Ailill a été conçue le soir d'une violente dispute entre sa mère et son père. Sa mère était à l'époque une catin incroyablement fière des clients qu'elle avait et cela lui arrivait de rêver d'une aventure où son mari ferait partie d'un de ces soirs-là, seulement, il avait été hors de question de lui souffler connaissance de ce travail qui lui tournait physiquement à l'obsession. Sauf que les secrets ne restent pas éternellement dans le silence et prise de folie passionnelle elle demanda un jour à son conjoint s'il accepterait de faire l'amour avec elle en compagnie d'un autre homme. D'abord, le choix fut arrêté et catégorique et les menèrent à employer la force tant la colère grondait, puis la mauvaise fièvre finit par convaincre l'homme, qui sentait sa femme lui échapper. Il accepta, sceptique.

Les deux parents d'Ailill ne pouvaient pas savoir, en fait, ils ne pensaient pas que cet homme serait aussi différent qu'ils l'étaient, lorsque la femme crut ramener un homme et que ce dernier décida par plaisir de mordre au niveau de son bassin, la surprise fut au rendez-vous et il ne savait pas lui-même ce qui allait arriver. Déjà, il fut effrayant pour eux de savoir qu'un Vampire était en train de prendre plaisir à coucher avec deux ondins, mais dans le feu de l'action, personne ne se contraint à s'arrêter et Ailill qui allait être conçue par le mari de sa mère, garderait pourtant, en elle, la trace indélébile de ce soir, où un Vampire a injecté son poison en sa mère.

Mère morte à l'accouchement, enfant en excellente santé, née de deux parents Ondin et Ondin elle-même, son père décida d'élever la petite seule et lui donner un prénom irlandais. Si d'abord il voulait lui donner le nom de sa femme défunt, il pensa que cela lui porterait préjudice. Alors, Ailill hérita du nom de sa tante, un Ondin qui tomba amoureuse d'un Vampire et décida de quitter le monde terrestre à jamais.

La jeune fille fut élevée à Galway dans une petite résidence excentrée près de la côte. Il était pour son père important qu'elle puisse s'y plonger quand bon lui semblait et tous les lundis depuis sa naissance, il prenait habitude de la baigner quand personne ne regardait. Dans la maison, il se contentait de la laisser profiter d'un bain qu'elle préférait froid, autant que sa peau l'était. Mais un incident effraya son père. Le jour où il assista à ses premiers pas et qu'elle tomba, il l'a rattrapa assez vite pour se blesser lui-même et s'entailler finement le bout de l'annulaire, une blessure de sang bénigne, qui pourtant à sa vue, sembla égayer le visage innocent de l'enfant. Le père, choqué par cette expression qu'il se souvenait n'avoir vu pour la dernière fois que sur le visage de sa femme, décida de savoir, tout de suite, jusqu'où s'étendait le problème.

Il posa son doigt sur les lèvres de sa fille qui eut l'expression d'un nourrisson béat après avoir bu du lait maternel, ou un regard plein d'étoiles, tout comme les enfants devant une vitrine de jouets. Il retira de force son doigt, la seule contestation de sa fille fut une moue et des bras croisés. Il fit en sorte que jamais cela ne se reproduisit, heureux de constater que cela ne changeait rien. Elle mangeait normalement, grandissait normalement et avait seulement quelques envies. Il lui était arrivé, à ses cinq ans, de tomber sur le genou et de se l'ouvrir, ce fut sa première vraie crise avec son père qui lui dit qu'elle n'était pas un Vampire, qu'elle n'avait aucun besoin vital et Ailill répondit à son père «je sais, mais j'ai envie, tu préfères que je te tue juste par plaisir ? J'aurai préférée en être un » Il s'était tût après avoir dit que c'était à cause d'un Vampire que sa mère était morte, elle ne répondit pas et lui se contenta de lui faire confiance et d'espérer que sa conscience soit assez développée pour ne jamais avoir de problème avec ça.

Au bout de plus d'un an de relation, Ailill décida de parler à son petit-ami de ce qu'elle était, en tout point. La conversation fut longue, elle lui demanda ne pas l'interrompre, de ne parler que lorsqu'elle aurait finie de raconter son histoire. Mais il ne critiqua rien, il posa simplement une question. « Ça t'exciterait si tu pouvais avoir le goût de mon sang dans ta bouche en même temps qu'on ferait l'amour, c'est ça ? » Ailill baissa les yeux, serra les poings et voulu pleurer, commença à verser quelques larmes lorsqu'elle se retrouva face à un garçon nu, qui s'entailla le bras et lui sauta dessus.