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Amy & Emmy
| Sujet: Amy & Emmy Mar 7 Mai 2013 - 21:20 | |
| Amy & Emmy - État des lieux
Sexe : F. Lieu de naissance : États-Unis, Albany, Oregon. Date de naissance : 4 Juillet 1990. Âge : 23 ans. Race : Humaines. Taille : 1 m 70. Poids : 54 kg. Yeux : Azure. Cheveux : Blonds ; roux. Signe discriminant : Aucun. Origine : Américaine. Pays de résidence actuel : Irlande. Ville de résidence actuelle : Galway. Nombre de victimes : 0. Arme de prédilection : Séduction. Avatars :
Dernière édition par Amy & Emmy le Mar 7 Mai 2013 - 21:23, édité 1 fois |
| | | Amy & Emmy
| Sujet: Re: Amy & Emmy Mar 7 Mai 2013 - 21:22 | |
| Limbes - Antichambre :
Antichambre. Albany, Oregon, 04 juillet 1990, 22 h 45, Albany Medical Center. La fièvre suintait des murs ; un été chaud, suffocant, avait submergé la côte Ouest. Un été rare pour un événement non moins rare. Lui, officier de l'école navale d'Annapolis, elle, célèbre ex-danseuse étoile du ballet national de Lettonie. Tout deux, que nous ne nommerons pas par pudeur, étaient heureux comme le sont tous les jeunes couples sur le point de recevoir un enfant. Et comme tous les couples heureux d'avoir un enfant, ils ne l'avaient pas toujours étés. Dans l'obligation de mettre sa carrière à fort ascendant en suspend, elle et sa taille de naïade avaient côtoyées le déni de grossesse et, quoiqu'en dit le mari, quoique purent en dire les membres pédants de la famille et de la belle famille, toujours unie lorsqu'il s'agissait de critiquer les décisions du couple, l'enfant était là depuis bien longtemps lorsque les rondeurs devinrent fatalement révélatrices et que le corps de maman se mit soudain à faire comme s'il venait d'accepter son rôle, par abnégation, ou peut être comme s'il avait sentit que la blague était consumée et qu'à rien ne servirait de la prolonger plus avant. Mais les meilleurs blagues sont les plus courtes et elle avait toujours eu du mal à se faire à l'humour américain, même lorsque son jeune mari dépensait des trésors de didactique pour lui expliquer que si les Français mettaient des cravates jaunes, c'était pour aller avec leurs dents. Aussi prit-elle la nouvelle avec son enthousiasme de star : un comprimé de benzodiazépine tous les deux jours, un comprimé de Vicodin ES par jour et bientôt notre gracieuseté prit les contours électriques d'une hystérie purement féminine. Assez tard, les jeunes parents franchirent le pas de l'amertume sablier qui venait de faucher leur jeunesse pour s'épandre en tendresses responsables : psalmodies monastiques chantées à soi-même.
Ce serait pourtant exagérer les choses que dire que les enfants n'étaient pas aimés. Ils étaient au contraire terriblement, affreusement, monstrueusement aimés. Aimés comme la pièce fétiche d'un amour perdu, aimés comme le désespoir lui-même. Aussi, lorsqu'elle poussa - subissant des douleurs dont elle n'aurait jamais cru qu'on ferait l'insulte à son corps vénérable - ce ne fut pas un, mais bien deux petits poupons de chaire fripée qui en sortirent. Voyait-on alors double ? Si le ventre pouvait mentir, les yeux non. Simultanément surpris, inquiets et comblés dans ce moment de ravissement, ils nommèrent la première Amy, la seconde Emmy. Ils étaient heureux et pour l'instant un bel été embaumait la côte Ouest.
C'est donc le rôle qu'on leur attribua sans leur demander - en la traduisant de leur gazouillis éveillés - leur autorisation. Elles furent, et ce pendant les deux premières années de leur vie, l'étain qui soudait les deux métaux inaptes qu'étaient leurs parents. Puis, le devoir rappela la mère, qui avait une vie professionnelle bien plus active que son fonctionnaire de mari (faite d'exercices physiques éreintants et d'une rigueur toute slave qu'elle tenait à conserver, le ballet du comté de Lynn étant trop flegmatique à son goût), mais d'une activité inquiète de femme mature, une énergie comme compensatrice. Le couple fut agité de vieilles passions et de rivalités professionnelles comparatives. L'orgueil et la fureur de vivre agitait le pavillon familial. Disputes bourgeoises, réconciliations torrides, re-disputes et bien sûr, au milieu de tout cela, l'oubli presque total des enfants. Seules subsistaient encore les intentions motivées par la nécessité biologique, la nourriture et l'hygiène ; les jumelles furent l'étain froid du couple, elle en étaient à présent l'instinct de survie.
Été 1994, on avait enfin 'reconnu' le travail de l'officier qui fut promu et put ainsi prendre sa retraite militaire, à laquelle il comptait bien ajouter un salaire d'entrepreneur. Il ne lui fallut qu'une demi-douzaine de parties de poker avec des amis du voisinage et un été passé chez sa sœur avec sa femme et ses enfants dans une petite ferme de l'Iowa - durant lequel il devait rencontrer et passablement se lier avec des amis businessmen de son beau-frère à l'occasion d'un brunch organisé par ce dernier - pour l'en convaincre. La situation changea alors. La figure paternelle reprit les rennes du ménage avec la résolution de partir à la conquête du cœur de ses deux petites filles. Résolution de bien faible haleine puisque son succès dans le privé - en réalité l'aide tombant à point de ses diverses relations - lui valut une nouvelle occasion de se mesurer à sa moitié afin de se disputer et de se rabibocher selon un rituel continu, avec plus de fougue encore qu'avant. En hystérique éperdue, il ne fallut pas plus de trois disputes/réconciliation à l'étoile lettone pour suivre avec une loyauté zélé son mari qui balada toute la petite famille aux quatre coins du Nouveau Monde, dont les couleurs défilaient sous les yeux de la paire de demoiselles avec un arrière-goût de vieilles diapositives jamais heureuses déjà souvenir avant l'heure, diapositives tachetés par le temps avant même que leur scène ne fut immortalisée. Et cette solitude ! Elle prit une intensité particulièrement sombre et inexorable alors qu'un automne les engloutissait pour lequel une feuille rouge sang comptait pour une année et une goutte de pluie pour un ami oublié. Perdant tout espoir quant à leurs besoins affectifs et aussi parce qu'elles avaient germées comme sous le destin d'un treillis d'indifférence, Amy et Emmy se réfugièrent l'une vers l'autre avec le même désespoir poétique qu'avait connus Chuck Noland et Wilson.
L'hiver 1994, ils avaient quitté leur très cher domicile pour Scottsdale, Arizona, où ils jouirent du conformisme américain dans toute sa splendeur ainsi que d'un soleil franc qui semblait ne pas vouloir laisser son témoignage sur le velours des femmes de la famille, mais où ils ne restèrent pas longtemps, la mère devenant irritable, se plaignant du manque de structure lui permettant de pratiquer son art correctement - sans avouer toutefois que la réalité prenait plutôt racine dans cette crainte des petites villes 'de peu d'importance' qui lui rappelaient son enfance. Ils déménagèrent l'été 1995 vers Houston, Texas, près du Hermann Park, ce qui enchanta madame, bien que son mari fut souvent absent, parfois pendant des semaines entières, parti dans le Middle pour affaire, régulièrement avec sa belle famille. Déménagements successifs en 1997, 2000 et deux fois en 2001 où les touristes découvriraient à la fois les charmes du Nord (Fargo, Dakota du Nord), le folklore irlandais de Chicago, l'agitation New-yorkaise ainsi que les cauchemars rampants palpables lovecraftiens de Providence dans le Petit Rodhy.
Durant cette tortueuse épopée, les deux soeurs se soudèrent l'une à l'autre, de plus en plus, jusqu'au point d'orgue - un certain automne 2000 - après quoi Emmy rompit brutalement la symétrie gémellaire, combustion spontané d'une crise d'adolescence qui était venue plus tôt pour cause d'urgence. S'habillant sombre, jusqu'à en flirter avec le gothique (2003), provoquant, revendiquant une soif de savoir (sorte de Renaissance intérieure) que son aînée satisfaisait déjà silencieusement depuis deux ans, elle fut la source de conflit au sein de la fratrie. Mais celle-ci fut rapidement replongée dans son amour ivre pour Amy. Leur complicité millénaire s'était, au fil du temps, muée en sixième sens. Leurs lacunes affectives ainsi que leur dépendance mutuelle les avaient déterminés à explorer les chaleurs de l'adolescence à deux - couple de prédatrices amazones - et leur capacité à déceler la constitution érotique de tout un chacun par une observation aussi minutieuse que brève, à créer chirurgicalement un désir aveugle chez n'importe qui et à l'exploiter jusqu'à la prise de contrôle de cette forteresse mentale qu'était l'envie - tant charnelle que sociale - faisait d'elles de redoutables mangeuses d'hommes.
Puis - en 2003 -, un nouveau tournant, en forme de ligne droite pourtant. L'avenir traversera l'océan. Leur entrepreneur de père s'exporte et bien sûr, l'espoir de revoir son pays natal soulève un vif assentiment au projet de la part de sa compagne. Les adolescentes, pour leur part, ne sont pas consultées. Ce sera direction l'Italie tout d'abord, à Milan, où la barrière de la langue rendra l'intégration un peu plus compliquée que précédemment, puis Rome en 2006. 2007 est la date à laquelle la femme du ménage parvient à traîner son monde à Riga, où ils vivront pendant près de six mois en compagnie d'une famille aux airs éloignés car inconnue au bataillon, si ce n'est dans certaines anecdotes que maman soufflait à l'intention de son officier, qui n'avait rien contre cette culture, du moment où elle restait à l'intérieur de ses frontières.
Enfin vint le temps où ce ne fut plus possible. Vint le temps où, fortes de leur dualité et à fortiori de leur âge, elles s'étaient senties capables d'affronter le monde sans le fardeau insurmontable et outrageusement handicapant qu'était l'inconstance - devenue sordide qui plus est - de leurs géniteurs. Brève et sans appel, l'annonce avait un goût d'acrimonie irréversible aux oreilles de l'ex-officier, rentier routinier et oisif, ainsi qu'à celles de la ballerine, sibylline à l'autisme ; et cependant, ils comprirent immédiatement l'irrévocabilité de la décision, comme si, par un travail magique, ils s'étaient soudain débarrassés des couches successives qui avaient occultées leur vision parentale et - tel des pèlerins - s'étaient agenouillés devant la logique monolithique de la conclusion des événements présents. À Dublin ! Elles voulaient aller à Dublin ! Qu'est-ce que leurs nouveaux amis peu fréquentables avaient pu leur raconter, quelles galéjades avait-il donc insinués dans l'esprit faible et farouche de leurs pauvres enfants ? Mais n'étaient ce pas de leur faute si elles étaient depuis bien trop longtemps maintenant (bien trop tard !) réduites à la fréquentation d'individus non recommandables ? Mais qu'avaient donc t-ils fait de travers pour que pareil fantasmes ne corrompent leur jugement ? Était-il encore temps de se poser la question ? C'est un dialogue de sourd de la sorte qui fit trembler la rue au nom improbable pour un anglophone (dont nous tairons le nom également). Quoi qu'il en soit, le départ suivit l'annonce tel le tonnerre la foudre.
C'est à Dublin (en septembre 2008), donc, que commença leur véritable vie. Sans affirmer que le marché de leur chair était l'objectif le plus élevé que leurs rêves agités espéraient atteindre, elles ne choisirent pas pour autant cette voie par dépit. En réalité, les formes sylphides et chétives de leur carnation éprouvaient une facilité sans doute primale à reconnaître dans tout autre incarnat perlant de vibrations transies l'épicentre d'un égrégore de turpitudes lascives. Alors escort-girls de talent, leur virtuosité dans l'art - vieux comme le monde - des hautes sphères de sophistication de la séduction leur vaudra une renommé certaine dans le milieu ; milieu intransigeant à mesure d'un cabaret pour la clientèle dont elles s'occupaient. Mais il est des lois de la physique édictant le postulat selon lequel, lorsque deux courtisanes de génie voulaient changer d'air - en l'occurence l'air étouffant de leur agence qui les imposait d'une commission scandaleuse et avaient mouillés dans des affaires de détournement de biens publiques plutôt nocives pour l'image (iconoclastes pour ainsi parler) -, il ne fallait pas acter dans la demi-mesure. Jouant de relations qu'elles avaient tissés au cours de ces quatre années de bons et loyaux services, on leur indiqua une charmante ville dans laquelle se trouvait une maison close qui tenait oligopole du marché et était plutôt raisonnable quand au partage des gains. De plus, elles n'auraient pas à se déplacer constamment, l'hôtellerie comprise constituait donc un compromit alléchant qui acheva de les décider dans leur hésitation d'entreprendre cette infime redirection professionnelle.
C'est par cet enchevêtrement archaïque mais non aléatoire de causalités que, d'un été chaleureux Ouest-américain, deux petites poupées de porcelaine en étaient arrivées dans cette ville pleine de surprises et de dangers. - Vestibule :
Vestibule Les jumelles étaient à peine arrivées à Galway que les choses commencèrent djéà à changer. Leur première rencontre ne fut cependant pas mauvaise. Elles tombèrent même sur plus innocente qu'elles : Charlie, jeune anglaise, récemment installé également. Les soeurs avaient un besoin urgent de se loger, aussi arppentaient-elles les rues non seulement pour profiter des charmes locaux, mais aussi à la recherche d'une agence immobilière digne de ce nom, et qui pourrait leur proposait un logement à la hauteur de leurs goûts. Elles ne tombèrent toutefois pas sur une agence digne de ce nom, comme en témoignait la jeune femme qui y sortait quelque peu en colère. La tête ailleurs, elles la percutèrent, et ce fut l'occasion de se faire une première connaissance dans la ville. C'est alors que debarqua Andy Garnett, un présentateur de télévision lambda, ainsi que son équipe de tournage. Ces derniers sillonaient Galway à la recherche de participants pour leur toute nouvelle émission : Où allez-vous déménager aujourd'hui. Le principe était simple : si les participantes réussissaient deux épreuves, elles gagnaient un an de loyer aux frais de l'émission. Bien que l'offre soit alléchante, Charlie éprouva immédiatement un pronfond sentiment d'antipathie à l'encontre du présentateur qui était un véritable stéréotype. Elles acceptèrent tout de même. La première épreuve, en équipe, fut une réussite. Il leur fallait ésquiver des obstacles avec des objets en équilibre sur la tête. La seconde, cependant, fut moins heureuse. Les jumelles étaient ensemble, et Charlie toute seule. Elles devaient poser trois questions tirés au sort chacune et questionner des gens qu'elles choisiraient elles même. Si deux réponses étaient correctes, elles avaient gagnés le gros lot. En réalité, aucune ne gagné réellement : Charlie était tombé sur les questions les plus improbables et ses chances de réussites étaient plus ou moins dans les négatifs. Toutefois, les jumelles, qui n'avaient pas les questions les plus faciles non plus, s'en sortirent tout de même en trichant habillement. Elles obtinrent donc un an de loyer, sans même avoir un véritable logement. De plus, il était trop tard pour que les agences immobilières ne restes ouvertes, et c'est avec la promesse de se revoir qu'elles s'étaient séparés de Charlie et avaient rejoind leur hôtel.Rencontre de Charlie et participation à un jeu télévisé.- Sortie du premier cercle :
Sortie du premier cercle Il leur fallait prendre l'air, découvrir du monde et pourquoi pas des clients potentiels ? Comme leur entretient n'était prévu que pour quelques semaines plus tard, les jumelles avaient décidés d'assister à cette fameuse soirée d'ouverture du... Bloody Valentine ? Soit. Elles s'y rendirent donc. Et quelle ne fut pas leur surprise d'y retrouver Charlie. C'est ici également qu'elles rencontrèrent ce qui s'avérerait effectivement un futur client : Gordon. C'est d'ailleurs avec lui qu'elles passèrent le reste de la soirée, car en effet, le groupe n'était pas destiné à rester uni ainsi.Le patron de l'hôtel, un certain Kain, avait organisé une sorte de concour avec des épreuves attribuées à différents binômes constitués au hasard. En soit, les deux soeurs et Gordon ne formaient pas un binôme, mais elle participèrent tout de même aux épreuves. La première eut lieu dans les salons.Jeu de séduction, il fallait subtilement dénuder une partie de son corps, entre autres. C'est avec force cocktails fruités mais alcoolisés et force charmes que les trois personnes firent connaissances. Puis vint la seconde épreuve. Celle-ci eut lieu dans la chambre 121. Ladite chambre étant plongé dans les ténèbres, inutile de dire que les choses dérapèrent un tantinet. Un tantinet seulement car des pantins vêtus de sous-vêtements fluorescents étaient présents pour ajouter une touche de glauque qui interférait nettement avec l'état éméché et légèrement "éveillé" des protagonistes. L'objectif était alors de trouver un treffle qui se trouvait dans le bikini d'un des pantins. Ce que nos joyeux compagnons ne savaient pas, c'est que certains n'étaient pas des pantnis mais bel et bien vivants. Enfin, façon de parler : il s'agissait de vampires. A cette occasion, Emmy tomba à la renverse et, emportant un string avec elle au passage, fit tomber le trèfle tant convoité sans s'en rendre compte, dans le noir, sous un meuble. Il fut alors impossible de le retrouver et après moultes attouchements, la mission fut déclaré impossible et tout le monde redescendit aux salons où attendait la troisième épreuve. Et là, ce fut le choc. Les différents groupes se trouvant dans le salon devaient là aussi récupérer un trèfle, mais cette fois-ci, il ne s'agissait pas de tenues de plages. Le fameux objet se trouvait sur un Wulver, une créature mi-loup-garou, mi-loup, ou un quart de loup-garou, ou un demi-seizième de... Bref, une créature ressemblant à un loup et qui visiblement, n'était pas dans son assiette. Comme les jumelles n'avaient pas envie d'y finir, dans son assiette, elles décidèrent qu'il était temps de faire ce que toute personne raisonnable aurait fait à leur place : paniquer. Gordon dut alors faire de son mieux pour les rassurer et leur expliquer que Galway n'était peut être pas aussi charmante qu'elles le croyaient, qu'il y avait certaines créatures qui ne vivaient pas que dans les comptes pour enfants. Force est de constater qu'il s'y prit bien puisque les jumelles, rassurées, allèrent même jusqu'à se prendre au jeu, non pas en faisant du rodéo comme certaines autres personne ce soir là l'avaient fait, mais en se contentant de faire diversion, à leur manière, sans trop se mettre en danger. Sans se mettre en danger du tout à dire vrai. Finalement, cet effort surhumain de volonté fut infructueux puisque qu'elles ne reçurent aucun des prix mit en jeu. Juliet et Viggo eurent à se partager un chèque de 25 000 €, Milicent et Kieran gagnèrent un an dans les meilleures suites de l'hôtel et Charlie ainsi que Llylewin gagnèrent chacune un katana ayant appartenu à Oda Nobunaga, qui, outre sa valeur pécuniaire absolument scandaleuse, aurait des pouvoirs dépassant l'imagination (enfin, pas vraiment, puisqu'ils ont justement étés imaginés par des démons, ou un autre truc dans le genre). C'est donc traumatisées et sans katana maléfique que les deux soeurs rentrèrent à leur appartement, dont elle avaient gagné un an de loyer, et na !Arrivée à la soirée du Booldy Valentine. Passage dans les salons privés avec Gordon, première épreuve.Epreuve de la chambre 121.Retour aux salons, seconde épreuve.
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| | | Amy & Emmy
| Sujet: Re: Amy & Emmy Dim 19 Mai 2013 - 17:33 | |
| Haut Enfer - Deuxième Cercle :
Deuxième Cercle : les luxurieux - première partie Quelques temps après leur petite soirée au Bloody Valentine, les jumelles furent enfin contactées par leur notaire qui leur avait dégoté un rendez-vous avec leur future patronne potentielle. C'est donc dans le même établissement qu'elles se rendirent afin d'y trouver une dame vêtue d'une robe à poix. Si la trouver ne fut l'affaire que d'un coup d'œil, la négociation – en tout cas – fut tout autre. Bien que le terme de négociation fut mal trouvé, car il n'était pas question de discuter un salaire qui de toute façon n'était pas fixe ou des horaires de travail qui étaient assez souples pour laisser aux jumelles l'autonomie suffisante pour gérer leurs prestations, il y eut tout de même une discussion sur un point bien particulier et avec lequel les jumelles étaient tout sauf accoutumées : les créatures de la nuit. Llylewin, en tant que vampire millésimé et qui plus est qui n'avait quitté l'Irlande depuis un certain nombre d'années, ne devait plus être très habitué à ce que des filles de joie éprouvent des réticences à fricoter avec être pas vraiment vivants - ou pas vraiment humain en général – et les deux sœurs, pour leur part, ne comprenaient pas que la tenancière fasse ce qu'elles estimaient être du social dans une branche de métier où il n'y avait pas lieu d'en avoir. Cependant, Llylewin les convainquit rapidement qu'elles se faisaient des films en ce qui concernaient des créatures dont elles ne connaissaient encore manifestement que trop peu, et les trois femmes se quittèrent sur un argument de poids du côté QS : les immortels avaient eus beaucoup de temps derrière eux pour amasser une somme virtuellement inépuisable d'argent, et les immortels étaient de vilains petits coquins consommateurs. C'est après un délais de réflexion de un jour, qui aurait mené aux mêmes conséquences s'il avait été de une minutes ou d'un an, que l'accord fut passé et que la période d'essais commença. Amy et Emmy allaient être des employées du QS.Rencontre de Llylewin et entretient des jumelles.- Deuxième Cercle :
Deuxième Cercle : les luxurieux – seconde partie Quelques semaines seulement après l'entretient des jumelles avec Llylewin et la petite période d'essais qui avait été convenu afin de les tester, elles avaient dut porter l'étoffe d'ambassadrice de leur nouvelle famille à l'occasion d'un événement de taille : la réouverture du QS après sa rénovation (suite à une attaque complètement bourrin de terroristes). Si les deux sœurs ne savaient pas trop pourquoi l'établissement avait fermé et ne cherchaient pas spécialement à savoir pourquoi, elles stressaient un peu à l'idée de tout ce monde avec lequel elles allaient devoir papoter comme si elles travaillaient dans cet endroit depuis des années, alors qu'elles avaient tout juste eut le temps d'y prendre leurs marques. Cela dit, la surprise fut agréable, car elles y retrouvèrent encore des têtes connues, elles qui ne connaissaient pourtant que très peu de monde à Galway. Il y avait là Charlie et Gordon, qui semblaient pour le moins plus proches que la dernière fois qu'ils s'étaient vus ; mais aussi de nouvelles connaissances, telles que le Professeur Matthew, qui semblait parfaitement contracté à la présence d'une jeune femme en compagnie de laquelle il finit pourtant la soirée (un brin plus détendu, s'il devait être un euphémisme), Tamara, une anthropologue américaine avec laquelle Amy discuta quelques temps sur la place de la femme et des institutions telles que le QS dans cette société moderne, Keith, un individus tout à fait charmant mais plutôt énigmatique, et bien d'autres personnes encore. Néanmoins, les choses ne s'arrêtaient pas à une simple soirée classique puisque le thème était très spécial : Jungle Fever. Tout le monde devait ainsi se vêtir (pour une fois que ça n'était pas l'inverse) de façon à évoquer un animal de la jungle. Ainsi, les jumelles étaient déguisées en inséparables, Llylewin en vipère, Milie en panthère, Meluxine en lapine ; et du côté des invités, Charlie en tigresse, Gordon en lion, Tamara en paon, Keith en léopard etc. Seul le professeur semblait ne pas très bien avoir saisit le concept puisqu'il était déguisé en... Manchot ! Ce qui lui valut évidemment quelques brocards bien sentis, surtout de la part d'Emmy. Mais le thème n'était pas seulement affiché sur les costumes, car une épreuve attendait les divers invités, qui allaient devoir s'affronter dans un terrible jeu de proie et de prédateur. Un jeu où tout le monde était proie et tout le monde était prédateur. Les règles du jeu étaient simples : chacun recevait un carton sur lequel était écrite une consigne. La consigne intimait de faire faire quelque chose à l'un des invités ou des girls. Si votre proie avait fait cette chose d'elle même à votre insu, alors vous remportiez sa carte. Si, au contraire, la proie avait deviné vos intentions, vous n'aviez plus qu'à lui retourner la votre. A ce petit jeu, les jumelles ne furent pas bien performantes. Il fallait dire pour leur défense qu'elles s'étaient un instant séparées, un instant qui leur parut une éternité et qu'elles feraient tout à l'avenir pour ne pas voir renouvelé. C'est donc Amy seule qui se rendit vers sa proie, Gordon, afin de porter son masque car, comme le disait la carte : « Pour chasser le lion sauvage, Son masque tu devras lui faire tomber afin qu'il te propose d'essayer le sien. ». Elle tenta donc une approche dans le groupe du hall composé de deux personnes qu'elle ne connaissaient pas (Viggo et Lady Velvet) et, bien entendu. Mais celui-ci se montra plus futé qu'il n'y paraissait et Amy fut prise la main dans le sac. Peut de temps après, Amy Gordon et Charlie rejoignirent les autres au bar et les deux jumelles se retrouvèrent de nouveau unies dans la félicité. Finalement, les trois finalistes du petit jeu concourt étaient Gordon, Charlie et Luc, un jeune homme déguisé en crocodile dont elles n'avaient pas eues l'occasion de faire connaissance. Les trois individus se livrèrent à une version différente de pierre/feuille/ciseaux : la poule, le renard et le serpent. Les règles étant les même, le combat ne fut pas bien difficile : c'est le hasard qui le régla. Mais le hasard faisait bien les choses et la chance légendaire de Gordon ne le trahit pas. Il fut proclamé vainqueur et gagna une énorme bouteille de champagne millésimé qui l'accompagnera toute sa vie, même s'il était alcoolique.Début de la réception au bar.Suite de la réception au bar et début du jeu.Passage d'Amy par le Hall.
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| | | Amy & Emmy
| Sujet: Re: Amy & Emmy Dim 1 Juin 2014 - 14:08 | |
| Un commencement. FromLa nuit avait été un long périple, le déroulement du temps non euclidien leur avait réservé bien des surprises. Tout d’abord, leur arrivé en grandes pompes avait bien entendu été mal perçue. On avait voulu appeler la police, on avait voulu faire sortir Jon, et pire que tout : on avait voulu séparer les deux jumelles ! La lutte avait été rude, suffisamment pour que leur paladin se fasse remarquer de manière assez intimidante. Et la manière intimidante semblait avoir bien marché. Tout de même ! Comment pouvait-on décemment penser qu’il était capable de séparer deux eaux mêlées ? Car c’est bien ce qu’Amy et Emmy étaient l’une pour l’autre : deux portions de la même eau. Et aujourd’hui, celle-ci était purpurine. Empourprée par un mal d’origine inconnue. Au début, Emmy pensait qu’il s’agissait d’une simple overdose ; dangereux, très très dangereux, mais simple. Lorsqu’une personne meurt d’overdose, on sait pourquoi elle est morte. Elle est morte d’une overdose, ni plus, ni moins. Amy n’était pas morte, mais Amy n’avait pas fait d’overdose. En un sens, cela paraissait logique ; mais la petit sœur se demandait : pourquoi, dans ce cas, pourquoi tu vas mal ? Pourquoi je suis aussi malheureuse ? On l’emmenait dans sur un brancard, sa sœur, sa moitié. Et elle la regardait, et elle pensait : pourquoi notre vie a été ce qu’elle est. Pourquoi elle doit finir comme ça ? Pourquoi pas moi ? Pourquoi elle ? Inverser la tendance, mourir à sa place, ne serait pas un sacrifice. Ce serait l’acte égoïste de quelqu’un qui était terrifié à l’idée de finir le reste de sa longue vie avec une moitié d’existence en moins. Le pire de tous les handicaps. L’amour. L’amour de l’alter ego. Que l’on aime une personne plus que l’on s’aime soi-même, on l’appelle âme-sœur. Mais que se passe t-il si la personne aimée est déjà une sœur ? Que se passe t-il lorsque l’on aime cette personne encore plus que cela ? Lorsque l’ alter ego devient le nec plus ego ? Lorsque les deux sacrifient leur âme l'une pour l’autre ? Quelle âme peut être sœur, qui a déjà brûlée ? On l’avait trimbalé en brancard. Partout ; réanimation, radiologie, IRM. Inconsciente qu’elle était. Coma, avait-on annoncé. Une sentence ; rien moins qu’une sentence. La condamnation d’une réalité plus cruelle que la fiction. On lui avait dit des mots savants, fait des signes de tête désolé. Mais Emmy ne comprenait pas. Sa tête tournait, elle ne savait pas pourquoi. On lui avait demandé de s’asseoir. Un café, peut-être ? Vous avez l’air pâle. C’était parce qu’elle l'était. Et puis d’annoncer le coma. La tête ne tournait plus, elle semblait flotter, être ailleurs. Emmy semblait assister à la scène comme dans un rêve, à la troisième personne. Drôle d’expression, la troisième personne, lorsque l’on oubliait jusqu’au sens du mot personne. Mot réversible : Avec Amy, elle était une personne, sans elle ; elle n’était personne. Mêmes lettres, gouffre de différences. Alors on lui avait dit coma, puis lui avait parlé pendant un temps affreusement long. Elle était dans un bureau, un bureau de médecin, tout beau, tout propre. Bien entretenu, comme son propriétaire. Il était coiffé à la perfection et était en plein dans ce savant mélange de jeune homme et d’homme mûr qui semblait plus un art cultivé qu’un simple passage dans le temps. Il lui disait plein de mots compliqués qu’elle soupçonnait d’inventer sur le moment et, elle, buvait dans son café, machinalement, parce qu’on lui en avait donné un, comme on donnait la purée à un handicapé mental. Elle n’était plus qu’un encéphale reptilien, un corps de bouts d’os et de ligaments. Des articulations brachiales qui portaient une boisson caféinée vers une cavité buccale. Un corps, mais personne. Il s’agissait de maladie génétique latente, qui était resté à l'affût, dans sa grotte, à fomenter son arrivé, qui émergeait lorsqu’elle en avait envie, ou suite à un événement déclencheur. Comme la prise de drogue ? Oui, par exemple. Il faut comprendre que le nom n’est pas important. Il faut comprendre que le corps est une mécanique complexe dont les dysfonctionnements ne sont que des accidents multiples qui n’obéissent à une typologie pathologique que parce que l’homme - celui dans de beaux bureaux - en ont spécifié des circonstances ; des variables qui obéissent à des schéma situationnels. Il faut comprendre que, quelque soit le nom que l’ont met sur une maladie, sur un morceau de gène défaillant, sur un bout de cerveau décalé, l’on ne conjure ni ne soumet. L’on n’est sorcier. L’on n’écrit dans les étoiles. Parce que la mort gagne toujours. La mandibule inférieure du docteur travaillait au rythme des sons provoqués par la contraction de son diaphragme et l’articulation de ses cordes vocales, de ses organes lingual et labial. L’homme prononçait un ensemble de sons chargés d’une signification sémantique conventionnelle pour lui signifier que sa sœur - la seule existence subjective chargée d'une signification réellement importante - était perdue. Qu’elle était un ensemble de chair et de ligaments dont la structure génétique était foireuse selon les critères de la vie. Et Emmy buvait du café. Il avait fallut qu’à la naissance, une portion infinitésimale d’acide désoxyribonucléique, un petit bout d’hélice, là, quelque part, ait loupé le train. Un tout petit retard de rien du tout au moment de la fécondation. Ou à tout autre moment, d’ailleurs. Il avait fallut que rien ne se produise, et elles devenaient personne. Alors Emmy avait passé une semaine au chevet de sa sœur. Sa propre santé se dégradait. Mais, subjectivement, sa propre santé était dans le coma, dans des draps d’un bleu verdâtre. Elle se nourrissait de café et de biscuits. Le café n’avait plus de goût, les biscuits n’avaient plus de goût. Le goût n’avait plus de goût. Un semaine de courbatures et de cauchemars à dormir sur une chaise, le visage sur la main de quelqu'un qui ne pouvait même pas ouvrir les yeux. Elle se rappelait avoir discuté au téléphone avec des gens. Avec sa patronne. Quelques girls, aussi, qui s’inquiétaient, ou étaient curieuses, peut-être. Son comptable avait voulu régler un détail ; le détail n’a pas été réglé. La léthargie avait durée… Combien de temps ? Avant qu’Emmy n’ait prit cette terrible décision. Elle avait opté pour une solution radicale. Les lits, très demandés, n’avaient pas souffert longtemps le poids d’Amy lorsque sa sœur demanda de pouvoir s’en occuper chez elles. Après tout, il n’y avait aucune chance, et son état resterait stable, alors pourquoi s’obstiner ? L’argent : le cynisme du service publique. Et puis, leur lit, à elles, était bien plus confortable. C’était un tombeau idéal pour mourir. Pendant un temps, elle avait redouté à ce que serait la vie, aux côtés d’une sœur morte qu’on ne pouvait - ni ne voulait - enterrer. Ce serait comme de vivre dans l’au delà. On côtoyait les mânes, l’on errait dans les limbes. L’inexistence à nu. Elle s’était refusé au soleil, comme si elle ne le méritait pas. Elle se refusait à toute joie qu’elle ne pouvait partager avec Amy. Rideaux fermés, fenêtres fermées, portes fermées. Télévision éteinte. Le monde extérieur n’existait plus. Lentement, inexorablement, Emmy consumait une tristesse illimité. Passait ses journées à pleurer, à se remémorer une existence passée. Ces parents qui n’avaient jamais été présents, qui ne les avaient jamais considéré que comme leurs jouets, un divertissement, pour faire semblant d’être des adultes. Que n'eussent-ils pris des chiots ! Elle se remémorait ces conquêtes qu’elles avaient eues, jouets eux-mêmes, objets de jouissance pour deux âmes seules au monde et heureuses de l’être. Les choses ne seraient jamais plus les mêmes à présents. Tout changerait, il faudrait s’adapter. Emmy avait sorti toutes leurs économies. C’était peu cher payer pour lui rendre sa sœur. Exactement vingt-milles euros. C’était peu cher payer pour tout ça, pour revoir de nouveau ses yeux s’ouvrir, sa voix retentir. Et elle l’avait fait. Elle avait donné cet argent, pour une étreinte. D’habitude, c’était elles qu’on payait pour les étreindre. Mais pas ce soir. Le sang serait seul au rendez-vous. Ce sang bâtard, monstrueux. Ce sang qui allait contre la nature, ces êtres, contre la morale. Emmy avait fait le ménage, paré Amy de ses plus beaux atours, en avait fait de même pour elle. Des bougies éclairaient la pièce lorsque la vampire était arrivé. Il suffisait de lui rendre sa sœur. Elle échangeait tout contre elle. Sa vie ne serait plus jamais la même, la vie d'Amy ne serait jamais plus la même. L’argent était une broutille. Lorsque la vampire arriva, elle put voir les deux jeunes femmes, allongées, l’une à côté de l’autre, posture identique, apparence identique. Même leurs chevelure était à présent en tout point semblable. Emmy s’était teint les cheveux en noir. Un noir profond, sans reflet. Un noir sans âme. Elle avait fait de même Amy. Elle ne voulait plus aucune différence. Elle pensait que si elle était consciente et pas sa sœur, si l’une était à demi morte, et pas l’autre, c’était qu’il restait cette infime différence. Elle n’en voulait plus. Elles avaient toujours voulu n’être qu’une seule et même personne. Elles le seraient, pour de bon. Emmy s’enivra un peu. Elle avait tout de même peur. Et si la vampire ne tenait pas parole malgré la forte somme ? Et si elle se repaissait d’elles ? Alors, de toute façon, les choses ne pourraient être pires, finit-elle par conclure. Lorsque l’étreinte dut commencé, elle la regarda une dernière fois, sa sœur, sa déesse personnelle, cet être un millier de fois chéri, un million de fois adoré. Elle prit sa main dans la sienne. Et lui parla - chuchotement dans le creux de l’oreille - pour la dernière fois de sa vie. “ E : Ne t’en fais pas Amy, tout va bien se passer maintenant. On n’a jamais vraiment vécu de toute façon. Si tu es là, alors le soleil es là. A quoi bon en voir un autre dans le ciel ? Je t’interdis de mourir sans moi, et je m’interdirai de vivre sans toi.
Alors pourquoi pas faire les deux, ensemble ?” Elle serra sa main et se remit en place, allongée à côté de sa jumelle. Les flammes des bougies tressaillirent. Et les ténèbres recouvrirent tout. http://grooveshark.com/s/Great+Big+White+World/1OAwZD?src=5Des siècles semblaient s’être écoulés depuis… Depuis quoi. Pendant un long moment, elle ne savait même pas qui elle était. Une créature pensante, ça c’est sûr. Mais qui ? Où ? Et pourquoi ? Petit à petit, les choses devenaient plus claires. Elle ouvrit les yeux et son retour à la réalité fut accueilli par la douce lumière de bougies. C’était agréable. Mais elle ne chercha pas tout de suite à voir ce qu’il y avait autour d’elle. Elle referma les yeux. Elle se sentait à la fois fatiguée et reposée. C’était une étrange sensation. Délectable, tout de même. Elle se concentra sur ces autres sensations. Elle sentait le tissu, le moelleux du matelas d’une manière différente. Elle avait l’impression d’être plus vivante qu’avant… Qu’avant quoi ? Peu importe. Elle avait l’impression de ressentir plus de réalité que celle-ci ne pouvait en offrir. Elle sentit la main. La main d’Amy. Ça y est ! Elle se souvenait, maintenant. Sa sœur, la mort, l’immortalité. Elle sentait la main d’Amy, mais celle-ci semblait n’avoir pas de température. C’était une main, dépouillée de toutes ces sensations superflues qui étaient de susceptibles de changer. Une main pouvait être tiède ou froide. Pas celle-là. Celle-là était tout - et seulement - ce qui faisait d’elle une main. Et cette impression, cette absence d’émotion, étrange. Elle rouvrit les yeux et tourna la tête. Vit tout ce qui faisait qu’elle était elle - et seulement elle : Amy la regardait, avec ses cheveux noirs. Elle avait l’air aussi fatiguée qu’elle ; sa robe était maculée de sang, la lumière des bougies sublimait son visage de pureté. Elle était blanche ! D’un blanc de neige, quasi-sacré. Elles se regardaient et savaient que les choses ne seraient plus jamais les mêmes. Elles devraient fuir l’astre du jour, se nourrir de sang, éviter les symboles religieux. Elles devraient totalement changer leur vie. Et, par dessus tout, elles n’y étaient plus, en vie. Mais cela n’importait pas le moins du monde. Car à présent, c’est l’éternité qui s’offrait à elles. L’éternité, ensemble. La définition même d’un paradis qui leur était désormais interdis. Elles apprendraient. Elles apprenaient très vite. Elles le savaient, seraient plus que ce qu’elles n’avaient jamais été. Puisqu’elles étaient mortes, il était temps prendre leur mort en main. Alors, se prenant dans les bras l’une de l’autre, elle se regardèrent dans les yeux. Longtemps, intensément, enfin réunies en un seul et même être. Plus d'aînée, ni de cadette. Laquelle s'appelait Amy ? L’aquelle s’appelait Emmy ? Aucun importance. Même elles ne le savait plus. Elles portaient toutes deux ces deux noms. Et elles s’aimaient... “ Comme une seule personne, à travers les éons.” Et elles s’embrassèrent. Comme la mort elle même. Elles s’embrassèrent. ♥ |
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