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 Quelque part dans le parc fantôme

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Stasi
Lycanthrope
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MessageSujet: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeMer 26 Sep 2012 - 20:33

Epuisé, rendu fou par la douleur, en partie aveuglé, le lycan traversa les différentes ruelles, sans réellement avoir conscience de son parcours. La seule chose qu’il désirait, c’était quitté ce lieu, le temps de reprendre des forces.
L’extraordinaire capacité de régénération de la bête lui était d’un grand secours, et plus les instants passaient, plus la douleur s’atténuait. Cependant, il se sentait faible, incroyablement faible. La bête avait besoin de reprendre des forces, elle avait besoin de chair fraiche. Il était cependant hors de question de chasser un humain, ou même une quelconque créature capable de se défendre vu son état. Non il devait trouver une proie suffisamment faible pour ne lui opposer aucune résistance.

Le lycan finit par quitter la ville, et atteindre un lieu qui semblait abandonné. Du moins des humains, avec un peu de chance un animal égaré croiserait sa route.
Le lieu était sombre, ce qui était un bon point, le pelage sombre de la bête l’aiderait a se fondre dans l’environnement. Le lycan chercha un coin plus sombre que les autre afin de s’y tapir, le temps d’observer les environs et de reprendre un minimum de force.

Ses plaies étaient guéries que superficiellement, il se savait encore fragile.
Une fois installé la bête observa, silencieuse durant quelques instants. Coup de chance une biche ne tarda pas à se montrer. Une pauvre bête qui allait vers une mort certaine, le repas idéale pour le lycan.
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Kieran Nealson
Vampire
Kieran Nealson

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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeMer 3 Oct 2012 - 18:41

Sauter depuis la fenêtre venait de lui coûter cher.
Le vampire était resté parfaitement immobile à sa réception, un genou à terre, dégustant avec un rien de difficulté la douleur qui lui cisaillait la cuisse gauche. Le sang perlait à nouveau et il se maudissait de son imprudence. Bientôt, ce ne serait plus la douleur qui le tiraillait à le rendre fou, mais la soif. Il avait beau y être peu sensible à force de contrôle, il en était tout autant dépendant que d’autres et se rationnait bien trop dans le cadre de ses missions.

La pensée fugace de tout lâcher l’avait traversé. Il avait envie de faire un carnage, d’éteindre sa raison juste l’espace d’un instant, juste le temps de se gorger de sang comme jamais auparavant. Il secoua la tête vivement et se releva pour reprendre sa route. Kain lui avait décidément insinué de bien mauvaises idées. Il lui rappelait sa génitrice, quelque part, par son sadisme et son envie constante de jeu. N’était-il qu’un jouet pour ses congénères, à jamais ?
Il gronda d’un air animal, se forçant à se focaliser sur la piste fraiche. Le sang frais du loup aidant, il ne peina pas à le suivre malgré le retard qu’il accumulait. Mais la bête était lente, presque autant que lui, tout aussi blessée et harassée. Les vampires étaient loin derrière désormais, et il devait se forcer à ne plus y penser. Il ne s’en était pas si mal tiré, même si blessé, il avait rendu coup pour coup en rusant face à la force de ses adversaires. Sa seule perte importante était son arme, ses quelques cartouches d’argent devenues inutiles au fond de sa poche. Qui plus est, il y tenait. L’une de ses rares possessions qu’il n’aurait cédées en aucun cas… En temps normal.

Kieran peinait davantage avec le temps et il craignait que son ennemi ait percuté l’os de sa jambe en plus de lui laisser un trou béant de bien cinq centimètres de diamètre. A force, il avait fini par ne plus rien sentir que son autre jambe, tremblante sous la fatigue. La chasse s’annonçait difficile voir suicidaire. Sa proie avait la même idée que lui en tête : Trouver de quoi se sustenter.
Quand il l’aperçut à nouveau dans son champ de vision, l’animal guettait une proie potentielle à l’écart de la cité. Sans aucune prétention, le loup visait une biche dont il avait eu une chance incroyable de croiser la route si proche des lumières citadines. Kieran vit cependant au même moment sa chance de l’atteindre se profiler. Il ne comptait pas lui voler son repas, non… Il était bien plus intéressant de le prendre à revers pendant que toute son attention serait focalisée sur son prochain repas. Il refit donc le même coup qu’à Kain, passant derrière l’animal pour lui sauter dessus, avec un brin plus de lenteur, cherchant à se jucher dessus pour atteindre directement la jugulaire sans craindre les crocs.
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Stasi
Lycanthrope
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeDim 7 Oct 2012 - 13:41

Le loup était focalisé sur l’innocent animal qui n’avait pas sentit sa présence. La chance était de son coté, et le vent soufflait dans le bonne direction, masquant son odeur. Les muscles tendus prêt à bondir sur sa proie, quand soudain… La bête sentit une violente douleur sur le son flanc gauche. Sous l’effet de la surprise, le lycan laissa échapper un cri de douleur qui fit fuir la biche. De rage il comprit rapidement ce qu’il se passait. Lui, le chasseur était devenu une proie et il venait de subi l’attaque d’un animal.
Cela mit la bête dans une colère extrême. Lorsqu’il sentit les deux crocs se planter dans sa jugulaire, il réalisa qu’il s’agissait d’un vampire. Le loup se redressa violemment, hurlant toute sa rage il utilisa toutes ses forces pour décrocher le parasite. Il se propulsa alors contre ce qui restait d’un stand, l’épaule sur lequel était le vampire en premier. L’impact fut violent et ce qui restait de l’habitation en bois s'effondra.

La tentative fut cependant couronnée de succès, et le vampire lâcha prise. Le lycan roula sur le coté sous l’effet du choc et de l’impact. Il se redressa douloureusement mais resta sur ces quatre pattes, trop fatigué pour se mettre sur ses deux pattes arrière.

Il commençait maintenant à pleuvoir, et le pelage noir du lycan était maintenant trempé et le sang coulait, entrainé par l’eau, finissant dans une flaque légèrement rouge sur le sol au niveau de ses pattes.

Il regarda les décombres du stand, tentant de discerner son agresseur, qu’il ne tarda pas à reconnaître.

« TOI »

Hurla-t-il dans un grondement alors qu’il venait de reconnaître le policier.
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeJeu 1 Nov 2012 - 21:02

La bête s’agitait en tout sens, mais Kieran tint bon. Le sang qui affluait lui donnait un regain d’énergie considérable dans son entreprise. Mais comme souvent, comme il avait pu le remarquer avec les lycans, il était incapable de s’arrêter avant le moment fatidique. Même s’il s’attendait à ce que Stasi se débatte, il n’avait pas prévu que la douleur viendrait de derrière lui. Il lâcha prise, dans un râle de souffrance, quand son dos percuta violemment le stand. Se retrouver à nouveau dans des débris de bois et qu’on se serve de son corps comme d’un bélier … Cela lui rappelait de vagues souvenirs. Il toussa un sourire vers le lycan, un sourire brisé par la souffrance mais qui avait tout d’arrogant.

Ainsi, il se souvenait de lui. Il n’avait pas oublié leur ancienne altercation… Mais cette fois, il ne le laisserait pas s’échapper. Si le Haut Commissaire avait été assez faible pour relâcher une furie pareille dans la nature, il ferait son devoir et nettoierait derrière lui, en la supprimant sans plus de mise en garde. Il avait encore étrangement soif, comme si vider toute la carcasse de l’animal ne lui aurait même pas suffit. Soif, mais de quoi ? De sang ou de justice ? Il ne le savait pas lui-même. Tout se confondait…

Kieran s’était relevé avec lenteur pour se remettre en position de combat, genoux fléchis. « Tu te souviens de moi ? Bien. Je rêvais de nos retrouvailles. Et un étrange concours de circonstance a fait que… Enfin, ça n’a pas d’importance. » Son sourire s’était étiré, mauvais, sur ses crocs couverts de sang. Une vision d’horreur qui aurait tôt fait de faire fuir le commun des mortels, mais pour un lycan, elle n’était que pure provocation.

La blessure à sa jambe commençait enfin à se refermer, mal assurément, mais il aurait maintenant la mobilité nécessaire pour surprendre la bête. Le policier fit un pas de côté, puis un autre … Et fonça subitement à toute vitesse, effectuant un arc de cercle pour l’attaquer sur son flanc droit. Il était rapide, mais il manqua encore de force et ne réussit pas à renverser la bête comme il l’escomptait, et effectua un beau roulé boulé qui lui rappela quelques souvenirs... Il n’avait bien que ses crocs pour le défendre, mais se montrait d’une hargne incroyable, et, toujours aussi retord, visait les blessures exposées pour le mettre à mal.
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Stasi
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeSam 3 Nov 2012 - 22:28

La bête était furieuse, mais aussi à bout de force. Aussi la suite des événements ne s’annonçait pas sous des meilleurs auspices. Le lycan le savait, en prenant de son sang le vampire avait aussi pris l’avantage.

C’est la raison pour laquelle le loup grondait mais se tenait à distance respectable. Le temps avait soigné ses blessures mais superficiellement, aussi une attaque surprise, décisive dans ce genre de conflit n’était pas envisageable.
Malheureusement la seule solution qui restait au lycan, était d’attendre en espérant pouvoir contre-attaquer et ainsi se débarrasser du vampire. Un situation que la bête ne supportait pas.

Malheureusement pour lui, le sang du lycan sembla apporter au vampire des forces nouvelles, et d’un coup il attaqua. Stasi n’eut pas le temps de contrer l’attaque, il se contenta juste de contracter ses muscles afin de se préparer à l’impact et de ne pas être trop déstabilisé. Le choc fut violent, et rapidement le vampire s’en prit à la zone déjà endolorie par leurs rixes précédentes.
Il lâcha un hurlement de douleur et d’un coup puissant il balaya son flanc avec une de ses pattes avant, toutes griffes dehors. Il sentit alors quelque chose, sa patte sembla avoir toucher quelque chose, le vampire assurément, mais difficile de dire ou. Une chose était sur, plus de douleur, le coup avait été suffisamment efficace pour décrocher son agresseur, et, il espérait pour l’avoir neutralisé.
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeLun 12 Nov 2012 - 20:52

Ses crocs avaient déchiqueté la chair avec une rare aisance, là où la blessure était encore visible, la peau neuve et fragile. La bête s’était refaite plus vite que lui, mais il disposait maintenant de plus de ressources pour parvenir à ses fins. Du moins, c’est ce qu’il croyait. Il était pourtant lucide en cet instant, mais comment faire face à un animal enragé qui ne luttait que pour sa survie ? La survie avait toujours le dernier mot, même sur la justice. Il le savait si bien.

Ces coups étaient vifs mais ne lacéraient que le vide, du moins jusqu’à ce qu’il réussisse à faire plus que l’effleurer. Les griffes lui déchirèrent sans ménagement une partie large du cou, le sang du vampire giclant avec violence. Il relâcha prise aussitôt, s’écartant avec vivacité pour esquiver un retour de patte qui avait manqué de lui mutiler le visage. Un bond en arrière lui permit d’être en sécurité et d’aviser la bête, grondant bassement en réponse à ses hurlements de souffrance et colère. Sa main se porta avec lenteur sur sa gorge qui saignait abondamment, remonta précautionneusement jusqu’à sa mâchoire, atteinte aussi, mais plus superficiellement. Il ne l’avait pas raté, l’enfoiré. La blessure était profonde et prendrait un temps fou à cicatriser correctement, mais ce n’était pas tant ça qui le retenait de le réduire en charpie … Mais bien la douleur qui s’y associait. Même revigoré par le sang de l’animal, il avait maintenant du mal à l’ignorer. Il toussa un peu de sang qui lui remontait dans la trachée, plutôt que des mots de haine pour Stasi.
Lui n’était pourtant pas dans un meilleur état. Il n’avait pas cherché à le suivre, ou plutôt, il n’en avait plus les moyens. La bête était basse sur ses appuis, clouée au sol. Il n’irait plus bien loin maintenant. Mais était-ce prudent de renouveler son assaut, de se risquer encore dans ses griffes ? Il en rêvait pourtant, de l’achever, d’une balle d’argent en pleine tête. Mais cette victoire-là, on lui volait.

Kieran reprit avec lenteur son manège, tournant autour du lycan, cherchant une faille qu’il laisserait paraître, une once de fatigue qui le trahirait. Il se tenait désormais à bonne distance de ses griffes, mais le moindre faux pas pourrait se révéler fatal pour l’homme-loup devant cette prudence. Son regard gris avait pourtant de son habituel glace pour revêtir la rage qui lui était si peu caractéristique. Sans doute que l’autre vampire se serait fait un plaisir de le manipuler, en l’état, mais Stasi n’en avait pas les moyens.
Il toussa encore un peu, cette fois un rire amer, avant de reprendre sur le ton de la confidence. « Dis-moi… Pourquoi le Haut-Commissaire aurait remis un animal enragé comme toi en liberté ? Quelle erreur de calcul regrettable. Et c’est moi qui ramasse les pots cassés … » Il ravala son propre sang, puis reprit. « … Bête ça ! Avoir un tel potentiel à la transformation… C’est rare, certes, mais ce n’est qu’un danger à exterminer pour moi. » Il montra les crocs, à défaut de gronder davantage sans que ça ne le paralyse de douleur. Il savait ce qu’il était, peu importe ce que pouvait dire les deux autres vampires. Il ne se faisait pas passer pour un gentil vampire aux yeux des humains… Il était un prédateur qui chassait d’autres prédateurs. Il avait passé son existence humaine à être un bon flic, mais son existence de vampire… Il l’avait passé à tuer, comme tous les autres.
Il fixa la bête d’un air mauvais : « Loup. Tu vas mourir ici. »
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Stasi
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeVen 16 Nov 2012 - 23:48

La bête se sentait pris au piège, ses forces la quittaient peu à peu, et à ce rythme l’issu allait forcement être funeste…
Le loup observait le vampire tournait autour avec cette sensation aussi tenace que désagréable d’être la proie. Normalement le lycan se serait laisser submerger par sa rage et aurait foncé tête baissé à l’encontre du vampire. Mais voilà le Russe était a bout de force, et il ne pouvait plus se risquer de l’affronter directement. Le seul moyen qu’il avait pour se sortir de la situation était de maintenir le vampire à distance.

Ses pattes étaient de plus en plus lourdes et la bête ne pourrait pas continuer ce petit jeu trop longtemps.
Le lycan se saisit alors d’un objet à proximité de sa patte, un objet lourd et volumineux qui serait un projectile idéal.

«Animal !…. Enragé… ! »

Il se redressa et dans un ultime effort il envoya le projectile en direction du vampire

« TOI !!! »


L’objet frôla le policier et vint percuter une poutrelle métallique. C’est à ce moment là que le lycan réalisa que l’objet qu’il venait de lancer. Un objet cylindrique, volumineux avec une poignée… Une vielle bouteille de gaz, un des décombres du parc. Une vielle bouteille de gaz qui venait de s’éventrer sur une poutrelle métallique… Gaz, métal en frottement, étincelle…

L’explosion provoquée par la bouteille propulsa le lycan à plusieurs mètres de là. Sous la violence du choc il perdit connaissance, et c’est un humain nu et inconscient qui atterrit dans un buisson.
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeJeu 22 Nov 2012 - 20:05

« Je ne te sens pas très réceptif, le loup. »
Kieran avait haussé un sourcil devant le comportement douteux de la bête, pas vraiment étonné de son manque de répondant. Il ne l’avait pas oublié, ça, il en était certain. Mais hormis souligner ce qui sortait comme une insulte d’entre ses crocs, il ne lui fournissait pas la moindre information croustillante pour retenir quelques minutes de vie supplémentaires. « Animal enragé », c’était sûr. « Tu n’es même pas capable de parler. » Rajouta t-il, comme pour enfoncer le clou.

Il était prêt à se jeter en avant pour profiter d’une faiblesse passagère du lycan quand il se montra subitement plus combatif. Il esquiva sans trop de mal le projectile improvisé, bien trop lourd et volumineux pour représenter une véritable menace, même en l’état actuel. Mais le choc métallique qui s’entendit derrière lui, suivi d’un chuintement douteux, le forcèrent à quitter l’animal du regard pour se concentrer sur ses arrières. En général, cet instant d’inattention était fatal et présentait une ouverture trop aisée pour l’ennemi… Dans ce cas précis, ce fut salutaire pour le vampire.
En un battement de cils, le vampire s’était écarté à une vitesse phénoménale et improbable avec ses blessures actuelles, le danger mortel et immédiat lui donnant des ailes. Quand l’explosion retentit, il n’eut pas à subir la déflagration, mais des copeaux de métal se plantèrent dans son bras droit et il fut souffler encore plus loin, bientôt recouvert d’une nappe de fumée toxique. Si le nuage de fumée le laissa totalement indifférent de par sa nature, il se força à s’écarter encore davantage, se traînant plus loin, à l’abri des flammes potentielles. Sale bête ! Par un brillant coup de chance, elle avait manqué de le réduire à néant.

Son regard d’acier balaya les alentours pour chercher à l'apercevoir, rageur, mais la fumée recouvrait tout, et son odorat était entièrement perturbé. Peu importe l’animal, maintenant. Avec de la patience, il finirait par remettre la main dessus... Au moins l’avait-il rappelé à une nécessité plus absolue encore que sa traque de criminels : Sa propre survie. Le vampire s’éloigna toujours plus des lieux et ne s’arrêta pas plus à l’entente des gyrophares. Ce ne fut que quand sa jambe refusa de le porter, qu’il se laissa retomber au sol, très certainement en sécurité. Du moins l’espérait-il, car il n’était plus en état de penser.
Dans le silence d’une ruelle, adossé à un mur, Kieran profita d’un instant de répit et se força à oublier cette soirée ainsi que l’amertume qu’elle laissait dans son sillage… Demain serait un autre jour.
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Stasi
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeDim 25 Nov 2012 - 15:08

Stasi se réveilla avec ce qu’on pouvait attribuer comme la pire gueule de bois de sa vie. Il était nu, au milieu des fourrés, et pouvait sentir une forte odeur de bruler autour de lui.
La doc se redressa, sa tête lui faisait mal, vraiment très mal et tout était confus. Chacun de ses mouvements était douloureux, très douloureux. Pourtant cela faisait plusieurs heures qu’il n’avait pas bougé, normalement tout aurait du déjà être cicatrisé.

« C’est pas vrai… »


Il finis de complétement s’asseoir. Grimaçant à chacun de ses mouvements. Bon il fallait dire que pour sa défense, se faire attaquer par autant de vampire en même temps, puis prendre la déflagration d’un explosion n’était pas anodin, et même s’il était un lycan, ce genre de plaies mettraient un petit temps avant de complètement guérir.

Mauvais point pour lui, il faisait jour, et vu son état il ne pourrait pas courir et se faufiler aisément. Son retour en ville dans cette tenue était donc fortement compromis. Le russe n’avait pas le choix, il allait jouer l’homme des bois, le naturiste toute la journée avant de pouvoir rejoindre la civilisation ainsi que sa garde robe.

« Et merde… super journée en perspective… »

Stasi poussa un soupir. Il ne lui restait plus qu’a se cacher espérant croiser aucun individus motivé par la belle journée pour faire une petite ballade en forêt…

A ce moment là le doc eut comme un electrochoc. Hier ce n’était pas la plaine lune, il avait juste pris une cuite et c’était énervé… Mais alors pourquoi c’était-il transformé ? Et surtout… Il se souvenait de tous !

« … ça par contre c’est vraiment pas bon signe… »

Bon, avant tout, il devait se concentrer sur quoi faire de sa journée, il se concentrerait sur l’évolution de ses transformations plus tard…
Péniblement le russe se releva et disparut dans la végétation, direction la foret de Galway.
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Mary Read
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeMar 23 Avr 2013 - 16:01

<<< From

Mary avait laissé la monnaie sur la table, la brave dame méritait bien un bon pourboire pour son accueil chaleureux. Elle s’était ensuite dirigée avec Mira vers les décombres du fameux parc, curieuse de voir à quoi cela pouvait ressembler dans la vraie vie. Dit comme ça « Cendres d’un parc d’attraction », cela faisait plus décor de jeu vidéo qu’autre chose…

Elles marchèrent un certain moment, traversant un pont – bon point, il y avait de l’eau pas loin, au cas où – pour finir par arriver dans la zone sinistrée complètement laissée à l’abandon. Le peu de barrières qu’il y avait étaient soit ouvertes, soit défoncées, pas un semblant d’entretien, comme si cette partie de la ville avait été gommée des mémoires, délaissée par toute forme de conscience et de vie, du moins en apparence, car la nature a horreur du vide, et qui est laissé de côté par les uns est vite récupéré par les autres.

Elles passèrent sous une sorte d’arche qui avait jadis du être un arc-en-ciel, mais qui était désormais un arc terne et crasseux, probablement noirci par la suie.

He beh, moi qui voulait du glauque, je suis pas déçue !

Devant elles serpentait une sorte de chemin qui s’enfonçait plus loin vers les décombres, et on pouvait deviner au loin la silhouette de ce qui fut jadis une grande roue.

Ça te dit de continuer l’exploration ou bien préfères-tu en rester là ? Je sais que j’ai des délires bizarres que tout le monde ne partage pas forcément…
L’ondine préférait se renseigner auprès de sa compagne de Porter cake avant de l’embarquer dans une aventure qui ne lui plairait pas. Des gens avaient peut-être perdu la vie là-dedans, et si on avait laissé la zone à l’abandon c’est qu’il y avait sans doute des trucs pas jolis jolis à voir... Mais qui pouvaient rapporter gros sur le marché noir, qui sait combien certains allumés seraient prêts à payer pour une boîte de chamboule-tout maculée de sang de clown ?
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeMer 24 Avr 2013 - 0:10

Dragomira VolochineLe jour avançait, mais les nuages opaques le rendaient timide, ou tout du moins discret. Capeline jetée sur les épaules, chaussures racées se maculant de boue et de poussière, la femme au collier de mercure laissait ses yeux curieux flotter sur le paysage unique que son escapade avec sa rencontre du matin lui offrait. Elle commençait à avoir franchement mal aux pieds, mais la sensation valait bien la découverte piquante et ce petit sentiment de terreur enthousiaste qui devait être commune à la majorité des explorateurs. Le porter cake qu'elle avait dégluti avait troqué sa lourdeur contre un réconfort muet, digéré par la marche. Quant au demi gâteau que la tenancière grassouillette et gentille lui avait roulé dans un torchon à carreaux, il attendait son heure dans son sac à main griffé, donc le créateur aurait sans doute poussé des cris offusqués s'il avait eu conscience d'un traitement pareil. Sa coiffure, déjà peu ordonnée, n'était maintenant plus résumée à grand chose et elle avait fini par tenter d'attacher sa chevelure en natte molle, ce qui donnait un résultat mi mousseux, mi tressé, d'un effet curieux. Sur ses lèvres traînait un sourire d'enfant ravie – ce même sourire qu'elle avait arboré la première fois que son grand père lui avait montré comment tuer, évider et cuisiner un animal. C'était grandiose et puant, c'était fascinant et répondait à un besoin primaire. C'était magique. A la première remarque de Mary, elle hocha la tête, sans sortir de sa rêverie attentive, à la seconde elle émit un rire clair et bienheureux, qui contrastait singulièrement avec les lieux.

    « Tu plaisantes ? Bien sûr que je veux continuer ! On est à peine à l'entrée, tout ce qu'on verra ici, ce sera des seringues vides et des canettes pleines d'urine de poivrot. »

Elle ne rendit pas la politesse, à savoir demander si la demoiselle aux dreads désirait sa compagnie pour ses excursions – l'un dans l'autre, Dragomira s'en fichait, qui plus est, sa compagne de sortie lui avait explicitement proposé d'y aller ensemble. Elle releva le nez et tourna la tête en arrière, pour guetter l'arche qu'elles venaient de passer, puis tapa du pied contre un débris non identifié qui jusque là se fossilisait placidement, dans un carcan de terre grumeleuse et noire. Elle dégaina, par un réflexe de mimétisme environnemental, sa boîte de cigarettes en argent et en extirpa deux bâtonnets blancs, en proposant un du geste à la femme des mers. C'étaient des cigarettes de femme, délicates, raffinées et légèrement parfumées – mais pas allégées pour autant. Attendant que le feu lui soit cédé – si Mary se souvenait qu'elle n'en avait pas elle-même toutefois – la Russe joua entre des doigts de sa brindille, près de ses lèvres, tout en promenant ses yeux vers l'ombre de la grande roue.

    « Il me semble que, dans les lieux inconnus, il y a deux techniques. La première consiste à toujours longer le même côté pour délimiter l'endroit et ne pas se perdre... Et la second tient simplement à aller le plus droit possible entre des points de vue fixes. »

Elle désigna du pouce l'allée encombrée qui partait de l'arc-en-ciel couvert de suie, dessinant très vaguement des frontières aux ruines, puis la grande roue qui se dressait encore. Elle se demanda furtivement s'il n'y avait pas eu des gens pour cuire là haut comme des poulets sur leur rôtissoire, et si elles ne trouveraient pas des squelettes rendus mousseux par le temps et la pluie. Rendue rieuse à cette pensée, elle joua du pied gauche dans sa chaussure pour estomper la pression sur ses orteils souffreteux.

    « Je te laisse choisir pour la première bifurcation. Il y a quelque chose que tu veux voir en particulier ? »

Quelque part, elle affichait l'enthousiasme candide d'une enfant, ce qui aurait été adorable si ça n'avait pas été au milieu d'un cercueil de cendres, mais d'un autre côté, la Russe était presque déçue. Les intempéries et les saisons avaient gommé ce qu'elle aurait aimé le plus ressentir : l'odeur du feu et de la destruction. Elle avait beau inspirer profondément, elle ne fleurait pas le moindre relent de plastique fondu, pas la plus petite teinte de bois éclaté par la chaleur. Fumer résoudrait le problème, au moins en partie. Reprenant une marche souple et pensive, elle marcha sur quelque chose de spongieux, qui était un morceau de peluche imbibé d'eau de pluie. Elle joua du talon une fois ou deux dessus, attendant que sa compagne d'exploration décide de leur destin du moment.
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Mary Read
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeMer 24 Avr 2013 - 20:29

Bizarrement, alors qu’elle s’attendait à ce que la citadine fasse la moue et lui annonce ne pas vouloir se casser un ongle, cette dernière se montra plutôt enthousiaste – comme quoi le brushing ne fait pas le moine.

Mary se saisit de la cigarette que lui tendait sa compagne de route, la cala au coin des lèvres et sortit son vieux zippo pour l’allumer avant de proposer sa flamme à Mira. Elle était polie, mais pas gentlewoman non plus !

Ne t’inquiète donc pas pour l’orientation jeune fille, n’oublie pas que tu navigues avec une aventurière de grande envergure ! plaisanta-t-elle en prenant un air de vieux loup de mer, même si au fond ce n’était pas réellement pour rire. Était-ce lié à sa nature ou à l’habitude, elle n’en savait rien, mais elle était dotée d’un sens de l’orientation extraordinaire, capable de retrouver son chemin dans le noir complet et dans les fonds marins en 3D, autant dire qu’un vieux parc ne lui faisait pas peur…

C’est moi qui choisis donc ? Bon, on va aller par là alors, fit-elle en empruntant spontanément le sentier qui menait vers la gauche, et quelques instants plus tard se dressait devant elles un spectacle totalement surréaliste : la carcasse calcinée d’un vieux manège à l’ancienne, type carrousel, mais avec des chevaux assez flippants… Bon, les flammes n’avaient pas du jouer en leur faveur, mais on devinait sur ceux qui avaient été les plus épargnés que leur faciès n’avait rien de terriblement engageant.

Waaahou, c’est super ce truc-là ! s’exclama l’ondine avant de laisser tomber son vieux sac en toile à terre pour se précipiter vers l’attraction. Sous ses airs de baroudeuse dure à cuire se trouvait encore, bien cachée sous les dreads, l’âme d’une petite enfant qui avait quelques heures d’amusement à rattraper.

Tu crois que ça peut encore marcher ? lança-t-elle à Mira en faisant le tour du corps central du manège, espérant y trouver un vieux mécanisme ou quelque chose du genre.

[HRP] Pour avoir une idée des lieux je me suis basée la carte de l'ancienne version et les descriptions du quartier John Merrick. On recycle!
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeJeu 25 Avr 2013 - 21:28

Dragomira VolochineLa Russe plissa des yeux chafouins, attrapant le zippo que la dame aux dreads lui tendait avec un petite « merci » passant, toutefois poli. Elle claqua le briquet vétuste entre des doigts, porta la flamme à sa cigarette puis, après avoir repoussé le couvercle sur la mèche d'un mouvement souple du poignet – lequel était assez maîtrisé pour montrer que ce n'était pas un hasard, mais trop doux pour trahir une réelle habitude – elle prit deux secondes pour en observer les éventuelles décorations, avant de le rendre à sa propriétaire. Voilà, ça sentait le feu et la cendre. Maintenant, c'était un petit matin parfait.

Glissant un sourire assez prononcé, et assez sincère, à celle qui devenait maintenant la guide officielle du duo – quelque puisse être la façon dont on pouvait considérer la chose, c'était un atout certain quant à leur survie, étant donné que le sens de l'orientation de la dragonne ne lui permettait pas toujours de trouver la salle de bain du premier coup dans un appartement de trois pièces – Dragomira lui emboîta joyeusement le pas tandis que l'aventurière s'engouffrait vers leur gauche. Elle aurait volontiers trottiné comme une gamine si elle n'avait pas déjà eu les pieds un peu malmenés. Sur les côtés, il y avait de la tôle, des gravats, des choses fondues peu descriptibles, mais ici, c'était probablement une carriole à barbe à papa, là, ça avait du être un étal de souvenirs, et en face... En face, ça venait d'attirer l'attention de Mary ; la Russe releva le nez avec un temps de retard, tant les distractions étaient légion et tant son esprit n'en finissait plus de s'inventer milles histoires. La femme aux cheveux singuliers lâcha un cri de surprise qu'elle-même partageait assez, mais, alors que la pirate courrait vers le carrousel qu'elles venaient de découvrir, la citadine préféra savourer son avancée. Repoussant sa capeline sur ses épaules sans toutefois s'en débarrasser, elle s'avança d'un pas lent, délicat, décrivant du regard tout ce que le petit matin gris lui permettait de découvrir peu à peu.

La forme, déjà. Ca ressemblait à une araignée dressée. Le feu avait crevé le toit et le jour perçait au travers, dévoilant un squelette de fer dont les os empalaient les formes vagues qu'étaient les chevaux. Ces chevaux, d'ailleurs. Destriers de l'enfer croisés avec des morceaux de viande en plastique sur l'étal d'un faux boucher, ils faisaient grotesque, faux, ludiques, affreux et adorables ; oubliant de considérer le sol craquelé et sale, elle vint rejoindre sa guide avec une expression éclairée de joie juvénile ancrée au visage. Elle avait les deux mains lovées autour de l'une des gueules cuites de ces montures empêtrées de suie lorsque Mary l'interpella, et ce fut avec un minois un peu absent, quoique parfaitement ravi, qu'elle tourna la tête vers sa comparse d'exploration.

    « Hm ? Pardon ? Quelques secondes pour analyser la phrase, qu'elle occupa à achever sa cigarette avant de l'écraser sur le parquet gondolé de l'attraction, s'écoulèrent le temps qu'elle reprenne un air plus éveillé. Ah ! Hé, il n'y a qu'une façon de le savoir : tout tripoter. Après tout, je devrais bien avoir dans le sang un petit quelque chose qui me permette de réparer une machine en frappant assez fort dessus... »

Elle fit spontanément le tour en sens inverse de la pirate, cherchant quelque chose qui attire sa main droite, tandis que son mégot roulait toujours entre deux doigts de sa main gauche. Frôlant les contours d'une planche haute d'un bon mètre et étroite d'une petite moitié, elle se dit que ça ressemblait bien au clapet couvrant les mécanismes du manège – ou à un simple panneau éclaté par la chaleur – et, après une petite hésitation à propos de l'état de ses ongles, fouilla les tréfonds de ses affaires, dans tout ce qu'elle pouvait estimer si important qu'elle l'emportait avec elle, même en simple balade. Elle finit par dénicher un petit truc, et dégaina une lime à ongles de voyage, petite chose pliable en acier avec un décor fleuri façon « ancienne faïence » modernisée. Elle agressa aussitôt un coin du panneau de cet outil, faisant sauter quelques échardes de bois et grumeaux de poussière.

    « Je crois que j'ai... »

La vis qu'elle voulait surtout dégager sauta, à sa grande surprise, sans doute usée par les désastres subis et rouillée à loisir par le temps écoulé, et le panneau s'effondra dans un craquement sinistre, non sans avoir cogné son ventre et laissé une belle barre charbonneuse au travers de ses vêtements. Elle s'essuya vaguement, soupirant sur sa tenue qu'elle ne chercherait probablement même pas à laver – le simple souvenir de la tâche cassant le plaisir de l'habit – puis, haussant une épaule et laissant l'incident couler, elle déblaya comme elle le put les restants de bois et de tôle, l'un fendu, l'autre rouillée. Derrière, c'était un magmas de fils et de boutons noircis au possible. Difficile de juger de ce qui était mécanique, en l'état, ou simplement capable d'être touché sans tomber en ruine aussi vite.

    « Hm... Je pense qu'il faudra plus que l'esprit de la mère patrie pour réparer tout ça. »

Roulant sa lime et son mégot dans la même main, elle darda un sourire pointu, mais toujours aussi amusé, à sa compagne de galère. Remettant par réflexe ses cheveux en place, elle déposa une ombre grise sur sa tempe droite, ce qui donnait un petit air étonné et comique à son visage.
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeVen 26 Avr 2013 - 21:42

Alors qu’elle scrutait les parois branlantes du vieux manège dans l’espoir d’y trouver un mécanisme en état de marche, un gros « CRACBADABOUM » de l’autre côté lui indiqua que Mira avait probablement mis la main dessus.

Sautant par-dessus une carcasse de cheval qui n’avait pas survécu, l’ondine se rendit aux côtés de la jeune femme et constata les dégâts d’un air dubitatif.
Moui, effectivement je pense que mis à part une intervention divine, on a peu de chance de remettre ce vieux tacot en état de marche !

Ce qui fut jadis le mécanisme du manège ressemblait maintenant à une marmelade trop cuite de fils et d’interrupteurs en plastique fondu. Dommage, elle aurait tellement aimé faire un tour sur les chevaux des Enfers…

Bon, tant pis, soupira-t-elle en haussant les épaules, merci d’avoir essayé en tout cas, au pire maintenant je sais où ils sont, je pourrais toujours venir en récupérer un pour décorer mon chez-moi, enfin, le jour où j’en aurais un !

Un nouveau grondement se fit entendre, et l’espace d’un instant Mary eut peur que ça ne soit le toit de l’attraction qui cède et s’écroule sur elles. Malheureusement pour elle, ce n’était pas ça, mais quelque chose de pire encore : le ciel s’assombrit, un petit vent se leva… Ce qu’elle avait entendu n’était autre qu’un coup de tonnerre.

*He meeeerde* pensa-t-elle en son for intérieur en cherchant des yeux la partie de la « toiture » du manège qui était restée relativement intacte avant de s’y précipiter en un bond.
Heureux réflexe, car les premières gouttes de pluie commencèrent à tomber, se densifiant progressivement. Voilà, maintenant elle était coincée sous un bout de plafond branlant avec une parfaite inconnue. En plus, avec toute cette cendre elle ne pouvait absolument pas se permettre de poulpiser, avec son mucus cela donnerait un mélange immonde qui l’entraverait dans ses mouvements. Inconcevable.

*Météo irlandaise à la con !*

Si tu veux continuer je t’en prie, je te rejoindrais plus tard, autant j’aime l’eau de la mer, autant celle du ciel et moi… On n’est pas copines, lança-t-elle à sa compagne sans plus de précision. Vu son air renfrogné, on sentait clairement qu’elle n’était pas d’humeur à raconter sa vie.
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeDim 5 Mai 2013 - 9:20

Spoiler:

Dragomira VolochineElle se détourna, suite à la constatation faite par la pirate que rien n'était plus possible pour cette malheureuse attraction et que sa mort clinique ne pouvait qu'être annoncée. Elle n'en fut pas exactement déçue, le cheval qu'elle retrouvait, et dont elle flattait de nouveau le coin de la mâchoire comme s'il avait été un vieil amant, était trop plaisant pour que son décès annoncé ne lui en gâche l'effet. Quelque part, même, elle aimait assez bien l'idée...

La voix de sa comparse d'aventures la tira d'une grappe de pensées un peu glauques, et elle revint porter sur elle un visage avenant, hochant la tête à la remarque qu'elle fit.

    « Ah, oui, effectivement ! J'en prendrais volontiers un moi, aussi. Avec une touche de laque, celui-là pourrait faire très bel effet... Et puis, rapporter un petit quelque chose de pillé moi-même, ça me donnera de quoi faire peur aux enfants. »

Le grondement roulant qui acheva ses paroles lui fit lever le nez et rentrer le cou dans les épaules, partageant manifestement la même crainte passante que Mary – le ciel avait-il été offensé de cette intrusion féminine ? Mais non, ce n'était rien, en tous cas qu'un orage ; Dragomira était de celles qui préféraient la pluie au soleil, aussi sourit-elle de nouveau, et avec un peu plus d'allant. Manifestement, ce n'était pas le cas de sa guide, qui s'était réfugiée sous un pan de bâtisse qui l'abritait des premières gouttes venues à tomber. Son déplaisir était évident, Dragomira, elle, savoura en premier le murmure des vieilles cendres et des vestiges effondrés qui étaient frappés par l'averse, avant que celle-ci ne soit trop intense pour que chaque coup d'eau ne puisse être distingué. Elle inspira, sourit encore, soupira ; ses cheveux commencèrent à tomber devant ses yeux et le vestige de cendres à sa joue s'effaçait lentement.

La grimace de Mary fut reçue avec un léger étonnement par la russe – quoi, une femme des mers qui avait peur d'un peu d'eau de pluie ? – mais elle ne posa aucune question, accueillant la très vague et très insuffisante explication de la pirate avec un hochement de tête docile, ainsi qu'un regard un peu chafouin, mais certes pas méchant. Elle se contenta de dire, pour tout commentaire :

    « Nous ne sommes pas très amies elle et moi non plus, mais on a appris à vivre ensemble. On s'indiffère. »

Elle rejeta les mèches venues cacher ses yeux assez vivement, drapant un voile d'eau derrière elle – la pluie était féroce déjà. Ça craqua dans les cieux, les nuages s'emperlèrent d'une lumière très lointaine, pulsant une seconde ou deux, après un petit temps. Dragomira y répondit d'un rire faible, mais sincère, avant de lâcher vers sa compagne de pillage bon enfant – ou du moins, qu'elle paraissait considérer comme tel.

    « Je crois que ce petit machin, là, doit être les restes d'une boutique de souvenirs, fit-elle en pointant une bâtisse carrée, ne devant pas excéder les quatre mètres de côté, et dont la moitié s'était affaissée sous le poids de la façade effondrée d'un manège en arrière. Je vais regarder rapidement. Si je trouve quelque chose de mignon, ou un parapluie, je le ramène. »

La toute petite pique fut excusée d'une moue adorable et d'un petit haussement de sourcils espiègle, qu'elle maintint un instant alors qu'elle avançait à reculons vers son objectif. Finalement, elle rompit le contact avec son aventurière, fit volte face vers les restes de la boutique et s'en alla vers l'embrasure de la porte. L'embrasure seulement : l'huis gisait au sol, abattu par le temps ou d'autres mains avides. A l'intérieur, c'était passablement sombre, sentant un peu la vase et des silhouettes étranges dessinaient des contours angoissants et inconnus dans le petit réduit – lequel d'ailleurs pouvait finir de s'effondrer sur elle. Tant pis ! Haussant une épaule, elle entra.

D'abord, depuis le manège, on n'entendait rien, ou seulement la pluie, puis un frottement. Un petit couinement d'effort, assez comique à entendre, puis un bruit soudain, comme un coup de feu, suivi d'un tout petit cri et d'un grand rire. D'autres frôlements étouffés s'ensuivirent puis, après cinq ou dix minutes à n'entrevoir que la silhouette de la russe passer devant le cadre de l'entrée, Dragomira revint vers le manège dans toute sa blondeur, le bas du pantalon bien sale, les mains noires et les bras chargés. Elle déposa le tout un peu précipitamment aux pieds de la pirate, avec un air mi triomphant, mi désabusé – un peu snob, comme toujours.

    « C'est vraiment dé-gueu-lasse, là dedans. Ça doit trempoter dans son bouillon depuis l'incendie, et je ne sais pas si c'est un truc en plastique très bien fait ou le vendeur, mais je crois qu'il y a un squelette là dedans. »

Elle sortit un mouchoir bien pathétiquement petit de son sac et entreprit de se nettoyer les mains à l'eau de pluie à l'aide du tissu, avec un soin mignard et délicat dont il était difficile de déterminer le sérieux ou l'ironie. Ce faisant, elle reprit.

    « Pas de parapluie, mais une boite à clown, enfin, je suppose que ç'en est une, je n'ai pas réussi à l'ouvrir, le verrou a un peu fondu. Et puis, une poupée presque pas brûlée, mais... Déjà assez moche à la base. Une moue. Je la voyais plus belle dans l'ombre. Et puis ça. Elle se baissa pour soulever un pistolet semblant assez lourd, qu'elle empoigna fermement avant d'appuyer sur la gâchette. Le bruit pétarada, l'écho se répercuta ça et là, mais seul un petit drapeau marqué « bang » surgit du canon de l'arme. Sincèrement, je croyais que ces choses n'existaient que dans les cartoons. »

Elle reposa sa trouvaille à côté des deux autres, reprenant son nettoyage appliqué. Il lui faudra un bon bain, dès qu'elle rentrerait. Ou un spa – ah, oui, un spa. Elle leva la tête vers le ciel tourmenté. Certes. Ça ne serait pas pour tout de suite.
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeLun 6 Mai 2013 - 20:55

Sous la tignasse de l’ondine, ça cogitait sec. Cela l’emmerdait au plus haut point de s’être fait piéger comme une bleue par la pluie, non pas qu’elle juge que sa comparse de route puisse être un danger quelconque pour elle, non, mais cela lui démontrait bien qu’elle avait encore des progrès à faire pour un pays à la météo aussi capricieuse que l’Irlande. Heureusement pour elle, là elle avait surtout l’air cruche, mais elle aurait très bien pu être dans une fâcheuse posture…

Alors qu’elle scrutait attentivement le ciel, guettant avec avidité la moindre éclaircie à travers les nuages, Mira décida d’aller faire du shopping dans une ruine adjacente. L’attendrait-elle ? Ce n’était pas comme si elle avait le choix en même temps, coincée qu’elle était sous son carré de vieilles planches.

Mary mit cette solitude à profit pour échafauder un plan : pouvait-elle se permettre de rester là en attendant qu’il fasse moins humide ? Elle pouvait tenter le coup, mais ce n’était pas dit que le toit branlant résisterait tout le long, on n’était pas à l’abri d’une planche pourrie rendant son dernier souffle. Pouvait-elle tenter de se la jouer téméraire ? Possible, après tout le Corrib était tout proche, à quelques dizaines de mètres à peine derrière elle, en courant suffisamment vite elle pourrait sans doute le rejoindre et le remonter jusqu’à la mer ? Seulement voilà, qu’adviendrait-il si elle échouait et qu’elle perdait ses jambes avant d’avoir atteint son but, sur cette terre recouverte de boues et de cendres abrasives ?

Sa réflexion tactique fut interrompue par le retour de la jeune humaine qui lui fit part de son shopping-souvenir macabre : un diable en boîte et un pistolet de farces et attrapes. Plutôt étonnant pour la zone.
Je pensais qu’on n’en fabriquait plus depuis les années 50, constata-t-elle devant ces nouveaux trésors, finalement je me demande si ce n’est pas un gamin mécontent des lots qui a foutu le feu ici parce qu’il n’a pas eu de gadget pour son smartphone ! tenta-t-elle de plaisanter pour masquer l’intense débat intérieur qui l’animait : rester ou fuir, rester ou fuir ? Telle était la question, mais plus elle y pensait, plus elle se disait qu’elle préférait miser sur ses propres capacités que sur celles de la vieille carcasse du manège.

Si tu me jures que tu es capable de garder un secret, je te montrerais un truc VRAIMENT flippant, en tout cas bien plus que ta vieille poupée trop cuite et ton pistolet retro, lança-t-elle d’un air mystérieux à la jeune femme.
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeMer 8 Mai 2013 - 12:18

Dragomira VolochineRelevant les yeux de son mouchoir dont la couleur devenait de plus en plus intrigante au fur et à mesure que les mains de la Russe retrouvaient, elles, leur pâleur, Dragomira sourit à la petite plaisanterie de la pilleuse des mers, mais sans trop d'appui, sans relever immédiatement le trait d'esprit par un rebond sur le sien. Il y avait, dans les yeux de cette femme à la chevelure pour le moins expressive, un éclat plus prononcé que celui qui serait né du simple agacement face à une pluie qu'on n'aime pas. C'était comme si elle se découvrait faite de sucre et que la bruine menaçait de la faire fondre, à moins peut-être que son assemblage céphalique ne soit en réalité qu'une création récente d'un coiffeur fou et que la colle ne puisse supporter l'averse sous peine de tomber, la laissant chauve et, Dragomira pouvait l'admettre, un peu ridicule. Elle glissa au milieu de ses réflexions.

    « Vrai qu'une coque en vraie fausse peau aurait donné un petit côté nécronimicon à mon Iphone. Je n'aurais pas craché dessus. Tu penses que c'est possible, une appli' pour faire hurler le visage cousu dedans quand on nous appelle ? »

Mais ça n'était sans doute pas la pluie qui la perturbait : aux yeux de la slave, un quelconque énervement ne pouvait surgir d'une coquetterie frustrée chez une femme qui osait arborer l'essence même du négligé, à savoir des nœuds en série sur la tête. Venait-elle de se rappeler qu'elle était attendue ? La pluie lui avait-elle réveillé quelques souvenirs enfouis ? L'avait-elle, en fin de compte, appâtée avec le petit déjeuner pour l'attirer ici dans un guet-apens quelconque qui ne trouvait pas son dénouement ? Le gang des crinières sauvages était-il en retard ? Avant que la russe ne puisse intérieurement trancher, et après à peine une poignées de secondes qu'elle passa à faire mine d'être toujours très concernée par l'état de ses mains, la pirate reprit la parole pour lui adresser des propos passablement sibyllins.

De nouveau, Mira releva le nez, mais cette fois, elle laissa filtrer sa curiosité, ce qui rendait son visage plus rond, plus juvénile. Elle cilla, fit une petite moue aussi amusée que cocasse. Lui montrer quelque chose de flippant ? Quoi donc ? Sa brosse à cheveux ? Plutôt que de garder trop longtemps silence, la fleur des villes lâcha d'un ton badin masquant assez bien son appétit pour ce que la pilleuse venait de lui lancer.

    « Tu as trouvé comment réanimer les chevaux du manège ? »

Elle appuya sa moue, avant de la perdre ; il s'agissait maintenant de répondre sérieusement. La question, chez Mira, n'était pas de savoir si elle savait garder un secret ; la plus grande énigme chez cette femme était surtout de déterminer si elle saurait un jour énoncer une vérité. Son visage se fit chafouin, mais plus mature subitement, son regard devint un rien plus dur, mais plus suave également. Avec simplicité, elle enchaîna.

    « Je le jure. »

Elle présenta sa paume droite pour mimer une scène de tribunal, puis attendit, impatiente en dedans, très calme en dehors, et parfaitement dépourvue d'appréhension. Oui, après tout, cette femme pouvait être une sadique venant de décider de l'égorger et trouvant amusant de lui présenter de cette façon qu'elle allait lui montrer comment se faire un collier avec ses propres tripes, mais... Si tel était le cas, elle l'aurait sans doute fait avant, et puis... L'un dans l'autre, c'était un bel endroit pour se brûler les doigts.
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeMer 8 Mai 2013 - 21:59

Mira venait de lui donner sa parole, aussi ne lui restait plus qu’à espérer que la blondinette n’en avait qu’une. Ce n’est pas comme si elle avait vraiment le choix, de toute façon…

T’es ok ? Super ! Bon alors je t’explique les règles du jeu : tu vas fermer les yeux et compter jusqu’à 10, moi pendant ce temps-là je vais aller chercher un truc à côté du fleuve… Et quand tu auras fini de compter tu pourras venir voir ce que j’ai à te montrer si tu n’as pas peur de te mouiller… Mais attention, n’ouvre pas les yeux avant d’avoir fini de compter, c’est TRES important, compris ?

L’ondine avait évalué la distance qui la séparait de l’eau, et avait estimé qu’en courant il lui faudrait 6 à 7 secondes pour piquer une tête dans le Corrib. Entre temps, elle serait obligée de se mettre à découvert sous la pluie, ce qui provoquerait un début de transformation et la rendrait donc vulnérable, et elle ne tenait pas à ce qu’on l’embête durant cette phase-là.

Profitant que l’humaine lui tourne le dos, Mary décida de saisir sa chance et jeta son baluchon sur son épaule avant de se mettre à courir le plus vite possible vers le fleuve. Ses pieds s’enfonçaient dans la boue, les gouttes d’eau lui brûlaient le visage, le cou et les bras, et elle sentait déjà des parcelles de sa peau s’épaissir et se couvrir de mucus… Heureusement pour elle, elle avait pris l’habitude de bomber tous ses pantalons et ses chaussures d’imperméabilisant. Cela ne suffisait pas à les rendre parfaitement étanches, loin de là, mais suffisamment hydrophobes pour résister un certain temps aux gouttes de pluie ou à un verre d’eau renversé par mégarde.

Ses jambes au sec, elle réussit à atteindre les berges essoufflée, mais en mode bipède bien que le haut de son corps ait déjà eu largement le temps de s’imbiber et de commencer à se transformer partiellement, comme un gâteau marbré : ici une zébrure grise, là une bande de peau, là un œil bleu et là un jaune…

Le rivage était assez escarpé, laissé à l’abandon comme le reste du parc. L’eau était en contrebas, Mary se laissa donc glisser jusqu’à elle en évitant soigneusement les tessons de bouteille et autres objets non identifiés potentiellement coupants, et PLOUF ! Plongea la tête la première dans les eaux grisâtres du Corrib, toutes troublées par cet apport aquatique du ciel.

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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeJeu 9 Mai 2013 - 21:45

Dragomira VolochineL'énoncé du jeu par Mary tira à la jeune femme une expression infantile, légère et ravie, tandis que sa mémoire glissait dans la pénombre spongieuse d'un souvenir pas si lointain. La dernière fois qu'elle avait joué à fermer ses yeux et compter les secondes, c'était dans sa chambre d'adolescente, tandis que son oncle approchait derrière elle, avant de... Elle cilla. Hocha la tête. Répéta.

    « Très important, compris. »

Et, plissant le nez, elle mit théâtralement les mains sur ses yeux, tourna le dos et commença à énumérer les chiffres à voix haute.

Un. Le gravier crissa et une sarabande de pas annonça à la Russe que sa compagne d'aventures avait décidé d'aller « chercher quelque chose à côté du fleuve » d'une façon passablement précipitée. Deux. Elle était partie à sa gauche ; Dragomira se dit qu'il faudrait juste qu'elle se contente de filer elle-même dans cette direction. Ah, elle n'aimait pas courir. Trois. Elle aimait assez le trois. C'était un joli chiffre, son oncle, son fils, et elle. Trois. Malheureusement, le compteur ne restait jamais coincé sur trois – il fallait toujours que quelque chose intervienne. Quatre. Voilà, quelque chose est intervenu. Les pas claquaient moins, la distance se creusait. Elle se demanda fugacement si le guet-apens ne l'attendait pas au niveau du canal, finalement. Cinq. Ça serait bien compliqué comme entreprise, juste pour attaquer une femme seule marchant au petit matin dans des ruelles désertes près d'un port aux eaux profondes. Sincèrement. Six. Un tonnerre gronda et lui vola la pensée de la seconde dans son roulement profond. Sept. Elle n'avait jamais vraiment su si elle aimait les orages. Elle les adorait et elle en avait peur, enfant, mais avec le temps, ça l'ennuyait plus qu'autre chose – surtout parce que, la plupart du temps, il faisait terriblement chaud avant qu'ils n'éclatent. Huit. Ce n'était pas le cas en Irlande manifestement. Peut-être qu'elle recommencerait bientôt à les adorer. Quelque chose de jeté à l'eau se laissa entendre. Un rocher ? Neuf. Il était temps d'ouvrir les yeux, dix approchait et, le temps qu'elle se retourne, elle verrait bien. Découvrant son visage, elle entama sa volte, cherchant du regard à... Dix, voilà, où était Mary.

Pas visible. C'était étrange – est-ce qu'elle était tombée elle-même à l'eau ? En tous cas, il lui fallait courir – elle trottina d'abord, puis sa douleur aux pieds se réveilla, la motivant à faire le trajet plus promptement, parce que la peine serait plus vive, mais plus brève – comme elle les aimait. Approchant à son tour des rives poisseuses, à la surface étoilée par la pluie et aux eaux rendues opaques par la tourbe, elle manqua de déraper sur une sorte de plaque de tôle, ou de vieux carton plastifié englué de boue, et fit un petit moulinet des bras. Elle chercha rapidement aux alentours où se trouvait la pirate – ni en face, ni en bas, ni plus loin... Elle avisa le canal : si, elle avait du tomber. Elle fronça les sourcils, mais une forme plissa la surface et la russe revit Mary.

Elle cilla. Une fois, deux. Puis trois. Pencha la tête – c'était elle. Ça n'était pas le même teint, mais c'était elle. Elle reconnaîtrait ces cheveux, même mouillés, entre mille coiffures plus conventionnelles. Elle approcha d'un pas, effleurant presque l'eau de ses chaussures. Impossible de s'être maquillée ou déguisée si vite, c'était... Les lèvres de Mira s'ourlèrent d'un sourire d'enfant incrédule, et un léger rire roula dans sa gorge, mi émerveillé, mi absurde. Sérieusement – qu'est-ce que c'était que cette surprise ? Comment elle avait fait ça ? Et puis, quand même, se jeter dans ce bouillon : c'était crade !
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeLun 13 Mai 2013 - 21:00

L’ondine avait plongé la tête la première dans la soupe du Corrib : entre la pollution de la ville, les cendres du parc et l’acidité de la pluie, cette eau picotait méchamment, heureusement que la mer n’était pas loin et absorbait un peu ce surplus de substances irritantes en les diluant avec son sel protecteur.

Il lui fallut quelques instants pour finaliser sa métamorphose, la mauvaise qualité de l’eau ralentissant le processus qui se faisait en quelques secondes à peine au large. Même dotée de ses yeux aquatiques, les flots se révélèrent assez opaques à cause de toutes les particules en suspension, aussi Mary dut remonter à la surface pour se repérer : elle souhaitait regagner le littoral au plus vite.

Alors qu’elle émergeait des eaux, un rire attira son attention : c’était Mira, qui l’avait rejointe. Elle n’aurait pas cru que la petite citadine oserait salir ses souliers en descendant la pente boueuse qui menait jusqu’au rivage, et pourtant, elle était là. D’habitude elle n’aimait pas se montrer sous sa forme muqueuse et grisâtre aux humains, et ceux qu’elle croisait à ce moment-là finissaient en règle générale noyés dans la vase ; seulement cette fois-ci elle décida de faire une exception. La jeune fille s’était montrée plutôt gentille avec elle, et elle ne la considérait pas comme une menace réelle. Pourquoi lui voudrait-elle du mal ? Au pire, il serait toujours temps de s’en débarrasser plus tard : elle aurait donc la vie sauve pour le moment.

Fixant l’humaine de ses yeux luminescents, l’ondine se rapprocha du bord tout en prenant garde de conserver une certaine distance avec la berge.

Tu vois, quand je te parlais d’un truc vraiment flippant, je n’avais pas menti ! lança-t-elle de sa voix qui était sans doute la seule chose qu’elle avait en commun avec sa version sèche. Quand je te disais qu’à Galway on pouvait trouver des gens bizarres, je ne mentais pas… Mais j’aurais besoin que tu gardes ça pour toi, histoire que mon petit secret ne tombe pas entre les mains de personnes mal intentionnées, tu crois que tu peux faire ça pour moi ?
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeDim 19 Mai 2013 - 21:04

Dragomira VolochineLa Russe cilla, alors qu'elle commençait à réaliser, profondément, de ce qu'elle était en train de voir. Ce n'était pas une farce et, bien qu'elle était à cet instant encore un train de rire, tout son esprit se concentrait sur le phénomène qui avait lieu en face d'elle. C'était aberrant, c'était plus qu'étrange, c'était une remise en cause de bien des choses dans le monde, de quoi atteindre même sa petite bulle brumeuse à elle : les légendes existaient, et elle en voyait une de front. Ça signifiait qu'il y en avait peut-être d'autres ailleurs, dans le monde entier, et peut-être même auprès de son enfant – bordel, non, pas son gosse. Elle eut un sursaut, unique, et passant, avant que ses réflexes de prudence coutumière et de secret cultivé jusque dans le moindre des détails qui l'entouraient ne ravalent cette faible expression de rejet et d'inquiétude. Elle la couvait encore, mais elle ne la montrait plus, et cette part de joie enfantine qu'elle ressentait toujours reprit toute sa place sur ses traits. Elle hésita à faire un pas en avant, mais la boue était trop profonde, trop glissante, aussi se contenta-t-elle de trépigner sur le rebord comme une gamine devant un paquet cadeau.

    « Fantastique... »

Commença-t-elle par susurrer dans sa langue natale, avant de se pencher, mains sur les genoux, cheveux pour moitié épars, pur moitié collés aux traits par la pluie. Reprenant en anglais sur un ton doux et fébrile en même temps, elle lâcha.

    « Je vois ça. Et tu es comme ça... Depuis longtemps ? »

Savoir si la chose était contagieuse pouvait avoir son importance. Elle hocha ensuite la tête avec un sérieux de bonne sœur, et une expression en accord.

    « Ne t'en fais pas, je ne le répéterai à personne. Et je n'ai pas de confesseur. Un clin d’œil, un nouvel acquiescement. Avec empressement, elle reprit. Ça te fait mal de... De changer ? Il y a beaucoup de gens comme toi ? Est-ce qu'il y a d'autres... Particularités ? »

Elle se redressa un peu, présentant ses paumes fugacement.

    « Excuse-moi. Je te presse de questions, tu n'as pas forcément envie de déballer tout ça, tempéra-t-elle sur un ton suave, avant de glisser, plus bas. Donc... Galway réunit les... Gens spéciaux. C'était ça qu'on voulait me dire, je suppose. Désolée si je suis trop curieuse. »

Elle eut alors un sourire mignard.

    « Je suis tellement normale. »

Normale, oui, normale : incestueuse de façon consciente et volontaire, incendiaire, peut-être recherchée pour une éventuelle complicité de viols sur mineurs ou en tous cas destructions de preuves, blanchisseuse d'argent à ses heures perdues, Mira était une femme comme on pouvait difficilement s'imaginer en croiser à chaque coin de rue – quoiqu'elle fut persuadée que bien des bonnes gens avaient leurs petits secrets, aussi sales que cette eau à ses pieds. Elle reprit sa posture, penchée et attentive, le visage éclairé par une candeur curieusement réelle.

    « En tous cas, je suis vraiment, vraiment convaincue que je veux voir ce que tu as à revendre par ici, maintenant. Elle ajouta avec malice. Alors. L'Atlantide existe ? »

Elle appuya son trait d'esprit d'un sourire qui affirmait à lui seul que sa question n'était pas sérieuse – quoique. Si les femmes-pieuvres existaient, une cité enfouie n'était pas quelque chose d'impensable... Peut-être même qu'elle était toujours habitée, après tout.
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeJeu 23 Mai 2013 - 20:58

Malgré l’inconfort de la situation, Mary ne put s’empêcher de sourire :
Non, ne t’inquiètes pas, ce n’est pas quelque chose qui s’attrape, je suis née comme ça, je ne suis pas contagieuse…

Certains parents des familles qui l’avaient accueillie l’avaient mise à la porte car ils craignaient plus que tout qu’elle les contamine et qu’ils deviennent eux aussi une créature peu ragoûtante, si éloignée des canons de beauté que l’on pouvait espérer des sirènes. He oui, on était bien loin de la chevelure rousse flamboyante et du soutif coquillage !

Ca ne me fait pas mal, c’est juste un changement d’état, un peu comme quand ta peau change de couleur à cause du soleil, c’est juste une adaptation à l’environnement un peu plus… Poussée, dirons-nous.

Elle était immergée jusqu’aux épaules, aussi Mira ne pouvait voir les longs tentacules visqueux qui s’agitaient sous l’eau. Cette sensation était vraiment désagréable, l’eau, la cendre, elle avait l’impression de tremper dans du vinaigre.

Je ne sais pas si l’Atlantide existe, mais si c’est le cas ça doit être la ville qui a été créée par tous les ondins qui en ont eu marre des humains, c’est l’histoire qu’on nous raconte quand on est gamins pour expliquer le fait qu’on soit si peu nombreux : beaucoup d’entre nous seraient retournés à la mer pour ne plus en sortir… D’ailleurs, c’est ce que je vais faire, ce n’est pas que ta compagnie me soit désagréable, mais il faut que j’y aille, barboter dans ce bouillon n’est pas bon pour moi, enfin, je suppose que ça ne serait bon pour personne…
Ravie d’avoir fait ta connaissance blondinette !
lança-t-elle en guise de conclusion avant de s’enfoncer dans les eaux troubles jusqu’à disparaître dans les clapotis du fleuve.

Elle allait se dépêcher de retourner à la mer puis de passer quelques temps au large, là où l’eau était pure et lui permettrait de se débarrasser de toutes ces cochonneries qu’elle avait sur elle…
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeDim 26 Mai 2013 - 3:04

Dragomira VolochineEn un clapotis, elle était partie – avec elle, le mystère, le merveilleux, l'intriguant. Le danger, aussi. Mira resta sur le bord de cette rive sale, des vestiges de canettes, de journaux et de ferraille clapotant à ses pieds sous la pluie battante qui ne faisait que forcir. Elle ramassa ses cheveux en arrière, découvrant son visage avant de lever le nez vers les cieux, lesquels, noirs, lavaient son minois blanc.

Elle inspira profondément, à la fois seule comme jamais, piquée d'une touche de peur maternelle, donc viscérale, et parfaitement ravie. Elle était aussi heureuse qu'écœurée et, quelque part, ce départ si sec de la créature aquatique ne rendait la rencontre que plus belle. Quand elle cilla pour rabaisser les yeux vers l'eau qui avait accouché du monstre magnifique, il n'y avait plus qu'une surface grumeleuse, couleur maladie. Donnant un faible coup de pied à un détritus sur le point de tomber à l'eau pour le pousser, elle se satisfit du petit « gloup » vaseux qu'il fit, avant de se détourner.

Le pas lourd et boiteux, toute sa fatigue lui tombait maintenant sur les épaules. Passant auprès du manège et du vieux stand, elle se surprit à y chercher des traces de leur passage à elles deux, comme pour s'assurer que tout ceci était bien réel. Elle reprit la boîte qu'elle avait laissée en arrière, ainsi que la lime qui l'avait si fidèlement servie, pour faire sauter le verrou fondu de l'écrin calciné. Le clown espéré surgit, mais en silence, le mécanisme lançant son rire ayant cédé aux flammes, au contraire de son ressort. Il ne faisait que cliqueter sinistrement, à demi fondu, d'une forme bizarre ; le dessin du clown ayant tenu, mais la forme ayant épousé tant les vrilles du ressort que les contours de la boîte, il ressemblait à un ver maquillé. La russe en rit, d'un rire d'enfant très sincère, lancé très haut. Elle replia le couvercle du sarcophage miniature sur son horreur fondue, et glissa le tout dans son sac.

Lorsqu'elle parvint à la route, elle héla un taxi, donna son adresse, un paiement assez épais, et s'endormit presque aussitôt sur la banquette arrière. Elle ne se réveilla qu'au devant de son hôtel et, s'il n'y avait pas eu cette saleté sur ses vêtements qu'elle s'empressa de jeter une fois revenue dans sa chambre, ainsi que ce machin affreux qu'elle posa en plein centre de ses appartements, en pièce maîtresse de sa collecte, elle aurait sans doute pensé avoir rêvé. En tous cas, elle céda au sommeil de nouveau, sitôt après sa douche, et rêva longtemps. Pas de sirène, non. De chevaux empalés et dansants.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeMar 4 Juin 2013 - 23:08

Charlotte
« Tu viens, Charlotte ? demanda Kiaran avant de partir sur un petit rire bon enfant. Tu ne vas pas me dire que tu as peur, n'est-ce pas ? » Quelques sourires moqueurs étirèrent les lèvres de la petite bande tandis que la vampire observait l'entrée à moitié calcinée du parc. « Charlotte ?
— Ça va, ça va, répondit la concernée, j'ai dit que je vous suivais, non ? » La colère était déjà là. Elle avait la méchante impression d'être prise pour une imbécile et elle détestait cela. La porte était bien évidemment fermée et barrée d'un imposant panneau rappelant qu'à la suite d'un incendie, le Zombillenium était sinistré et fermé au public. Histoire de faire bonne mesure, le terrain était entouré de grillages censés prévenir les jeunes dans leur genre d'entrer. La jeunesse ayant toutefois du mal avec les règles, il n'avait pas fallut longtemps pour que des malins ne pensassent à amener une pince à métaux avec eux. Sinon royale, la voie ouverte était largement suffisante et il ne fallut que quelques minutes à Charlotte et ses compères pour déambuler dans la joie, la bonne humeur et l'obscurité dans un parc fantôme.
Parfaitement silencieuse, la française observait ses compagnons d'infortune, méfiante malgré elle. Elle ne parvenait toujours pas à comprendre comment ces crétins faisaient pour ne pas comprendre. Elle ne faisait pas énormément d'efforts, pourtant. Par exemple, dès qu'elle se laissait accaparée par ses pensées — toutes les cinq minutes, en caricaturant à peine — elle oubliait de mimer une respiration. Autre détail qui aurait dû attirer l'attention des humains, à chaque fois qu'ils avaient tenté de la toucher, elle avait laissé échapper un grognement sourd, inhumain à ses oreilles aiguisées. Jamais, pensait-elle, jamais je n'aurais été capable d’émettre un son comme ça avant.
À bien y repenser, ce devait être l'alcool. Après tout, sans l'alcool, l'aurait-elle abordée de la sorte ? Elle s'était recroquevillée à l'entrée d'une petite ruelle, gardant un œil sur la rue principale adjacente. N'ayant pas pris de douche depuis deux jours, son physique n'était pas des plus engageants. Son pantalon était constellé de tâches diverses et variées, ses cheveux auraient mérité un bon coup de peigne. En quelques mots comme en cent, elle n'était guère attirante et pourtant, ils l'avaient entourée. Après s'être présenté, Kiaran avait tendu son bras, le tout accompagné d'un sourire charmeur. Charlotte l'avait regardé sans comprendre, d'abord, puis sa méfiance naturelle était revenue au galop. Elle aurait juré qu'ils préparaient un mauvais coup. Elle pouvait presque le sentir ; les sourires en coin, les regards de connivence... Ils avaient le profil typique.
Elle avait accepté.
Elle devait se nourrir, de toute façon. Elle sentait la soif revenir à la charge, alors même qu'elle avait chassé quelques heures plus tôt seulement. Quitte à devoir saigner quelqu'un, autant que ce fut un petit merdeux dans le genre de Kiaran. C'était comme ça qu'ils s'étaient retrouvés, en pleine nuit, entourés de manèges à moitié brûlés. « Viens avec moi, Charlotte, la pressa Sinéad en attrapant sa main. Ils vont encore se foutre dans une merde pas possible, c'est dangereux par là bas. » La peau chaude de l'humaine sur la sienne fit tiquer la vampire, qui se rendit compte que la bande se séparait en deux. Récupérant vivement son bras, Charlotte lança un regard méfiant à une l'adolescente. Elle était la plus jeune, dix-sept ans à peine. L'appât idéal, comprit-elle en opinant finalement du chef. Ils voulaient la mener en bateau pour le reste de la nuit, elle en était certaine. Ils allaient être déçus. Elle devait juste faire son possible pour être discrète...
Après quelques minutes de marche, durant lesquelles Sinéad tenta d'arracher quelques mots à sa compagne de marche, le premier « piège » se referma. Charlotte réagit au quart de tour, bien malgré elle : Kiaran fonçait vers elle, une faux — sans doute un jouet — brandie devant lui. Lui sautant dessus, elle manqua lui briser le cou pour dégager sa nuque et plongea ses crocs juste sur la veine, la déchirant au passage. Il aurait sans doute pu réagir s'il ne s'était pas attendu à un tout autre type de réaction. La peur suintait de tous les pores de sa victime et le cri strident de l'adolescente derrière eux électrisa une vampire qui se laissait par nature submergée par ses émotions. Elle n'avait même pas l'opportunité d'éprouver une once de remords. Pas encore. Elle n'avait aucunement l'intention de le tuer, de toute façon. Elle avait retenu les leçons de son frère et la blessure n'était pas létale. C'était aussi pour cela qu'elle chassait souvent. Elle ne voulait pas laisser de cadavre derrière elle et, comme elle ne contrôlait pas encore sa soif, elle n'avait pas d'autre choix. Mais elle savait qu'en faisait cela, elle laissait tout de même des traces. Être un vampire n'était pas aussi évident qu'on pouvait le penser.
Alors qu'elle tentait de fuir, Sinéad percuta quelque chose, à moins que ce ne fut quelqu'un. En même temps, les cris interrogateurs du reste de la bande se faisaient entendre. Comprenant que la situation s'emballait — l'adrénaline aidant, l'angoisse des conséquences de son acte ne parvenait pas encore à percer — et qu'elle allait devoir agir vite si elle ne voulait pas trop d'ennui, Charlotte lâcha sa victime qui tomba au sol, sonnée mais encore consciente. La scène n'avait duré que quelques secondes et Charlotte restait sur sa faim, c'était le moins que l'on pouvait dire. Redressant la tête, le menton couvert de sang malgré tout et le regard hagard, la jeune femme sut qu'elle devait prendre une décision. Sa première fut de se retourner.


Dernière édition par Charlotte le Lun 10 Juin 2013 - 0:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quelque part dans le parc fantôme   Quelque part dans le parc fantôme Icon_minitimeSam 8 Juin 2013 - 8:53

ViggoC'était une belle nuit pour le vampire, au-delà du ciel étoilé, il venait de conclure un partenariat à long terme avec une bande de motards pour le transport d'armes. La négociation n'avait pas été de tout repos, il avait du faire une petite démonstration de force. L'avantage était qu'il s'était nourri et même si au final ça lui coutait cher, ça lui faciliterait grandement la vie de ne pas avoir à s'occuper du transport.

La petite rencontre s'était déroulée en bordure du parc fantôme. Viggo avait décidé d'y faire un tour pour profiter de la nuit. Il avait déjà entendu parlé de l'endroit à plusieurs reprises, tout comme de son histoire, sans jamais y avoir mis les pieds. Le résultat était, au final, assez décevant, il n'y avait pas grand-chose d'intéressant. Alors que le vampire allait s'allumer un cigare, il entendit des voix et discerna plus loin une bande de jeunes. Un sourire en coin se forma sur son visage, il rangea son briquet, l'amusement venait d'arriver. Son cigare toujours en main, il décida de suivre le petit groupe dans l'ombre.

Suivant les deux jeunes femmes qui s'éloignaient des autres, il ne savait toujours pas ce qu'il allait faire. Allait-il se contenter de leur faire peur? Ne rien faire? Ou s'abreuver jusqu'à l'ivresse? Il n'avait toujours pas décidé, il se contentait pour le même de les suivre tel un prédateur suit sa proie. Il repéra ainsi de loin le jeune homme s'approcher pour faire un sale coup.

Toutefois, la situation ne se déroula en aucun point comme il l'avait pensée. En quelques secondes une des deux jeunes femmes (Charlotte) sauta au coup du garçon et y planta ses crocs. Il n'en fallut pas plus à Viggo pour comprendre que la jeune femme ne devait pas être vampire depuis longtemps, en effet perdre ses moyens de la sorte n'était pas habituel d'un vampire expérimenté. L'autre jeune femme (Sinéad) se mit à hurler et détala dans sa direction.
Elle vint heurter le vampire et recula en titubant sous l'effet du choc. Avant qu'elle n'ait pu relever la tête pour le voir - bien que dans l'obscurité elle n'aurait pas vu grand chose-, Viggo lui asséna une droite, dosant sa force pour l'assommer et ne pas lui broyer la moitié du visage. Elle s'écroula inerte au sol.

Le vampire releva la tête vers la vampire qui venait de lacher sa proie et se tournait vers lui la bouche ensanglantée. Tout en la fixant, il coinça son cigare entre ses dents et sortit un briquet de sa poche. Il quitta les yeux de la vampire pour les concentrer sur la flamme et allumer son cigare. Il rangea le briquet et expira un nuage de fumée avant de prendre la parole.

Si j'étais toi, je ne le laisserais pas en vie, commença-t-il en montrant le garçon au sol de sa main tenant le cigare. Viggo arborait un sourire . Il enjamba le corps à ses pieds (Sinéad) pour se rapprocher. Si tu le laisses en vie, il saura te reconnaitre... Et puis, ce serait dommage de laisser un tel festin. N'as-tu jamais vidé quelqu'un complètement ? Senti la vie s'échapper entre tes lèvres ? Continua-t-il alors qu'on pouvait lire l'excitation sur son visage.

Il tira une nouvelle fois sur son cigare tout continuant de fixer la jeune vampire. Des cris retentirent au loin, signal que les autres ne tarderait pas à débarquer. Un nouveau sourire amusé orna le visage du vampire. Une chose est sur, il va falloir prendre une décision rapidement, ajouta-t-il.
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