connaitre du reste du monde.

Pendant qu’elle se débattait, Charlie songeait que cette soirée ne pourrait jamais être pire, entre les couteaux qui avaient blessé les invités et les gnomes verts habillés comme de vieux anglais dont un était désormais digne d’une pub pour des tranches de galantine et l’autre qui se prenait maintenant pour un coiffeur. Seulement à cet instant, seul un expert en métrologie aurait pu disserter longuement tout en s’avançant sur le degré possible de panique qu’aurait eu la petite blonde en voyant son patron lui foncer dessus armé d’un hachoir et d’un couteau. Or, elle ne vit rien, jusqu’au dernier instant où apercevant du mouvement devant elle, la jeune femme reconnue les armes. Ça y est, elle l’avait tellement énervé qu’il profitait que tout le monde soit occupé ou blessé pour venir en faire son en-cas du soir, là, par terre dans ce pub saccagé, baignant dans de la bière.

Charlie eut l’impression qu’un démolisseur lui était passé sur le corps, l’impact avait été douloureux pour la jeune femme qui n’avait rien vu venir et le sol était apparu très rapidement, un peu trop même… Tamara était visiblement de la danse elle aussi. Prise d’une soudaine crise aérophagie, Charlie croyait sa dernière heure arrivée, c’était trop, tout simplement trop pour elle : l’incident au Bloody, sa cheville, les gnomes, Kain qui venait la bouffer comme un gros steak, prêt à la découper avec son hachoir et son couteau… L’anglaise fut rapidement prise d’un hoquet, trop apeurée pour envisager la suite des choses. Toujours étendue par terre, ne bougeant pas, croyant que la faucheuse passerait bientôt pour elle, la jeune femme entendit un cri strident retentir de derrière elle. Le pire son qu’elle n’ait jamais entendu de sa vie ! Un cri sortit tout droit des partitions du diable en personne tellement c’était insupportable.

Se rasseyant rapidement, Charlie boucha ses oreilles avec ses mains, essayant d’épargner à ses tympans le son horrible qui provenait de cette saloperie de petit gnome, visiblement. Se rendant compte du plan foireux de son patron, Charlie fut prise d’une colère noire à l’encontre de Kain. Sans attendre, lâchant l’une de ses oreilles, elle gifla Kain pour lui crier dessus, essayant de se faire entendre par-dessus le cri du petit monstre.

-Ça va pas vous êtes complètement taré ou quoi ?! Moi aussi je vais vous rosser comme un vieux sac de patates !

Attrapant la patte d’un des tabourets qui s’était cassé plus tôt dans la soirée, Charlie se mit à taper d’une main avec sur le vampire, gardant l’autre sur l’une de ses oreilles. N’étant pas très fructueuse comme attaque, elle préféra le lui lancer dessus avant de continuer d’insulter son patron taré.

-Tenez, jouez au castor et aller grignoter ça ailleurs pour voir si j’y suis espèce de malade !

Charlie était irritée, aigre même, acariâtre comme une vieille mamie déblatérant sur les jeunes de nos jours, furieuse, terriblement furieuse. Il n’avait définitivement rien dans la tête ce vampire, songeait-elle. Pour sûr le lendemain elle allait se sentir toute concassée dans sa peau et elle aurait parié tout ce qu’elle avait que Kain ne lui donnerait pas une journée de repos !

Et ce cri, bon sang, pourvu qu’il cesse, la blondinette avait l’impression que son cerveau allait lui couler par une narine. Comme pour répondre à ses supplications mentales, Charlie vit Tamara shooter dans la bestiole à grands coups de pied, avec un peu de chance, elle l’aurait assommé contre le bar et cela lui ferait la fermer pour quelques minutes…

Le chaos le plus total.

Voilà qui résumait plutôt bien la situation dans le pub. Heureusement  que la rouquine avait la main de Meluxine entre les siennes et qu'elle la triturait avec toute sa petite force de girl. Autant dire que ce n'était pas grand-chose comparé à ce que sa collègue avait pu subir mais, pour Milie c'était tout ce qui l'empêchait de se lever et de partir en courant dans le noir. De toute façon, si elle l'aurait fait, elle aurait probablement trébuché 12 fois avant de se manger un mur violemment.

Le cri strident de la… chose fit sursauter Milie qui lâcha la main de sa collègue pour se boucher les oreilles. Elle se mit alors à chantonner, se calant le plus possible contre la table comme pour se cacher du mieux qu'elle pourrait.

"C'est le lutin, le lutin malin
Courant la forêt de bon matin
Ho ho ho ! le lutin malin
Il est ici, puis il est là-bas
Parfois en haut et parfois en bas
Ho ho ho ! le lutin malin"

Après tout, peut-être que sa petite comptine pourrait amadouer les bestioles présentes. Si c'était bien des lutins. Si ça se trouve c'était des cousins hargneux, vexés de pas avoir leur propre chanson et qui sait s'ils n'iraient pas se venger.

Peu importait, au moins, ça avait le don de lui calmer un peu les nerfs vu que Kain était parti on ne sait où pour aller fricoter avec les bestioles, que connaissant Meluxine la lycanne n'allait pas tarder à faire de même pour défendre sa collègue et que Charlie semblait se trouver au beau milieu de la mêlée.

C'était décidé, à sa prochaine soirée de repos, elle resterait cloîtrée chez elle, quitte à se faire avoir et  se retrouver à garder Junior pendant la soirée.

Finalement ce n’était pas le chevalier boîte de conserve qui allait venir à son secours mais le chevalier lupin – Mary s’en fichait pas mal dans l’état où elle était à vrai dire, tout ce qui importait était qu’on lui file un coup de patte, humain ou pas peu importe, elle aurait même accepté un geste de la part de ces immondes gnomes verdâtres !

Visiblement le lycan était bien renseigné car sans qu’elle ait eu besoin de lui dire quoi que ce soit ce dernier lui parla d’une source d’eau.
* Waouh, vous suivez tous des cours de secourisme pour les freaks ici ou quoi ?* pensa-t-elle ironiquement sans avoir la force de le dire.

Elle se fit amener telle une princesse dans une pièce qu’elle supposa être la cuisine – supposa parce qu’il y faisait très sombre et qu’elle n’y voyait goutte, mais elle se sentit déposée dans une sorte de grand bac froid et humide, ses jambes dépassaient au bout mais sa main agrippa une forme caractéristique : un robinet! Sur l'évier, pas le lycan, entendons-nous bien

L’ondine comprit alors que le lycan l’avait mise dans l’évier des cuisines, elle ouvrit alors le débit à fond – eau froide, l’eau chaude de ville était pleine de saletés – et sentit se déverser sur elle le fluide originel version citadine : dessalé, chloré, plein de produits chimiques qui commençaient à la démanger de partout mais qui faisait quand même son effet car elle sentait les écailles pointer le bout de leur nez…

Vite, aidez-moi, faut que je retire tout ça ! lança-t-elle au lycan en déboutonnant son jean : dans quelques instants elle n’aurait plus 2 mais 8 jambes et serait recouverte d’un mucus épais, ce qui aller ruiner ses fringues. Non pas qu’elle y portait une attention particulière, mais elle aimait autant éviter de devoir rentrer chez elle à poil ! Manquerait plus qu'elle se fasse coffrer pour attentat à la pudeur...

L’ondine réussit à se défaire de ses chaussures en contorsionnant ses pieds, Hunter l’aida à retirer son jean et son débardeur, pour le reste elle n’avait pas de soutien-gorge et la culotte elle s’en foutait pas mal, de toute façon elle n’avait jamais été convaincue de l’utilité des sous-vêtements.

Sa peau commençait à virer grisâtre, les écailles commençaient à apparaître, les jambes se subdivisaient en tentacules, faisant craquer sa lingerie et les yeux de Mary commençaient à luire dans le noir, ce qui était sommes toutes assez pratique car elle arrivait désormais à discerner progressivement les formes qui l’entouraient.

L’ondine se sentait déjà mieux malgré l'envie folle de se gratter, l’eau avait un effet apaisant mais était beaucoup moins efficace que son eau de mer habituelle, la plaie ne se refermait pas…

Au risque d’abuser vous pourriez aller me chercher une bonne boîte de sel de cuisine ? Et si vous tombez sur une nappe ou un stock de torchons ça serait pas de refus aussi… demanda-t-elle au lycan tandis que sa métamorphose continuait à faire son chemin.

Essayer de refermer la plaie c’était bien joli, mais il allait ensuite falloir penser au séchage, parce qu’avoir des tentacules sur la terre ferme ça lui faisait une belle jambe…

le Lycan portait l'ondine dans la cuisine et la déposa dans l'évier qui était de bonne taille. Elle ouvra le robinet et demanda de l'aide pour enlever ses vêtements. Hunter s’exécuta le plus rapidement possible pour que la transformation ne déchire pas les vêtements. Il savait par expérience que c'était pénible de se retrouver nu sans avoir de quoi se mettre sur le dos. Elle demanda du sel. Drôle d'idée pensa le chasseur. D'habitude seul de l'eau suffisait pour la métamorphose. Mais il ne disait rien, il s’exécuta encore sans rechigner et trouva même le placard des nappes et des torchons. Il mit le sel dans l'eau.

- Ça vous convient comme ça ? J'ai trouvé de quoi vous sécher ensuite. Mais il faut que je passe un coup de téléphone.

Il alluma son smartphone et chercha un numéro de téléphone et entreprit de l'appeler. A la deuxième sonnerie, le correspondant décrocha. Hunter parla directement sans que l'interlocuteur ne parle.

- Je veux une équipe scientifique sur ma position. Des sortes de lutins sèment la pagaille dans ce bar. Prévenez Von Nekro, ce sont des créatures qui peuvent l’intéresser.

Il raccrocha et aida l'ondine.

- Je me permets de me présenter. Hunter MacBrides. Je déniche les talents pour la Steel Corp. Un DRH si vous préférez. Je ne vous vois pas complètement mais j'espère que votre blessure guérisse. Je vais d'ailleurs m'occuper de la mienne.

Il prit alors des torchons et déchira son pantalon et entreprit de se faire un garrot. Il guérissait rapidement mais aussi vite qu'il l'aurait souhaité en ce moment. Des bruits et des cris provenaient de la salle mais il devait s'ocuper de l'ondine en priorité.

La situation avait plus que trop dégénéré pour Meluxine. Plus ça allait plus elle aurait du mal à en sortir indemne, et surtout protéger Milicent, qui était déjà blessée. Sa décision était prise: il fallait se tirer. Merde Meluxine avait eu assez d'ennuis lors des dernières soirées qu'elle avait passé en dehors du Quality Street. Et puis si Milicent garde une marque de ces événements, Llyllewin va criser.

Milicent, regarde moi Milie.
Milie on va se tirer d'ici, faut que tu vois un toubib pour ta coupure et puis surtout on va éviter qu'il t'arrive un autre pépin. Et puis moi aussi j'aurais m'en sortir bien pour un fois. T'es d'accord avec moi ? Bien alors Reste près de moi, tu ne me lâche pas d'une semelle. Je vais déplacer la table pour nous abriter et on va rejoindre la porte, pour sortir. Prête ? C'est parti.

Meluxine ne lui laissa pas trop le temps de réfléchir. Elle était en état de choc au point de chanter un comptine. Elle chantait pas mal en plus. Meluxine empoigna les pieds de la table pour la manœuvrer, et la placer le plateau à la verticale dans le sens de la hauteur pour pouvoir se redresser un peu plus et avancer plus facilement. Elle s'assurait tout les deux pas que Milicent la suivait bien et restait bien a couvert. D'ailleurs régulièrement un objet venait s’écraser contre l'abri mobile.
La progression fut assez lente et la fourchette que Meluxine s'est prise dans les fesses se rappelait a elle. Part contre avec les flammes qui commençaient à lécher le bar, on voyait mieux. Mais elle finit par atteindre la porte. La porte n’était pas verrouillée .

Parfait, Viens Milie on s'arrache, et si ils ont deux sous de jugeotte, les autres feront comme nous.

Une fois sortie, avec Milicent, Meluxine appela les pompier avec son telephone portable.

Kain s’était réceptionné tant bien que mal et avait tout de suite chercher la petite créature du regard. Son couteau avait du sang ou du moins une substance verdâtre sur la lame. Il l’avait donc touché, mais le coup avait-il était fatal ? Le vampire eut la réponse assez rapidement, alors qu’il entendit un son des plus désagréables vriller son tympan. Il était simplement blessé. Observant attentivement le sol il finit par retrouver le bout qu’il avait couper et s’en saisit. Une petite jambe. Vraiment ces créatures étaient des plus bizarres.
Mais alors que Kain observait la petite jambe, dans le creux de sa main, il sentit une douleur vive sur sa joue en même temps que le bruit retentissant de la main de Charlie s’écrasant sur sa joue.

Compte tenu du chaos le vampire décida de passer outre ce geste, mais la suite usa suffisamment sa patience.
Le vampire écrasa la petite jambe dans sa main, pressant suffisamment fort pour en faire une bouillie verdâtre, puis s’approcha de Charlie.

« Tu es sous ma protection car tu travaille pour moi… »

Son ton de voix était glacial. Il s’approcha encore plus dévoilant ses deux canines.

« Mais tu n’es pas précieuse à ce point fragile petite humaine… »

Il posa sa main sur la joue de la jeune femme, celle qui était maintenant couverte de sang et de morceau de lutin vert. Il en étala une grande partie sur le visage de la jeune femme.

« N’abuse pas de ma patience Charlie… »

Avant que la jeune femme eue le temps de répondre le vampire se saisit de nouveau de ses lames et sauta derrière une table, histoire de se protéger des projectiles. Il tourna la tête afin d’observer rapidement la scène. Méluxine semblait gérer Milicent, parfait, il pourrait se concentrer sur les petits abominables. Jouant avec son couteaux il réfléchissait. Vu la situation le vampire ne voyait qu’une chose à faire. Esquissant un sourire, Kain sortit de sa cachette d’infortune afin de sauter de l’autre coté du bar et de rencontrer plus intimement ces étranges petites créatures vertes. Après tout il paraissait que les meilleurs chefs cuisiniers étaient ceux qui c’étaient risqué à gouter a tous les mets locaux des contrées qu’ils avaient visité.

La pointe de ses doigts de pied repeints du sang du lutin n'offusqua pas l'Américaine, bien qu'elle y jeta un œil circonspect, après avoir vérifié que la créature eut bien atteint son but. Il fallait dire que le contact poisseux n'était pas très agréable sur ses orteils nus. Mais ce fut davantage la couleur qu'elle semblait discernée qui l'intrigua. Il n'y avait là nul couleur écarlate, mais une teinte bien plus pâle qu'à l'accoutumée de ce fluide vital.

Elle en eut la confirmation à la lueur soudainement brûlante qui éclaira l'ensemble de la salle et qui permit aux convives de se faire une idée de la situation curieuse qui les préoccupait. Ne cherchant pas immédiatement où se trouvait l'origine de cette flambée, la scientifique se préoccupa plutôt de se reculer rapidement de ce gué-pied qui manqua lui faire roussir les sourcils. Heureusement pour elle, son équilibre était encore précaire, vu qu'elle était encore en partie sonnée par sa blessure à la mâchoire et par l'écho assourdissant de l'ultime râle du bonhomme vert qui sifflait à son oreille. Le souffle chaud et la surprise conjuguée la firent tomber à la renverse. Depuis sa  réception sur les fesses, elle eut alors un beau panorama.
Elle vit non seulement le trio triomphant et rageur des nains à culotte écossaise qui trônait sur le bar, mais aussi, et dirais-je surtout, le plancher qui s'était fait grignoter promptement par les flammes brèves de la vapeur d'alcool. Si les bestioles furent rapidement occupées par une silhouette à la chevelure blanche qui vint les rejoindre, les flammes n'avaient aucun obstacle à leur propagation.

Aussi Tamara ne se fit pas prier pour reculer, les orteils trop prêts de rôtir à son goût. Usant de la force de ses bras dans un premier temps, elle finit par se remettre debout une fois ses jambes hors de portée du foyer.
Jetant un œil à Charlie et à la bouillie de vert et de rose sur sa joue, elle allait ouvrir la bouche pour dire quelque chose, mais à peine força-t-elle sur sa mâchoire qu'elle dut s'abstenir de continuer.
Elle se contenta alors de désigner la sortie d'un hochement de tête accompagné de son index pointé et d'un murmure presque inaudible.

" Sortons !" dit-elle. Pas de long discours ; ce n'était guère utile et surtout bien inefficace en pareille situation.
Et pourtant, si elle désignait la porte de sortie, elle ferait bien une ultime halte avant de mettre définitivement les voiles de ce bar. Même si celui-ci était en proie aux flammes... ou peut-être parce que celui-ci était en proie aux flammes. Laisser perdre un témoignage de l'existence de ces petits bonhommes... quelle idée !

Mary se saisit de la boîte de sel et s’en tartina largement sur l’abdomen, en insistant bien sur la plaie. Elle ne put retenir un grognement de douleur car la sensation d’une couche de sel sur une plaie ouverte était loin d’être agréable, mais après avoir pris une longue inspiration la douleur s’était déjà atténuée car l’artifice faisait son effet : sa transformation s’accélérait, et la cicatrisation qui allait avec.

C’est ce drôle de moment que choisit son sauveur pour se présenter.
Ha bah si vous cherchez des talents vous devez être content ce soir, parce que ces lutins verts ont un des qualités tout à fait hors du commun… Bien que je voie mal à quoi cela pourrait servir, mais après tout, c’est votre job ça non, de leur trouver une utilité? plaisanta-t-elle alors que sa forme ondine achevait de se dessiner.

Ses yeux luisaient désormais dans le noir comme deux soucoupes phosphorescentes, elle voyait parfaitement son environnement, et remarqua à cette occasion que le lycan était blessé.
Ho, ça va, rien de grave j’espère ? demanda-t-elle en le regardant se faire un pansement à l’aide de linge de maison, ça marche comment pour vous la guérison, ça suit un cours normal ou bien vous avez des petits trucs pour la faire aller plus… Mary s’interrompit, tendant l’oreille, il lui semblait avoir entendu un bruit suspect… Vite ?

Le bruit se faisait plus insistant, en écoutant bien on pouvait clairement remarquer qu’il s’agissait...

Une chanson ?

… D’une sorte de mélodie fredonnée manière « psychopathe de film d’horreur ». C’est une de ces horreurs en short qui fait ça vous croyez ? demanda-t-elle en scrutant la pièce de ses yeux biolumiscents, mais ce qu’elle allait apercevoir n’avait rien à voir avec un lutin : une jeune femme inconsciente à côté d’un meuble renversé.

Elle est morte ?! demanda-t-elle au lycan. Bon, passez-moi de quoi me sécher, parce que là ça commence à craindre VRAIMENT, je préfère mettre les voiles avant de terminer en sushis dans cette cuisine hyper glauque…

Charlie était déjà prête à prendre ses jambes à son cou aussitôt qu’elle avait eu finit de cracher son venin sur son patron, mais ce dernier, elle aurait dû le prévoir, n’allait pas se tenir à carreaux dans son coin. Il s’approchait, furieux, prenant son ton de croque-mitaine du pôle nord, mais au lieu des piques habituelles, cette fois, tout en lui faisant comprendre que sa vie ne valait pas grand-chose au final, intentionnellement, il découvrit ses canines afin de faire passer le message. Charlie aurait dû comprendre le message, avoir peur, s’en tenir là et avoir un peu plus de respect sans doute, mais cette simple idée la hérissait ! La blonde allait dire à la sangsue de ranger son air de bouledogue en rogue, mais avant qu’elle ne puisse ouvrir la bouche, Kain lui badigeonna la figure avec de la purée de gnome mort.

La jeune femme était entrée dans une fureur noire, soutenant le regard du vampire avec rage jusqu’à ce qu’il se décide à aller se cacher derrière une table, prêt à faire joujou avec les petits monstre verts qui venaient de ficher le feu au pub par la même occasion. Lâchant un cri de rage impuissant tout en essuyant violemment sa joue de la manche de son costume, Charlie n’avait qu’une envie, c’était de voir son patron cramer avec ces satanées bestioles. Or, pas le temps de voir ce miracle se produire, Tamara lui faisait signe de la suivre et l’anthropologue avait raison, il était plus que temps de s’en aller.

- Allons-nous en !

Sans attendre son reste, Charlie se releva pour partir en direction de la sortie, accompagnée de Tamara et c’est là qu’elle vit finalement le corps d’un des invités par terre. Elle se figea sur place. Était-il mort ? Inconscient ? Trop tard elle l’avait vu, elle ne pourrait plus jamais se regarder en face si jamais elle laissait l’homme et que personne d’autre ne venait s’en occuper. Et si le pub brûlait ? Et s’il brûlait ? Ce serait comme un meurtre involontaire, non ? Ni d’une, ni de deux, Charlie se précipita sur l’homme par terre. Nerveuse, elle posa deux doigts sur ce qu’elle jugea être la jugulaire. Ne sentant rien probablement par manque d’expérience et du stress dû aux événements, Charlie posa sa main juste devant la bouche de l’inconnu, elle sentait une respiration, ouf !

-Tamara !

Sollicitant l’aide de l’anthropologue pour sortir le corps de l’individu, Charlie espérait vraiment que cette dernière l’aiderait et qu’ils pourraient tous sortir rapidement. Toute seule, ce serait plus lent et l’anglaise n’avait pas trop envie de participer aux restes des festivités.

Hunter entendait aussi la drôle de mélodie. Il ne voyait pas grand-chose dans cette cuisine plongée dans la pénombre. Il semblait tout de même que l'ondine allait beaucoup mieux. L'eau plus le sel semblait avoir fait son effet. Elle demanda d'ailleurs de l'aide pour se sécher et partir au plus vite de cet endroit qui devenait pour elle dangereux et elle n'avait pas tort. Il déposa toutes les serviettes qu'il avait pu récupérer et aida la mi-poulpe/mi-humaine à se sécher.

- La personne que vous avez vue et la propriétaire des lieux. Elle s'est reçue le vaisselier sur la tête. Ses jours ne sont pas en danger, précisa-t-il. Par contre, nous avons une petite créature avec nous, et je ne vois pas grand-chose dans le noir. Par contre, vous vous devez y voir parfaitement. Je vous demande de faire très attention et de scruter tous les recoins pour que nous ne nous fassions pas surprendre. Dès que vous serez sèche et habillée nous sortirons de là par la porte de service des cuisines et je prendrais la proprio avec nous. Je ne tiens pas plus à rester ici. Je ne suis plus en état de pouvoir faire quelque chose. J'espère juste que les renforts que j'ai appelés, arrivent rapidement. Et ils doivent faire vite dans leurs propres intérêts.

Hunter aida l'ondine à se sécher et il restait toujours en alerte pour ne pas se faire surprendre par ces petites créatures

Charlie était d'accord pour mettre un terme à cette soirée. Le jour où un événement se déroulerait sans accroc et Tamara trouverait ça bizarre. Ça ne serait pas vraiment Galway si tout était simple.

Mais tandis que l'anthropologue se préparait à récupérer les restes du lutin écrasé sous la table, la barmaid l'appela. Tournant la tête, elle comprit qu'elle lui indiquait que quelqu'un avait besoin de leur aide. L'Américaine soupira en reconnaissant Silas inconscient gisant au sol. La blonde était déjà auprès de lui, vérifiant d'une main près de sa bouche s'il respirait encore.
La femme dut cependant réfléchir quelques instants avant d'agir. Il paraissait évident qu'il fallait le sortir de là ; et pourtant, elle n'avait pas envie de passer à côté de cette bestiole à ramener à la clinique. Faire les deux serait difficile. Le bois brûlait bien et menaçait déjà la table sous laquelle se trouvait la bouillie verte. Mais elle aurait besoin de ses deux mains pour sortir le policier. Sauver une vie ou participer à la science. Choix cornélien s'il en faut...

La brune s'accroupit près de la table fracassée, glissa une main en dessous pour se saisir d'un échantillon. Elle en ressortit un bout de bras qu'elle enveloppa dans la ceinture de sa tunique. Elle fit un petit paquet bien fermé autour du membre et le glissa dans sa manche, libérant ainsi ses deux mains pour venir aider l'Anglaise.
Toussant un peu, de s'être trouvée bien près des flammes, elle rejoignit Charlie et d'un hochement de tête, lui indiqua de prendre les jambes de l'homme. Elle même avait l'habitude de porter des charges ; il lui serait plus facile de soulever le buste en glissant ses bras sous les aisselles de l'inconscient. En plus, son petit paquet ne glisserait ainsi pas. Obligée de se résigner à un échantillon aussi réduit la contrariait déjà, alors le perdre était hors de question !

" A trois. Un... deux, trois. " dit-elle une fois qu'elles furent en place, chacune à une extrémité. Elles soulevèrent alors l'individu.


[HJ]Je te laisse faire la sortie des filles Cha ^^[/HJ]