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 Devil Inside

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Llylewin
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MessageSujet: Devil Inside   Devil Inside Icon_minitimeDim 14 Oct 2012 - 14:15

Kilian et Maeve avaient tout pour être heureux : mariés depuis un an à peine, leur bonheur avait été béni par un heureux évènement devant arriver dans à peine deux lunes.

Malheureusement, l’attaque allait peser lourdement sur le destin de ce jeune couple : défendant sa maison et sa jeune épouse enceinte contre l’assaillant, Kilian fut mordu jusqu’au sang par un soldat.

Si sur le coup, cette blessure à l’épaule était largement bénigne par rapport aux pertes subies par d’autres familles et que le couple remerciait les Dieux de les avoir épargnés, leur soulagement fut malheureusement de courte durée : Kilian changeait. Souvent de méchante humeur, pris de fringales inexpliquées, ni lui ni Maeve ne parvenaient à expliquer cette soudaine cyclothymie qui s’aggravait de jours en jours…

Ils ne savaient pas que la pleine lune qui se levait dans 3 heures à peine allait leur apporter une explication inattendue à cette situation.
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MessageSujet: Re: Devil Inside   Devil Inside Icon_minitimeLun 15 Oct 2012 - 11:44

Kelly a écrit:

Maeve O'Flaherty

Sexe: Féminin

Age: 17 ans

Race: Humaine

Devil Inside Barre_15
Maeve est un modèle de docilité. La femme dont rêvent tout les chefs de famille dignes de ce nom. Elle est tempérante et d'une grande patience. Pieuse et discrète, elle fait pourtant l'admiration par son talent à répandre la sérénité et la gentillesse aurtourt d'elle, ne se contentant pas simplement dans donner, mais incitant également à faire de même. Elle est une amoureuse de la nature et ne tarit pas son désir de pouvoir élever un jour un petit enfant. Jour qui semble être maintenant très proche et pourtant sans doute inaccessible.


Devil Inside Barre_16
Maeve est la fille d'un artisan orfèvre de Galway, élevée dans le soin et l’opulence : c’est une jeune fleur délicate au teint de rose et à l’air angélique.

Comme il en était l’usage, on la maria à ses 16 ans au fils d’un collègue de son père : Killian, bien plus vieux qu’elle, et qu’elle n’avait quasiment jamais vu. Bien qu’elle ait eu beaucoup de mal à cohabiter avec cet homme au caractère plutôt rustre et aux mœurs disons discutables, elle avait finalement réussit à le dompter pour le rendre doux comme un agneau, ce qui était heureux car l’enfant qu’elle portait de lui méritait un père attentionné et aimant.
Malheureusement, l’attaque de la ville avait grandement affecté son époux qui était devenu irascible, irritable et emporté, mais elle espérait que ça ne serait qu’une passade…
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MessageSujet: Re: Devil Inside   Devil Inside Icon_minitimeLun 15 Oct 2012 - 15:32


Killian O'Flaherty

Sexe: Masculin

Age: 26 ans

Race: Lycan









Devil Inside Barre_15

Killian était un jeune homme impétueux et avide d'aventures, bien qu'il s'occupa de l'échoppe d'orfèvrerie de son père depuis tout jeune, il ne rêvait que de parcourir la terre et la mer à la recherche de sensations fortes. Ces mêmes sensations il les chercha auprès de filles de joies et de beuveries répétitives, à l'époque il était un jeune homme aux mœurs légères s'étant détourné du chemin droit chemin de dieu. Un poil rustre, mais toujours plaisant malgré tout, Killian, délaissa ses mauvaises habitudes et retourna à l'église se faire pardonner ses péchés dès lors qu'il tomba éperdument amoureux de sa nouvelle femme. Jeune homme attentionné et aimant, il fut encore plus aux petits soins avec elle dès le jour où elle lui annonça la bonne nouvelle qu'il allait devenir père.
Cependant, depuis l'attaque de la ville, Killian changea du tout au tout, devenant irascible et brutal, comme si quelque chose s'était brisé en lui... il devenait peu à peu méconnaissable.


Devil Inside Barre_16
Killian est le fils d’un riche artisan en orfèvrerie, spécialisé dans le maniement des métaux précieux, il était donc tout naturellement destiné à reprendre l’échoppe familiale depuis son plus jeune âge. On lui avait appris, depuis tout petit que la richesse engendrait la convoitise, on lui avait donc appris à se battre et à manier les armes pour défendre sa vie et sa marchandise, aptitude qui lui permit effectivement de survivre à l’attaque du loup monstrueux s’en étant pris à sa maison lors de l’assaut.

Plutôt irresponsable en ce qui concernait sa vie privée, son père décida de lui mettre du plomb dans la tête en lui faisant épouser la fille d’un commerçant de sa corporation : Maeve.
Si le début de leur union fut tumultueux, les sentiments finirent par s’immiscer entre les jeunes mariés : c’en était fini des filles faciles et des nuits de beuverie à la taverne, il était désormais un époux, et bientôt un père.
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MessageSujet: Re: Devil Inside   Devil Inside Icon_minitimeMar 16 Oct 2012 - 19:40



Il y a des matins qui sont pour ainsi dire placés sous de bien mauvais auspices. Déjà madame O'Flaherty eût-elle dût voir un signe du Très haut lorsque, comme accablée par un mal quelconque et pourtant non moins innocent qu'un mauvais songe, une nué de noirs choucas s'éleva dans le ciel, caressant fugitivement un coin du cadre de la fenêtre dont les carreaux impeccables laissaient tantôt introduire une divine aura. Dernière le verre jaune de ceux-ci – desquels filtrait un rayon d'or auroral particulièrement providentiel - la nué n'avait plus rien de l'air que d'une bouffée chargée de suie pomponnant le ciel par pulsations tachycardiques. Car sa richesse lui permettait un lit pour elle, c'est couchée que la sombre engeance vint roidir sa colonne, tandis que ses lèvres douces frémissaient comme si elles fussent seules éveillées.

On n'eût sut dire si la belle était morte, bien qu'en toute chose son corps apparut plein de vigueur et de santé : c'est qu'on venait de faire choir le clocher de son beffroi et, si on eût tendit l'oreille, les lamentations du pauvre vicaire qui, la veille, reprochait de devoir laisser entrer les armes en son lieu et menaçait d'en référer directement à l’évêque du diocèse de Pô avec qui il était vieil ami, lequel pourrait à son tour en référer à de hautes autorités ; et pourquoi pas le pape en personne, alors prenez garde ! Accablé, le général de Burgh avait décider de poignarder le vieil homme au cœur en faisant scier sa charpente, libérant ainsi le colosse de bronze. C'est pourquoi madame O'Flaherty s'était faite de bois sans même se réveiller.

On dira bien plus tard, à son sujet, que les vigiles lui furent funèbres.

Ainsi, quelques minutes plus tard, lorsque les oiseaux eurent retrouvés une place confortable, à l'abri du tumulte qui agitait la ville depuis quelques jours, les fines paupières de la jeune femme papillonnèrent d'une incertitude encore partiellement onirique. On eût dit deux pétales dont la fragilité n'avait d'égale que la préciosité. Il lui fallut un temps avant de se rendre compte que son esprit ne s'en était pas allé rejoindre les vergers et que sa chaire n'avait pas été meurtrie. Sa main se ballade sur son ventre, ainsi qu'il en va depuis maintenant sept lunes, pour s'assurer de la présence de celui qui - d'habitude - le réveil. Puis elle pense : *Je ne devrai pas m'attarder, le soleil semble avoir déjà presque fini de se lever. On ne me serait que trop gré de me voir apprêté avant les dix heures.*

Elle appela sa servante qui accourra, comme inquiète, et fit sa toilette. "Madame prendra bien plus de temps si elle veut être encore plus belle ?". Cette singularité étonna tout à fait madame O'Flaherty, qui ne le prit cependant pas avec l'air hautain de ses contemporaines. D'un naturel bon et généreux, elle prit les main de sa demoiselle et prit requête de ses craintes. C'est alors que la pauvre se jeta à ses genoux et pleura à chaudes larmes, la voix essoufflée de peine, implorant son écoute.

"Monsieur n'est plus le même, dit-elle, et je craint pour votre personne. Laissez moi lui excuser votre migraine, ou une fièvre, ou la vigueur de l'enfant. Je vous en conjure ! hier, alors que je devais ranger du linge et que je tombai par méprise sur monsieur en plein entretient avec un quelconque individu, un marchand ou un autre avocat, hier dis-je, je le vis, je le jure devant le Tout Puissant, le rouge au front, les point blancs comme feu ! Et il menaçait de se jeter sur l'infortuné que j'en eût un haut le cœur d’effroi ! Alors que je m'éclipsai pour ne pas me retrouver en curieuse assiette face à monsieur, j'allais dans le couloir d'où sortit l'homme d'affaire. Il m'avoua, sans dessus dessous, que monsieur avait prit les sang d'une seconde à l'autre, sans la moindre raison. Seigneur il était tellement terrifié qu'il m'appela 'mon amie' ! Je vous en conjure ne restez pas prêt de lui en les temps qui court : il n'aurait qu'à crier pour que l'enfant naisse difforme !"

Madame O'Flaherty, que les larmes de la servante avait attendries, lui ordonna de se relever et la prit dans ses bras comme il n'était pas rare qu'elle le fit. Elle lui dit "Vas, là.". Elle lui dit "Ne t'inquiètes donc pas, il ne laisserai rien arriver à son tout petit. Et puis, il est des temps sombres qui passent toujours pour annoncer les plus belle éclaircies. Reste dans ta chambre si tu veux pour aujourd'hui, je te donne congé."

La servante eut tôt fait de protester mais la douceur de madame était telle que rien n'eût put la résoudre à s'y opposer fermement ainsi qu'une servante aurait dût le faire à ce moment là. Néanmoins, cette même douceur lui ôtait tout réconfort, tant elle pensaient à l'horrible perte qu'elle encourait avec sa maîtresse.

Madame O'Flaherty, toute en beauté, descendit donc aussi tôt quelle le souhait pour petit-déjeuner.


Dernière édition par Whoever le Mer 24 Oct 2012 - 16:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Devil Inside   Devil Inside Icon_minitimeDim 21 Oct 2012 - 16:29


Venant de prendre finalement congé d'un exécrable et piteux marchand, Killian avait les nerfs aussi à vif que le métal chauffé à rouge que pétrissaient inlassablement les forgerons de la ville. Bien que d'ordinaire monsieur O'Flaherty était traitable et bien plaisant, depuis quelques temps déjà, les autres commerçants commençaient à le craindre pratiquement tout autant que ces vils soldats anglo-saxons qui avaient massacrés une bonne pléiade de villageois et de nobles il y avait de cela, quelques semaines.

C'était toutefois plus fort que lui, toute cette rage, cette agressivité, il ne s'entendait plus réfléchir clairement, c'est comme si un démon logeait dans son crâne l'incitant à ses bas instincts, comme les animaux qu'on pouvait croiser à l'extérieur des murs de la ville. Oh certes, monsieur O'Flaherty avait au début songé aller rencontrer le bon prêtre qui s'était occupé de son âme égarée en des temps bien plus sombres, mais la perspective d'être l'hôte d'une créature démonique avait tout simplement glacé toute bonne tentatives du pauvre homme, terrorisé d'être rejeté ou même tué. Non, cela finirait par passer, cela était probablement simplement dû au choc de l'attaque qu'avaient subis les O'Flaherty, oui, non, même, sans monsieur O'Flaherty et sa bravoure, son courage, sa force, oui sa force pure, dure, bestiale même ! Oui Voilà, au fond, il n'était nulle question de démon, Killian O'Flaherty était désormais simplement moins englué dans toute cette noblesse et ce confort empoisonné. Ce confort qui poussait n'importe quel homme d'aventure à s'enliser dans l'indolence. Hors, Killian n'avait rêvé que d'une chose toute sa vie : découvrir de nouveaux horizons et parcourir les terres et les mers inconnues qui lui seraient donnés de voir. Maintenant, il en ressentait le besoin, un besoin impérissable, il se sentait coincé entre les quatre murs de sa demeure, coincé dans toutes ces fioritures dorés, tous ces meubles aux arômes boisés, tous ces tableaux sans âmes accrochés sur chaque mur.

Pour l'heure toutefois, O'Flaherty avait faim. Ce mot résonnait dans son esprit. Killian avait envie de viande, de viande rouge. À cette simple perspective, l'homme salivait déjà au souvenir ferreux que laisserait le sang de son repas sur sa langue, goût qu'il dédaignait volontiers auparavant, mais depuis quelques semaines il ne mangeait plus que cela, délaissant pommes de terres et autres légumes de saison qu'il aimait beaucoup jadis. Son ventre grondait désormais, lui intimant de manger, aussi Killian jappa-t-il sur l'une des servante qui eut le malheur de passer à portée de main afin qu'elle aille lui préparer son ''repas''.

Une fois que celle-ci sortit du petit salon où ils se trouvaient, Killian ferma les doubles et lourdes de porte de ce dernier, s'enfermant seul pour l'heure. Traînant un gros fauteuil face à l'âtre de leur grande cheminé, monsieur O'Flaherty se laissant nonchalamment glisser dans cette luxueuse chaise, attrapant le tisonnier près du feu, piquant et déplaçant distraitement les bûches enflammées se consumant dans un doux crépitement. Contemplant les flammes d'un air mal commode, Killian tentait tout de même de se détendre, en de rares occasions sa nature plus douce refaisait surface, mais il lui semblait que cela se produisait de moins en moins souvent et demandait généralement de plus en plus de concentration. Ce pourquoi il n'entendit pas madame O'Flaherty qui s'était éveillée, descendre prendre son petit-déjeuné.
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MessageSujet: Re: Devil Inside   Devil Inside Icon_minitimeMer 24 Oct 2012 - 16:12



Alors que madame songeait à l'avenir de son bourg, monsieur s'était retiré. Elle n'avait pas remarqué ce dernier, occupée qu'elle était dans ses songes, mais il lui semblait bien entendre quelqu'un soupirer au bout du couloir. S'en rendant ainsi dans les cuisines, elle aperçut une des servantes en bien mauvaise mine. Cela l'inquiéta toutefois qu'elle prenait souvenir des conseils avisés de la précédente, elle ne put s'empêcher de faire le lien. Grand Dieu, pensa t-elle, mon mari aura bien fait quelque chose d'affreux à cette pauvre enfant, et alors je m'en voudrait cruellement pour elle. Mais pourquoi eût-il fallut qu'il lui tombe cette humeur ? Pour sûr que les évènements récents y sont pour grande partie, mais enfin il n'est pas permit de s'en remettre tout entier aux frivolités de la Providence alors que le sort des gens repose sur nos épaules. Que j'aurai aimer savoir quoi faire en ce moment.

Elle adressa mentalement une liturgie à Marie avant de prendre connaissance des sanglots de la demoiselle de chambrée. Elle apprit l'humeur du maître de maison et la promptitude qu'il exigeait d'elle. Cette dernière la pressa ensuite – avec toute l'impolitesse dont-il était possible de faire preuve lorsque l'on était dans l'inconscience du chagrin – de raisonner monsieur, qui lui avait demandé une pièce d'aloyaux bleue, achetée directement chez monsieur Comhghan, le boucher. A ce stade, hoqueta t-elle entre deux reniflements, il aura tôt fait de réduire la maison à la misère. Vous êtes bien aisés, mais alors une viande par repas... Et quel repas ! Il fait quérir de la chair dés le matin ! Madame eut grand mal à réconforter sa suivante de ses tremblements car, bien que le valet devait accourir en hâte avec le morceau, elle redoutât le courroux de monsieur O'Flaherty.

"C'est que, ce Fingen là (le valet) n'a rien d'un commode. Il est vil et sournois. Que le Très Haut me pardonne mes injurieuses délations, mais – j'en suis assurée – il irait bien traîner du pieds pour peut que je m'en portasse plus mal ! Tout cela parce que j'ai eus le malheurs de me refuser à ses galanteries il y a de cela trois ans, madame, alors que vous n'étiez pas encore venue pour mettre de l'ordre dans cette maisonnée, monsieur avait pitié de la virilité de son valet – c'est que, vous voyez, les hommes semblent se porter en respect dans les affaires de l'amour, pourvu qu'elles n'engageassent pas le même objet – et il ne le renvoya pas hors de la maison. Que j'ai peur !"

Alors que la servante redoublait de soupirs, Madame trouva les mots les plus doux pour elle. Cette bonne dame, pensait-elle, m'a tout apprit sur les humeurs des hommes, et je lui dois le bonheur de mon mari ainsi que le mien. Qui sait, peut être que sans elle l'enfant n'en serait pas ? Je lui doit mon assistance. Je serai mécréante de n'avoir pas porté secourt sous mon propre toit, et à mes propres gens ! Elle la rassura encore une fois de plus et prit sur elle de porter elle même les mets de son mari. Elle eut le temps de prendre le thé cependant qu'on cuisina les aloyaux, qui mirent – en effet – quelques temps à venir de chez monsieur Comhghan. Prenant le plat, elle lança une scélérate lorgnade à ce jeune freluquet dont on lui avait dit du mal qu'elle croyait sans questions.

Arrivée devant la porte, elle se fit ouvrir, puisqu'elle avait les deux mains prises, et entra avec toute la grâce dont elle était capable et malgré sa stature, de la discrétion. Elle déposa le petit-déjeuner délicatement sur la petite table et s'assit à côté de monsieur, versa à boire dans leurs verres.
"Cela fait plaisir de vous voir avec autant d'appétit, mais devrais-je m'inquiéter de vous voir prendre des forces pour la guerre ?"
En effet, Madame O'Flaherty craignait passablement que cette agressivité ne fut motivé par l’appréhension et la fièvre patriotique qui pourrait le pousser à la mort. Mon mari voudrait-il en réalité bouter l'ennemi hors de la ville ? Ce serait folie !
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MessageSujet: Re: Devil Inside   Devil Inside Icon_minitimeJeu 1 Nov 2012 - 16:54


Déplaçant la cendre et le bois enflammé de la pointe de son tisonnier, monsieur O'Flaherty attendait impatiemment son repas, une fois l'estomac emplit, il se disait qu'il serait sans doute de meilleure humeur. Passant une main sur son front, massant ses tempes du pouce et de l'index, O'Flaherty chassait les sombres pensées sanglantes qui lui traversait l'esprit depuis quelques semaines déjà, depuis l'attaque il avait des visions et des envies particulières, il se sentait comme un lion en cage, un animal confiné et réduit. Habituellement, une fois qu'il avait sa ration de viande, il se calmait un peu, du moins jusqu'à l'autre fringale, mais plus les jours avançaient, plus il se sentait perdre le contrôle, plus il se sentait glisser, incapable de reprendre prise. Il changeait et en avait conscience, mais n'y pouvait rien, il ne se sentait plus seul dans son corps, c'était affolant, mais même avec toute la volonté qu'il se connaissait, cette nouvelle conscience était plus forte que l'ancienne, plus englobante, plus sauvage aussi...

Incapable de faire abstraction de ces cauchemars mental menaçant le maintenant frêle équilibre de son être, Killian se releva d'un bon et planta le tisonnier dans l'une des bûches à côté de l'âtre avec une force quelque peu démesurée pour le geste, lorsque sa femme entra dans le petit salon avec un plateau dans les mains. Se rasseyant dans le fauteuil sans même la regarder, une expression acerbe au visage, il l'a laissa lui servir son repas et lui poser ses questions de bonne femme.

- La dame de la maison fait maintenant le travail de ces vulgaires servantes ?!

Fut la seule réponse que madame O'Flaherty reçu. Attrapant sèchement un verre et l'assiette contenant son bout de viande sanguinolent, Killian commença à rageusement se découper de gros morceaux, puis à les manger. Sa femme soulevait néanmoins un point intéressant, des images volèrent par centaines dans son esprit. Ce que monsieur O,Flaherty ne voulait avouer, c'est qu'il avait une réelle obsession pour le sang depuis peu, son goût, son odeur, sa vue... Devenir soldat et tuer d'autres soldats pourrait être un bon exutoire à ses rêveries tordues. En plus il rendrait service à sa patrie trop faible pour repousser une poignée de misérables anglo-saxon et de bêtes sauvages qui pénétraient maintenant au cœur de la ville. Oui il y avait là matière à exploiter, sa femme n'était pas si bête que les autres au final. En se jetant corps et âme au combat, il finirait peut-être par se vider de cette rage viral.

Terminant silencieusement son assiette, O'Flaherty fit venir une servante.
- Rapportez-moi la même chose !

Son appétit était insatiable aujourd'hui, plus qu'à la normale, enfin sa nouvelle normalité. Il avait encore faim, il en voulait encore, il voulait encore une fois que les effluves ferreuses si caractéristiques de l'hémoglobine envahisse son palet, inonde sa bouche, il voulait mâcher de la viande, sentir les muscles filandreux se sectionner sous ses mâchoires. Repassant une main sur son front maintenant légèrement humide de sueur, Killian néanmoins légèrement plus calme, daigna enfin poser un regard sur sa femme.

- Vous devriez manger la même chose, vous rendriez plus fort notre enfant avec ce régime, cela nous changerait de ses incapables qui étaient censés nous protéger !

Toujours assit, Killian posa un pied sur la bûche dans laquelle était planté le tisonnier afin de reprendre celui-ci vivement et de se reconcentrer sur les flammes qui dansaient dans le foyer en face de lui, passant sa rage sur le bois qui brûlait jusqu'alors tranquillement dans les cendres chaudes.
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MessageSujet: Re: Devil Inside   Devil Inside Icon_minitimeSam 3 Nov 2012 - 18:02



Monsieur s'était montré irascible dés son arrivée, mais elle n'avait pas encore perdu son art de désamorcer les sangs de son mari. Il était le même il y avait presque un an, il redeviendrait celui qu'elle avait finit par connaître au bout d'à peine deux mois.

"- La dame de la maison fait maintenant le travail de ces vulgaires servantes ?!
- D'une pierre deux coups mon très cher, n'est ce pas vous qui me l'avez enseigné ? Du reste, si vous usez nos gens jusqu'à la moelle de cette façon, vous aurez logiquement à me supporter plus longtemps.
" Rompit-elle avec légèreté et gaieté.

Mais monsieur restait hermétique à ses propos, il ne parlait pas, comme aspiré par quelque mal. Madame commençait sérieusement à se faire du soucis pour lui. Il n'était clairement pas dans son état naturel, et il s'agissait de quelque chose d’inexplicable, qui allait au delà de la simple humeur. Elle décida de ne pas faire envenimer les choses. Elle savait que sa présence le calmait, mais elle savait également rester à sa place et ses paroles n'auraient étés que de peu de réconfort. Soudain, il appela une servante :
"- Rapportez-moi la même chose !"

La jeune demoiselle écarquilla les yeux, manifestement impressionnée, et sa femme resta coi un court instant.
" Seigneur Dieu ! Avez vous conclut un contrat avec le roi en personne pour manger ainsi ? Ne prendrez vous pas au moins de pain ? Il ce pourrait que tout cela soit le signe d'une espèce de maladie, il faudrait faire venir un médecin ne croyez vous pas ?"

Mais il ne répondait pas. Madame avait même l'impression d'avoir été seule dans la pièce après le départ hésitant de la servante. Il semblait hypnotisé par le foyer de la cheminé, ce qui, pendant un moment, terrorisa madame O'Flaherty. *Doux Jésus ! Serait-il possible qu'il fut irrité par un esprit ?* Pensa t-elle. Elle ne savait trop que penser de la situation, mais elle était certaine que son mari ne se laisserait pas convaincre de possession. Et même si c'était le cas, elle serait prête à tout pour le cacher. Si monsieur devait être sous l'égide du Malin, c'était la mort assuré. Elle se sentait tiraillée entre son amour pour le Très Haut ainsi que sa terreur de la damnation et son amour pour son mari. Mais elle faisait au mieux pour se contenir.

"- Vous devriez manger la même chose, vous rendriez plus fort notre enfant avec ce régime, cela nous changerait de ses incapables qui étaient censés nous protéger !
- Ma foi j'en suis bien aise, mais je prends déjà du taureau et de l'agneau le soir, ainsi que nous l'a recommandé le médecin, je ne pense pas que manger à outrance ne soit une bonne alternative pour l'enfant. (avec un rire léger) Comment notre fils pourra t-il épouser une duchesse s'il naissait avec la carrure d'un prêtre ?
"


Dernière édition par Whoever le Jeu 22 Nov 2012 - 20:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Devil Inside   Devil Inside Icon_minitimeMar 20 Nov 2012 - 15:47


Il écoutait les babillages sans importance de sa femme d'une oreille distraite, il n'avait plus envie de l'écouter, elle l'ennuyait. Comme il aurait aimé qu'elle se taise, qu'elle le laisse faire ses petites affaires de son côté, qu'elle cesse de s'enquérir de son ''état''... Si cela était chose commune et même la preuve de son amour et attachement vis-à-vis de lui, Killian ne le voyait désormais plus sous le même angle.

Chaque fois qu'elle venait le voir, soit pour discuter ou lui poser des questions indirectes, il se replongeait dans son esprit torturé, se rappelait qu'il n'avait pas toujours été ainsi, réalisait qu'il était peut-être possédé par quelque présence sombre qui entachait sa propre personnalité, le forçant à des comportements lui étant totalement étranger de nature.

Il se sentait oppressé, là à l'instant, par la présence dans son esprit, mais également par la femme qui portait son enfant. Il ne pouvait plus le supporter, la voix dans sa tête lui chuchotait des solutions sans nom, mais ce qui effrayait le plus Kilian, c'est que plus les jours avançaient, plus il commençait à envisager les ''idées'' de sa deuxième conscience, non, non pas envisager, non, plutôt que ça propre conscience à lui faiblissait à vu d'œil, comme la neige au soleil d'avril. Il n'en pouvait plus, il sentait un grand malheur s'approcher et maintenant rien ne pourrait les sauver, le sauver...
C'est d'un bond vif qu'il se leva de son fauteuil, renversant ce dernier au passage. Jetant un regard presque animal à sa femme, monsieur O'Flaherty haletait et serrait les poings.

- MAIS LAISSEZ-MOI DONC EN PAIX, VOUS METTES INSUPORTABLE DEPUIS L'INCIDENT !

Il quitta le petit salon dans une colère noire, renversant quelques meubles sur son chemin vers la chambre des maîtres de la maison. On pouvait l'entendre vociférer dans toute la maison, mais il n'en avait désormais plus cure !
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MessageSujet: Re: Devil Inside   Devil Inside Icon_minitimeJeu 22 Nov 2012 - 20:43



Un rugissement retentit qui n'était pas celui d'un homme, ça non. Une main se posa sur l'heureux abdomen. Instinctivement, madame pensa à l'enfant. Serait-il possible, pensait-elle, toutefois que monsieur dérangeait le mobilier en vagissant de fureur - voire de rage -, que j'eus un enfant d'un tel individu ? Le mot 'monstre' resta empêtré dans son esprit confus cependant que la pourpre lui montait aux pommettes et qu'elle se remettait tout juste à résipiscence, des yeux ronds de parfait émeraude qui achevaient de lui donner un air toujours plus angélique et qui aurait tôt fait de convaincre n'importe lequel gentilhomme de s’attendrir devant une si douce face.

Madame s'écroula à genoux, le visage dans les mains, et pleura comme elle crût avoir dût pleurer depuis trop longtemps déjà. *Mais pas lui. Se dit-elle. Sans prétention aucune, eût-il fallut que le seul homme qui fut insensible à ma condition et à ma gent soit mon mari ? Mais que dis-je ? Il n'a bien évidemment pas toujours été comme ça. Maintenant peut être ; auparavant sans doute ! Mais alors plus long fût notre bonheur, Hélas ! Pour qu'il soit rejeté aujourd'hui ! Si je n'étais pas grosse, ses violences à mort m'auraient parut une romance dignes d'éloges. Mais en l'instant elles me font horreur et quand bien même, la terreur de la damnation m'en aurait écarté. Mais maintenant, c'est lui qui y est tombé et je suis allié au malin ! Il est de mon devoir de le sauver de la géhenne.*

Tandis qu'elle tarissait le flot de ses sanglots, les servantes de la maison accoururent pour l'asseoir. Elle demanda qu'on lui prépara une toilette plus approprié, car enfin elle n'allait pas rester là sans rien faire. Elle saisirait elle même le taureau par les cornes plutôt que de voir sa moitié sombrer, surtout en ces temps où la chaire semblait décidément pour trop proche de l'humus. Elle partit alors en grandes hâte vers le curé qui en était encore à se lamenter quant à son cloché, se gardant tout de même d'haranguer plus que nécessaire les coupables en invoquant le Très Haut. Elle ne fit pas attention à son air étrécit et presque ridicule que la rage de sa peine lui avait donné. Elle s'avança au devant de lui avec force détermination et l'entretint dans la plus grande précision de sa situation. Le curé ne loupa bien entendu pas de jeter la faute et l'opprobre sur l'envahisseur (soyons honnête, l'envahisseur, quel que soit le problème, était toujours honni). Elle le pria de le suivre avec toute la grâce dont elle était humainement capable et, comme ce dernier la connaissait depuis sa toute petite enfance (il l'avait même baptisé), il décida de remettre à plus tard ses lamentations et de faire preuve de diligence ; les affaires spirituelles n'attendaient jamais. De plus, il espérait bien se distinguer par un brillant exorcisme, qu'il n'avait jamais pratiqué par ailleurs ce qui - pensait-il - ne donnerait que plus d'éclat à sa prouesse.

Environ trois heures plus tard, madame était rentrée avec sa suivante et un vieil homme dodue [ndlr] cliché inside], chapelé et saintes écritures à la main.
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MessageSujet: Re: Devil Inside   Devil Inside Icon_minitimeLun 10 Déc 2012 - 16:42


Killian avait passé les dernières heures, enfermé dans la chambre des maîtres, la saccageant entièrement. La colère qui l'habitait désormais était inexplicable et le contrôlait tout entier, monsieur O'Flaherty avait perdu pied, la mince ligne avait été franchie entre la plus ou moins maîtrise de sa personne et le total abandon à l'entité qu'il l'habitait. Killian n'était plus là, les yeux de l'homme n'était plus les siens, prenant doucement une teinte plus jaune, plus animal. De légères convulsions assaillirent le pauvre homme bien assez tôt, une douleur comme il n'en avait jamais ressenti traversait chaque fibre de ses muscles, parcourait chaque nerfs de son corps, d'horrible et lent craquements déformaient peu à peu les os du malheureux qui n'y comprenait rien et ne faisait que pousser des grognements et des hurlements teintés de douleur et de rage.

Il était recroquevillé par terre lorsque sa femme revint à la maison, il put d'ailleurs distinctement percevoir qu'elle n'était pas seule, accompagné de la servant comme à son habitude oui, mais d'une autre personne, un autre homme... Se relevant péniblement et se remettant sur pieds, Killian faillit retomber par terre une fois de plus lorsqu'un spasme revint modifier une fois de plus légèrement son squelette, ivre de douleur, il fracassa la porte qui sortie de ses gonds. Là debout en haut du grand escalier, haletant sous le mal qui prenait de plus en plus possession de son corps et de son esprit, il fixait sa femme, leur servante et l'homme... Le curé.

La haine prit immédiatement le dessus, sa femme, sa propre femme était allée chercher un curé, le curé qui allait probablement décréter qu'il faudrait se débarrasser de lui et du malin qui l'habitait, qui allait probablement ordonner que pour le bien de tous, il faille le tuer, lui enlever son droit légitime de vivre. Non, il n'en serait pas ainsi, il voulait vivre et il vivrait !

S'élançant du haut du grand escalier, il fondit sur eux tel un animal enragé, hurlant à plein poumon, un râle quasi animal. Il se freina légèrement dans sa course, un craquement sonore résonant, puis un autre hurlement retentissant. Il rata quelques marches et vint s'écraser sur le mur juste à côté de la servante, trop loin pour atteindre sa femme ou le curé, il l'empoigna donc par le cou à deux mains, enfonçant ses ongles dans la peau tendre de la femme qui était en train de suffoquer. De petits ruissellement de sang commencèrent à couler sur les mains de Killian. L'odeur, la texture, la chaleur, le goût, oui voilà que ce qu'il restait de monsieur O'Flaherty s'éteignit, la bête prenant entièrement le dessus, la lente transformation ne s'achevait pas, non, mais l'humain en lui s'était éteint, trop faible pour lutter contre l'animal qu'il était devenu. Il broya de ses dents, maintenant devenu crocs, la gorge de la malheureuse, avant de la laisser s'affaler lourdement par terre, sans vie.

Il se retourna ensuite vers les deux autres humains, grognant, à moitié recourber sous une forme mi-humaine mi-animal inachevé, un horrible monstre dont la transformation lente était inachevé et laissait voir un être torturé dans une forme digne des pires difformités que la nature pouvait offrir. Il avait envie de les tuer, tous, de se nourrir de leur chair... Il fit un pas dans leur direction avant d'être reprit d'une douloureuse convulsions et de hurler, une fois de plus, mais cette fois, sa voix n'avait presque plus rien d'humaine.
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MessageSujet: Re: Devil Inside   Devil Inside Icon_minitimeMer 12 Déc 2012 - 19:03


Avant même qu'ils n'eurent passés le portail, ils comprirent que quelque chose n'allait pas. Premièrement, Madame avait put voir dehors une des servantes, coudes pliés, mains devant la bouche, prise d'un complet émoi. Elle jetait de temps en temps des regards vers le sentier qui menait de la maison à la ville et, ayant vu sa maîtresse, se précipita, comme en extase de voir un homme de Dieu l'accompagner. Lorsqu'elle s'était retourné, Madame put constater qu'elle tenait dans ses mains un chapelet, ce qui gravît d'autant plus ses inquiétudes, qui se transformèrent alors en panique non retenue.

Arrivé plus prêt de la maisonnée, cette panique franchit un nouveau seuil et se teinta proprement d'effroi. Un effroi croissant à mesure qu'elle entendait les hurlements qu'elle reconnaissait avec peine comme étant ceux de son mari. On eut dit qu'il venait d'être mit à la question et la douleur audible lui était absolument insupportable ; elle se résolu pourtant à avancer malgré ses difficultés à mettre convenablement un pieds devant l'autre. En effet, elle ne savait pourquoi son mari était dans cet état et elle s'imagina qu'un quelconque briguant, ou pire, un de ces rustres et cruels soldats s'était mit en tête d'entrée dans leur propriété et que Monsieur, courageux comme il était, parfois au téméraire, mais jamais sans force honneur, s'était âprement interposé. Elle pensait, oui elle en était même presque certaine, qu'il lui été arrivé du mal. *Bien sûr, ce doit être cela, un de ces soldat l'aura reconnu et se sera vengé de la dernière fois. Oh non !*

Alors qu'elle marchait, tant bien que mal, le prêtre, qui n'était pas sourd pour son compte, fut choqué au son des cris. Il les jugea immédiatement de nature méphistophélique et sa raison ainsi que ses ambitions d'exorcistes prirent comme un violent coup de massue qui furent choquées. Cela le troubla beaucoup, lui, le petit prêtre de village à la paroisse tranquille, qui n'avait commit qu'une seule excommunication à propos d'un mystérieux tueur qui sévissait dans les ténèbres, et son confort fut ébranlé ; cependant que, paradoxalement, il pressa le pas, agissant autant par peur que par curiosité. Il avait en tête d'agir le plus rapidement possible car il lui paraissait effectivement que le temps leur était compté et qu'il serait bientôt trop tard. Dans sa stupeur, il ne remarqua pas le tournis de madame, la dépassa rapidement qui marchait plus lentement que lui et ne l'aida donc pas. C'est sa servante qui s'en chargea.

Lorsqu'ils furent enfin dans l’édifice dont l'atmosphère était étrangement devenue moins respirable pour tout un chacun, une foule commençait déjà à se constituer en aval du sentier, au niveau de la rue de terre battue. Il trouvèrent la porte menant à la chambre des maîtres ouverte et le corps de monsieur gisant au sol, mais pas inerte, sa carcasse étrange se soulevant irrégulièrement par une respiration puérile et de nombreuses convulsions. Étrange en effet était sa carcasse, car elle présentait des difformités inquiétantes, voire monstrueuses. On eût dit le corps d'un quelconque homme fauché par une peste ; on eût dit qu'il venait de fusionné avec un démon. C'est d'ailleurs ce terme qu'employa le prêtre avec autorité pour apostropher Monsieur - qui n'était plus vraiment Monsieur -, tendant une bible ouverte à bout de bras pour en dévoiler les saintes écritures au blasphème qui lui faisait face.

Madame semblait suffoquer, elle avalait et recrachait l'air avec frénésie, comme si le mal avait tout autant frappé ses poumons que son mari ; elle agrippait nerveusement la robe du prêtre si bien que ses phalanges en blanchirent d'un éclat morbide et le suppliait de sauver son mari de la damnation, de le sauver lui et son âme. Ses yeux ne pouvaient se détacher de la forme titubante. Mais lorsqu'il se leva, et plus encore lorsque celui-ci hurla de nouveau, il ne fut pas une personne qui l'entendit qui ne frémi d'horreur. Il bondit vers eux et fut arrêté de justesse par sa propre folie, sans quoi ils seraient déjà morts avant même d'avoir put comprendre les choses plus avant ; le prêtre recula de deux bons pas, ses poils et ses rares cheveux s'étaient tendus comme le garrot d'un chien de coure qui vient d'entendre un oiseau de proie, toutefois qu'il continuait ses psalmodies latines d'une fois toujours plus forte et étonnante qu'il avait exercé de nombreuses années durant dans les murs de l'église face à une foule d'agneaux plus ou moins égarés. Mais cette fois, ça n'était pas face à un agneau qu'il tonnait, mais face au Malin en personne.

Une pauvre servante qui s'était réfugié dans une des chambres en entendant les cris n'en put plus souffrir et se précipita vers la porte. Malheureusement pour elle, elle vint au niveau de Monsieur cependant qu'il trébuchait, ne l'ayant remarqué du fait de sa terreur et il s'en prit à elle. Il fit montre d'une force qui ne laissait aucun doute sur la nature de celui qui était désormais son maître et lorsqu'il se pencha sur sa gorge pour la dévoré, Madame comme le prêtre purent voir distinctement des crocs démoniaques, acérés déchiqueter la chaire. Des jets de sang tiède à l'odeur ferreuse giclait périodiquement, de moins en moins rapidement alors que son coeur battait de plus en plus lentement dans sa poitrine telle une flamme sénescente bat de plus en plus lentement l'air avant de s'éteindre pour de bon. Le bruit qu'il faisait en tombant au sol n'était pas différent de celui que faisait l'eau débordant du seau lorsqu'une des servantes en rapportait du puit, mais il avait alors un quelque chose d'affreusement insupportable aux oreilles de tout ceux qui l'entendirent. Et, plus que toute chose, l'horreur s'imprima dans l'esprit des spectateurs impuissant pas les yeux révulsé de la pauvre demoiselle dont la langue pendait comme celle d'un boeuf mort et dont le cri de douleur s'était rapidement mué en un gargouillis bouillonnant qu'aucun être humain normal n'était capable de produire.

Le démon la laissa tomber à terre comme un vulgaire sac de légumes et là encore la scène continuait de jeter ses spectateurs dans le dégoût : tombant contre le mur recouvert de sang barbouillé aléatoirement en rigoles et fresques macabres, elle glissa plus qu'elle ne tomba concrètement de tout son poids, les cheveux se collant sur le sang de la parois de bois verticale en une araignée mortuaire ; son pieds droit continuait de s'agiter, convulsant hystériquement alors que la pauvre était de tout évidence d'un autre monde ; son sabot traînait deux mètres plus loin et cette forme de chaire nue dansait une anse licencieuse du Diable avec une fureur obscène. Sa poitrine fut prise de deux ou trois sursaut, puis son corps cessât définitivement de bouger.


C'est alors que le démon s'élança vers Madame qui hurlait à plein poumons, déversant un torrent de larme qui lui brouillait complètement la vue, et le prêtre, qui avait déjà fait demi-tour et qui tirait la femme-veuve avec lui afin de s'enfuir de ce lieu de souillures. Comme elle n'arrêtait pas de trébucher, et sans vraiment s'en rendre compte, elle essuya ses larmes de sa manche et c'est ainsi qu'elle vit un petit détachement de la nouvelle milice venir au pas de trot vers la maison, devant laquelle se massait maintenant une véritable foule. Lorsqu'elle comprit ce qui allait se passer, s'en fut franchement finit de sa raison, elle se mit à pleurer de plus belle, à implorer et à hurler comme si elle était au pal. Elle se défit de l'emprise du prêtre et se rua en chancelant vers son mari. Les soldats, ayant comprit, ou à peu prêt comprit ce qu'il se passait, ne firent rien pour l'en empêcher, il n'accélérèrent pas leur course et la laissèrent entrer dans la bâtisse.

Madame, totalement prise de folie, se jeta dans les bras du lycan, le suppliant de redevenir normal, elle sondait ses yeux au travers de ses larmes, y cherchant l'homme qu'elle avait tant aimé alors même que les terminaisons monstrueusement griffues de celui qui l'avait remplacé s'enfonçaient avec vigueur dans ses chaires. Elle continuait de sangloter des phrases incompréhensible où il était question d'âme, de paradis, de se réunir pour l'éternité.

Mais soudain, alors que toute notion d'espoir ou de désespoir lui semblaient à des lieues, un fracas abominable, une pluie implacable de métal s'abattit sur eux tranchant sommairement leur membre dans un torrent insoutenable de douleur et de hurlements d'agonie. Elle voyait des masses d'un gris sélénite monter et descendre en grand nombre, disparaissant sous sa peau et réapparaissant, bougeant plus vite que son regard en même temps que des gerbes, éclaboussures et colonnes de liquide rouge, chaud, poisseux et à l'odeur infecte jaillissaient de n'importe où.

Elle ne savait pas si les cris étaient les siens ou ceux de son mari, bien qu'elle entendît distinctement une sorte de borborygme bestial et déréglé ; elle voulut porter ses mains sur son ventre, protéger son enfant, mais elle ne sentit qu'une seule des de mains le toucher. La douleur était tout entière dans et sur son corps et elle sentait que ce dernier n'était pas disposé comme il devrait l'être mais que certaines de ses parties étaient manquantes ou pendouillaient, elle sentait un liquide qui n'était pas du sang couler pâteusement sur son dos, tout devenait de plus en plus flou et indistinct dans cette tempête infernale de violence ; lorsqu'elle voulut serrer son mari contre elle, elle sentit quelque chose de mou et lisse tomber sur sa joue, un de ses doigts qu'elle sentait encore (et pouvait encore identifier comme étant un de ses doigts) râpa le long d'un gouffre qui alliait une texture rugueuse, une autre plus molle et quelque chose de suintant d'où elle sentait, plus qu'ailleurs, des palpitations systoliques.
Soudain, tout devint noir, elle ne ressentit plus rien, mais eut une impression de flottement. Elle resta un instant dans une sorte de rêve confus, et tout fut finit.

Une éclaircie se fit dans les nuages, un rayon passa devant le seuil de la porte, une lumière emplie de poussière d'or enroba un monticule de viande sanguinolente d'où dépassait indistinctement quelque morceaux tordus à l'instar d'un porte drapeau déchu.

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