Charlotte
Sexe : Femme
Lieu et date de naissance : Coutances, France, le 15 avril 1990 (23 ans)
Race : Vampire
Aspect physiqueCharlotte apparaît souvent négligée : ses cheveux en bataille, bruns et parfois sales, encadrent un visage hagard, aux yeux fuyants gris sombres et à la bouche perpétuellement tordue d'un rictus révélateur. Ses doigts fins sont couronnés d'ongles rongés, parfois jusqu'au sang. Son dos voûté semble porter toute la misère du monde et personne n'est plus rapide qu'elle quand il s'agit de se réfugier dans l'ombre. Elle a tout, pourtant, pour plaire. D'un bon mètre soixante dix, elle possède un corps qui pourrait faire tourner bien des têtes s'il était mis un peu plus en valeur. Néanmoins, si l'anxiété de la demoiselle est palpable, elle n'est pas dénuée de charme et son apparente fragilité, malhabilement cachée sous des vêtements communs, saura en attendrir plus d'un. Il n'est qu'un instant durant lequel Charlotte se ressaisit. Un délicieux moment où tout devient plus facile, où la souffrance devient jouissance. Ses traits, alors, se détendent, ses jambes se fléchissent et son regard cloue sur place quiconque le croise.
Signes distinctifsD'apparence, rien chez Charlotte n'attire vraiment l'œil, sinon sa négligence quant à sa propre personne. L'œil aguerri saura peut-être deviner la beauté qu'elle pourrait être, mais la plupart des regards glisseront sur elle sans vraiment s'attarder et les plus hautains la jugeront misérable et miséreuse, d'autant plus qu'ils ne la verront sans doute qu'errer.
Ce qui fait de Charlotte une personne à part n'est ni visible ni palpable. Il ne s'agit pas d'une cicatrice ou d'une malformation. Au premier regard, elle apparaît comme une jeune femme tout à fait normal, quoique mal dans sa peau. Sa malédiction est insidieuse. Elle se love au creux de ses émotions et les exacerbe. Charlotte est une hypersensible. Cela fait d'elle une personne imprévisible, capable de passer du rire aux pleurs sans que personne, pas même elle, n'en comprenne parfois la raison. Ses ressentis sont amplifiés et le moindre petit détail peut revêtir, dès lors, une très grande importance. Au delà de ça, elle possède une empathie plus développée que la moyenne : outre le fait qu'elle est capable de deviner avec plus d'acuité que la moyenne les sentiments d'autrui, elle les ressent de façon plus importante. Elle souffrira donc avec vous, rira avec vous, s'énervera avec vous, parfois à en oublier quelques secondes que ces émotions ne sont pas les siennes. Bien entendu, elle n'est pas infaillible : il lui arrivera de se tromper. Néanmoins, elle est globalement très observatrice, même si cette « faculté » reste en grande partie inconsciente et se manifeste par le biais de son empathie. Diagnostiquée très vite, elle était en bonne voie pour vivre aussi paisiblement que possible son trouble, mais les événements qui marquèrent sa petite enfance en firent une personne méfiante et anxieuse, toujours sur la défensive et aimant la solitude, seule compagne ne s'invitant pas dans son affect.
Depuis que le soleil ne brille plus pour elle, Charlotte a changé. Jadis source de tous ses maux, son hypersensibilité lui offre des chasses hautes en couleur, où la peur et la souffrance de sa victime la galvanisent et inhibent toute honte d'elle-même et culpabilité. Le revers demeurant qu'une fois l'adrénaline retombée, tout les émotions parasitée ne l'assaillent que plus violemment, transformant peu à peu son anxiété en colère.
Elle est née Charlotte et son nom de famille n'a aucune importance. Issue d'une union sereine et épanouie entre un normand bourru et d'une londonienne sophistiquée, elle vécut ses premières années non loin de la mer, son frère jumeau toujours collé aux basques. Tout était simple alors, aussi simple que cela puisse être pour une enfant. Elle grandissait, apprenait, découvrait,
ressentait. Aux yeux de ses proches, elle était une gamine surprenante, éveillée mais imprévisible, très perspicace aussi. Surtout très perspicace. Elle devinait les choses sans que l'on n'ait vraiment besoin de lui dire. Du haut de ses trois pommes et cinq années, Charlotte pensait que tout le monde voyait le monde de la même façon qu'elle, exacerbé et envahissant. Elle était franche, désagréablement franche parfois, faisant alors montre d'une maturité surprenante et même, disait-on, dérangeante. Elle comprit qu'elle était différente quand son père lui mentit pour la première fois. Il la regarda droit dans les yeux et lui affirma que tout allait bien, qu'il allait bien, qu'elle n'avait pas à s'en faire. Mais Charlotte savait. Elle le voyait souffrir, elle savait qu'il souffrait, comme jamais il n'avait souffert, elle voyait ce masque qu'il posait sur son visage mais qui ne cachait pas ses yeux et elle comprit, avec une effroyable clairvoyance. Le naturel devint souffrance et malédiction. Sa mère l'emmena voir plusieurs spécialistes, qui surent cerner le problème. Il n'y avait pas de remède, apprirent-ils, car Charlotte n'était pas malade. Elle était seulement différente, ce qui ne voulait pas dire anormale, n'arrêtaient-ils pas de répéter.
Les choses étaient appelées à s'améliorer. En grandissant, en gagnant en maturité et en expérience, Charlotte devait apprendre à maîtriser sa particularité, à faire le tri, à se fermer au monde quand il frappait avec trop d'insistance à la porte de son subconscient. Le destin, cependant, devait jouer une bien étrange partie avec un bien étrange adversaire, car il crut bon, en déplaçant ses pions, de bouleverser ces belles promesses d'avenir.
Elle s'appelait Victoria et venait de la terrible Russie. Elle avait soif, terriblement soif, tant que ses crocs donnaient l'impression qu'ils allaient déchirer ses lèvres. Elle but tout son saoul, ce soir là, vidant son père de son sang sous les yeux d'une Charlotte qui hurla du début à la fin, comme si elle était elle-même mordue. Recroquevillée contre le piano familiale dont elle commençait tout juste à savoir tirer quelques notes, elle avait fermé les yeux, comme si se plonger dans l'obscurité pouvait faire se terminer ce cauchemar. Peine perdue, il devint bien pire encore quand son frère, de trente secondes son cadet, se rua dans la pièce. Alerté par les bruits, il croyait à une nouvelle crise comme Charlotte en avait eu quelques unes. Elle le prit, simplement, l'attrapant comme s'il avait été poupée de chiffon et le calant sous son bras. Charlotte vit tout cela et fut incapable de s'en protéger. Qui aurait pu ?À son réveil, elle était allongée dans sa chambre et crut un instant avoir réussi à déchirer le voile onirique.
Son déménagement pour Londres était cependant un cruel démenti. Sa mère ayant tout perdu, elle aspirait à retrouver ses racines pour se reconstruire, amenant avec elle une enfant brisée. C'était sans compter l'enfant difficile que devait inévitablement devenir sa progéniture. Imprévisible, instable et insomniaque, Charlotte rejoignit le monde de l'adolescence dans la douleur, peinant à s'intégrer dans les nombreuses écoles, collèges et lycées qu'elle fréquenta. Avec le temps, elle parvint à gagner un peu de contrôle sur elle-même, mais toujours demeurait imprimées dans sa rétines les deux effroyables visions de son père drainé de son sang et de son frère emporté loin d'elle. Quand elle baissait sa garde, la douleur et la peur revenait, comme de vieilles compagnes. Elle se fit peu d'amies, à peine quelques connaissances qui souriaient en la voyant. Elle s'essaya à la bagarre quelques fois, poussée par quelques colères qui n'étaient pas les siennes. De façon presque miraculeuse, elle ne fut jamais mise en échec scolaire ; les cours étaient faciles et ne demandaient que peu de concentration. C'est peut-être ce qui la sauva, quoique d'aucun arguerait avec justesse que tout était lié.
Quant elle eut dix-huit ans et son
A level en poche, elle ne prit pourtant pas la direction d'une quelconque université. Malgré les efforts d'une mère dépassée, elle préféra vivre de petits boulots. Elle se mit à fréquenter les bars, cherchant dans l'alcool une rémission que même le sommeil ne lui donnait plus. Elle crut, un instant, trouver quelque paix dans la musique, apprenant à jouer de la guitare et travaillant sa voix, elle se produisit même quelques fois et jamais elle ne se sentit aussi bien que sous la chaleur des vivats. Sa vie précaire, cependant, ne lui laissait que peu de répit et elle dormit plus d'une fois sous la protection relative d'une couverture rêche.
Un jour, un homme vint vers elle. Il avait le teint pâle mais l'œil vif, il apparut à Charlotte que rien ne pouvait lui échapper. Aussi, près de lui, elle crut un instant ne rien ressentir et cela lui donna le tournis. Déjà fortement éméchée par les peintes qu'elle avait descendu, elle s'approcha de lui pour finalement se lover — s'effondrer ? — contre son dos et lui murmurer quelques paroles aguicheuses. Elle ressentit alors des émotions contradictoires, mais remarqua clairement son désir qui doucement s'éveillait et son dégoût, sans savoir si c'était pour elle-même ou pour lui. Elle n'en tint pas compte, déposant un léger baiser contre son cou, laissant par la même occasion son haleine alcoolisée chatouiller le nez de sa « victime » qui fronça les sourcils. Là encore, elle l'ignora. Elle ne savait pas pourquoi elle agissait ainsi. Ce n'était pas la première fois. Toujours était-il qu'elle glissa doucement ses mains jusqu'au bas ventre du mâle qui lâcha comme un soupir avant de l'embrasser.
La suite devait lui échapper. Ils se retrouvèrent à l'extérieur du pub, l'air frais fouetta son visage et la ramena quelque peu à la réalité mais déjà les mains apparemment expertes s'attaquaient à sa peau et il la prit finalement là, dans une ruelle sombre londonienne, à la merci des premiers passants qui, heureusement, ne vinrent pas. Ensuite, la douleur explosa dans son cou et elle ne put même pas hurler. Elle sut juste que l'horreur revenait et elle perdit connaissance. À son réveil, elle était morte et froide, elle était assoiffée et elle tua.
Son sire s'avéra être son frère, finalement libéré de sa propre némésis, il avait cherché à retrouver sa famille et plus particulièrement sa sœur. Malgré elle, Charlotte l'avait détaillée, sans comprendre pourquoi cet homme qui lui faisait face faisait à peine dix-huit ans. Sans réaliser que, poussée par quelques vices, son jumeau avait en toute connaissance de cause couché avec elle, commettant l'inceste terrible et réprouvé, avant de la saigner comme une autre avait saigné leur père. Elle le haït pour cela, mais resta avec lui tout de même, alors qu'il l'emmenait avec lui sans un au revoir à leur mère.
Sans lui expliquer pourquoi, son jumeau qui ne lui ressemblait plus l'emmena en Irlande, jusqu'à une ville qui s'appelait Galway. Là bas, elle décida de lui fausser compagnie. Le souvenir de leur nuit passée ensemble restait gravée en elle, tout autant que le dégoût qui avait été le sien. Elle n'était ce qu'elle était que depuis deux semaines à peine et avait encore beaucoup de choses à découvrir, mais elle prit tout de même le large. Il semblait nourrir trop d'espoirs à son égard, elle ne pouvait le supporter. Elle retournerait vers lui, elle le savait, mais pas avant d'avoir découvert quel monstre elle désirait incarner.
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