Ce jardin de taille honorable est boisé par quelques grands arbres (cerisiers et saules notamment) qui se trouvaient déjà sur place, et orné de massifs de roses anglaises savamment entretenus qui bordent la propriété.
Cependant, ce n'est pas pour sa verdure que le Quality Street s'illustre le plus, mais pour sa piscine extérieure.


Chauffée, même en hiver pour ceux n'ayant pas la chance de bénéficier d'un sang froid, elle est mise à disposition des filles le jour et ouverte aux clients la nuit. Naturellement, le port du maillot est recommandé mais l'eau est fortement chlorée pour assurer une hygiène à toute épreuve et ce malgré les échanges de fluides corporels qui peuvent y avoir lieu.

Bordée de sable fin pour le confort des... Pieds, on y trouve plusieurs transats et petites dessertes pour y prendre ses aises. Un barbecue trône également quelque part pour les girls étant d'humeur à déjeuner sur l'herbe.

Une balançoire se trouve également sur le sable, mais si vous saviez quelle était son utilité vous ne laisseriez certainement pas vos enfants jouer dessus!

En provennance de : http://www.hellsgate.fr/t547p15-lounge-bar-et-scene#8133

La fraicheur de la nuit déjà avancée lui fit du bien. Le lieu était calme, le simple bruit de l’eau dans la grande piscine venait troublé ce silence qui pour le professeur était salvateur.
Il devait reprendre ses esprits, il se laissait submergé par la superficialité du lieu, comme hypnotisé par le charme de toute ses sirènes, qui certes étaient superbes mais qui l’attirait inexorablement vers le naufrage complet de la mission qu’il devait faire ce soir.

Soupirant, James sortit une petite pipe de l’intérieur de sa veste ainsi qu’une petite boite et une boite d’allumette. Après avoir coincé sa canne entre ses jambes avec une gestuelle rendue précise et rapide par l’habitude, il prépara sa pipe et l’alluma. Tirant dessus, il souffla une longue et dense fumée blanchâtre. James devait se ressaisir, ne pas oublier le véritable but de ses investigations, venger ses parents exterminer toutes ses créatures monstrueuses, sans aucune exception !

Avec cette dernière pensée le professeur serra la tête de loup argentée qui ornait le pommeau de sa canne.

Le petit Salon


Juliet s'était attardée quelques minutes au bar, juste le temps de commander et de récupérer le cocktail sans alcool le moins cher de la carte. Elle avait snobé tous les autres invités ; de toute façon, ce n'était pas comme s'ils avaient fait attention à elle jusque là et comme si elle en avait quelque chose à faire de ce qu'ils penseraient d'elle.

Il faisait vraiment froid dehors lorsqu'on ne portait qu'un bustier. Elle avait certes bien couvert ses jambes mais elle n'avait pas pensé mettre le nez dehors sans manteau.
La jeune femme resta immobile quelques instants, son verre glacé dans une main tout contre elle, la paille à quelques centimètres de sa bouche. Elle avait juste bu une gorgée avant de passer dehors. Et maintenant qu'elle s'y trouvait, outre le mordant de l'air qui la saisissait, elle se demandait pourquoi elle était pas restée sur son canapé... Il (James) lui tournait le dos, des volutes de fumée s'échappant au dessus de son épaule. Il avait eu l'air de partir précipitamment... et puis, s'il l'avait vu à l'intérieur, il n'était pas venue la voir car il n'en avait peut-être pas envie. Elle ferait peut-être mieux de repartir, se dit-elle.
Au lieu de quoi, elle dit doucement :

" Bonsoir James. Je te dérange pas, j'espère ? "

Son cœur battait fort, tant pour réchauffer son buste que sous l'angoisse d'une réponse négative. Après tout, même si ce n'était vraisemblablement pas son genre, elle ne pouvait pas être sur de sa façon de réagir à son intrusion. A cette simple situation, s'ajoutait son malaise personnel, celui qui la taraudait depuis des semaines sans qu'elle n'y trouva de véritable solution. Pourtant elle était venue jusqu'ici sans se poser de question...

Juliet

James était plongé dans ses pensés, profitant de la sensation brulante de la nicotine qui s’engouffrait dans ses poumons. Il regardait l’horizon le regard perdu dans le vide. Il n’avait pas été brillant, et s’était laissé piégé par le lieu, succombant au charme de l’endroit et des personnes qu’il avait croisé.
James devait se ressaisir rapidement, car il n’avait obtenue aucune informations, aucune précision sur les vampires et les lycans. Il n’était même pas capable d’affirmer s’il en avait croisé un… Pitoyable !

Mais alors qu’il continuait de se réprimander intérieurement, ressassant le cuisant échec de son début de soirée, il entendit une voix qui lui était familière. Le professeur se retourna et se décomposa littéralement alors qu’il aperçut la jeune femme. Juliet, l’incendiaire demoiselle qui ne l’avait pas laissé de glace quelques temps auparavant.
James aurait aimé que jamais la jeune femme ne l’aperçoive en ces lieux. Mais maintenant il était trop tard ! Quelle honte de se présenter ici, dans la maison mère de la débauche, de la luxure, du vice et des perversions !
S’il avait pu, et si l’on n’était pas en décembre, James aurait bien tenté de disparaître en sautant dans la piscine, mais là il n’avait pas d’échappatoire.

« Ho… Heu... Bonsoir Juliet… ce n’est pas… ce que tu crois... enfin comment dire… »

L’anglais se grattait la nuque avec sa main libre. Un signe de trouble ou de nervosité assez facile à discerner. Mais alors qu’il n’arrivait même pas à sortir un phrase, il s’aperçut d’une chose. La jeune femme était frigorifiée. Ce fut comme un électrochoc, et James se mit à rigoler. Toujours gêné, il plaça sa canne en équilibre contre un mur et défis sa veste en queue de pis avant de se placer derrière Juliet, lui plaçant le manteau sur les épaules.

« Comment dire… Enfin… Décidément à chaque fois que nous nous croisons tu es frigorifié. Tiens ça sera mieux avec ça. »

L’espace d’un instant, la vision de la jeune femme tremblante fit oublier le lieu ou ils se trouvaient.

« Et… Comment vas tu depuis notre dernière rencontre ? »

La jeune femme haussa un sourcil en voyant la gêne que sa présence provoquait chez son ami. Elle ne comprenait pas son embarras d'autant qu'il ne parvenait pas à arranger sa phrase de sorte qu'elle soit complète et intelligible. Juliet se contenta alors de sourire pour le rassurer, qu'importe ce dont il essayait de se dédouaner. "ce n'est pas ce que tu crois" avait-il dit ; sauf qu'elle ne voyait pas du tout ce qu'elle aurait pu croire. Son cerveau marchait peut-être trop au ralenti pour qu'elle fasse le lien entre cette gêne manifeste et le lieu où ils se trouvaient, car elle était bien présente dans ce même endroit, simplement parce que c'en était la réouverture.

" Je ne le fais pas exprès promis... " répondit-elle en voyant James se défaire de sa veste pour elle. De sa main libre, elle l'aida à lui mettre sur les épaules, rapprochant les bords de sa poitrine.
" Merci. " fit-elle en serrant doucement la main qu'il avait posé sur son bras, tandis qu'il l'habillait. La veste était chaude à l'intérieur, ayant pris la chaleur de son porteur.

Mais quand le professeur lui demanda comment elle allait, la pyromane perdit son sourire et baissa la tête. Avec le vampire, elle avait été franche sur sa volonté de ne pas en parler. Mais sa relation avec James n'était pas la même et elle ne voulait pas en parler car elle savait qu'elle ne pourrait pas s'arrêter à un simple "bof". Mais en même temps, elle ne voulait pas dire que ça allait, car ce n'était pas vrai et que beaucoup de choses en elle le montraient : son retrait de la foule de la soirée, son choix de couleurs, son maquillage... et encore ce dernier masquait bien ses cernes.

Elle s'écarta de quelques pas, avançant vers le sable entourant la piscine.
" J'ai quelque chose qui pourrait t'intéresser. "
Elle se retourna alors, la main tendue tenant un petit objet. Elle se mordait la lèvre inférieure, honteuse de changer de sujet, d'esquiver de façon aussi remarquable la question qui lui était posée. Elle appuya sur le bouton du thermomètre et un petit rayon lumineux vint terminer sa course sur le torse de James. Puis elle l'éteignit et se ravança pour présenter le gadget.
" Grâce à ça, tu peux connaitre la température corporelle des individus qui t'entourent. Suivant ce qui est indiqué, tu peux deviner ce qu'ils sont. Très froid, vampire. Très chaud, loup-garou. "

Depuis que Winnie lui avait donné celui-ci, Juliet était persuadée que ça intéresserait l'anglais. Elle n'avait pas pensé utiliser cette petite découverte pour échapper à une question embarrassante...

Juliet

James sentit l’embarras de la jeune femme, suite à sa question anodine. Le premier réflexe du professeur fut de lui demander des précisions. Cependant la jeune femme (Juliet) changea quasiment immédiatement de sujet et James se ravisa. Si elle ne voulait pas lui en dire plus c’est qu’elle avait ses raisons et l’Anglais respectait cela.

Aussi il se focalisa sur l’objet qui lui présenta la jeune femme (Juliet). Il écouta avec attention ces paroles et comprit. Apparemment les vampires possédaient une température corporelle différente de celle des humains ! La chose était logique si l’on croyait les rumeurs colportant le fait que les vampires ne sont plus « vivants ». Encore une chose des plus intéressantes à savoir concernant cette race… Par contre la chaleur pour les loups garous… une information capital pour le professeur !
Et alors que James tenait le petit objet dans ses mains, il se sentait légèrement ridicule, lui qui tentait de déterminer selon « son instinct » si les gens qu’il croisait appartenaient à cette espèce. Finalement il était un piètre chasseur et avait encore bien des choses à apprendre.

« Juliet, ma chère je ne sais pas ce que je ferais sans toi. A chaque fois que nous nous croisons, tu m’aides ou tu me sauves la vie… Serais-tu mon ange gardien ? »

James rigola et rangea le petit objet dans sa poche. Encore une fois les informations que lui avait donné la jeune femme allait lui être précieuse. Et il devait bien l’admettre, il avait été très touché par l’attention qu’elle lui portait.
L’Anglais vint se positionner derrière la jeune femme et l’entoura avec ses bras. Le but était de la réchauffer plus rapidement, mais également de profiter de la présence de la jeune femme dans ses bras.
Il se mit à parler un peu plus bas, son ton de voix était à présent relativement doux.

« Laisse moi t’aider également, si tu as besoin de quoique ce soit, même d’une simple oreille attentive, sache que je suis là. »

Il ne lui en tint pas rigueur d'esquiver bassement son anodine question. Au contraire, il se montra intéressé par la trouvaille qu'elle lui dévoila ; ce n'était certes pas grand chose mais ça permettait d'être prévenu. Quand on pensait à l'utiliser...

" Ange-gardien ? A me placer sur un piédestal trop haut, fais attention à ce que je ne tombe pas. " sourit Juliet.
Elle n'en méritait pas tant, se disait-elle mais son cœur se réchauffait de savoir qu'elle avait une place un peu particulière dans la vie de quelqu'un. Certes, elle était utile par son travail à la Steel mais elle avait compris qu'elle n'était pas indispensable. Obéir était une chose simple quand la pensée ne s'y mêlait pas ; et la pyromane en découvrant la ville et ses habitants se mettait à réfléchir. Elle n'en était pas à remettre en cause l'organisation pour laquelle elle travaillait mais elle ne voulait pas que ça l'empêche d'aider d'autres gens.

Elle en était là, à essayer de se convaincre qu'elle ne faisait rien de mal à offrir un simple thermomètre de piscine à une personne qui n'allait pas vraiment dans le sens de son patron. Elle avait légèrement déconnecté de la réalité lorsque James l'entoura de ses bras. Son cœur fit un bond dans sa poitrine puis elle ferma les yeux pour savourer ce geste. Un geste pour la réchauffer, pour la rassurer, pour la protéger... un geste qu'elle n'avait pas reçu depuis longtemps.
Il lui dit tout bas qu'il voulait l'aider, qu'il était là si elle le désirait. Juliet serra plus fort ses paupières closes et inspira fortement. Ses doigts se crispèrent autour de son verre. Elle frissonna sentant qu'elle allait craquer. Tout en tenant une main du professeur, la jeune femme se défit de son étreinte et s'accroupit le temps de déposer son verre par terre. En se relevant, elle se tourna pour lui faire face et posa ses mains sur le torse de son ami.
" Merci James. " dit-elle avec un sourire plein de douceur. " Je... (elle rebaissa les yeux et son timbre de voix se fit bas et légèrement tremblotant)... dors peu et très mal. Du coup, j'essaye de fuir ce sommeil ; c'est pour ça que je suis là ce soir. Et parce que j'essaye de me changer les idées. Je sais ce qui me tracasse même si je n'y trouve pas de réponse. Mais je ne peux pas en parler... ici... Pas simplement parce que ça risquerait de ruiner mon maquillage. " termina la brune en redressant le visage.
Non, elle ne pouvait pas ; trop d'oreilles trainaient à Galway. D'autant plus que le Quality Street appartenait maintenant à la Steel Corp.

Juliet

Comme James se doutait, la jeune femme n’était pas dans une forme des plus étincelante. Cependant la confession n’alla pas plus loin, et même si Juliet s’ouvrit, elle ne le fit pas complétement. La chose était suffisamment étrange, car elle ne semblait pas ne pas vouloir au contraire, c’est comme ci quelque chose ou quelqu’un l’en empêchait.
Pour l’anglais c’était un appel à l’aide, et pour un anglais, une jeune femme en détresse se devait d’être secourue !

Mais pas ici apparemment, l’interroger sur la raison de sa peine n’aurait aucun effet bénéfique. La forcer la mettrait mal à l’aise, pire pourrait la faire pleurer, et pour ça aussi son éducation était stricte, jamais un vrai gentleman ne ferais pleurer une demoiselle !

Aussi James décida d’écourter de lui même la conversation, la remettant à plus tard, sa nouvelle mission était de faire qu’un sourire se dessine sur ce joli minois et ne le quitte plus de la soirée.

« Au diable les mornes pensées, après tous nous ne sommes pas là pour les ressasser mais prendre du bon temps. Que penses-tu de rentrer à l’intérieur afin de nous réchauffer, je t’offre une boisson si tu le désires. »

Il la laissa quitter son étreinte, avec un petit regret certes, mais James jugeait plus opportun de tenter de faire disparaître cette triste mine, qui le touchait plus qu’il ne voulait l’admettre…

Prof

" Si je suis ton ange-gardien, laisses-moi te décerner le rang de mon chevalier servant. " lui murmura-t-elle à l'oreille. Puis elle effleura sa joue en un baiser fugace avant de s'écarter à contre-cœur de ce corps chaud.
La proposition de James était sensée ; de plus, Juliet avait plus de chance de ne pas rajouter un gros rhume à son état général en rentrant dès à présent. La jeune femme était venue pour se changer les idées mais elle n'avait rien fait pour aller dans ce sens jusque là. Son seul geste avait été à l'encontre du professeur, vu que Viggo était venu à elle dès qu'il était arrivé. Mais elle avait aussi clairement dit au vampire qu'elle ne serait pas très agréable ce soir et ne l'avait pas retenu lorsqu'il l'avait laissée pour jouer le jeu de la soirée. Elle avait mérité ce qu'elle avait semé mais on lui proposait une autre chance.

" Je vais me doper aux jus de fruits s'ils n'ont rien de consistant caché sous le comptoir. " enchaîna-t-elle en ramassant son verre. L'alcool la mettait certes de meilleure humeur mais lui donnait surtout des migraines affreuses en ce moment. Bon, la dernière fois elle avait bien profité aussi ; cela devait entrer en ligne de compte pour expliquer le mal au crâne qui l'avait tenue pendant quatre jours. Le sommeil n'avait été en rien bénéfique pour le faire partir comme il en était d'usage. Toujours était-il qu'elle avait prévu de se borner aux cocktails sans alcool, plein de sucre et de vitamines.

" Tiens, remets donc son plumage. "
D'une main, elle lui présenta sa veste, regrettant, dès l'instant où elle l'avait enlevée, son poids chaud et réconfortant sur ses épaules.
Quand l'oiseau des banquises (prof) fut prêt, veste remise et pipe éteinte, la zèbre lui prit le bras et ils rentrèrent.

Juliet

Chevalier servant, voilà un sobriquet qui lui alla droit au cœur! James rougit légèrement affichant un large sourire sur son visage. Pour un anglais être traité de chevalier servant était un sacré compliment !
James récupéra sa veste, enhardit par les paroles de la jeune femme, maintenant il n’avait plus qu’un objectif, que Juliet s’amuse, et pour cela il pensait retourner dans le bar lui proposer quelques cocktails en profitant de la musique et de l’ambiance du lieu… De l’ambiance… James réalisa qu’il venait de proposer à Juliet de se changer les idées en l’invitant dans une maison close…

« Heu tu sais. Enfin pour y retourner… c’est pour passer de bons moments… enfin non, pour se détendre… enfin.. en tout bien tout honneur hein ! »

Décidément le « chevalier servant » avait quelques problèmes d’expressions. Il décida que se taire serait une solution plus appropriée, plutôt que de continuer de s’enfoncer avec ses ridicules tentatives de justifications… Aussi il lui ouvrit la porte afin qu’ils puissent rejoindre le bar


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