Kieran, NEALSON

Dépassant à peine le mètre quatre-vingt, Kieran possède une musculature sèche et une carrure élancée. Sa peau, d'un blanc diaphane, est le reflet caractéristique de ceux de sa race. Son visage, d'une forme triangulaire et aux joues hâves, surplombe un nez discret et une bouche fine aux lèvres marmoréennes.
Ses cheveux, d'un blond presque blanc, sont tellement fins qu'ils en deviennent impossibles à discipliner. Cette harmonie angélique, issue de cette blancheur intacte, est brisée par l'aspect strict et sévère résidant dans ses sourcils constamment froncés et ses lèvres pincées. Son visage est constamment figé dans cette expression neutre, presque indifférente. Si sa voix s'élève parfois ou se tranche sur le coup de la colère, ce masque de marbre ne se fissure qu'en de rares occasions.

Mais au-delà de ces expressions et son aspect polaire, ses yeux interpellent davantage : Des yeux en amandes d'un gris clair tirant presque sur l'argent. On pourrait les croire aveugle s'ils n'étaient pas si présents, si accrocheurs, au point qu'ils en deviennent son signe distinctif bien avant son teint blafard.

Même si on peut noter une certaine beauté, pour autant, il paraît davantage comme une évidence gênante de par ses attitudes froides et dérangeantes.

Comme pour compenser cette apparante blancheur, Kieran favorise les vêtements aux teintes sombres, allant du bleu sombre au noir en passant par le gris, tout en conservant une grande sobriété. Préférant le côté pratique à l'élégance, on le verra davantage privilégier les tenues qui lui permettent de bouger en toute liberté, ample manteau ou jean large.

D'un naturel distant, Kieran ne possède que très peu d'amis et ne cherche pas particulièrement à s'en faire. Toutefois, il s'accommode à cette situation. N'étant pas habitué à se confier ou à parler de lui-même, sa confiance est durement acquise.
Après un siècle écoulé à subir guerres et révolutions, il aborde la vie, ou plutôt la mort, de manière blasée et détachée. Il semble avoir tout vu, tout expérimenté, et si ce n'est pas le cas, il le cache relativement bien.

Sous cette apparente froideur se cache un idéalisme brisé. Il croit ferme en l'Ordre et en la Justice malgré bon nombre de désillusions qui lui font aborder la problématique sous un angle très singulier. Sa morale est présente, mais biaisée. Sa logique est propre à sa seule personne, et bien souvent difficile à comprendre. Il fera souvent preuve d'un zèle proche du fanatisme, s'acharnant au travail, sans rarement se soucier des états d'âme de ceux qu'ils condamnent. Son tact est, d'aileurs, entièrement inexistant.
Il est rare d'arriver à briser le marbre dans lequel il semble figé depuis plus d'un siècle et mieux vaut éviter d'y parvenir...

De ses petites manies, on notera sa forte propension à fumer sans discontinuité. Aussi étrange que cela paraisse, cette sensation lui donnerait encore l'impression de "respirer".

Né au coeur de l'hiver, le 13 février 1906, Kieran bénéficia d'une enfance relativement paisible. Son père, strict et revêche, lui apprit rapidement les nécessités de respecter l'ordre et de rester à sa place, notamment dans ce contexte de tensions diplomatiques. Sa mère, quant à elle, se souciait de son bien-être mais en lui accordant une distance cordiale, sans ne jamais le chôyer davantage. La sécurité du foyer lui accorda liberté mais sévérité, et Kieran s'évertua à exceller dans tous les domaines, notamment pour doubler son frère ainé qu'il considérait davantage comme un rival qu'un protecteur.
De par ses efforts, il parvint à s'assurer un avenir brillant. Sans être pourtant dans les premiers, ces résultats étaient plus que satisfaisants, de façon à ce qu'il soit constamment irréprochable. Sa recherche de l'excellence n'avait aucune limite, que ce soit sur le plan physique ou mental et il brillait tout particulièrement dans le domaine de la logique pure. Il en vint au point de s'attirer des inimités, pêchant sur le plan social par ce qui semblait être de la condescendance. Mais, déjà renfermé sur lui-même, Kieran ne s'en préoccupa que peu. Tout comme les situations l'exigeaient, il s'adapta.
Si sa jeune soeur lui apporta un minimum de tendresse, le détournant parfois longtemps de ses préoccupations premières, il revint toujours à cette idée obsédante de l'ordre enseignée par son père. A ses dix-sept ans, dans le contexte de révolution grandissant, Kieran se tourna vers les forces de police, cherchant à mettre ses compétences à profit. Il parvint à passer les concours, non avec aisance, mais à force d'acharnement au travail.

L'irlande sembla plonger peu à peu dans la guerre civile. Le temps de la naïveté s'évanouit en un clin d'oeil. Son frère se retrouva aux prises durant la guerre d'indépendance vers 1926, et fit partie de la liste des civils morts. Perdant son objectif autant que son rival de vue, il finit par prendre les affaires de la police de Monaghan bien trop à coeur, radicalisant sa pensée.
Il était alors âgé d'à peine 23 ans lorsqu'il quitta la cité, sans un mot, afin de traquer un criminel notoire qui lui glissait entre les mains depuis un moment. Le non respect des ordres de ses supérieurs et son entêtement lui valurent d'être sur la sellette, bien qu'ils ne se résignèrent pas à expulser un policier par excès de zèle. Il dut traverser plusieurs pays d'Europe pour suivre sa cible et parvint au bout de plusieurs mois à remonter définitivement sa piste. C'était une femme au teint cadavérique qui lui sourit de tous ses crocs, derrière son arme pointée sur elle. Malgré la terreur, le coup partit mais ne suffit pas à lui sauver la vie.
Par amusement ou par ennui, voir peut-être même séduite par la haine que déformait son joli minois, la vampire le transforma. A son réveil, il n'eut d'autres idées que de la suivre, comme une âme perdue et errante l'aurait fait, ou comme un tueur patient qui attendait son heure ... Une quinzaine d'années s'écoula sans qu'il ne tenta rien à son encontre, un attachement non réciproque se créant. Elle s'amusa de le voir trouver d'autres activité moins légales que les précédentes mais suintant toujours ce désir de justice. A de nombreuses reprises, il apaisa sa soif de sang en ôtant la vie à des criminels notoires. La seconde guerre mondiale fut pour lui l'occasion rêvée de gagner des forces. Il apprit, par un mauvais concours de circonstances, le décès de sa soeur dans la guerre. Si la femme s'en amusa, lui, trouva temps de changer de mode de vie, ayant alors assez appris à ses côtés. S'il lui faussa compagnie ou s'il trouva un moyen de l'abattre en traître, les circonstances restent floues.
Quoi qu'il en soit, il revint à sa ville natale alors que l'indépendance s'enterrinait en 1945. Il participa dans l'ombre à rendre la paix à cette ville frontalière sans chercher une seule fois en dix ans à revoir ses parents. Ils moururent finalement de vieillesse, alors que ses efforts étaient enfin récompensés. N'ayant aucune raison de s'attarder dans une ville où la majorité de ses proches avaient fini par succomber, il décida de partir en voyage, sur les traces de ses origines vampiriques, afin de démarrer un nouvel apprentissage. Il fréquenta plusieurs pays d'Europe, entre l'Allemagne, l'Italie, la France et la Russie en ne restant guère plus de quelques années au même endroit, pour davantage de discrétion, mais aussi afin de ne pas s'attacher. Au cours de ses voyages, il eut l'occasion de rencontrer plusieurs communautés vampiriques qui lui laissèrent une impression mitigée. Entre crocs dénudés et bras ouverts, les réactions étaient variées mais tous lui permirent d'en apprendre davantage sur son nouveau statut même si après des dizaines d'années, il gagna en contrôle mais ne parvint que difficilement à se détacher de son existence passée, humaine. En quête d'une nouvelle identité, après des dizaines d'années d'errance, il décida de retourner aux sources en revenant en Irlande vers 2008. Il ne parvenait que peu à se mêler aux autres vampires et préféra tenter le tout pour le tout.
Se présentant aux forces de l'Ordre de Monaghan, il fut accueilli avec des yeux ronds, les rares informations datant de l'époque de sa disparition faisant référence à sa mort dans d'étranges circonstances, une affaire qui aurait mal tournée. La vérité n'était pas si éloignée et il ne put la cacher bien plus longtemps. Il dut pourtant attendre deux années de plus avant qu'on ne daigne lui prêter attention, lui confirmant qu'il pourrait bien reprendre ses fonctions en tant que gardien de police, mais à Galway. Cela ne lui prit guère de temps de comprendre de quoi il relevait exactement, la ville grouillant de vampires et de lycans. Il décida de surmonter son aversion et de relever défi, trouvant dans cette perspective un juste équilibre, peut-être même une promesse d'avenir et de renouveau.

Bonjour.

Les champs de profil et de feuille de personnages sont bien remplis.
Le champ "Signes particuliers" a été retiré. Je ne peux pas dire qu'il n'en a pas, mais cela reste de l'ordre de la norme et avait déjà été évoqué dans la description.

Pour l'avatar... J'ai cherché un bon moment, ayant écrit cette fiche à partir de l'image, ça n'a pas été aisé. Je n'ai rien trouvé qui pourrait bien convenir dans la galerie ou en terme de photographie (le personnage ayant un physique pas forcément commun, ça n'aidait pas). Je peux vous proposer cette image-là qui a des proportions plus réalistes.

Chouette, enfin un vampire qui va s'en prendre aux méchants criminel. Aurais je trouvé mon futur ennemie juré ? :p
Bienvenu cher Dan... cher Kieran !